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et le système de Galilée, et adopta une doctrine empruntée aux Ioniens et aux Épicuriens. Son principal ouvrage a pour titre Circuli Pisani, seu de veterum et peripatetica philosaphia dialogi, Udine, 1643.

BERING. V. BEHRING.

BERINGTON (Joseph), historien anglais, né vers 1760, mort en 1827, était catholique et fut longtemps curé en France. Il est auteur d'une Histoire littéraire du moyen âge, Londres, 1814-1816, ouvrage estimé, trad. par Boulard; d'une Histoire de Henri II, et d'une Vie d'Héloïse et d'Abélard.

BERKELEY, bourg d'Angleterre (Glocester), à 22 kil. S. E. de Glocester, près de la Severn. Anc. château fort. Patrie de Jenner.

BERKELEY, célèbre métaphysicien irlandais, né à Kilkrin en 1684, mort en 1753, fit ses études au collége de la Trinité à Dublin, et devint associé de ce collége. Le comte de Peterborough l'emmena en qualité de secrétaire dans son ambassade en Sicile et en Italie. Il obtint à son retour le doyenné de Derry, et résigna bientôt ce riche bénéfice pour se rendre aux îles Bermudes, où il voulait établir un collége pour l'instruction et la conversion des sauvages; mais, le gouvernement ne lui envoyant point les fonds nécessaires, il revint en Irlande et fut nommé à l'évêché de Cloyne, qu'il garda jusqu'à sa mort. On a de lui : Théorie de la vision, 1709 ; Principes de la connaissance humaine, 1710 ; Dialogues d'Hylas et de Philonoüs, 1713, trad. par l'abbé du Gua de Malves, 1750 ; Alciphron, ou Apologie de la religion chrétienne, trad. par Joncourt, La Haye, 1734; Siris ou Réflexions sur l'eau de goudron, 1744; quelques écrits politiques ou tbéologiques, et des poésies estimées. Ses Œuvres ont été réunies en 2 vol. in-4, avec une Vie de l'auteur, par Arbuthnot, Londres, 1784. Berkeley soutenait que nous ne connaissons que nos propres idées, que les corps extérieurs n'existent pas, et que c'est par une illusion mensongère que nous leur accordons de la réalité : c'est dans les Principes de la connaissance et dans les Dialogues d'Hylas (le matérialiste) et Philonoüs (le spiritualiste) qu'il a exposé ce système d'idéalisme.

BERKEN (Louis de), né à Bruges au XVe s., découvrit en 1476 l'art de tailler et de polir le diamant, au moyen d'une roue et de la poudre de diamant.

BERKS, comté d'Angleterre, vers le centre, entre ceux de Buckingham, Oxford, Surrey, Hamp, Wilt; 75 k. sur 44; 162 000 h.; ch.-l., Reading. Climat très-sain. La forêt de Windsor occupe la partie E. de ce comté; beaucoup de grains dans l'O.

BERLAIMONT, ch.-l. de cant. (Nord), sur la Sambre, à 13 kil. N. O. d'Avesnes; 1505 hab. Poterie.

BERLICHINGEN (Gœtz ou Godefroi de), surnommé Main de fer, brave chevalier allemand, né à Iaxthausen, dans le Wurtemberg, vers 1480, mort en 1562, prit une part glorieuse aux guerres que se livrèrent les électeurs de Brandebourg et de Bavière au commencement du XVIe siècle. Ayant perdu une main, il s'en fit faire une en fer, d'où le surnom sous lequel il est connu. Il a écrit lui-même l'histoire de ses aventures (publiée en 1731 et 1858). Gœthe l'a pris pour héros d'un de ses drames.

BERLIN, Berolinum, capit. des États prussiens, dans la province de Brandebourg (gouvt de Potsdam), sur la Sprée, à 890 kil. E. N. E. de Paris; 470 000 hab. (on n'en comptait que 10 000 en 1651 et 103 000 en 1803). La v. se divise en 5 quartiers : Berlin proprement dit, Cologne (Kœln), Friedrichswerder, Neustadt ou Dorotheenstadt, Friederichstadt. On y compte 34 ponts, 19 hôpitaux, 21 églises, dont une seule catholique; chemins de fer pour Stettin, Hambourg, Cologne, Leipsick, etc. On remarque les rues Frédéric-Guillaume et des Tilleuls, les places Guillaume, de Leipsick et de la Belle-Alliance; le parc ou Thiergarten, la cathédrale, la porte de Brandebourg, le château royal, celui de Bellevue, le palais de Monbijou, la statue de Frédéric II, celles de Schiller et de Gœthe. Université célèbre, qui compta parmi ses professeurs Fichte, Schelling ; Hegel, Wolf, Ritter, Schleiermacher, Gans, Savigny ; école militaire, institut de sourds-muets, Académie royale des sciences (fondée en 1700 par Leibnitz), Académie des beaux-arts ; Académie des sciences mécaniques et d'architecture; sociétés savantes et littéraires; cabinets d'histoire naturelle, de médailles, galerie de tableaux, statues, musée égyptien; observatoire, bibliothèque royale. Industrie active : draps, porcelaines, dentelles, galons d'or et d'argent, étoffes de soie, velours de coton, laine, toile, tapisserie, horlogerie, ouvrages d'acier et bronze, bougies, cartes à jouer, produits chimiques (notamment bleu de Prusse), berlines et autres voitures, etc. Patrie du grand Frédéric, de Baumgarten, de Fr. Ancillon, des poëtes Canitz et Tieck, de Humboldt, de Meyer-Beer, etc. — On croit que cette ville fut fondée vers 1142 par Albert l’Ours, margrave de Brandebourg, ou seulement en 1200 par Albert II. Elle fut la résidence des margraves depuis 1495; mais elle ne prit d'importance que sous Frédéric-Guillaume, le grand-électeur (1650). Berlin fut occupée par les Autrichiens en 1757, par les Russes en 1760, et par les Français en 1806, après la bataille d'Iéna.

BERLINGUES, petit groupe d'îles de l'Océan Atlantique, sur la côte de Portugal (Estramadure), à 80 kil. N. de Lisbonne, à 9 kil. du cap Carvoeiro.

BERMUDE I, roi de Léon et des Asturies (788-791), fut élevé sur le trône au préjudice d'Alphonse II, fils de Froïla; mais restitua la couronne à ce jeune prince au bout de 3 ans. — II, régna de 982 à 999. Il ne put d'abord résister aux Arabes, qui étaient venus envahir ses États sous la conduite d'Almanzor; mais ayant ensuite réuni ses armes à celles des rois de Navarre et de Castille, il repoussa le conquérant et contribua puissamment à la victoire de Calatanazor, 998. — III, régna de 1027 à 1037, eut à combattre Sanche le Grand, roi de Navarre, qui le dépouilla d'une partie de ses États, voulut les reprendre à la mort de ce prince (1035), mais périt dans une bataille. En lui finit la dynastie des rois de Léon.

BERMUDES, groupe d'îles de l'Océan Atlantique, au N. E. des Antilles, par 64° 19'-64° 43' long. O., 31° 53'-32° 18' lat. N., forme un gouvt des possessions anglaises. Elles sont au nombre d'environ 300, dont les principales sont : Bermude, St-George, avec une v. de ce nom, St-David, Cooper, Somerset, Long-Island, etc.; environ 10 000 hab., dont 5000 nègres. Hamilton, dans l'île Bermude, est le ch.-l. de l'archipel. Ce ne sont généralement que des rocs ou des bancs de sable, mais quelques-unes offrent la plus brillante végétation : arrow-root, café, coton, sucre. Climat sain et agréable, mais d'une chaleur accablante. Fréquents et violents ouragans. — Découvertes par l'Espagnol don Juan Bermudez en 1522; l'Anglais George Somers, qui y fit naufrage en 1609, s'y établit, les colonisa et en assura la possession à son pays. Elles forment un gouvernement de l'Amérique anglaise et sont une station maritime et commerciale très-importante pour la Grande-Bretagne. Une division des pontons avec un grand nombre de condamnés y est établie.

BERMUDEZ (Jean), médecin portugais, suivit en 1520 l'ambassadeur du roi Emmanuel en Abyssinie, et s'insinua tellement dans l'esprit du roi de ce pays, alors catholique, que ce prince lui donna le titre de patriarche d'Abyssinie. Il résida dans cette contrée pendant trente ans, et revint mourir à Lisbonne vers 1575. Il a laissé une relation de son voyage, dédiée au roi Sébastien, et conservée manuscrite aux archives de Lisbonne.

BERMUDEZ (Jérôme), poëte espagnol du XVIe siècle, était dominicain et professa ta théologie à Salamanque. On a de lui deux tragédies : Nise (Inès) malheureuse, et Nise couronnée, qu'il publia sous le nom d'Antonio Silva (1577), et un poëme intitulé l’Hesperodia (1589), dont le duc d'Albe est le héros.

BERNADOTTE. V. CHARLES XIV, roi de Suède.