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tocle (308 av. J.-C.); mais fut bientôt renversé, condamné et périt sur la croix. — Favori de Jugurtha, assassina par ses ordres Massiva dans Rome même, 110 av J.-C. puis trahit son maître pour les Romains, et fut mis à mort par lui, 107.

BOMMEL, v. de Hollande (Gueldre), dans le Bommeler-Waard, à 13 kil. N. de Bois-le-Duc; 2000 h. Grande église protestante. V. jadis importante par le commerce. auj. déchue. Prise par les Fr. en 1672.

BOMMELER WAARD, Insula Batavorum, île que forment le Wahal et la Meuse, près de leur embouchure, à 22 kil. sur 9, et renferme beaucoup de beaux villages et la ville de Bommel. On croit que ce fut la demeure primitive des Bataves.

BON (cap), ou Hermæum prom., Ras Addar en arabe, cap d'Afrique sept., forme la pointe N. E. de la régence de Tunis, par 8° 44' long. E. et 37° 4' lat. N.

BONA (J.), écrivain ascétique, né à Mondovi en 1609, mort en 1674, entra chez les Feuillants, et devint général de l'ordre en 1651. Clément IX le fit cardinal en 1669. Ses ouvrages ont été recueillis à Turin, 1747, 4 vol. in-fol. Les principaux sont : Manuductio ad cœlum, trad. par Lambert et Leduc ; Horologium asceticum ; De principiis vitæ christianæ, trad. par le président Cousin et l'abbé Goujat ; le Phénix ou la Rénovation de l'âme par la retraite, ouvrage posthume, trad. en 1858, par J. Travers. Les Principes de la vie chrétienne et le Chemin du ciel ont été reproduits dans le Panthéon littéraire, Paris, 1835. On a surnommé Bona le Fénelon de l'Italie.

BONACOSSI (Pinamonte), d'une famille puissante de Mantoue, parvint à la souveraineté en 1272, quitta les Guelfes pour les Gibelins, s'allia avec les maisons de Vérone et della Scala, vainquit les Padouans, les Vicentins, et se maintint au pouvoir jusqu'en 1293, malgré plusieurs séditions. — Son fils, Bardellone Bonacossi, se déclara pour les Guelfes, s'empara du palais, emprisonna son père ainsi que Taino, son frère, et se fit proclamer par le peuple en 1293; il fut renversé en 1299 par Bottesilla, son neveu. — Passerino Bonacossi, frère de Bottesilla, le remplaça au pouvoir en 1310, et fut vicaire impérial. Après avoir joui paisiblement de l'autorité pendant 18 ans, il fut tué dans une sédition.

BONAFOUS (Mathieu), agronome, correspondant de l'Institut, né à Lyon en 1793, mort en 1852, appartenait à une famille de riches négociants piémontais, originaire de France. Il étudia surtout les cultures répandues dans le midi de la France, le maïs, le riz, la vigne, la soie, et écrivit sur ces divers sujets, soit en français, soit en italien, des ouvrages estimés : De l'éducation des vers à soie, 1821 ; l'Art de cultiver le mûrier, 1822 ; Traité du maïs, 1833 ; Hist. naturelle du maïs, 1836 ; Ampélographie subalpine, etc. Il a aussi trad. les Principes d'économie portique appliques à l'agriculture de Beccaria, et mis en vers français le poëme de Vida sur le Ver à soie. Il consacra sa fortune à des fondations philanthropiques : il concourut à la création de la colonie de Mettray et des instituts agronomiques de Grignon et de Roville. Son Éloge, par M. Cap, a été couronné par l'Académie de Lyon en 1854.

BONAIR, une des Antilles hollandaises, sur la côte de la Colombie, au S. E. de Curaçao, a 30 kil. sur 6, et a pour ch.-l. une ville de même nom ; 1500 hab.

BONALD (le vicomte de), célèbre écrivain, né en 1753 près de Milhau (Aveyron), mort en 1840, émigra en 1791, et ne revint que sous le Directoire. Il concourut à partir de 1806 à la rédaction du Mercure, accepta en 1810 la place de conseiller de l'Université, accueillit la Restauration avec joie, fut élu député en 1815, et nommé pair en 1823. Après 1830, il vécut dans la retraite. Il était depuis 1816 membre de l'Académie française. On a de lui : Théorie du pouvoir politique et religieux, 1796 ; Législation primitive, 1802 ; Recherches philosophiques, 1818. Ses Œuvres complètes ont été publiées en 15 vol. in-8, 1840-43, et réimp. en 1859, 7 vol. in-8. Attaché aux doctrines religieuses et monarchiques, Bonald attribuait à une révélation primitive l'origine de nos connaissances, du langage, des arts ; en politique, il assimilait le pouvoir social à l'autorité du père de famille. Malgré l'exagération de ses doctrines, cet écrivain a contribué avec Chateaubriand à la restauration des idées religieuses et des doctrines spiritualistes : c'est lui qui définit l'homme une intelligence sertie par des organes. — Le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, né en 1787, est son fils.

BONAMY (P. Nic.), érudit, né en 1694, mort en 1770, était bibliothécaire de St-Victor, historiographe de la ville de Paris, et fut élu dès 1727 membre de l'Académie des inscriptions. Il a publié des dissertations estimées, notamment sur l'introduction de la langue latine dans les Gaules, sur la langue tudesque, sur les antiquités et la topographie de Paris, etc. Il rédigea le Journal de Verdun depuis 1749 jusqu'à sa mort. D'Aguesseau l'honorait de son amitié.

BONAPARTE (les), famille noble, originaire d'Italie, et dont l'illustration remonte au XIIe siècle. À cette époque, on en distingue 3 branches. La 1re, résidant à Trévise, fournit des podestats à Vérone et à Padoue, et s'éteignit en 1397 dans la personne de Servadius Bonaparte, prieur des chevaliers Gaudens ; la 2e, qui donna naissance à un rameau moins connu, les Bonaparte de San-Miniato, eut, vers 1570, pour dernier représentant Jean Bonaparte, gentilhomme attaché aux Orsini. La 3e, la seule existant aujourd'hui et la plus illustre, résidait primitivement à Sarzana, dans Le territoire de Gênes, et était inscrite à Venise sur le Livre d'Or. Un membre de cette 3e branche, L. Marie Fortuné Bonaparte, vint se fixer à Ajaccio en Corse en 1612. Charles Marie Bonaparte, son petit-fils, né en 1746, à Ajaccio, mort à Montpellier en 1785, assesseur (juge) à la juridiction d'Ajaccio, épousa en 1767 Letizia Ramolino, née en 1750, morte en 1836, et en eut 5 fils et 3 filles, dont le tableau suit :

1. JOSEPH, 1768-1844, roi de Naples, puis d'Espagne, dit comte de Survilliers depuis 1814, père de : Zénaïde Julie, née en 1801, mariée en 1822 à son cousin Charles Lucien, fils de Lucien, morte en 1854 ;

Charlotte, née en 1802, mariée à son cousin Charles Louis Napoléon, fils aîné du roi Louis ; morte en 1839.

2. NAPOLÉON, 1769-1821, empereur des Français, marié à Joséphine, puis à Marie-Louise, père de : Napoléon François Charles Joseph, né en 1811 de Marie-Louise d'Autriche, proclamé roi de Rome en naissant, mort à Schœnnbrunn en 1832. duc de Reichstadt.
3. ÉLISA, 1773-1820, princesse de Lucques et Piombino, puis grande-duchesse de Toscane, mariée en 1797 au Corse Baciocchi ; mère de : Napoléone Élisa Baciocchi, née en 1806, mariée en 1824 au comte Camerata ;

Jérôme Charles Baciocchi, né en 1810, mort en 1830 ; Napoléon Frédéric Baciocchi, né en 1815, mort en 1833.

4. LUCIEN, 1775-1840, prince de Canino, marié deux fois ; père de 11 enfants, dont les plus connus sont : Charles Lucien, prince de Canino et Musignano, 1803-1857, marié en 1822, à Zénaïde, fille de Joseph, dont il a en 10 enfants ;

Louis Lucien, né en 1813 ; Pierre Napoléon, né en 1815, Antoine, né en 1816.

5. LOUIS, 1778-1846, roi de Hollande, dit comte de St-Leu depuis 1814, marié en 1802 à Hortense de Beauharnais, père de : Napoléon Charles, 1802-1807, Charles Napoléon Louis, né en 1804, marié à Charlotte, fille de Joseph, mort sans postérité à Forli en 1831 ;

Louis Napoléon, né en 1808, élu président de la République le 10 déc. 1848, proclamé empereur en 1852.