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prise par les Français dans les guerres de la Révolution et cédée en 1814 à la Prusse.

BONNARD (Bernard, chevalier de), poëte, né à Semur en 1744, mort à Paris en 1784, fut d'abord officier d'artillerie, puis colonel de dragons, et enfin sous-gouverneur des enfants du duc d'Orléans. On a de lui des Poésies diverses, publiées en 1791, et remarquables par la grâce et la pureté. On y remarque l’Épître à Boufflers.

BONNAT, ch.-l. de cant. (Creuse), à 17 kil. N. de Guéret, 387 hab.

BONNE, maison noble du Dauphiné, originaire de Bonne en Savoie, bourg de la prov. de Faucigny, à 20 kil. N. E. de St-Julien. Cette maison se fondit dans celle de Lesdiguières. V. ce nom.

BONNECORSE (Balthasar de), poëte médiocre du temps de Boileau, fut consul de France en Asie. On a de lui la Montre d'amour, Paris, 1666, et le Lutrigot, mauvaise parodie du Lutrin, Marseille, 1686.

BONNE DÉESSE, déesse adorée à Rome et que l'on croit la même que Cybèle, était représentée avec une couronne murale. On appliquait aussi ce nom à Ops, à Vesta et à Rhéa. On célébrait en son honneur, pendant la nuit, des fêtes secrètes, dont les hommes étaient exclus ; cependant Clodius osa s'y introdnire. Dans les derniers siècles du paganisme, il s'y commit des désordres affreux.

BONNE-ESPÉRANCE (Cap de). V. CAP (le).

BONNET (Théophile), médecin de Genève, 1620-1689, fut un des créateurs de l'anatomie pathologique. Dans son traité intitulé : Sepulchretum seu anatomia practica (Genève, 1679, 2 vol. in-fol.), il rend compte de beaucoup d'ouvertures de cadavres ; cet ouvrage traça la route à Morgagni. On lui doit aussi le Phare des Médecins, où il indique les écueils, et un des premiers dictionnaires de médecine, sous le titre de Mercurius compilatus, 1682.

BONNET (Charles), philosophe et naturaliste, né à Genève en 1720, d'une famille riche et distinguée, mort en 1793. Dès sa première jeunesse, la lecture du Spectacle de la nature de Pluche lui inspira un goût très-vif pour l'histoire naturelle et décida de sa carrière. A vingt ans il avait fait l'importante découverte du mode de reproduction des pucerons ; il fit aussi de bonne heure un grand nombre d'observations neuves sur les insectes, sur les plantes, sur l'usage des feuilles ; mais sa vue s'étant affa1blie par l'usage du microscope, il renonça à ce genre de recherches pour se livrer aux travaux de pure méditation, et composa plusieurs écrits philosophiques, qui ont immortalisé son nom. Ses œuvres sont : Traité d'insectologie, 1745 ; Recherches sur l'usage des feuilles, 1754 ; Essai de psychologie, 1754 ; Essai analytique sur les facultés de l'âme, 1760 ; Considérations sur les corps organisés, 1762, Contemplation de la nature, 1764 ; Palingénésie philosophique, 1769 ; Recherches philosophiques sur les preuves du Christianisme, 1770. Dans ses traités sur la nature, il s'attache à montrer que tous les êtres forment une échelle non interrompue ; que tous proviennent de germes préexistants, etc. Dans ses traités de métaphysique, il accorde une grande part au cerveau et à l'organisation, mais sans tomber, comme on l'en a accusé, dans le matérialisme et le fatalisme. Tout au contraire, Bonnet était profondément religieux : il a tâché d'établir dans sa Palingénésie la nécessité d'une autre vie, non-seulement pour l'homme, mais aussi pour les animaux mêmes. Il a cherché, dans son Essai analytique, à tracer l'histoire de nos premières idées, et s'est rencontré avec Condillac pour faire l'hypothèse d'une statue qui recevrait successivement les différents sens. Ses œuvres ont été réunies à Neufchâtel, 1779, 8 vol. in-4, ou 18 vol. in-8. On doit à M. A. Lemoine une Étude sur Bonnet (1850), et au duc de Caraman : Ch. Bonnet, sa vie et ses œuvres (1859).

BONNET ROUGE, sorte de bonnet dont on coiffait pendant la Révolution l'image de la Liberté, et que prirent comme insigne les partisans les plus exaltés de la République. Selon les uns, c'est un souvenir du bonnet phrygien, que portaient en Grèce et à Rome les esclaves affranchis, ou un emprunt fait aux montagnards catalans des Pyrénées orientales par les premières bandes marseillaises qui vinrent à Paris. Voici, selon d'autres, quelle en serait l'origine : des soldats suisses s'étant révoltés contre leurs officiers avaient été envoyés aux galères ; mais, leur grâce leur ayant été accordée par l'Assemblée nationale, ils revinrent à Paris coiffés du bonnet rouge des galériens et furent reçus en triomphe par la populace qui adopta ce bonnet pour insigne. Le 20 juin 1792, le peuple de Paris, qui s'était emparé des Tuileries, força Louis XVI à se couvrir du bonnet rouge.

BONNÉTABLE, ch.-l. de cant. (Sarthe), à 23 kil. S. de Mamers ; 3343 hab. Château gothique.

BONNETS (les), faction populaire en Suède sous Frédéric I et Adolphe-Frédéric (1720-1771}, était opposée à la faction aristocratique des Chapeaux. La France favorisait la 2e, tandis que l'Angleterre et la Russie protégeaient la 1re. Pendant les dissensions des deux partis, qui étaient oppresseurs et opprimés tour à tour, on vit les rois de Suède, réduits à une dépendance absolue, essuyer de la part des uns et des autres les affronts les plus humiliants.

BONNEUIL, nom de plusieurs lieux de France; le plus connu est Bonneuil-sur-Marne (Seine), à 4 kil. de St-Maur; env. 250 h. Auc. résidence royale sous les rois de la 1re et de la 2e race. Beau parc.

BONNEVAL, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), à 14 k. N. E. de Châteaudun ; 1768 hab. Hôpital d’Aligre.

BONNEVAL (Cl. Alex., comte de), célèbre général, né en 1675 d'une famille noble du Limousin, m. en l745 à Constantinople, servit d'abord avec distinction dans la marine française sous Tourville, et dans l'armée de terre sous Catinat et Vendôme. Disgracié par Chamillard pour avoir offensé Mme de Maintenon, il passa au service de l'Autriche et combattit contre sa patrie en Provence, en Dauphiné, à Turin, à Malplaquet. S'étant encore fait disgracier pour avoir insulté le prince Eugène, il se réfugia en Turquie, prit le turban (1730), fut fait pacha sous le nom d'Achmet et combattit les Autrichiens. On a publié sous son nom des Mémoires qui ne sont pas authentiques.

BONNEVILLE, v. de France (Haute-Savoie), ch.-l. d'arr., sur l'Arve, à 40 k. N. d'Annecy, à 30 k. S. E. de Genève, et à 654 k. E. S. E. de Paris ; 1500 h.

BONNIER (Ant.), conventionnel, né en 1750 à Montpellier. Envoyé à Rastadt comme plénipotentiaire, il y fut assassiné, avec son collègue Roberjot, par des hussards autrichiens, au moment où il sortait de la ville, 28 avril 1799.

BONNIÈRES, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), sur la r. g. de la Seine, à 12 kil. N. O. de Mantes ; 560h. Station. Près de là est le tunnel de Rolleboise.

BONNIEUX, ch.-l. de cant. (Vaucluse), sur un versant du mont Léberon, à 13 kil. S. O. d'Apt ; 1149 h.

BONNINGTON (Richard Parkes), peintre anglais, né près de Nottingham en 1801, mourut en 1828, laissant une grande réputation comme peintre de marine et de paysages. Ses aquarelles et ses lithographies sont également très-estimées. Ses modèles étaient les maîtres hollandais et vénitiens.

BONNIVARD (Franç. de), patriote génevois, né en 1496, mort en 1571, a été illustré par Byron dans le Prisonnier de Chillon. S'étant opposé de tout son pouvoir aux entreprises du duc de Savoie Charles III contre l'indépendance de Genève, il fut arrêté par ordre de ce prince, dépouillé de ses biens et jeté en 1530 dans la prison de Chillon, d'où il ne fut tiré qu'au bout de 6 ans par les Bernois. Il rédigea la Chronique de Genève jusqu'en 1530 (imprimée de 1825 à 1831) et quelques écrits de polémique assez piquants, où il attaque à la fois l'Église romaine et les Réformateurs. Cependant il avait embrassé le Protestantisme. Il institua Genève son hé-