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par le peuple en 1363, et qui succéda à Simon Boccanegra, 1er doge ; il fut exilé en 1371, et remplacé par Dominique Fregoso ; 2e Antoine, qui fut élu en 1384 et qui fut quatre fois déposé et rétabli ; 3e Georges, élu en 1413, qui abdiqua deux ans après ; 4e Thomas, qui gouverna de 1415 à 1421 ; 5e Raphaël, élu en 1443, qui se démit en 1447; 6e Barnabé, qui s'empara du pouvoir à la retraite de Raphaël en 1447, et qui eut à combattre Jean Fregoso ; 7e Prosper, élu en 1161, qui chassa les Français de Gênes et fut deux fois forcé par la faction Fregoso de quitter sa patrie; 8e Antoine II, élu en 1513, qui fut dépossédé la même année par Octavien Fregoso, puis rétabli en 1522 parle secours de Charles-Quint, et définitivement expulsé en 1528, par André Doria, à la tête d'une flotte française. André Doria mit fin aux querelles des Adorno et des Fregoso, en leur enlevant tout pouvoir et les forçant même à quitter leur nom.

ADOUR, Aturus, riv. de France, au S. O., sort du mont Tourmalet (H.-Pyrénées), traverse la vallée de Campan, arrose Bagnères-de-Bigorre, Tarbes, Aire, St-Sever, Dax, Bayonne, et tombe dans le golfe de Gascogne, à 4 kil. N. O. de Bayonne, après un cours d'env. 220 kil. Elle reçoit les eaux de la Midouze, du Luy, du Gave de Pau et de la Nive.

ADOVA, v. du Tigré, jadis capit. de ce royaume, est la plus commerçante de l'Abyssinie; env. 10 000 hab. La toile de coton qu'on y fabrique circule comme monnaie dans toute l'Abyssinie.

ADRA, Abdera, v. et port d'Espagne (Grenade), sur la Méditerranée, à 60 kil. O. S. O. d'Almeria ; 8 000 hab. Cabotage, vin, sucre, amandes. Riches mines de plomb aux env.

ADRAMÉLECH, divinité des Assyriens et des Samaritains. On brûlait des enfants sur ses autels.

ADRAMITI, Adramyttium, v. d'Anatolie, près de la côte orient. du golfe de même nom , à 120 kil. N. de Smyrne, presque vis-à-vis de l'île Mételin (Lesbos). Commerce de laine et de duvet de chèvre.

ADRAN, nom d'un évêché in partibus, tiré probablement d'une anc. v. d'Arabie, voisiné de Bostra, a été illustré au dernier siècle par Pigneau de Behaine (V. ce nom), titulaire de l'évêché.

ADRANA auj. l’Eder, riv. de Germanie, affluent de la Fulda. Germanicus défit les Germains sur les bords de cette riv., l'an 15 de J.-C.

ADRASTE, roi d'Argos, reçut à sa cour Polynice, fils d'Œdipe, banni de Thèbes par Étéocle, son frère ; lui fit épouser Argie, sa fille et marcha contre Thèbes, avec Tydée, Capanée, Amphiaraüs, Hippomédon, Parthénopée, dans le but de le rétablir sur le trône. Cette guerre, dite des Sept chefs, n'ayant pas réussi, Adraste arma plus tard les fils des guerriers morts devant Thèbes : ceux-ci prirent le nom d’Épigones (V. ce nom). Adraste perdit dans cette 2e guerre son fils Égialée et mourut de la douleur que lui causa cette perte.

ADRASTE D'APHRODISIE, péripatéticien du IIe siècle de J.-C., a laissé des commentaires estimés sur Aristote, dont il reste peu de fragments, et a écrit sur l'astronomie des ouvrages dont on trouve des extraits dans Théon de Smyrne.

ADRASTÉE, la même que Némésis. V. NÉMÉSIS.

ADRETS (François de BEAUMONT, baron des), fameux chef de Huguenots, né en 1513, aux Adrets, bourg du Dauphiné (à 22 kil. N. E. de Grenoble), embrassa le parti de la Réforme à la suite d'une querelle avec le duc de Guise, devint le lieutenant de Condé dans le midi, se signala par sa bravoure, et enleva aux catholiques Valence, Lyon, Grenoble, Vienne, Orange, Montélimart, etc. ; mais il déshonora ses succès par sa cruauté envers les vaincus. Arrêté par trahison pendant qu'il négociait, il fut délivré par la paix d'Amboise (1563). Il abandonna plus tard le parti des Protestants, et passa du côté des Catholiques, par dépit de ce qu'on lui avait refusé le gou-

vernement du Lyonnais. Il mourut en 1586, également en horreur aux deux partis.

ADRIA, Hadria ou Adria chez les anciens, v. de la Vénétie, à 44 kil. S. O. de Venise, à 18 E. de Rovigo, sur le canal Bianco, et près de l'embouchure du Pô ; 10 000 hab. Ch.-l. d'un diocèse dont l'évêque réside à Rovigo. – Cette v. fut fondée vers 1376 av. J.-C., par une colonie d’Étrusques ; elle était, dans l'origine, sur la côte même de la mer qui en a pris le nom de mer Adriatique ; par l'effet des atterrissements du Pô et de l'Adige, elle en est auj. à 18 kil. env. Les Gaulois s'en emparèrent au VIIe av. J.-C. ; les Romains la prirent et la détruisirent en partie vers 213 av. J.-C. En 1382, Clément VII, pape d'Avignon, imagina de créer en faveur de Louis d'Anjou un roy. d'Adria, formé aux dépens de l'État ecclésiastique, et composé de la Romagne, de la Marche et du duché de Spolète ; mais ce projet n'eut point d'exécution.

ADRIANOPOLIS, v. de Thrace, auj. ANDRINOPLE.

ADRIATIQUE (MER) OU GOLFE DE VENISE, Adriaticum ou Adrianum mare, grand golfe de la Méditerranée, entre l'Italie, la Dalmatie et la Grèce, doit son nom à la v. d'Adria, située jadis sur ses bords. Ce nom ne s'entendait primitivement que d'un petit golfe situé devant cette ville, et auj. comblé par les atterrissements du Pô. La mer Adriatique reçoit le Pô, l'Adige et une foule de petites riv. qui l'ensablent perpétuellement. Ses eaux sont plus salées que celles des autres parties de la Méditerranée.

ADRIEN, P. Ælius Adrianus, empereur romain, né l'an 76 de J.-C., d'une famille espagnole, était cousin et fils adoptif de Trajan. Il était gouverneur de Syrie lorsque la mort de Trajan l’appela au trône, l'an 117. Limitant ses domaines à ce qu'il pouvait conserver, il fit la paix avec les Parthes, repoussa le Alains, les Sarmates et les Daces, et employa la plus grande partie de son règne à visiter les provinces de l'empire. Il fit bâtir un mur de 80 milles entre la Calédonie et la Bretagne, pour prévenir les incursions des barbares. Sur es remontrances de Quadratus et d'Aristide, philosophes chrétiens, il fit cesser les persécutions dont les partisans de la nouvelle religion étaient l'objet. Les Juifs s'étant deux fois révoltés sous son règne , il les soumit : la 1re fois, il ruina leur ville, et la 2e, il les chassa pour jamais de leur pays (136) et rebâtit Jérusalem sous le nom d’Ælia Capitolina. C'est lui qui fit construire les Arènes de Nîmes, le pont du Gard, ainsi que son propre mausolée à Rome (auj. château St-Ange), et le pont qui y conduit. Il mourut à Baies (138), à l'âge de 62 ans, laissant l'empire à T. Antonin. Adrien fit des lois sages, et donna le code connu sous le titre d’Édit perpétuel. Il aimait et protégeait les arts et les sciences ; il savait sculpter et cultivait la poésie avec succès; mais il se déshonora par son attachement aux superstitions du paganisme et par son infâme passion pour le bel Antinoüs.

ADRIEN, rhéteur grec du IIe siècle, né à Tyr, étudia l'éloquence à Athènes, sous Hérode Atticus, fut amené à Rome par Marc-Aurèle pour y professer cet art, et y mourut sous Commode. On trouve quelques extraits de ses Déclamations dans les Excerpta varia Græcorum Sophistarum ac Rhetorum, publ. par Leo Allatius, grec-latin, Rome, 1641.

ADRIEN (S.). On trouve dans le martyrologe quatre saints de ce nom : le 1er, qui était officier dans l'armée de Galère et qui combattait les Chrétiens, se convertit à la vue de l'héroïsme de ses ennemis, et souffrit le martyre à Nicomédie vers 306 (on l'honore le 8 sept.); – le 2e subit la mort à Césarée en Palestine, en 309 (on l'hon. le 5 mars); – le 3e fut envoyé par le pape Vitalien prêcher la foi dans la Grande-Bretagne, et y mourut en 720 (on l'hon. le 4 janv.) ; – le 4e, évêque de St-André en Écosse, subit le martyre en 874 (on l'hon. le 4 mars).

ADRIEN I, pape, né à Rome, élu en 772, mort eu 795, se vit inquiété par Didier, roi des Lombards,