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et Folkstone. Fondée par les Romains 50 ans av. J.-C., Boulogne était pour eux une station navale; elle fut saccagée par les Normands, 888, prise en 1430 par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon; reprise en 1477 par Louis XI, prise de nouveau par Henri VIII en 1544, mais rendue à la France moyennant 2 millions en 1550. En 1803, Bonaparte y forma un camp célèbre, et y équipa une flottille destinée à opérer une descente en Angleterre. Une colonne a été érigée sur les lieux en mémoire de cet événement. Patrie de Daunou, Cuvelier, Ste-Beuve.

BOULOGNE (comté de), à peu près le Boulonais, appartint d'abord à une branche de la maison de Flandre, qui possédait en même temps Bouillon et Sedan, et de laquelle sortit, entre autres personnages célèbres, Godefroy de Bouillon. A la mort d'Eustache III, frère aîné de Godefroy de Bouillon (1125), il passa à Étienne de Blois, depuis roi d'Angleterre, et à sa descendance; puis, après avoir été porté par quatre héritières successives dans autant de maisons différentes, il devint la propriété du comte d'Auvergne, Robert V (1267), dont l'arrière petite-fille, Jeanne, mariée en secondes noces à Jean le Bon, roi de France, le laissa à Philippe de Rouvres, fils de Philippe de Bourgogne, comte d'Artois, son premier mari (1360). Jeanne, petite-fille de ce dernier, légua les 2 comtés (Auvergne et Boulogne) à Marie de Mongascon; mais à sa mort (1422), Philippe le Bon, duc de Bourgogne, s'empara du comté de Boulogne; il le garda par le traité d'Arras (1435). Louis XI le réunit à la couronne vers 1477.

BOULOGNE, bourg du dép. de la Seine, arr. de St-Denis, à 8 k. O. de Paris, sur la riv. dr. de la Seine, en face de St-Cloud; 12 000 hab. Nombreuses blanchisseries. — Entre Boulogne et Paris est le bois de Boulogne, célèbre comme promenade du monde élégant de la capitale. C'était jadis un lieu de chasse royale. Il renfermait le château de Madrid, bâti en 1528, et démoli sous Louis XVIII. En 1260, le monastère de Longchamp y fut fondé par Ste Isabelle, sœur de S. Louis (V. LONGCHAMP). Distrait en 1852 du régime forestier et cédé à la ville de Paris, ce bois a été converti en un délicieux parc à l'anglaise.

BOULOGNE, ch.-l. de cant. (H.-Garonne), à 25 kil. N. O. de St-Gaudens; 1258 hab.

BOULOGNE (Eustache, comte de). V. EUSTACHE.

BOULOGNE (l'abbé), prélat français, né à Avignon en 1747 , mort en 1825, remporta en 1772 le prix d'éloquence à l'Académie de Montauban, vint à Paris en 1779, se fit connaître par un éloge du dauphin, père de Louis XVI, et fut nommé vicaire général et prédicateur du roi. Il combattit les décrets de l'Assemblée constituante sur le clergé, et fut arrêté 3 fois. En 1801, il adhéra au Concordat. Nommé en 1806 chapelain de Napoléon, en 1808 évêque de Troyes, il donna sa démission lors de la captivité de Pie VII, et adressa à l'empereur des remontrances qui le firent arrêter de nouveau. Détenu à Vincennes jusqu'en 1814, il recouvra la liberté sous la Restauration, fut nommé archevêque de Vienne et élevé à la pairie. Il prononça en 1821 l’Oraison funèbre du duc de Berry. L'abbé de Boulogne fut pour l'éloquence l'émule de l'abbé Maury. Ses écrits, publiés en 1827, en 8 vol. in-8, se composent de Sermons, Mandements, Panégyriques, Oraisons funèbres, et de Mélanges.

BOULOIRE, ch.-l. de cant. (Sarthe), à 16 kil. N. O. de St-Calais; 1801 hab. Toiles.

BOULONAIS, petite prov. de France, habitée du temps des Romains par les Morini, et comprise sous les Mérovingiens dans la Neustrie, faisait partie du gouvt de Picardie, et avait pour capit. Boulogne. Elle forme auj. l'arr. de Boulogne.

BOULTON, industriel anglais, né en 1728 à Birmingham, mort en 1809, seconda Watt, l'inventeur de la machine à vapeur, fabriqua pour lui la première machine, et créa les magnifiques usines de Soho, près de Birmingham.

BOUNAR-BACHI, vge de l'Anatolie, dans le livah de Biga, à 40 kil. O. N. O. d'Adramiti, sur le Scamandre et presque sur l'emplacement de l'antique Troie. Eaux thermales.

BOUQUET (dom), bénédictin de St-Maur, né en 1685 à Amiens, mort en 1754 à Paris, avait été bibliothécaire de St-Germain-des-Prés. Il fit paraître les 8 premiers volumes de la grande collection intitulée Rerum gallicarum et francicarum Scriptores, 1738 et années suiv., dont la suite fut publiée par d'Antine, Haudiguier, Brial, et qui est auj. continuée par l'Académie des inscriptions. Il avait eu part aux travaux de Montfaucon, et s'était formé sous ce grand maître aux savantes recherches.

BOURBON (île). V. RÉUNION (île de la).

BOURBON-L'ARCHAMBAULT, Castrum Borboniense et Aquæ Borboniæ, ch.-l. de c. (Allier), dans l'anc. Bourbonnais, qui en prenait son nom, à 26 kil. O. de Moulins, à 308 kil. S. E. de Paris; 1638 hab. Sources minérales et thermales, puissantes contre les rhumatismes, les paralysies et les scrofules. Grand hospice. — Cette ville est le berceau et la résidence primitive des sires de Bourbon. On y voit encore 3 tours, vestiges de leur ancien château.

BOURBON-LANCY, Aquæ Nisinei, ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), à 52 kil. N. O. de Charolles; à 324 de Paris; 1461 h. Sources thermales, efficaces contre les rhumatismes. Bel hôpital fondé par le marquis d'Aligre. Aux env., monuments antiques. — Anc. baronnie appartenant aux sires de Bourbon, et confisquée par François I sur le connétable de Bourbon. Le nom de cette ville, qui s'écrivait autrefois Bourbon l'Ansi, vient, dit-on, d'Anselme, fils d'un comte de Bourbon, frère d'Archambault.

BOURBON-VENDÉE. V. NAPOLÉON-VENDÉE.

BOURBON (maison de). On distingue trois maisons de Bourbon, qui tirèrent leur nom de Bourbon l'Archambault, leur résidence, et du Bourbonnais qui formait leur domaine; elles sont unies entre elles par les femmes. La 1re maison est issue d'Aimar ou Adhémar, sire de Bourbon, qui vivait vers 913, et dont les généalogistes font remonter l'origine jusqu'à Childebrand, frère puîné de Charles-Martel. Cette maison s'éteignit en 1218, dans la personne d'Archambault VIII, qui ne laissa qu'une fille, Mahaut de Bourbon. — La 2e maison a pour chef Guy, sire de Dampierre, qui épousa en 1197 Mahaut, héritière de Bourbon, et fut père d'Archambault IX. — La 3e a pour chef un prince capétien, Robert de Clermont, 6e fils de S. Louis, qui épousa en 1272 Béatrix de Bourbon, héritière par sa mère de la 2e maison; c'est de cette dernière maison que descend la famille qui depuis Henri IV a régné sur la France. Ces seigneurs ne portèrent d'abord que le titre de sires de Bourbon; Louis I, fils de Robert; l'échangea en 1327 contre celui de duc et pair. Voici la généalogie de cette famille : Robert de Clermont, 6e fils de S. Louis et frère de Philippe le Hardi, né vers 1256, marié en 1272 à Béatrix, héritière de Bourbon, reconnu sire de Bourbon en 1283, mort en 1318; — Louis I, fils de Robert et de Béatrix, né en 1279, sire de Bourbon en 1310, fait duc et pair en 1327, mort en 1341. Celui-ci eut deux fils : Pierre, sire de Bourbon, et Jacques, comte de la Marche, qui furent la tige de 2 branches dont voici la suite:

Branche aînée. Pierre I, fils aîné de Louis I, né en 1311, tué en 1356 à la bataille de Poitiers : Jeanne, sa fille, épousa Charles V; — Louis II, né en 1337, mort en 1410 : il joua un rôle important sous Charles VI (V. son art. ci-après) : — Jean I, né en 1381, fait prisonnier à la bataille d'Azincourt, mort à Londres en 1434, après 18 ans de captivité; — Charles I, né en 1401, mort en 1456 : il conspira contre Charles VII; — Jean II, né en 1426, mort en 1488, sans postérité : il fut l'âme de la ligue du Bien-Public sous Louis XI, et prétendit à la régence après la mort du roi; — Pierre II, frère du précédent, né vers 1439, mort en 1503, connu sous le nom de sire de