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demar, et contribua puissamment à faire placer sur la tête de cette princesse les trois couronnes du Nord (1397). Marguerite le combla d’honneurs. Éric de Poméranie, neveu de cette reine, et désigné pour lui succéder, jaloux de la faveur dont jouissait Broderson, le fit arrêter et décapiter en 1410.

BRODY, v. des États autrichiens (Galicie), à 58 kil. N. E. de Leinberg ; 25 000 hab. dont 20 000 Juifs. Presque toute en bois. Toiles, teintureries ; commerce avec la Turquie et la Russie, surtout en cire, miel, suifs, cuirs. Dévastée en 1859 par un incendie.

BROECK, vge de Hollande (Nord-Hollande), à 11 kil. N. E. d’Amsterdam ; 750 hab. Il est la demeure des riches hollandais, et est célèbre par sa minutieuse propreté. Les rues y sont pavées en briques ; les trottoirs en faïence, soigneusement lavés.

BROEMSEBRO, bourg de Suède, près de l’emb. de la Brœmse dans la Baltique, à 45 kil. S. O. de Calmar, célèbre par le traité de 1645 entre la Suède et le Danemark : les Suédois étaient affranchis des péages du Sund ; ils obtenaient les prov. de Iæmtetand et de Herjedale, les îles de Gothland et d’Œsel, et la possession du Halland pour 30 ans.

BROGHILL (Roger BOYLE, baron de). V. BOYLE.

BROGLIE ou CHAMBROIS, ch.-l. de cant. (Eure), à 11 kil. S. O. de Bernay ; 970 hab. Commerce de papiers et étoffes de laine.

BROGLIE ou BROGLIA, famille originaire de Quiers en Piémont, qui a fourni à la France plusieurs maréchaux et autres personnages distingués.

BROGLIE (Victor Maurice, comte de), né en 1639, mort en 1727, fit la guerre sous Louis XIV, se distingua à Senef et à Mulhausen en Alsace, et fut fait maréchal en 1724. - François Marie, duc de Broglie, 3e fils du précédent, né en 1671, mort en 1745, servit avec la plus grande distinction sous Luxembourg, Boufflers, Vendôme, Villars, et se signala surtout à Denain et à Fribourg. Fait maréchal en 1734, il commanda en Italie, remporta avec le maréchal de Coigny les batailles de Parme et de Guastalla, fut ensuite envoyé en Bohême, 1741, et ramena de Prague, avec Belle-Isle, une armée compromise. Jusqu’à lui sa famille n’avait porté que le titre de comte ; il fut fait duc en 1742. Il mourut dans l’exil, victime d’intrigues de cour. - Victor François, duc de Broglie, fils aîné du précédent, né en 1718, mort en 1804, battit les Prussiens à Sondershausen (1758) et à Berghen (1759). Nommé commandant de l’armée d’Allemagne, et créé maréchal à 42 ans, il remporta une nouvelle victoire à Corbach (1760) ; mais n’ayant pu s’accorder avec le maréchal de Soubise, qui était venu se joindre à lui, il fut disgracié. En 1789, Louis XVI lui confia le ministère de la guerre ; mais il fut bientôt forcé de se démettre et d’émigrer. Il commanda en 1792 l’armée des princes et entra en 1794 au service de la Russie. L’empereur d’Allemagne l’avait nommé en 1759 prince au St-Empire, en reconnaissance des (services qu’il lui avait rendus dans la guerre contre la Prusse. - Victor Claude, prince de Broglie, fils du précédent, fut député de la noblesse aux États généraux en 1789. Traduit devant le tribunal révolutionnaire, il périt sur l’échafaud en 1794, à l’âge de 37 ans. — Achille-Victor de Broglie, fils du précédent (1785-1870), devint gendre de Mme de Staël, se montra, sous la Restauration, l’un des défenseurs les plus fermes de la cause libérale, fut plusieurs fois ministre sous Louis-Philippe, et fit triompher la cause de l’abolition de l’esclavage. Il était membre de l’Académie française et de l’Académie des sciences morales. — Son fils, le prince Albert de Broglie, né en 1821, est membre de l’Académie française.

BROGNI (J. ALLARMET de), cardinal, fils d’un paysan de Brogni, près d’Annecy, né en 1342, mort en 1426, fut d’abord gardeur de troupeaux. Étant entré dans l’Église, il obtint la faveur des papes Clément VII, Benoît XIII et Alexandre V ; fut fait cardinal (1385), et évêque de Viviers, puis archevêque d’Arles. Il présida le concile de Constance (1415), et y fit déposer l’antipape Benoît XIII (Pierre de Lune), quoiqu’il lui fût personnellement attaché. Son Histoire a été écrite par Soulavie, 1774.

BROMBERG, en polonais Bydgosz, v. des États prussiens (Posen), ch.-l. de régence, sur la Braa, à 113 kil. N. E. de Posen ; 8000 hab. Greniers d’abondance, haras. Draps, chapeaux, etc. Commerce en grains, bois, cuirs, laines, fer, etc. - La régence se divise en 9 cercles ; elle a 177 kil. sur 124, et 455 000 hab. Traversée par le canal de la Netze qui fait communiquer ensemble la Braa, la Netze, la Vistule, l’Oder, la Sprée, la Havel et l’Elbe.

BROMPTON, vge d’Angleterre (York), à 20 kil. E. de Richmond ; 1250 hab. Air salubre. Les Anglais y battirent les Écossais en 1138.

BRONGNIART (Alex. Théod.), architecte français, né à Paris en 1739, mort en 1813, se fit d’abord connaître par la construction d’un grand nombre de beaux hôtels particuliers, tels que ceux d’Osmond, de Frascati, de Montesson, donna les plans du couvent des Capucins-d’Antin (auj. lycée Bonaparte), du Père-Lachaise (cimetière de l’Est), et de la Bourse de Paris (1808), achevée après sa mort par Labarre.

BRONGNIART (Alexandre), minéralogiste, fils du précéd., né en 1770 à Paris, mort en 1847, devint ingénieur des mines en 1794, professeur d’histoire naturelle à l’École centrale des Quatre-Nations en 1796, remplaça Haüy comme professeur de minéralogie au Muséum, fut nommé en 1800 directeur de la manufacture de porcelaine de Sèvres, et entra en 1815 à l’Institut. Il avait débuté par un Mémoire sur l’art de l’émailleur, qui attira l’attention de Berthollet ; il donna en 1807 un Traité élémentaire de minéralogie, rédigea en 1812. de concert avec Cuvier, la Géographie minéralogique des environs de Paris (refondue en 1822), fit paraître en 1832 l’Histoire naturelle des crustacés fossiles (avec Desmarets), et en 1844 un Traité des arts céramiques ou des Poteries, 2 vol. in-8, avec atlas, œuvre capitale, qui résume les recherches de toute sa vie. Brongniart avait aussi cultivé avec succès la zoologie : on lui doit la division des reptiles en quatre ordres (sauriens, batraciens, chéloniens, ophidiens). Comme directeur de la manufacture de Sèvres, il renouvela et perfectionna l’industrie de la peinture sur verre, que l’on croyait perdue, et créa le Musée céramique (dont il a publié la Description avec M. Riocreux). — Son fils, Adolphe (1801-1872), a été prof. au Muséum, inspecteur général de l’Université, membre de l’Institut, et publié des travaux de botanique, notamment sur la botanique fossile et l’organographie.

BRONTE, v. de Sicile (Catane), près du mont Etna, à 40 kil. N. O. de Catane ; 10 000 hab. Anc. duché. Ferdinand IV donna en 1799 à Nelson le titre de duc de Broute.

BRONZINO (le), peintre. V. ALLORI.

BROOKE (Henry), écrivain irlandais, né en 1706, mort à Dublin en 1783, étudia d’abord le droit ; mais s’étant lié avec Pope et Swift, il se livra tout entier à la littérature, il a donné un poëme estimé, la Beauté universelle, en 6 chants ; plusieurs tragédies, dont la plus connue est Gustave Wasa, qu’on défendit de jouer à cause de la hardiesse des sentiments qui y sont exprimés, et plusieurs romans, le Fou de qualité, Juliette Grenville, etc. Ses œuvres diverses (non compris ses romans) ont été publiées à Londres en 1780, 4 vol. in-8. Gustave Wasa et le Fou de qualité ont été trad. en français.

BROOKE (mistriss), née Françoise MOORE, morte en 1789, a composé plusieurs romans, dont les plus connus sont : Rosina, Histoire de Julie Mandeville, Lettres de Juliette Catesby, et des poésies légères. Mariée à un ministre anglican du Canada, elle puisa dans ce pays plusieurs de ses plus belles scènes.

BROOKLYN, v. des États-Unis, dans le Long-Island, est comme un faubourg de New-York, dont