Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le goût de l'architecture; il se forma par l'étude des monuments antiques. Ses dessins furent préférés à ceux de tous les autres artistes que les Florentins avaient appelés à concourir au plan de la célèbre coupole de l'église de Santa-Maria-del-Fiore, et il fut chargé d'exécuter ce monument, l'un des chefs-d'œuvre de l'art. Il fournit aussi les dessins d'une foule d'autres ouvrages, parmi lesquels on cite la citadelle de Milan, les digues du Pô à Mantoue, l'église du St-Esprit, les plans de l'église St-Laurent et le palais Pitti à Florence. Michel-Ange, plein d'admiration pour Brunelleschi, disait qu'il était difficile de l'imiter et impossible de le surpasser.

BRUNET (J. Jos. MIRA, dit), acteur comique, né à Paris en 1766, m. en 1851, fournit la plus grande partie de sa carrière aux Variétés, et devint l'un des propriétaires et des administrateurs de ce théâtre. Il jouait avec un naturel inimitable les rôles de niais, et il attira la foule pendant près d'un demi-siècle. Jocrisse, Innocentin, Cadet-Roussel, Monsieur Vautour étaient ses triomphes.

BRUNETTO LATINI, écrivain italien, né à Florence vers 1220, joua un rôle important parmi les Guelfes; fut député par son parti vers Alphonse, roi de Castille, pour lui demander du secours, et fut forcé de s'exiler lorsque les Gibelins eurent triomphé (1260). Il se réfugia à Paris et séjourna 24 ans dans cette ville, cultivant et enseignant les lettres et la philosophie ; il y compta le Dante au nombre de ses élèves. Il ne retourna dans son pays qu'en 1284 et y mourut en 1294. Brunetto Latini composa à Paris le Trésor de toutes choses, écrit en français, espèce d'encyclopédie où il traitait de l'histoire sacrée et civile, de la géographie, de la morale, de la politique, etc. Cet ouvrage, qui se trouve en manuscrit à la Bibliothèque royale (n. 7066-69), a été publié par M. Chabaille dans les Documents inédits de l'histoire de France; il avait été traduit et publié en italien à Trévise dès 1474, par Buono-Giamboni, et réimprimé à Venise, 1533, et à Florence, 1824. On a encore de lui une grammaire, le Livre de la bonne parleure, et plusieurs ouvrages de rhétorique et de morale en italien.

BRUNFELS (Othon), botaniste et médecin, né à Mayence vers 1470, mort en 1534, était d'abord chartreux. Il quitta le cloître lors de la prédication de Luther, devint maître d'école à Strasbourg, puis se fit recevoir médecin (1530), et exerça la médecine à Strasbourg et à Berne. Il publia un assez grand nombre d'ouvrages sur la médecine, la matière médicale et la botanique. Le plus important est Herbarum vivæ icones, Strasbourg, 1530-36, 3 vol. in-fol., avec des gravures d'une fidélité remarquable.

BRUNI (Léonard), connu sous le nom de l'Arétin, écrivain italien, né en 1369 à Arezzo, mort en 1444 à Florence, fut secrétaire apostolique d'Innocent VI et de trois de ses successeurs. Il se retira à Florence, où il fut nommé chancelier de la république en 1415. Le plus important de ses ouvrages est une Histoire de Florence, en 12 livres, en latin, publiée en 1610. On a de lui les Vies de Dante et de Pétrarque, des Lettres et des Mémoires (Commentarii rerum suo tempore gestarum), précieux pour l'histoire de son temps. Il étudia un des premiers la littérature grecque et traduisit plusieurs ouvrages d'Aristote, de Démosthène, de Plutarque, etc.

BRUNIQUEL, bourg du dép. du Tarn-et-Garonne, à 34 k. de Montaubau; 1600 hab. Hauts fourneaux, raffineries, martinets. Station du chemin du Midi.

BRUNN, v. des États autrichiens (Moravie), ch.-l. de cercle, sur la Zwittau et la Schwartza, à 107 kil. N. E. de Vienne; 50 000 hab. Évêché, cour d'appel, gymnase, école de sourds-muets, musée, bibliothèque, jardin botanique. Chemin de fer, église St-Jacques, hôtel de ville, palais du prince Lichtenstein, théâtre; fabriques de draps, flanelles, lainages, soieries, mousselines, toiles, etc. Commerce de transit important. Près de la v. est la célèbre prison d'État du Spielberg (V. ce nom). Anc. place forte, démantelée par les Français en 1809. — Brünn a été la capit. de toute la Moravie; elle est auj. ch.-l. du cercle de Brünn et de tout le gouvt de Moravie et de Silésie. — Le cercle, entre ceux de Hradisch, d'Olmütz, de Znaym, l'Autriche et la Bohême, a 88 k. sur 62, et 370 000 h.

BRUNNEN, bourg de Suisse (Schwitz), à 4 kil. S. O. de Schwitz, sur le lac des Quatre-Cantons. Célèbre par l'alliance perpétuelle qu'y firent en 1315 les cantons de Schwitz, d'Uri, d'Underwald, et qui fut l'origine de l'indépendance de la Suisse.

BRUNO, fils de Ludolf (chef de la 1re maison de Saxe), fut duc de Saxe de 859 à 880, et bâtit vers 861 la v. qui de son nom a été appelée Brunswick.

BRUNO ou BRUNON, dit le Grand, archevêque de Cologne et duc de Lorraine, né en 928, m. en 965, était 3e fils de l'empereur Henri l'Oiseleur, et frère d'Othon. Il succéda en 923 à Wicfred, archevêque de Cologne, se signala par sa bonté et sa piété, et eut une part active aux affaires de son temps.

BRUNO (S.), fondateur de l'ordre des Chartreux, né à Cologne vers 1030, mort en 1101. Après avoir été revêtu de plusieurs dignités ecclésiastiques et avoir refusé l'archevêché de Reims (1080), il se retira avec six de ses compagnons dans un désert voisin de Grenoble, auj. appelé la Chartreuse (1084), et y fonda un monastère où il mena la vie la plus austère (V. CHARTREUX). Appelé à Rome en 1089 pas le pape Urbain II, dont il avait été le maître, il l'aida de ses conseils; mais il refusa les dignités que le pontife lui offrait, et se retira en 1094 pour aller fonder en Calabre, auprès de Squillace, une nouvelle Chartreuse, où il finit ses jours. Il a laissé quelques écrits théologiques, Paris, 1524, et Cologne, 1611 et 1640. Sa vie a été écrite par le P. de Tracy, 1786. Son histoire, représentée en 26 tableaux par Lesueur, ornait le cloître des Chartreux de Paris; ces tableaux se trouvent auj. au Louvre. On l'honore le 6 octobre.

BRUNO (Jordano), philosophe italien, né vers 1550 à Nole en Campanie, était d'abord dominicain. Ayant conçu des doutes sur la religion, il sortit de son couvent, se rendit à Genève (1580), et, après y avoir conféré avec le célèbre Théodore de Bèze, embrassa le Calvinisme. En 1682 il vint à Paris où il enseigna la philosophie, attaquant Aristote et préconisant le Grand art de Raymond Lulle. Il passa de là en Angleterre (1585), puis séjourna à Wittemberg, à Prague, à Francfort. Ayant eu l'imprudence de rentrer en Italie, il fut arrêté à Venise par l'inquisition, conduit à Rome et brûlé vif, comme hérétique et violateur de ses vœux, en 1600. Jordano Bruno s'était fait un système de panthéisme fort analogue à celui qu'enseigna depuis Spinosa : il soutenait que Dieu est la substance et la vie de toutes choses (natura naturans), et que l'univers est un animal immense dont Dieu est l'âme. Il mêlait à ce système des idées pythagoriciennes; il accordait en outre une grande importance, à l'art de Lulle. Ses principaux ouvrages sont : De umbris idearum, Paris, 1582; Spaccio della Bestia trionfanti (Expulsion de la bête triomphante), Londres, 1584, allégorie où il combat la superstition; Della causa, principio e uno, 1584; Dell' infinito universo e mondi, 1584; De monade, numero et figura, Francf., 1591. Ses Œuvres ont été recueillies par A. Wagner, Leips., 1829-30,2 v. in-8, et par Gfrœrer, Stuttgard, 1834-36. On doit à M. Debs J. Bruni vita et placita, Par., 1844, et à M. Bartholmess J. Bruno, 1847.

BRUNONIS VICUS, nom latinisé de BRUNSWICK.

BRUNOY, vge de Seine-et-Oise, à 15 k. N. de Corbeil, à 22 k. S. E. de Paris, sur l'Yère; 1000 h. Station du chemin de fer de Paris à Lyon.

BRUNSWICK (duché de), État du nord de l'Empire allemand, entre les États de Prusse, d'Anhalt et de Hesse; 400 000 hectares; 280 000 h. Capit., Brunswick. Le duché se divise en six districts : Brunswick, Holzminden, Wolfenbuttel, Helmstædt, Gandersheim, Blankenburg, auxquels il faut joindre la principauté d'Œls en Silésie, propriété