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BYRO - 308 - BYZA

lissonnière, il fut (quoique sans aucun fondement) accusé de trahison, condamné à mort et fusillé, 1757.

BYRCHANIS, îlee de l'Océan germ., auj. Borkum.

BYRON (le commodore John), navigateur anglais, né en 1723, mort en 1786, fit un ler voyage dès 1742 avec l'amiral Anson à la terre de Magellan; fit naufrage près de Chiloé et fut quelque temps prisonnier des Espagnols. Il exécuta de 1764 à 1766 un nouveau voyage avec le titre de commodore, explora la mer du Sud à l'O. de la Terre de Magellan, et découvrit en 1765 plusieurs îles, entre autres celle des Mulgraves qui porte son nom (par 175° long. E. et 1° 18 lat. S.). Il publia en 1748 son 1er voyage (trad. par Cantwell, Paris, 1800) ; en 1766, un de ses officiers donna la relation du 2e (trad. par Suard, 1767). John Byron fut le précurseur de Cook.

BYRON (George GORDON, connu sous le nom de lord), célèbre poète anglais, petit-fils du préc., né à Douvres en 1788. perdit son père dès l'âge de trois ans, étudia à l'école d'Harrow, puis à Cambridge, où il mena la vie la plus dissipée. Il publia à vingt ans un premier recueil de vers, les Heures de loisir, où perce déjà sa misanthropie dédaigneuse. Ce recueil fut vivement critique; Byron se vengea en écrivant contre ses détracteurs une violente satire, les Poètes anglais et les Critiques écossais (1809), où se révéla pour la première fois son genre de talent. Il entra jeune à la chambre haute, ayant hérité du titre de lord qu'avait porté un de ses oncles. Aussitôt après il se mit à voyager, visita le Portugal, l'Espagne, l'Albanie, la Grèce, la Turquie, et publia à son retour (1811) les premiers chants d'un poème qui le plaça dès lors à la tête des poètes anglais, le Pèlerinage de Child-Harold ; il y décrivait, sous un nom emprunté, ses propres aventures et ses impressions de voyage. Il donna successivement plusieurs petits poèmes qui n'eurent pas moins de succès : le Corsaire, Lara, la Fiancée d'Abydos, le Giaour (1812-1814). En 1815 il épousa une femme que son génie avait séduite, miss Millbank; mais ce mariage ne fut point heureux; au bout d'un an les deux époux se séparèrent, quoiqu'ils eussent une fille. Byron, qui paraît avoir eu tous les torts, se voyant blâmé universellement, prit en dégoût le séjour de l'Angleterre et partit pour de nouveaux voyages (1816). Il parcourut la Belgique, où la vue de Waterloo lui inspira un de ses plus beaux chants; la Suisse, où il se lia avec le spinosiste Shelley; s'arrêta longtemps à Venise et en Toscane, où il fut retenu par une vive passion. En 1819 il s'associa aux projets d'émancipation de l'Italie ; ces projets ayant échoué, il se dévoua tout entier à la cause des Grecs. Il se rendit au milieu d'eux en 1823, leur prodigua sa fortune, et fit tous ses efforts pour rallier les partis et discipliner les troupes; mais il mourut dans les murs de Missolonghi avant d'avoir pu voir le succès de ses sacrifices (1824). Pendant son séjour en Suisse et en Italie, Byron avait ajouté un 3e chant à Child-Harold ; il avait en outre composé plusieurs drames : Manfred, Caïn, le Ciel et la Terre, Marino Faliero, Foscari, la Prophétie du Dante, et le poëme de Don Juan, espèce d'épopée que l'on regarde comme son chef-d'œuvre. Ce poète eut une imagination hardie et féconde, mais mal réglée : on regrette qu'il se soit plu trop souvent à désespérer l'homme et à faire admirer le crime. Son style est énergique et plein d'images brillantes. Byron était d'une haute taille et d'une belle figure; mais il était né boiteux : cette infirmité, en froissant son amour-propre, paraît avoir contribué à cette humeur morose et misanthropique qui perce dans tous ses écrits. — On a publié un grand nombre d'éditions des Œuvres de Byron : les plus estimées sont celles de Londres, 1833, 17 vol. in-18, avec une Vie par Thomas Moore; et de Paris, publiée par Baudry, 1832, 4 vol. in-8. Elles ont été trad. par Amédée Pichot, 1822-1825, par Paulin-Pâris, 1830-32, et par Benj. Laroche, 1837. M. Hunter en a traduit une partie en vers français, 1841. Byron avait laissé des Mémoires qui ont été supprimés sur la demande de sa famille. M. Villemain lui a consacré dans la Biographie universelle une Notice qui est un chef-d'œuvre de critique.

La fille de lord Byron, Miss Adda, née en 1815, est morte en 1852, comtesse de Lovelace.

BYRSA, citadelle de Carthage, était, ainsi nommée, dit-on, de ce qu'elle occupait l'emplacement que pouvait enfermer une peau de bœuf (byrsa) découpée en lanières étroites. V. CARTHAGE,

BYZACÈNE, contrée de l'Afrique propre des anciens, dans l'État actuel de Tunis, au S. de la Zeugitane, s'étendait du fond de la Petite-Syrte au fond du golfe d'Adrumèle, et avait pour ville principale Byzacium, au S. E. de Septimuncia. On croit qu'elle tire son nom des Byzantes, qui l'auraient colonisée.

BYZANCE, Byzantium, aujourd. Constantinople, grande v. de Thrace, à la pointe S. E., sur la côte occid. du Bosphore de Thrace, dans une admirable position. Fondée, à ce qu'on croit, vers 658 av. J.-C., par un certain Byzas de Mégare, elle fut prise par Darius, puis appartint aux Ioniens, à Sparte, à Athènes; ces deux villes s'en disputèrent longtemps la possession, mais elle se rendit indépendante en 358 av. J.-C., et prit rang parmi les puissances maritimes. Philippe de Macédoine l'assiégea inutilement. Plus tard, elle s'allia aux Romains et leur rendit des services pendant la guerre de Mithridate ; en récompense, elle jouit d'une indépendance complète à l'ombre de leur protectorat. Au 1er siècle, elle fut, avec le reste de la Thrace, absorbée dans l'empire. S'étant déclarée en 193 pour Pescennius Niger, elle fut assiégée par Septime Sévère, qui ne la prit qu'au bout de 3 ans, et la fit piller et raser (190). Relevée à la prière de Caracalla, elle ne reprit sa splendeur qu'au temps de Constantin, qui en 330 la choisit pour capitale de l'empire et lui donna son nom (V. CONSTANTINOPLE.)

BYZANTIN (Empire). V. ORIENT (Empire d').

Style byzantin. On a donné ce nom à un genre d'architecture religieuse qui ne prit naissance à Byzance qu'après que le siège de l'empire y eut été transféré. Les plus beaux types de ce style sont Ste-Sophie à Constantinople, St-Vital à Ravenne, St-Marc à Venise, St-Front à Périgueux. Les formes sarrasines et gothiques y sont mêlées à l'architecture grecque.

BYZANTINE (la), Corpus scriptorum historiæ byzantinæ. On nomme ainsi la collection des historiens grecs dont les ouvrages nous ont transmis l'histoire de l'empire d'Orient depuis Constantin jusqu'à la prise de Constantinople (1453). Les principaux auteurs qui y sont compris sont : Zonaras, Nicétas, Acominatus Choniates, Nicéphore Grégoras, Laonicus (ou Nicolas) Chalcondylas : (ces 4 premiers auteurs forment un corps complet d'histoire, de Constantin à la fin du XVe siècle; puis viennent de nombreux écrivains qui n'ont traité que des parties détachées, et dont les plus remarquables, en suivant l'ordre chronologique, sont : Procope, Agathias, Théophylacte, S. Nicéphore, l'empereur Constantin Porphyrogénète, Jean Malalas, Jean Scylitzès, Nicéphore Bryenne, Anne Comnène, fille de l'empereur Alexis Commène, Georges Acropolita, Georges Pachymère, l'empereur Jean Cantacuzène, Georges Codinus, Michel Ducas, de la famille impériale des Ducas. Leurs écrits ne sont le plus souvent que des compilations sans art et sans choix; ils renferment néanmoins les seuls matériaux que nous possédions sur cette partie de l'histoire. La collection des auteurs byzantins a été formée sous Louis XIV et imprimée au Louvre en 36 vol. in-fol., 1644-1711. Elle a été réimprimée à Venise, 1722 et ann. suiv., et, de nos jours, à Bonn : cette dernière édition, entreprise par Niebuhr en 1827, a été continuée après sa mort par l'Acad. de Berlin. On joint à cette collection l’Imperium orientale de Banduri. Le président Cousin à trad. en français les principaux auteurs byzantins sous le nom d’Histoire de Constantinople, 1672-74, 8 vol. III-a