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sique instrumentale, et fut le premier qui employer la cantate pour des sujets religieux. On a de lui de Messes, des Oratorios, des Motets et des Cantates. On remarque surtout ses cantates le Sacrifice de Jephté et le Jugement de Salomon, son motet Tur babuntur impii.

CARISTIE (Aug. Nic.), architecte français, né à Avallon (Yonne) en 1783, m. en 1862; étudia l'architecture sous Percier; publia en 1821 le Plan et la coupe d'une partie du forum et de la voie sacrée; fut chargé de restaurer l'arc de Marius à Orange, dont il donna les Dessins en 1839; a en outre exécuté pour l'Institut, dont il devint membre, les Dessins du Temple de Sérapis à Pouzzoles.

CARISTO, Carystus, v. de Grèce, dans l'île de Négrepont, au S. E., près du cap de l'Oro; 3000 hab. Évêché grec. Jadis célèbres carrières de marbre.

CARITENA, Gortys, v. de la Grèce actuelle (Arcadie), à 22 kil. O. de Tripolitza, sur la r. dr. de l'anc. Alphée; 2500 hab.

CARLADÈS, petit pays de la H.-Auvergne, sur les confins du Rouergue, formé des territoires de Carlat et de Vic. Il eut dès l'an 1000 des comtes particuliers; fut réuni aux comtés de Rouergue et de Provence, aux domaines des maisons d'Armagnac, d'Albret et de Bourbon, enfin (1531) à la couronne. Louis XIII, en 1642, en fit un duché-pairie.

CARLAT, vge du dép. du Cantal, ch.-l. de l'anc. Carladès, à 15 kil. S. E. d'Aurillac; 950 hab.

CARLAT-DE-ROQUEFORT (LE), vge de l'Ariége, à 13 k. E. de Foix; 430 hab. Patrie de Bayle.

CARLE (pour CHARLES) MARATTE, VANLOO, VERNET. V. MARATTI, VANLOO, etc.

CARLENTINI, v. de Sicile (Noto), à 30 kil. N. O. de Syracuse; 3000 hab. Fondée par Charles-Quint.

CARLIN, acteur célèbre. V. BERTINAZZI.

CARLISLE, Luguvallum, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Cumberland, au confluent de l'Eden et du Caldew, à 133 kil. N. O. d'York; 36 800 hab. Évêché anglican. Belle cathédrale, demi-gothique, demi-saxonne; vieux château construit par Guillaume Ier, où Marie Stuart fut emprisonnée en 1568. Établissements d'instruction; industrie active : fonderies, brasseries, étoffes de laine, cordages, cuirs, etc. ; grand commerce. — Carlisle fut un des principaux postes militaires des Romains. Le mur d'Adrien y aboutissait. Elle appartenait à l’Écosse sous David I; elle fut plusieurs fois assiégée, incendiée et prise, notamment en 900 par les Danois, en 1644 par les Parlementaires, en 1745 par les Jacobites. Le titre de comte de Carliste fut donné en 1661 par Charles II à une des branches de la famille Howard. — Il y a plusieurs villes de ce nom aux États-Unis, notamment une en Pensylvanie, à 150 k. O. de Philadelphie; 5000 h. Collége méthodiste.

CARLISTES, dénomination de parti donnée en France aux partisans de Charles X après la révolution de 1830, et en Espagne aux partisans de don Carlos, prétendant au trône après la mort de Ferdinand VII, 1833, et à ses héritiers. (V. CARLOS, MONTEMOLIN.)

CARLOMAN, fils aîné de Charles-Martel et frère de Pepin le Bref, reçut en 741 l'Austrasie, la Souabe et la Thuringe, qu'il gouverna en souverain, mais sans prendre le titre de roi. Il eut sans cesse à combattre les Allemands, les peuples d'Aquitaine, les Bavarois et les Saxons et les défit partout; mais enfin, las de tant de combats, il renonça aux grandeurs et se retira chez les religieux du Mont-Cassin (747), laissant Pepin seul maître. Envoyé en France en 753 pour une mission de paix, il mourut à Vienne en Dauphiné en 756. Ses restes furent transportés au Mont-Cassin, où ils reposent encore.

CARLOMAN, fils de Pepin le Bref, et frère de Charlemagne, né en 751, régna de 768 à 771 sur l'Austrasie, la Bourgogne et une partie de l'Aquitaine, et mourut à 21 ans. Charlemagne recueillit tout l'héritage.

CARLOMAN, 2e fils de Louis le Bègue et frère de Louis III, fut sacré en 879 roi d'Aquitaine et d'une partie de la Bourgogne, et devint en 882, par la mort de son frère, seul roi de France. Il combattit avec succès Hugues le Bâtard, qui revendiquait la Lorraine, Boson, qui s'était fait un royaume dans le midi de la France, et les Normands, qui ravageaient toutes les provinces. Il mourut en 884, blessé à la chasse d'une flèche lancée par un de ses officiers contre un sanglier.

CARLOMAN, fils de Louis le Germanique, partagea les États de son père avec ses frères Louis et Charles en 876, reçut la Bavière et fut un moment roi d'Italie. Il mourut en 880, ne laissant qu'un enfant bâtard, Arnoul, qui fut reconnu roi d'Allemagne en 887.

CARLOPAGO, v. des États autrichiens (Croatie militaire), sur l'Adriatique, à 37 kil. N. de Nona; 2000 h. Grand et bon port, creusé en 1782 par ordre de Joseph II. Ville jadis commerçante, auj. déchue.

CARLOS (don), infant de Navarre, prince de Viane, né en 1420 de Jean, prince d'Aragon, et de Blanche, reine de Navarre, devait en 1441, à la mort de sa mère, hériter de la couronne de Navarre; mais cet héritage lui fut enlevé par son père. Don Carlos prit les armes pour défendre ses droits; il fut vaincu à Aibar (1452), fait prisonnier, et ne sortit de prison qu'au prix d'une renonciation. La guerre se ralluma néanmoins en 1455; don Carlos, de nouveau vaincu, alla chercher un refuge à Naples, près de son oncle, Alphonse le Magnanime; mais la mort de ce prince le laissa sans appui, et, en 1460, il fut perfidement arrêté par l'ordre de son père, que Jeanne, sa 2e femme, poussait à ces actes odieux. A la nouvelle de cette arrestation, plusieurs provinces se révoltèrent, et Jean fut contraint de reconnaître don Carlos pour son héritier, et de consentir au mariage de ce prince avec Isabelle de Castille, que la reine Jeanne destinait à son propre fils. Cette marâtre prévint leur union par un crime : don Carlos fut empoisonné en 1461. Ce prince joignait à de brillantes qualités le goût des lettres; il a laissé, entre autres écrits, une traduction de la Morale d'Aristote, et en manuscrit une Chronique des rois de Navarre.

CARLOS (don), fils de Philippe II et de Marie de Portugal, né en 1545, annonça dès son bas âge un caractère violent et vindicatif, que les circonstances vinrent encore aigrir. Il devait épouser Élisabeth de France, fille de Henri II; mais son père, alors veuf de Marie d'Angleterre, le supplanta dans ce mariage (1560). Plus tard, en 1565, on lui fit espérer la main de l'archiduchesse Anne, fille de l'empereur Maximilien; mais son père s'opposa encore à cette union. En 1564, Philippe II avait fait venir en Espagne les archiducs Rodolphe et Ernest, ses neveux, afin de leur assurer la succession de ses États, au détriment de son fils qu'il disait incapable de gouverner. Irrité de cette conduite, don Carlos osa traiter, en 1567, avec les Pays-Bas révoltés contre son père, et promettre aux rebelles de se mettre à leur tête. Philippe parut croire que don Carlos avait conspiré contre sa vie et le fit arrêter : il fut condamné par l'inquisition; quelques mois après, il mourut dans sa prison, selon les uns, de consomption, selon d'autres, empoisonné (1568). Sa mort a fourni un sujet de tragédies à Campistron, Chénier, Otway, Schiller, Alfieri, etc. St-Réal a fait le récit de sa conspiration.

CARLOS (don) DE BOURBON, 2e fils de Charles IV et frère de Ferdinand VII, né en 1788, mort en 1855, fut contraint d'abdiquer à Bayonne entre les mains de Napoléon, avec son père et son frère (1808), et fut comme eux détenu à Valençay pendant l'occupation de l'Espagne. Il rentra à Madrid en 1814 et devint bientôt l'appui du parti rétrograde. Son frère Ferdinand VII n'ayant pas eu d'enfants de trois mariages, don Carlos semblait destiné à régner; mais le roi, ayant épousé en 4e noces Marie-Christine, en eut deux filles, dont l'une, par une disposition spéciale, fut appelée à lui succéder sous le nom d'Isabelle II (1830). Don Carlos protesta contre le décret qui abolissait la loi salique et fut exilé. Après la mort