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mort en 1695. On lui doit, entre autres écrits, une traduction française estimée de la Rhétorique d'Aristote,1654 et 1675. Il vécut dans l'indigence; Boileau, qui l'aimait, vint souvent à son secours. C'est lui que ce poëte a peint dans sa 1re satire.

CASSANDRIA, auparavant POTIDÉE. V. POTIDÉE.

CASSANDRIA, nom moderne de la presqu'île de Palène, entre les golfes de Cassandrie et de Salonique.

CASSANO, Cassanum ou Cassianum, v. de Lombardie, à 25 kil. N. E. de Milan, sur l'Adda; 1860 h. Pont sur l'Adda. Eccelin le Féroce, chef des Gibelins, y fut vaincu en 1259. Les Français y battirent en 1705 le prince Eugène; ils y furent battus en 1799 par Souwarow. – V. du roy. de Naples (Calabre Citér.), à 10 kil. S. E. de Castrovillari; 6000 hab. Évêché. Eaux thermales sulfureuses.

CASSARD (Jacq.), intrépide marin, né à Nantes en 1672, mort en 1740, fit avec de grands succès la course contre les Anglais dans la Manche, sous Louis XIV, protégea plusieurs convois de blé pendant la disette de 1709, et s'éleva par sa seule valeur au grade de capitaine de vaisseau. Duguay-Trouin le regardait comme le premier de nos marins. Néanmoins, ses services furent méconnus, et il fut emprisonné au fort de Ham pour s'être plaint vivement d'une injustice. Un vaisseau porte son nom.

CASSAY, État jadis indépendant, auj. prov. de l'Inde Transgangétique anglaise, entre l'Arakan, l'Assam et le Bengale; ch.-l., Mounipour. — Soumis par les Birmans en 1774, le Cassay recouvra son indépendance en 1826. Il fait partie des prov. récemment acquises par les Anglais.

CASSEL, Castellum Cattorum, chef-lieu du district de Cassel (Prusse),sur la Fulde, à 750 kil. N. E. de Paris; 32 616 hab. Elle se partage en 3 quartiers: Altstadt, Unterneustadt, Oberneustadt, dit aussi Franzœsische-Neustadt, parce qu'il a été bâti par des Français réfugiés lors de la révocation de l'édit de Nantes. Chemins de fer; belles places, arsenal, casernes; sociétés savantes, académie des beaux-arts, lycée dit Collegium Carolinum, nombreux établissements d'instruction. Industrie active : étoffes de soie, de coton; passementerie, chapeaux, couleurs, bougies, etc. — Cassel est connue dès le Xe s.; elle fut fortifiée en 1526; elle fut occupée par les Français de 1756 à 1763; ses fortifications furent rasées en 1767. Elle a servi de capit. au roy. de Westphalie de 1806 à 1813. — 1Il ne faut pas la confondre avec CASSEL sur le Rhin, Castellum Trajani : celle-ci est dans le duché de Hesse-Darmstadt, vis-à-vis de Mayence, dont elle est comme un faubourg; 2800 h.

CASSEL, Castellum Morinorum, v. de France, ch.-l. de cant. (Nord), à 10 kil. N. O. d'Hazebrouk, 4495 h. Collége. Huiles végétales, dentelles, chapeaux. Vue magnifique d'où l'on découvre 32 villes et la mer du Nord. Patrie du général Vandamne. — Cassel était la capit. des Morini. Les Romains y élevèrent un château fort autour duquel se bâtit la ville. Robert le Frison y battit Philippe I en 1071; Philippe de Valois, les Flamands en 1328; et Philippe, duc d'Orléans, le prince d'Orange en 1677; ce dernier céda Cassel à la France.

CASSIANUS BASSUS, écrivain grec, né en Numidie dans le IIIe ou IVe siècle de notre ère. On a sous son nom un livre grec intitulé Géoponiques, publié pour la première fois en 1539, et qui contient d'intéressants détails sur l'agriculture chez les anciens. La meilleure édition de cet ouvrage est celle de Niclas, grec-lat., Leipsick, 1781; il a été traduit en français dès 1543 par Ant. Pierre de Narbonne, et en 1812 par Caffarelli.

CASSIEN (Jean), Cassianus, écrivain ascétique du IVe s., né probablement en Provence, entra jeune dans un monastère de Bethléem en Judée, visita les solitaires de la Thébaïde, se lia à Constantinople avec S. Jean-Chrysostôme qui l'attacha à son église, vint vers 415 se fixer à Marseille, fonda dans cette ville le monastère de St-Victor, et y mourut vers 440. Il professa un semi-pélagianisme qui fut combattu par S. Augustin. On a de lui : les Institutions monastiques (De institutione monachorum), 420 ; des Conférences des Pères du Désert, d'où Arnauld d'Andilly a tiré presque tous les matériaux de sa Vie des Pères du Désert, et un Traité de l'Incarnation, dirigé contre Nestorius. La meilleure édit. de Cassien est celle de Leipsick, 1722, in-fol.

CASSIN (mont), M. Cassino, mont. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Terre de Labour), à 80 kil. N. O. de Naples, est célèbre par une abbaye qu'y fonda S. Benoît en 529, et qui est le berceau de l'ordre des Bénédictins. Ce monastère, qui subsiste encore, a servi de retraite à des souverains et à des pontifes, notamment à Carloman et à S. Grégoire. Il renferme d'immenses richesses, une précieuse bibliothèque, avec une galerie de tableaux. On voit près de cette abbaye l'Albanette, retraite de S. Ignace de Loyola, qui y composa en 1538 la règle des Jésuites. L’Histoire du Mont-Cassin a été écrite par Gattola, en latin, et par le P. Tosti, archiviste du couvent, en italien.

CASSINI (J. Dominique), célèbre astronome, né dans le comté de Nice en 1625, remplaça, dès 1650, Cavalieri, professeur d'astronomie à Bologne, et obtint bientôt une telle réputation que le sénat de Bologne et le pape le chargèrent à l'envi de plusieurs missions scientifiques et même politiques. Colbert l'attira en France (1669); il s'y fit naturaliser, fut reçu membre de l'Académie des sciences, et mourut à Paris en 1712, à 87 ans. Cassini découvrit plusieurs des satellites de Jupiter et de Saturne, 1684, détermina la rotation de Jupiter, de Mars et de Vénus; publia de 1668 à 1693 les Éphémérides des satellites de Jupiter, admirables pour leur exactitude, et travailla à la mesure du méridien de Paris. On a de lui un grand nombre de mémoires, dont une partie a été réunie sous le titre d’Opera astronomico, Rome, 1666. Son Éloge a été prononcé par Fontenelle.

CASSINI (Jacques), fils du préc., né à Paris en 1677, m. en 1756, était maître des comptes. Il hérita des talents de son père, obtint sa place à l'Académie des sciences, 1694, et devint en 1696 membre de la Société royale de Londres. Il décrivit une perpendiculaire à la méridienne de France, et fournit plusieurs Mémoires à l'Académie, entre autres un grand travail sur l'inclinaison des satellites et de l'anneau de Saturne. On a de lui : Éléments d'astronomie, 1740; De la grandeur et figure de la terre, 1720, etc.

CASSINI DE THURY (César François), fils du préc., né à Paris en 1714, mort en 1784, montra dès l'enfance de grandes dispositions pour l'astronomie, fut reçu à l'Académie des sciences dès l'âge de 22 ans corrigea la méridienne qui passe par l'Observatoire, et fut chargé de la description géométrique de la France. Le fruit de ses travaux fut cette belle Carte de la France, composée de 180 feuilles, qui fut publiée au nom de l'Académie des sciences de 1744 à 1793, et qui offrait la représentation la plus fidèle du pays, sur une échelle d'une ligne pour 100 toises. — César Cassini n'ayant pu achever cette vaste entreprise, son fils, Jacq. Dominique C. (1748-1845), directeur de l'Observatoire de Paris et membre de l'Académie des sciences, fut chargé de la terminer. Il en fit hommage à l'Assemblée nationale en 1789. Capitaine, Alexis Donnet et plus récemment Hyacinthe Langlois ont publié des réductions de la grande carte de Cassini. — Gabriel C., fils de J. Dominique, 1784-1832, s'est distingué à la fois comme magistrat et comme botaniste. On lui doit de savants mémoires, réunis sous le titre de : Opuscules phytologiques (1826), qui le firent admettre à l'Académie des sciences.

CASSIODORE (Aurélius), écrivain latin et homme d'État, né à Squillace en 468 ou 480, servit d'abord Odoacre, roi des Hérules; puis fut recherché par Théodoric, roi des Goths; devint premier ministre et consul sous ce prince, établit l'ordre et fit fleurir la justice dans ses États; resta fidèle, après la mort du roi, à sa fille Amalasonte, et se retira à la fin de