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mathématiques, 1827. Cauchy ne se distinguait pas moins par sa piété que par sa science.

CAUDEBEC, Caledunum, ch.-l. de cant. (Seine-Inf.), sur la r. dr. de la Seine, à l'embouchure du Caudebec, à 11 kil. S. d'Yvetot; 5295 hab. Église gothique. Caudebec était autrefois la capit. de tout le pays de Caux. Son industrie fut jadis très-florissante; on y faisait surtout un grand commerce des chapeaux dits caudebecs. Elle souffrit beaucoup pendant les guerres religieuses du XVIe et du XVIIe siècle.

CAUDÉRAN, bourg de la Gironde, à 3 k. O. de Bordeaux; 3057 hab. Hôpital militaire.

CAUDINES (FOURCHES). V. CAUDIUM.

CAUDIUM, auj. Airola ou Arienzo, v. du Samnium, à 28 kil. S. E. de Capoue, entre Bénévent et Calatie, sur les frontières de la Campanie. Aux env. se trouve un défilé célèbre par l'échec que les Romains y éprouvèrent sous le consulat de T. Veturius Calvinus et de Sp. Posthumius Albinus : ils s'y laissèrent enfermer par Pontius Hérennius, général des Samnites, et furent obligés de passer sous le joug (321 av. J.-C.); de là le nom de Fourches Caudines donné au défilé. Plus tard, les Romains défirent à leur tour les Samnites aux env. de Caudium.

CAULAINCOURT, bourg du dép. de l'Aisne, à 14 kil. O. de St-Quentin; 500 hab. Anc. seigneurie, érigée en marquisat en 1714.

CAULAINCOURT (Aug. Louis de), duc de Vicence, né en 1773 à Caulaincourt (Aisne), mort en 1827, prit part à presque toutes les guerres de la Révolution, et se fit remarquer de Bonaparte, qui le nomma grand écuyer à son avénement, puis général de division et duc de Vicence. Envoyé en 1807 comme ambassadeur en Russie, il sut se concilier l'estime de l'empereur Alexandre et fit tous ses efforts pour prévenir une rupture. N'ayant pu y réussir, il rentra en France en 1811 et prit part à la campagne de Moscou. Il tint depuis 1813 le portefeuille des relations extérieures, et fut chargé, à la suite de nos revers, de différentes missions auprès des princes alliés : il défendit toujours, notamment au congrès de Châtillon (1814), les intérêts du fils de l'empereur. On a publié de 1837 à 1840, sous le titre de Souvenirs du duc de Vicence, d'intéressants mémoires sur l'empire. — Son fils aîné a été sénateur sous Napoléon III.

CAULON ou CAULONIA, plus tard Castrum Veterum, auj. Castel-Vetere, v. d'Italie (Brutium), au S. E. de Térine, près de la mer.

CAUMARTIN (Lefebvre de), honorable famille de robe, aujourd'hui éteinte, originaire du Ponthieu. Louis G. (1552-1623), fut successivement intendant de province, ambassadeur, président du grand conseil sous Henri IV et Louis XIII, enfin garde des sceaux; il est auteur de Mémoires conservés manuscrits à la Bibliothèque impériale. — Louis François (1624-1687), son petit-fils, intendant de Champagne, fut l'ami et l'agent du cardinal de Retz. — Louis Urbain, fils du préc. (1653-1720), élève de Fléchier, conseiller au parlement de Paris, puis conseiller d'État et intendant des finances, était un magistrat plein de droiture. Boileau a dit de lui (sat. IX) :

Chacun de l'équité ne fait pas son flambeau;
Tout n'est pas Caumartin, Bignon ni d'Aguesseau.

Il fut dans ses dernières années un des protecteurs de Voltaire, qui puisa dans ses entretiens l'amour de Henri IV et l'idée de la Henriade. On lui doit la conservation des Mémoires du cardinal de Retz, et de ceux de Joly. — L'abbé François, frère d'Urbain, (1668-1733), évêque de Vannes, puis de Blois, connu par son esprit précoce, fut admis à l'Académie dès 1694, à 26 ans. — Ant. Louis, marquis de St-Ange, prévôt des marchands à Paris de 1778 à 1784. Cette ville lui doit de nombreuses améliorations; une rue de Paris porte encore son nom.

CAUMARTIN (Jacq. Étienne), industriel et orateur, né en 1769, m. en 1825, était un riche propriétaire de forges. Député de la Côte-d'Or en 1815, il fut sous la Restauration un des plus fermes et des plus éloquents soutiens de la cause libérale.

CAUMONT, ch.-l. de c. (Calvados), à 22 k. S. O. de Bayeux; 2150 h. Volailles; fer aux env. — Bourg du dép. de Lot-et-Garonne, à 8 kil. de Marmande; 1800 h. Jadis place forte : les Huguenots s'en emparèrent en 1629; elle fut bientôt reprise par le duc de Mayenne. Berceau de la famille des Caumont.

CAUMONT (Famille de), illustre maison du midi de la France, se distingua dès le temps des croisades et dans les guerres contre les Anglais en Guyenne et s'allia aux maisons souveraines de Bretagne et d'Albret. Les deux branches principales sont celles de La Force, qui existe encore, et de Lauzun, qui s'éteignit vers 1723. V. ces noms.

CAUNES (LES), Bufentis, v. de France (Aude), à 21 kil. N. E. de Carcassonne; 2258 hab. Eau-de-vie, etc. Aux env., beaux marbres de couleur variée. Ancienne abbaye de Bénédictins.

CAUNUS, auj. Quingi? v. de Carie, sur la côte S., vis-à-vis de Rhodes. Patrie de Protogène.

CAUS (Salomon de), ingénieur français, né en Normandie vers 1576, mort vers 1626, fut successivement employé comme ingénieur en Angleterre par le prince de Galles, en Allemagne par le prince Palatin, et finit sa carrière en France, avec le titre d'ingénieur et architecte du roi (Louis XIII). Habile surtout dans l'hydraulique, il fit plusieurs inventions remarquables et soupçonna la puissance de la vapeur. Le marquis Worcester, à qui les Anglais attribuent cette découverte, n'a fait que la lui emprunter. On a dit que Richelieu, importuné des instances de l'inventeur, l'avait fait enfermer à Bicêtre comme fou; mais c'est là un conte fait à plaisir. On a de S. de Caus, entre autres ouvrages, un Traité des forces mouvantes (Francfort, 1605, et Paris, 1624), où il est traité de la force de la vapeur.

CAUSSADE, ch.-l. de cant. (Tarn-et-Garonne), à 22 k. N. E. de Montauban; 4540 h. Fabrique d'étamines, de toiles. Safran, grains et truffes.

CAUSSIN (Nicolas), jésuite, né à Troyes en 1583, mort en 1651, se fit une réputation comme prédicateur, et devint confesseur de Louis XIII; il fut exilé pour avoir pris parti pour la reine mère. Il a écrit : la Cour sainte; De Eloquentia sacra et humana; Tragœdiæ sacræ, et une Apologie des Jésuites, 1644.

CAUSSIN DE PERCEVAL (J. J.), orientaliste, né à Montdidier en 1759, mort en 1835, remplaça Deshauterayes, dont il était l'élève, dans la chaire d'arabe au Collége de France, 1783; fut nommé en 1787 garde des manuscrits de la Bibliothèque royale, et entra en 1809 à l'Institut (Académie des inscriptions). Il a trad. du grec l’Argonautique de Valerius Flaccus, 1796, et de l'arabe, la Suite des Mille et une Nuits, 1806, l’Histoire de la Sicile sous les Musulmans, 1802; les Séances de Harriri, les Tables astronomiques d'El-Younis, etc. — Son fils, Armand Pierre, né en 1795, professeur d'arabe à l'École des langues orientales, a donné, entre autres ouvrages, une Grammaire arabe, un Essai sur l'histoire des Arabes avant l'Islamisme, 1847, une Hist. de la littérature hindoue, etc.

CAUTERETS, vge des H.-Pyrénées, à 16 kil. S. d'Argelès; 850 h. Eaux thermales sulfureuses très-renommées. Beaux sites.

CAUX (pays de), Caleti, partie de la H.-Normandie, au N. de la Seine; 70 kil. sur 60. Lieux principaux : Caudebec, Lillebonne, Yvetot, St-Valery-en-Caux, Bolbec, Arques, Dieppe, Eu, le Tréport. Il fait auj. partie du dép. de la Seine-Inf. Les Cauchoises sont célèbres par leur beauté, par leur grande taille et par la singularité de leur haute coiffure.

CAVA, v. du roy. d'Italie (Principauté Citer.), à 4 k. N. O. de Salerne; 12 000 h. Évêché. Fabriques d'étoffes de soie, de coton et de toiles. Anc. abbaye des Bénédictins de la Trinité.