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CÉCUBE, Cæcubus mons, coteau d'Italie, dans le Latium, entre Terracine et Gaète, produisait jadis des vins exquis. On le place près d’Itri actuel.

CÉDAR, v. de l'Arabie Déserte, voisine de la Palestine, doit son nom à Cédar, fils d'Ismaël, son fondateur. On nomme quelquefois dans la Bible Pays de Cédar toute l'Arabie Déserte.

CEDMON, poëte anglo-saxon du VIIe siècle, né dans la Northumbrie, mort en 680, a mis en vers anglo-saxons la Genèse et les plus beaux passages de la Bible. Ce qui reste de ses poésies, monument précieux de la langue saxonne, a été publié par Fr. Junius à Amsterdam, 1655, et à Londres par Benj. Thorpe, avec commentaires, 1832.

CÉDRÉNUS (George), moine grec du XIe siècle, est auteur d'une chronique qui s'étend depuis Adam jusqu'à Isaac Comnène (1057), et qu'on trouve dans la Byzantine. C'est une compilation sans critique.

CÉDRON, torrent de Judée, à l'E. de Jérusalem, qu'il séparait du mont des Oliviers, coulait dans une vallée profonde et tombait dans le lac Asphaltite.

CÉÉLATHA, 19e campement des Israélites dans le désert. C'est là que périrent Coré, Dathan et Abiron.

CEFALU, Cephalœdis, v. de Sicile, sur la côte N., à 62 k. E. S. E. de Palerme; 9000 hab. Évêché.

CEILLIER (dom Rémi), savant bénédictin, né en 1688 à Bar-le-Duc, m. en 1761 à l'abbaye de Flavigny, dont il était prieur, est auteur d'une Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1729-63, en 23 vol. in-4, ouvrage savant et précieux, qui rivalise avec celui de Dupin sur le même sujet, et qui contient des analyses étendues de chaque auteur. Un 24e vol., publié en 1782, contient les tables. Il a paru en 1858 chez Vivès une édit. compacte de tout l'ouvrage, en 8 vol. in-8.

CELANO, v. de l'Italie mérid. (Abruzze Ultérieure 2e), à 33 kil. S. E. d'Aquila; 4000 hab. — Au S. est le lac de Celano, Fucinus lacus, qui a 16 k. sur 22, et qui se décharge dans le Liris par un beau canal dit Canal émissaire. On a récemment entrepris de dessécher ce lac. V. FUCIN.

CÉLÈBES, île du Grand Océan Équinoxial, entre 117° et 123° long. E., 1° 30' lat. N. et 5° 50' lat. S. ; env. 800 kil. de long sur 240 kil. de large ; elle est découpée par de fortes échancrures qui la divisent en 4 grandes péninsules: env. 3 000 000 d'hab. Le sol est de la plus grande fertilité; il produit en abondance toutes les plantes tropicales et les épices. Une grande partie de l'île est couverte de forêts immenses, riches en bois précieux, mais qui servent de retraite à une foule d'animaux sauvages et féroces et de reptiles dangereux. Les naturels, que l'on croit d'origine malaise, ont le teint cuivré; ils pratiquent la polygamie ; ils ont embrassé le mahométisme depuis le XVIe siècle. — Célèbes fut découverte et occupée partiellement d'abord par les Portugais (1512); elle leur fut enlevée de 1660 à 1667, par les Hollandais, qui la possèdent auj. Leurs possessions se divisent 1° en possessions immédiates, dites gouvernement de Macassar, et contenant le district de Macassar et les résidences de Bonthain, Maros, Manado, la plus importante de toutes (elle relève immédiatement du gouverneur des Moluques); 2° en possessions médiates, comprenant la plus grande partie de l'île, et subdivisées en une foule de petits États protégés ou vassaux, dont les principaux sont : Boni, Ouajou, Louhou, Macassar, Mandhar, etc. — Célèbes donne son nom à un groupe d'îles dont les principales sont, après Célèbes, Sangir, Banca, Bouton, Xoulla, Salayer.

CELENDERIS, Kelendereh, v. de la Cilicie Trachéotide, sur la mer, entre les promontoires Anemurium et Sarpedonium, était, à ce qu'on croit, d'origine samienne. — Une autre Celenderis était en Argolide, à 17 kil. S. E. de Trézène.

CÉLÈNES, Celænæ, v. de Phrygie, jadis capit. de ce roy., sur le Marsyas et près du Méandre, était, selon la Fable, la résidence des rois de Phrygie et la patrie de Marsyas. Cette v. fut réduite sous Antiochus Soter et ses habitants transportés à Apamée.

CÉLÉNO, une des Harpies. V. HARPIES.

CÉLÈRES (du latin celer, prompt), corps de cavalerie d'élite, institué par Romulus pour lui servir de garde, se composait de 300 hommes (portés à 600 par Tarquin I). Ce fut le noyau de l'ordre équestre.

CÉLESTE (Empire), nom emphatique de l'empire chinois. — MONTS CÉLESTES. V. THIAN-CHAN.

CÉLESTIN I (S.), pape de 422 à 432, fit condamner les doctrines de Nestorius par le concile d'Éphèse en 430, envoya des missionnaires en Irlande et introduisit l'usage de chanter les psaumes de David. On a de lui des Lettres dans la Collection des Lettres des papes de Coustant. On le fête le 6 avril.

CÉLESTIN II, né à Citta di Castello (Toscane), ce qui l'avait fait nommer Gui du Chastel avant son exaltation, succéda à Innocent II en 1143, rétablit le calme dans Rome, troublée par Arnaud de Brescia, mais mourut dès l'année suivante.

CÉLESTIN III, romain, connu d'abord sous le nom de cardinal Hyacinthe, pape de 1191 à 1198, fut élu à 85 ans. Il sacra l'empereur Henri VI, avec l'impératrice Constance, ce qui ne l'empêcha pas d'excommunier ce prince en 1194, parce qu'il retenait prisonnier Richard au retour de la croisade. Il condamna le divorce de Philippe-Auguste, donna la Sicile à Frédéric, fils de Henri, à condition qu'il payerait tribut au St-Siége, fit prêcher des croisades, et encouragea de tout son pouvoir ces saintes entreprises. Il reste de lui 17 Lettres dans le recueil de Coustant.

CÉLESTIN IV, Geoffroy de Castiglione, élu en 1241, mourut 18 jours après son élection.

CÉLESTIN V (S.), nommé d'abord Pierre de Moron, né dans la Pouille, fut élu en 1294 à 79 ans. Il appartenait à l'ordre des Bénédictins et y avait introduit la réforme qui porte son nom (V. CÉLESTINS). Il vivait dans une cellule, livré aux plus dures austérités, lorsqu'on alla lui porter la tiare. Inexpérimenté dans les affaires de ce monde, il sentit bientôt lui-même son insuffisance, et abdiqua cinq mois après son élection. Boniface VIII, son successeur, le détint au château de Fumone en Campanie, où il mourut saintement deux ans après. Clément V le canonisa. On l'hon. le 19 mai.

CÉLESTIN, antipape, élu en 1124, ne garda le St-Siége que 24 heures, et le céda à Honorius II.

CÉLESTINS, ordre religieux fondé en 1254 par Pierre de Moron, depuis pape sous le nom de Célestin V, suivait avec de légères différences la règle de St-Benoît. Son premier monastère fut établi au mont Magelle, dans l'Abruzze. Les Célestins furent introduits en France par Philippe le Bel en 1300. Cet ordre a été supprimé en 1778, à cause de la corruption qui s'y était introduite. Leur principale maison à Paris était derrière l'Arsenal, sur le quai qui porte encore nom de Quai des Célestins.

CÉLESTIUS, hérésiarque, né dans la Campanie au IVe siècle, niait le péché originel et enseignait sur la liberté des doctrines semblables à celles que Pélage propagea depuis. Il fut condamné, avec Nestorius, par le concile d'Éphèse en 430.

CELÉSYRIE, Cœlesyria, c.-à-d. Syrie creuse, nom donné primitivement à la profonde vallée comprise entre le Liban et l'Antiliban et que traverse le Léonte; dans la suite, ce nom s'étendit aux parages voisins. En 112 av. J.-C., la Célésyrie forma, en faveur d'Antiochus le Cyzique, un État particulier qui avait pour ch.-l. Damas. La Célésyrie fait auj. partie des pachaliks de Tripoli et de Damas.

CELLÆ NIGRÆ. V. CASES NOIRES.

CELLAMARE (Ant. GIUDICE, duc de Giovenazzo, prince de), né à Naples en 1657, mort à Séville en 1733, fut nommé en 1715 ambassadeur d'Espagne à la cour de France. Instrument des projets hostiles d'Albéroni, il devint l’âme d'une conspiration formée à Paris en 1718 contre Philippe d'Orléans, régent du royaume, et dont le but était de transférer la