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régence de France au roi d'Espagne Philippe V. Mais ce dessein fut découvert, et le prince de Cellamare se vit obligé de quitter la France. On peut consulter sur cette conspiration les Mémoires de la Régence, Amst., 1749, et l’Histoire de la conspiration de Cellamare de Vatout, 1832.

CELLARIUS. Ce nom, qui n'est que le nom allemand Keller latinisé, a été porté par un assez grand nombre de savants allemands. Le plus célèbre est Christophorus Cellarius, philologue et érudit, né en 1638 à Smalkalde, mort en 1707. Il enseigna la philosophie et les langues orientales à Weissenfels, devint successivement recteur des colléges de Weimar, Zeitz, Mersebourg, et enfin professeur d'éloquence et d'histoire à Halle. Outre un grand nombre d'éditions d'auteurs latins, on lui doit : Orthographia latina; Antibarbarus, 1695; Breviarium antiquitatum romanarum; Notitia orbis antiqui, Leipsick, 1701, ouvrage important, mais qui a été surpassé depuis par les travaux de Delisle et de d'Anville. Il a été réimprimé en 1773, avec des additions de Schwartz. On en a publié un Appendix, qui contient 18 nouvelles cartes, Leipsick, 1776.

CELLES, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 9 kil. N. O. de Melle; 1100 h. — V. de Hanovre. V. ZELL.

CELLINI (Benvenuto), orfèvre et sculpteur florentin, né en 1500, mort dans sa patrie en 1571. Il signala sa bravoure, pendant le siége de Rome (1527), en défendant le château St-Ange, assiégé par le connétable de Bourbon, qu'il tua, dit-on, lui-même d'un coup d'arquebuse. François I l'attira en France, le fit travailler pour le château de Fontainebleau et le combla de bienfaits. Cellini exécuta en marbre plusieurs figures et en jeta quelques-unes en fonte. Parmi ces dernières on remarque un groupe de Persée qui coupe la tête de Méduse; et parmi les premières, un Christ pour la chapelle du palais Pitti. Mais il est surtout célèbre pour ses œuvres d'orfèvrerie et de ciselure, qui sont devenues fort rares et qui sont sans prix. On a de lui un Traité sur la sculpture et la manière de travailler l'or, Florence, 1568 (trad. en français par E. Piot, 1843), et de curieux Mémoires sur sa vie, qui ont été trad. en franç. par St-Marcel, 1822, et par M. Leclanché. 1846.

CELS (J. Martin), horticulteur, né à Versailles en 1743, mort en 1806, était receveur aux barrières de Paris. Ruiné à la Révolution par la suppression de son emploi, il forma un jardin botanique dans lequel il cultiva les plantes étrangères pour en faire le commerce, et contribua à répandre le goût des fleurs exotiques. Il fut nommé membre de la section d'agriculture de l'Institut dès sa création, et de la Société d'agriculture, et publia sur les diverses branches de cette science d'utiles instructions.

CELSE, A Cornélius Celsus, surnommé l'Hippocrate latin et le Cicéron de la médecine, né à Rome ou à Vérone, d'une famille distinguée, vécut dans le Ier siècle de notre ère. On ne sait rien sur sa vie; on croit qu'il exerça la médecine. Il avait embrassé toutes les sciences, et avait rédigé une sorte d'encyclopédie dans laquelle, au jugement de Quintilien (XII, c. II), il traitait avec un égal succès de l'agriculture, de l'art militaire et de la médecine. Il ne nous reste de lui qu'un traité de médecine, De re medica, en 8 livres, l'ouvrage le plus précieux en ce genre que nous aient légué les Romains : il n'est pas moins remarquable par le style que par le fond des choses. Celse a surtout suivi Hippocrate et Asclépiade; il paraît appartenir à la secte des Éclectiques. Son ouvrage a eu plus de 60 éditions. Les plus estimées sont celles de Léonard Targa, Padoue, 1769, avec de bonnes notes; réimprimée par Ruhnkenius, cum notis variorum, Leyde, 1785; et d'Ed. Milligan, Londres, 1826. Celse a été trad. en franç. par H. Ninnin, 1753, par Fouquier et Ratier, 1824, et par Des Étangs, 1846 (dans la collect. Nisard).

CELSE, philosopha épicurien, qui vivait au IIe s., sous Trajan et ses successeurs, avait composé, sous le titre de Discours véritable, un ouvrage où il attaquait le Christianisme naissant par les armes du raisonnement et par celles du ridicule, et qu'Origène crut devoir réfuter. Cet ouvrage était écrit en grec; il ne nous est pas parvenu, mais on en trouve des morceaux étendus dans la Réfutation qu'en a faite Origène. Ce philosophe était lié avec Lucien, qui lui dédia son Faux Prophète.

CELSIUS (Olaüs), botaniste, théologien et orientaliste suédois, membre de l'Académie de Stockholm, né en 1670, mort en 1756. Charles IX lui fit faire plusieurs voyages dans les principaux États de l'Europe, pour déterminer les diverses plantes citées dans la Bible. On a de lui 17 Dissertations, réunies sous le titre : Hierobotanicon, Upsal, 1745 et 1747, le Catalogue des plantes des env. d'Upsal, 1732 et 1740, et plusieurs Dissertations sur la théologie, l'histoire et les antiquités. Celsius fut le premier maître et le protecteur de Linné, qui en reconnaissance a donné à un genre de plantes le nom de Celsia. — Son neveu, André C., professeur d'astronomie à Upsal, né en 1701, mort en 1744, accompagna Maupertuis, Clairaut et Lemonnier dans leur voyage à Tornéo; il fit élever à ses frais un observatoire à Upsal. On a de lui : Dissertatio de novo methodo dimetiendi distantiam solis a terra, 1730; un Recueil de 316 observations d'aurores boréales, faites de 1716 à 1732; Observationes pro figura telluris determinanda in Gallia habitæ, 1738,: Celsius eut le premier l'idée de diviser le thermomètre en 100 degrés.

CELTES, Celtæ, grand peuple de la Gaule, qu'on croit issu de la race indo-germanique, et qui, à une époque fort reculée, semble s'être répandu, de l'E. à l'O., dans la partie centrale de l'Europe, et avoir laissé sur sa route diverses tribus, entre autres les Cimmériens dans la Tauride, les Cimbres dans le Jutland, et diverses peuplades de l'Illyrie ancienne, avant de se fixer en masses plus grandes dans la Gaule. Selon les uns, le nom de Celtes est synonyme de Gaulois et désigne tous les peuples habitant la Gaule; suivant l'opinion la plus commune, il désigne seulement la population indigène primitive avec laquelle les Kymris (V. ce mot) vinrent postérieurement partager le pays. De la Gaule, des bandes de Gallo-Celtes (Celtes et Galls réunis) émigrèrent en Germanie, où ils occupèrent la Bohême, puis la Bavière; en Italie, dont presque toute la partie sept. prit le nom de Gaule Cisalpine, et où ils laissèrent les Ligurs (Ligurie), les Isombra (Insubrie) et les Ombra (Ombrie); en Hispanie, où l'on trouve des Gaels purs, tels que les Callaïques (Galice et Portugal) et les Celtiques, et des Gaels mêlés aux indigènes, les Celtibères; dans la Grande-Bretagne, le pays de Galles, la Calédonie et l'Hibernie; quelques-uns pénétrèrent même en Grèce et en Asie-Mineure (Galates). On trouve des restes de la langue celtique dans le bas-breton et dans la langue gaélique parlée encore auj. dans le pays de Galles, en Irlande, en Écosse.

CELTÈS (Conrad PICKEL, dit), poëte latin allemand, né en 1459 près de Wurtzbourg, mort en 1508, parcourut pour s'instruire l'Allemagne et l'Italie, reçut à son retour la couronne poétique des mains de l'empereur Frédéric III (1491), et fut nommé par Maximilien I professeur d'éloquence à l'Université de Vienne et bibliothécaire. Celtès fonda la plus anc. société littéraire de l'Allemagne, Societas Rhenana, à Heidelberg, contribua puissamment à répandre dans son pays le goût des lettres, découvrit les Fables de Phèdre et la Table de Peutinger, et laissa de nombreux écrits parmi lesquels on remarque: Ars versificandi, Nuremberg, 1487; Amorum lib. IV (où règne une licence excessive), Nuremb., 1502; Odarum lib. IV, Strasb., 1513. On lui doit aussi la publication des œuvres de Hroswita.

CELTIBÈRES, Celtiberi, peuple de l'Hispanie (Tarraconaise), à l'E. des Carpetani, à l'O., des Edetani, occupait les sources de l’Anas (Guadiana) et du Tage et tous les lieux environnants. Bilbilis,