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che), sur la Soulle, à 11 kil. E. de Coutances; 2400 hab. Calicots, coutils.

CERNAY, v. d'Alsace-Lorraine, sur la Thann et sur le chemin de fer de Thann à Mulhouse, à 3 kil. N. O. de Mulhouse; 3500 hab. Filatures, blanchisseries, draps, calicots; fonderies.

CERNÉ, île décrite par le navigateur Hannon et que les anciens plaçaient à l'extrémité occid. du monde. Les savants modernes ont voulu la reconnaître, les uns dans l'île d’Arguin, sur la côte de Nigritie, les autres dans celle de Gorée ou de Madère.

CERRETANI. V. CERETANI.

CERRETO, Cernetum, v. du roy. d'Italie (Terre de Labour), à 31 kil. N. E. de Caserte; 5000 hab. Évêché (avec Alife). Désolée en 1656 par la peste, et en 1688 par un tremblement de terre.

CERRO-GORDO, défilé du Mexique, situé près de Pérote, sur la route de la Vera-Cruz à Mexico. Le général Américain Scott y battit le 18 avril 1847 les Mexicains commandés par Santa-Anna.

CERTALDO, bourg de Toscane; à 15 kil. S. O. de Florence, sur l'Elza, passe à tort pour la patrie de Boccace, mais fut habité par ce;t écrivain, dont on montre encore la chambre.

CERTOSA, c.-à-d. Chartreuse. On connaît surtout en Italie la Certosa di Firenze, sur le mont Acuto, à 4 k. S. de Florence, ornée de tableaux d'Orgagna; la C. di Pisa, à 9 kil. E. de Pise, et la C. di Pavia, près de Pavie, dont le monastère, bâti en 1396, fut supprimé au dernier siècle par l'emp. Joseph II.

CERULARIUS (Michel), patriarche de Constantinople en 1043, ferma les églises latines en 1054 et consomma ainsi le schisme d'Orient, commencé par Photius. Léon IX l'excommunia,

CÉRUTTI (Jos. Ant. Joachim), jésuite, né à Turin en 1738, mort en 1792, vint se fixer en France et professa avec distinction à Lyon. Il avait rédigé en 1762 une Apologie des Jésuites, mais quand la Société eut été proscrite, il renia les principes qu'on lui attribuait. Il embrassa en 1789 les idées nouvelles, se lia étroitement avec Mirabeau, prononça son oraison funèbre et fut appelé à l'Assemblée législative en 1791. On a de Cérutti, outre plusieurs écrits de circonstance, des apologues et un recueil de pièces diverses en prose et envers, parmi lesquelles on remarque un petit poëme sur les Échecs. On a réuni et publié ses œuvres en 1793. Il était un des rédacteurs de la Feuille villageoise, destinée à l'éducation politique des campagnes.

CERVANTÈS SAAVEDRA (Michel de), le premier écrivain de l'Espagne, né en 1547 à Alcala de Hénarès (Nouv.-Castille), d'une famille noble, mais pauvre, servit d'abord en Italie, prit une part glorieuse à la bat. de Lépante (1571), et y reçut une blessure au bras gauche dont il fut estropié pour toute sa vie ; fut pris par les corsaires en retournant en Espagne (1575) et resta 5 ans esclave à Alger. Racheté par les Pères de la Trinité, il rentra dans sa patrie, s'y maria (1584), et vécut tantôt à Tolède, tantôt à Séville et à Madrid, n'ayant guère d'autre moyen d'existence que sa plume et méconnu de ses compatriotes. Il mourut a Madrid en 1616, accablé d'infirmités et de misère. Cervantes est auj. connu de tous par son roman de Don Quichotte de la Manche (publié à Madrid en deux parties, 1602 et 1615) : il y raille de la manière la plus plaisante le goût des aventures romanesques et chevaleresques qui dominait de son temps. On a aussi de lui Galatée, roman pastoral, 1584; des Nouvelles morales, publ. enl613, et qui l'ont fait surnommer le Boccace espagnol; Persilès et Sigismonde, histoire septentrionale, 1617 ; et quelques pièces de théâtre, qui sont peu estimées. On a donné à Madrid en 1805 une collection de ses œuvres, 16 vol. in-8. Le Don Quichotte a été souvent imprimé : Charles III en fit faire une édition magnifique en 1780, Madrid, 4 vol. in-4; Clémencin en a donné une excellente édition avec commentaire, Madrid, 1833-35, 6 vol. in-4. Il a été plusieurs fois traduit en français : par César Oudin, dès 1616; par Rosset, 1618; Filleau de St-Martin, 1677 ; B. Dubournial, 1808; De l'Aulnaye, 1821 ; Bretonne, 1836; L. Viardot, 1836-38; Damas-Hinard, 1847; Furne, 1858, etc. B. Dubournial a trad. en outre Persilès et Sigismonde, 1809 ; Viardot et Romey, les Nouvelles (1858); Alph. Royer le Théâtre, 1862, Guardia le Voyage au Parnasse, 1864. Florian a imité à sa manière Don Quichotte et Galatée.

CERVARO. Cerbalus, riv. du roy. d'Italie (Capitanate), naît près de Monteleone, passe à Bovino et tombe dans le golfe de Manfredonia après un cours de 90 kil.

CERVERA, v. d'Espagne, à 40 kil. E. de Lérida; 5200 hab. Elle eut une université de 1717 à 1841.

CERVETERI, Agylla, puis Cære. V. CÆRE.

CERVIN (mont), dans les Alpes Pennines, sur les confins de l'Italie septent. et du Valais. Hauteur, 4450m mètres ; aiguille très-aigue; immenses glaciers.

CERVIONE, ch.-l. de cant. (Corse), à 42 kil. S. de Bastia; 1000 hab. Vins estimés.

CERVOLI, Columbaria, îlot de la Méditerranée, entre l'île d'Elbe et la province de Pise.

CERVOLLE (Arnaud de), dit l’Archiprêtre, audacieux partisan français, né dans le Périgord vers 1300, mort en 1366, possédait, quoique séculier, l'archiprêtrise de Vernia, d'où, le surnom par lequel il est connu. Il leva, après la bat. de Poitiers (1356), plusieurs compagnies de Routiers, ravagea la Provence, rançonna le pape à Avignon et pilla la Bourgogne. En 1359, le Dauphin Charles (Ch. V) l'attira à son service; mais après la paix de Brétigny (1360), Cervolle rassembla de nouveau ses Routiers, alla ravager la Bourgogne, et força le comte de Nevers à traiter avec lui. Il revint ensuite combattre pour le roi Charles V, qui lui donna le titre de chambellan : il repoussa les Tard-Venus, puis ravagea la Lorraine, les Vosges et les bords du Rhin. Repoussé par l'empereur et les ducs de Brabant et de Lorraine, il se retira en Provence, où il mourut tranquillement. Selon une autre version, il aurait été tué en 1366 par un de ses serviteurs, à la suite d'un échec éprouvé en Alsace.

CÉSAIRE (S.), frère de S. Grégoire de Nazianze, né en 330, mort en 369, était versé dans toutes les sciences. Médecin de l'empereur Constance, il remplit les mêmes fonctions près de Julien; mais, inquiété par ce prince dans sa foi, il quitta le palais. fl fut rappelé par Jovien et nommé par Valens questeur en Bithynie. S. Grégoire a composé son oraison funèbre. On l'hon. le 25 fév.

CÉSAIRE (S.), né en 470 près de Châlon-sur-Saône, entra au monastère de Lérins, et fut élevé, malgré lui, sur le siége d'Arles, en 501. Il fut honoré du pallium par le pape, qui le fit son vicaire dans les Gaules en 502. Il présida plusieurs conciles, notamment, en 529, celui d'Orange où fut condamnée l’hérésie de Pelage, et mourut en 542. On l'hon. le 27 août. On a de lui des Homélies et des Sermons, dont plusieurs ont été trad. par l'abbé Dujat de Villeneuve, Paris, 1760.

CÉSALPIN (André), philosophe, médecin et naturaliste, né en 1519 à Arezzo, mort à Rome en 1603, enseigna longtemps la médecine et la botanique à Pise, fut appelé à Rome par Clément VIII, qui le choisit pour son premier médecin et le nomma professeur de médecine au collége de la Sapience. Comme philosophe, il se fit remarquer par sa connaissance profonde des écrits d'Aristote, et embrassa la secte des Averrhoïstes, représentant Dieu, non comme la cause, mais comme le fond et la substance de toutes choses, ce qui le fit accuser de panthéisme et même d'athéisme. En médecine, il soupçonna un des premiers la circulation du sang. Comme naturaliste, il reconnut le sexe dans les fleurs et inventa la première méthode de botanique : il fondait sa classification sur la forme de la fleur, du fruit, et sur le nombre des graines. Ses