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en 1630, protégea les sciences et les cultiva lui-même avec ardeur. Il fonda à Rome, en 1603, l’Académie des Lyncei (des Lynx), ainsi nommée par allusion à la pénétration qu’exige l’étude de la nature : c’est la plus ancienne société scientifique de l’Italie ; elle déclina après sa mort et disparut vers 1651.

CESPÈDES (Paul de), peintre espagnol, né à Cordoue, en 1538, mort en 1608, alla développer son talent en Italie et orna de ses fresques l’église d’Ara-Cœli à Rome. A la peinture et à la sculpture il joignait une grande érudition, la connaissance de plusieurs langues et du talent pour la poésie et l’éloquence. Il enrichit la cathédrale de Cordoue, dont il était chanoine, de plusieurs tableaux, parmi lesquels on cite une Cène. Il a écrit sur les antiquités de Cordoue, sur la perspective, et a composé un poëme sur la peinture. L’éparpillement de ses travaux l’empêcha d’atteindre la supériorité.

CÉTHÉGUS (famille des), une des plus illustres et des plus anc. familles de Rome, était une branche des Cornélius qui affectait de porter un costume particulier. Elle avait été longtemps célèbre par l’austérité de ses mœurs. On compte parmi ses membres plusieurs personnages marquants : M. Cornélius Céthégus, successivement grand pontife, préteur en Sicile, et nommé censeur avant même d’avoir été consul. Consul en 206 av. J.-C., il eut le commandement de l’Étrurie, où il défit Magon. C’était, au jugement de Cicéron, le meilleur orateur de son temps. — C. Corn. Céthégus dégénéra de la vertu de ses ancêtres : il embrassa successivement les partis de Marius, de Sylla, de Pompée et d’Antoine, et finit par prendre part à la conspiration de Catilina. Arrêté par l’ordre de Cicéron, il fut étranglé dans la prison avec les autres conjurés, 63 av. J.-C.

CETHIM, nom de la Macédoine dans la Bible.

CÉTHURA, femme d’Abraham. V. ABRAHAM.

CETOBRIGA, v. de la Lusitanie, sur l’Océan, à l’embouch. du Sadao, au S. d’Olisippo et à 90 kil. O. d’Ebora, aux env. de la v. actuelle de Sétubal.

CETTE, Sitium, v. maritime de France (Hérault), ch.-l. de c, à 28 k. S. O. de Montpellier, sur le canal de Cette, entre l’étang de Thau et la mer ; 22 438 h. Port avec phare, citadelle, chemin de fer. Collége, école de pilotes. Pêche active. Grand commerce d’exportation et d’importation. Distilleries, eaux-de-vie, vins blancs du Roussillon, vins préparés dits de Madère, eaux de senteur, cendres gravelées, bouchons, etc. Belles salines. Chemin de fer pour Bordeaux et Montpellier ; paquebots pour Marseille, Alger, Oran, etc. Le port de Cette n’a été commencé qu’en 1666.

CETTIGNE, capit. du Monténégro, à 60 k. N. O. de Scutari, à 31 k. N. E. de Cattaro. Résidence du Vladika ou prince-évêque du Monténégro.

CETTINA, riv. de Dalmatie, coule d’abord du N. O. au S. E., puis à l’O. et se jette dans l’Adriatique sous les murs d’Almissa, après avoir formé plusieurs cascades ; cours, env. 100 kil.

CEUTA, jadis Septa, v. du Maroc, vis-à-vis de Gibraltar, appartient à l’Espagne ; 10 000 hab. C’est le plus important des présides. Place forte. Évêché. — Septa, fondée sans doute par les Carthaginois, reçut une colonie romaine, devint la métropole de la Mauritanie Tingitane, passa aux Vandales, puis aux Arabes et fut prise par les Portugais en 1415 ; les Espagnols s’en emparèrent en 1580 ainsi que de toutes les possessions portugaises. — Près de là s’élève la montagne de Ceuta, autrefois Abyla, qui, avec Calpé en Espagne, formait les colonnes d’Hercule.

CEVA, Ceba, ville du Piémont, sur le Tanaro et la Cevetta, à 14 kil. S. E. de Mondovi ; 4000 hab. Fromages. Prise par les Français en 1796 et 1800.

CÉVENNES, Cebenna mons, chaîne de montagnes de France, s’étend du S. O. au N. E., lie les Pyrénées aux Vosges et se rattache aux monts d’Auvergne par les monts Margeride ; elle sépare les bassins de la Garonne et de la Loire de ceux du Rhône et de la Saône. On distingue les Cévennes mérid., du col de Narouze au mont Lozère, et les Cévennes septent., du mont Lozère à l’étang de Longpendu. On les nomme : monts de la Côte-d’Or dans le départ. de la Côte-d’Or ; monts du Mâconnais et du Charolais dans celui de Saône-et-Loire ; monts du Lyonnais, dans le dép. du Rhône ; monts du Vivarais, dans l’Ardèche ; monts du Gévaudan ou Cévennes proprement dites, dans la Lozère ; monts de Garrigues dans l’Aveyron et le Gard ; monts de l’Espinous entre les dép. du Tarn, de l’Aveyron, de l’Hérault ; montagnes Noires dans l’Hérault et l’Aude. Les points culminants sont le mont Lozère (1528m), le mont Gerbier des Joncs, 1710, le Mezen, 1766.

CÉVENNES (guerre des). Après la révocation de l’édit de Nantes, 1685, les Protestants des Cévennes, exaspérés par les dragonnades, prirent les armes ; guidés par des chefs intrépides, parmi lesquels on remarque J. Cavalier, Roland, ils résistèrent longtemps aux forces de Louis XIV ; exaltés par le fanatisme, ils se croyaient inspirés et couraient à la mort comme au martyre : on vit s’élever parmi eux une foule de prétendus prophètes et prophétesses. Ils se portèrent aux plus violents excès, brûlèrent les églises, tuèrent les prêtres. Le maréchal de Montrevel, envoyé contre eux, en fit périr par la roua ou sur la potence plusieurs milliers, sans pouvoir les réduire. Enfin, Louis XIV chargea de cette guerre, en 1704, le célèbre Villars, qui réussit autant par la persuasion et la clémence que par la force des armes à étouffer la rébellion. V. CAMISARDS.

CEYLAN, Singhala en langue indigène, Lanka dans les écrits de l’Inde, la Taprobane des anciens, grande île de l’Inde anglaise, près et au S. E. de la pointe méridionale de l’Inde en deçà du Gange, est séparée de la côte de Coromandel par le golfe de Manaar et le détroit de Palk ; 420 kil. sur 265 ; env. 2 000 000 d’hab. ; ch.-l., Colombo. Autres grandes villes : Candy, Negombo, Trinquemali, Manaar, qui sont les chefs-lieux d’autant de petits États. Côtes plates au N. et au N. O. : une chaîne de récifs et de bancs de sable, formant le Pont d’Adam, les unit à la terre ferme ; côtes escarpées ailleurs ; montagnes boisées qui divisent l’île en deux parties différant de climat et de saison (le point culminant est le Hamalel ou pic d’Adam, qui a 2000m). Le sol est d’une admirable fertilité au S. O. (cannelle, muscade, cardamome, plantes équinoxiales). Beaucoup d’animaux divers : buffles, éléphants, tigres de petite espèce, hyènes, élans, gazelles, multitude de singes, d’oiseaux, de serpents. Fer, manganèse et nombreuses pierreries (diamants, rubis, améthystes, topazes, hyacinthes, tourmalines, saphirs, etc.). Pêcheries de perles. Les habitants sont : 1o  des indigènes divisés en Chingalais et Oueddas ou Bedlias ; 2o  des Malabars ; 3o  des Musulmans venus de diverses contrées d’Afrique ; 4o  des Européens, au nombre de 8 à 10 000. - Cette île est considérée comme le berceau du Bouddhisme. Elle fut découverte en 1507 par Lorenzo, fils d’Almeyda. Les Portugais y formèrent quelques établissements dès 1518, mais ils furent chassés par les naturels et remplacés en 1656 par les Hollandais. Les Anglais s’emparèrent en 1795 des établissements hollandais, qui leur furent définitivement cédés par la paix d Amiens, 1802. Depuis 1815, ils ont fait la conquête de toute l’île. Le gouverneur de Ceylan est nommé directement par le souverain de l’Angleterre.

CEYZERIAT, ch.-l. de cant. (Ain), à 9 kil. S. E. de Bourg ; 1100 hab. Aux env., eau thermale dite la Fontaine-Rouge.

CHABANAIS, ch.-l. de cant. (Charente), sur la Vienne, à 16 kil. de Confolens ; 1875 hab. Anc. seigneurie, qui appartint à Colbert.

CHABANNES, anc. famille du Bourbonnais, issue des comtes d’Angoulême et par conséquent alliée à la famille royale, a fourni plusieurs grands capitaines entre autres Ant. de Chabannes (qui suit), et Jacq. de Chabannes, plus connu sous le nom de La Palice.