Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/442

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

glaise en 1814 pour avoir répandu de fausses nouvelles dans un but d'agiotage, il passa à l'étranger commanda en 1818 les forces navales du Chili contre l'Espagne, en 1822 celles du Brésil contre le Portugal, alla en 1826 secourir les Grecs contre les Turcs, et acquit une telle popularité qu'il put, en 1830, être rétabli sur les cadres de la marine et être promu en peu d'années au grade d'amiral. — John-Dundas Cochrane, dit le Voyageur pédestre, frère du précédent, traversa à pied la France, l'Espagne. le Portugal, puis l'Allemagne, la Russie et l'Asie jusqu'au Kamtchatka, et mourut en 1825 à Valencia en Colombie, lorsqu'il se disposait à visiter à pied l'Amérique du Sud.

COCKERILL (John), industriel, né en 1790 à Haslington (Lancastre), mort en 1840, vint de bonne heure se fixer en Belgique, fonda en 1816 à Seraing près de Liége une vaste usine pour la construction des machines à vapeur, forma des établissements semblables à Liége, Verviers, Namur, Aix-la-Chapelle, St-Pétersbourg, etc., et amassa une fortune immense, qui cependant fut compromise en 1830 par la révolution belge et en 1838 par la suspension des payements de la banque de Belgique.

COCONAS (Annibal, comte de), Piémontais, favori du duc d'Alençon, entra avec La Mole dans un complot qui avait pour but de placer ce prince sur le trône après la mort de Charles IX, au préjudice de Henri III, et fut mis à mort en 1574.

COCYTE, Cocytus, ruisseau d’Épire, tombait dans le lac Achérusie; il roulait des eaux noires et bourbeuses, ce qui le fit placer au nombre des fleuves des Enfers. Les ombres de ceux qui étaient privés de sépulture erraient sur ses bords pendant cent ans.

COD, cap des États-Unis (Massachussets), à 70 k. S. E. de Boston, par 42° 4' lat. N., 72° 27' long. O.

CODANUS SINUS, auj. mer Baltique.

CODOGNO, v. de Lombardie, à 22 kil. S. E. de Lodi; 8000 hab. Fromages dits de Parmesan. Les Espagnols en 1746, et les Français en 1796, y défirent les Autrichiens.

CODRINGTON (sir Édouard), amiral anglais, né en 1770, mort en 1851, commandait en 1827 la flotte anglaise dans la Méditerranée. Il unit ses forces à celles des amiraux français et russe pour mettre un terme aux cruautés exercées par Ibrahim en Morée contre les Grecs, força de concert avec eux le port de Navarin et anéantit en trois heures la flotte ottomane qui en disputait l'entrée (20 oct.). Cet acte d'énergie, qui rendit son nom populaire dans toute l'Europe, l'exposa cependant au blâme du cabinet tory qui gouvernait alors : on l'accusa d'avoir outre-passé ses instructions, et il ne tarda pas à être rappelé (1828). Il ne rentra en faveur qu'à l'avénement de Guillaume IV.

CODRUS, dernier roi d'Athènes (1160-1132), célèbre par son dévouement, était fils de Mélanthe. Ayant appris de l'oracle que, dans la guerre faite par les Doriens aux Athéniens, l'avantage resterait à celui des deux peuples dont le chef serait tué, il se dévoua volontairement pour les siens, en se jetant au milieu de la mêlée. Les Athéniens, ne trouvant personne digne de régner après lui, abolirent la royauté et confièrent l'autorité à des archontes. Médon, son fils, fut le premier appelé à cette charge.

CODRUS, mauvais poëte du temps de Domitien, n'est guère connu que par ce vers de Juvénal (Ire sat.) :

Vexatus toties rauci Theseide Codri.

COEFFETEAU (Nic.), prédicateur et théologien, né en 1574 à St-Calais, mort en 1623, était dominicain. Il jouit de la faveur de Henri IV, qui le chargea de réfuter l’Avertissement de Jacques aux rois catholiques, devint en 1606 vicaire général de sa congrégation en France, et fut nommé en 1621 évêque de Marseille, mais ne put se rendre dans son diocèse. Outre un grand nombre d'écrits polémiques, on a de lui l’Oraison funèbre de Henri IV (1610), et une traduction de l’Histoire romaine de Florus (1621), qui dans son temps était fort estimée, surtout pour le style. Il a aussi trad. l’Argenis de Barclay.

CŒLIUS MONS, auj. Saint-Jean-de-Latran, uns des sept collines de Rome, à l'E. et près du mont Palatin, formait avec celui-ci un coteau parallèle à l'Aventin et séparé de ce mont par l’Aqua Crabra.

CŒLIUS AURELIANUS, médecin latin, que l'on croit contemporain de Galien (IIe s. de J.-C.), était natif de Sicca en Numidie. On a de lui deux ouvrages: Tardarum passionum libri V, Bâle, 1529, in-fol., et Acutarurn passionum libri III, Paris, 1533, in-8, réunis par Amman, Amsterdam, 1709, et par Haller, Lausanne, 1773. Ces ouvrages, écrits au point de rue de la secte des Méthodiques, paraissent n'être que des résumés d'ouvrages grecs.

COELLO (Sanchez), peintre portugais, élève de Raphaël et d'Antonio Moro, né en 1515, m. en 1590. Son talent distingué le fit appeler le Titien portugais. Philippe II le nomma son peintre, et le combla de ses bienfaits. Ses principaux ouvrages sont : le Martyre de S. Sébastien, le portrait de S. Ignace. — Claude C., peintre espagnol, 1621-93. Il s'efforça de réunir le dessin de Cano, la couleur de Murillo et les brillants effets de Velasquez, et produisit de beaux ouvrages qui lui valurent le titre de peintre du roi. L. Giordano ayant été appelé d'Italie pour faire à l'Escurial des travaux sur lesquels Claude Coello avait compté pour lui-même, il en mourut de chagrin.

CŒSLIN, v. des États prussiens (Poméranie); ch.-l. de régence, à 160 kil. S. O. de Dantzick, à 8 kil. S. de la Baltique ; 7000 hab. Rues larges et bien bâties. Drap, lainages, tabac, etc. Elle souffrit beaucoup pendant la guerre de 1756. — La régence, entre la mer Baltique au N., la Prusse occid. à l'E. et au S. E., et la régence de Stettin à l'O., a 225 k. sur 130 et compte 420 000 hab.

COËTHEN, capit. du duché d'Anhalt-Coëthen, sur la Ziethe, à 20 kil. S. O. de Dessau;, 6000 hab. Chemin de fer. Château ducal. Eaux minérales.

CŒUR (Jacques), célèbre commerçant français, né vers 1400 à Bourges, envoya ses vaisseaux dans presque toutes les parties du monde alors connu, et acquit en peu de temps la fortune la plus considérable de l'Europe. Charles VII le nomma son argentier (trésorier de son épargne), l'ennoblit, lui confia plusieurs missions diplomatiques, et eut plus d'une fois recours à sa bourse : en 1448, Jacques Cœur lui prêta 200 000 écus d'or. Mais ses ennemis et ses envieux parvinrent à le perdre, et, après la mort d'Agnès Sorel, qui le protégeait, Charles, oubliant ses services, l'abandonna à l'avidité des courtisans, qui se partagèrent ses dépouilles. Accusé de crimes imaginaires, il fut jeté en prison (1453); mais il parvint à s'échapper et se sauva à Rome. Le pape Calixte III lui donna le commandement d'une partie de la flotte qu'il avait armée contre les Turcs. J. Cœur tomba malade pendant la campagne, et m. à Chio, en 1456. Sa mémoire fut réhabilitée par Louis XI. M. P. Clément a écrit sa Vie, Paris, 1852.

CŒUVRES, bourg de l'Aisne, à 12 kil. O. de Soissons; 500 hab. Domaine de la famille d'Estrées, dont une branche portait le nom de seigneurs de Cœuvres,

COFFIN (Charles), né en 1676, mort en 1749, enseigna les belles-lettres à Paris au collége dit de Beauvais, puis remplaça Rollin comme principal de ce collége (1712), fut élu en 1718 recteur de l'université, et fit établir en 1719 la gratuité de l'instruction. Ses œuvres (publ. en 1755, 2 vol. in-12) se composent de discours latins et français et de poésies latines. Parmi celles-ci on remarque les Hymnes qu'il composa pour le bréviaire de Paris, et une charmante Ode sur le vin de Champagne.

COGER, professeur d'éloquence au collége de Mazarin, puis recteur de l'université de Paris, né à Paris en 1723, mort en 1780, a donné un Examen de l'Éloge du Dauphin par Thomas, 1766, et du Bélisaire de Marmontel, 1767. Ayant dans ce dernier ou-