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COLONNA (Jacques), créé cardinal par Nicolas III, fut comblé de faveurs par Nicolas IV, proscrit avec toute sa famille par Boniface VIII, à l'élection duquel il s'était opposé, et réintégré dans ses dignités en 1305 par Clément V, à l'intercession de Philippe le Bel. Il mourut en 1318. — Son frère, Sciarra Colonna, qui commandait à Palestrina, fut comme lui proscrit par Boniface VIII, et ne dut également son salut qu'à Philippe le Bel. Celui-ci l'associa à Guillaume de Nogaret pour aller enlever le pontife, dont Sciarra avait eu lui-même à se plaindre : c'est lui qui souffleta Boniface VIII de son gantelet de fer dans Anagni, 1303.

COLONNA (Étienne), frère des préc., créé comte de Romagne par Nicolas IV en 1290, se rattacha au parti des Guelfes, qu'avait combattu sa famille, et en fut le chef à Rome jusqu'en 1347, époque à laquelle il fut chassé de cette ville par Rienzi. — Son fils, Jacques Colonna, évêque de Lombez, fut l'ami et le protecteur de Pétrarque.

COLONNA (Prosper), arrière-neveu du pape Martin V (Othon Colonna), s'acquit une réputation de grand général dans la guerre contre Charles VIII, roi de France, qui avait envahi le roy. de Naples, 1495, et seconda Gonsalve. Entré depuis au service du duc de Milan, il fut battu et pris par les Français à Villafranca en Piémont, 1515; mais il les battit à son tour à la Bicoque et prit Gênes, 1522.

COLONNA (Marc Antoine), duc de Palliano, commandait 12 galères pontificales à la bataille de Lépante (1571), où l'Espagne, Venise et Rome luttèrent contre les Musulmans. Il fut depuis vice-roi de Sicile pour Philippe II. Il mourut en 1584.

COLONNA (Victoria), marquise de Pescaire, fille de Fabrice Colonna, grand connétable de Naples, née en 1490, morte en 1547, épousa François d'Avalos, marquis de Pescaire, général de Charles-Quint. Elle cultiva la poésie avec succès et se plaça au rang des plus heureux imitateurs de Pétrarque. Elle ne se rendit pas moins célèbre par son amour conjugal : devenue veuve, elle déplora dans ses vers la mort de son époux. Ses œuvres ont été réunies à Parme, 1538, et à Rome, 1840 (par P. E. Visconti),

COLONNE (cap), Sunium, promontoire de Grèce, à 35 k. S. E. d'Athènes. Son nom lui vient de plusieurs colonnes de marbre blanc, restes du temple de Minerve Suniade. — V. COLONE.

COLONNES D'HERCULE. V. HERCULE, CALPÉ et ARYLA. — Pour les Colonnes monumentales. V. l'art. COLONNE au Dict. universel des Sciences.

COLOPHON, v. de Lydie (Ionie), sur l'Halèse, près de la mer, au N. O. d'Éphèse. Patrie de Mimnerme, Nicandre, Xénophane; elle prétendait aussi être la patrie d'Homère. Détruite par Lysimaque. — Le territoire de cette ville produisait une résine fort recherchée, qui a pris de là le nom de Colophane.

COLORADO (RIO). V. RIO COLORADO.

COLOSSE, statue de grandeur extraordinaire. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

COLOSSE DE RHODES. V. RHODES.

COLOSSÉE. V. COLISÉE.

COLOSSES, Colossæ, v. de Phrygie, au S. O., sur le Lycus, près de sa jonction avec le Méandre, fut renversée en 65 par un tremblement de terre. C'est une des premières villes qui se soient converties au Christianisme. S. Paul adressa une Épître à ses habitants. Colosses est encore auj. le titre d'un archevêché in partibus.

COLOT, famille de chirurgiens qui se sont distingués pendant plus d'un siècle et demi par l'opération de la taille. Ils la pratiquaient suivant une méthode dont ils faisaient un secret (la méthode du haut appareil). François Colot, mort en 1706, livra le secret de sa famille dans un ouvrage estimé, intitulé : Traité de l'opération de la taille, publié après sa mort, Paris, 1727.

COLOURI, Salamine, île du roy. de Grèce, dans le golfe Saronique, entre Athènes et Égine. Oliviers, résine, blé, coton, amandes. — Colouri, dont le nom veut dire, en grec moderne, fer à cheval, couronne, doit à sa forme le nom qu'elle porte.

COLUMB, COLUMBA. V. COLOMB, COLOMBA.

COLUMBIA, district fédéral des États-Unis, entre la Virginie et le Maryland, sur les deux rives du Potomac, a 256 kil. carrés et env. 50 000 hab. Ch.-l. Washington. Il est sous la direction immédiate du gouvt général de l'Union. Ce terrain fut cédé en 1791 par les États de Virginie et de Maryland. Le siège du gouvt fédéral y fut établi en 1800. — Le nom de Columbia avait été d'abord donné à l'Orégon et au territ. que baigne ce fleuve. V. ORÉGON.

COLUMBIA, capit. de la Caroline du Sud, sur le Congarée, à 150 kil. N. O. de Charleston ; 6000 hab. Université. La v. fut fondée en 1787.

COLUMBUS, v. des États-Unis, ch.-l. de l'Ohio depuis 1834, sur le Scioto; 20 000 h. Capitole. La ville fut fondée en 1812.

COLUMELLE. L. Junius Moderatus Columella, savant agronome, né à Gades dans le Ier s. de J.-C., possédait des terres considérables qu'il fit valoir lui-même. Il voyagea dans diverses parties de l'empire romain, afin d'en connaître toutes les productions et de s'instruire de tout ce qui concerne l'économie rurale. S'étant fixé à Rome vers l'an 42 de J.-C., il y composa le traité De Re rustica, en 12 livres (le Xe, consacré aux jardins, est en vers); on a aussi de lui un traité De Arboribus, que quelques-uns joignent au précédent. Ces deux traités ne sont pas moins remarquables par la pureté du style qu'ils sont précieux pour les observations. Ils ont été imprimés en 1543 à Strasbourg, en 1735 à Leipsick (éd. Gessner) et se trouvent dans les recueils d'ouvrages sur l'agriculture. Ils ont été traduits en français par Claude Cotereau, Paris, 1552, par Saboureux de la Bonneterie, 1771 (réimpr. dans la collection Nisard), et par L. Dubois, 1846 (collection Panckoucke). M.Bonafous a mis en vers le livre des Jardins, 1859.

COLUTHUS, poëte grec, né à Lycopolis, dans la Thébaïde, vers la fin du Ve s. de J.-C., avait composé plusieurs poëmes auj. perdus. On lui attribue un petit poëme de l’Enlèvement d'Hélène, retrouvé au XVe s. par Bessarion, et imprimé pour la 1re fois chez les Aldes, vers 1505, avec Quintus Calaber, et édité depuis par Lennep, 1747, Bekker, 1816, Schæfer, 1823, et dans la Bibliotheca græca de Didot. Il a été traduit en français par Dumolard, 1742. Stanislas Jullien a donné en 1822 une édition de ce poëme, avec traductions latine et française. Coluthus est un faible imitateur d'Homère; sa poésie ne manque cependant pas d'élégance.

COMACCHIO, Comacula, v. forte d'Italie, à 4 k. de l'Adriatique et à 44 kil. S. E. de Ferrare; 5500 h. Évêché. Cette ville fut longtemps occupée par les Autrichiens. On pêche quantité de poissons, surtout d'anguilles, dans les lagunes qui l'avoisinent.

COMAGÈNE, partie des pachaliks de Marach et d’Alep, petite contrée de la Syrie, au N. E., entre la Cyrrhestique et l'Euphrate; ch.-l., Samosate. Elle forma, de 65 av. J.-C. jusqu'à Domitien, un petit roy. vassal de l'empire romain et gouverné par des rois particuliers. Elle fut convertie en province romaine sous Domitien et reçut alors le nom d’Euphratésie.

COMANA, auj. El Bostan, v. de Cappadoce, sur le Sarus, affluent du Mélas. Elle était régie par un prêtre souverain qui demeurait dans un temple desservi par 6000 prêtres. Ce chef des prêtres était choisi d'ordinaire dans la famille royale de Cappadoce. La divinité du temple était Bellone. — Il y avait dans le Pont mérid., non loin de l'Iris, une autre Comana (Tokat?), où l'on place aussi un temple de Bellone.

COMANCHES, tribus d'Indiens, sur les frontières du Mexique et du Texas, à l'E. du Rio-Grande.

COMARQUE (pour Comté). On appelle ainsi dans