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741 à son père Léon l’Isaurien ; embrassa l’hérésie des Iconoclastes, persécuta les Catholiques, et mourut dans une expédition contre les Bulgares en 775.

CONSTANTIN V (ou VII), fils de Léon IV et d’Irène, né en 770, succéda à son père en 780, sous la tutelle de sa mère. Il voulut en 790 régner par lui-même, mais Irène ne tarda pas à reprendre le pouvoir et elle poussa la cruauté jusqu’à lui faire crever les yeux : le jeune prince en mourut peu après 797.

CONSTANTIN VI (ou VIII), fils de Basile le Macédonien, nommé auguste en 868, du vivant de son père, mourut avant lui, en 878.

CONSTANTIN VII (ou IX), Porphyrogénète, né en 901, fils de Léon le Philosophe, fut placé sur le trône à 11 ans, sous la tutelle de sa mère Zoé, fut déposé en 919, remonta sur le trône en 945, et mourut en 959, empoisonné, à ce qu’on croit, par son propre fils Romain. Ce prince cultivait les lettres : on a de lui quelques ouvrages dont les plus importants sont un Traité de l’administration de l’Empire (dans l’Imperium orientale de Bauduri), une Vie de Basile le Macédonien et une grande compilation historique dont il ne reste que des fragments (dans les Fragmenta historicorum Græcorum de F. Didot, 1848).

CONSTANTIN VIII (ou X), fils de Romain I, régna avec ses 2 frères et son père de 919 à 945, pendant que Constantin VII Porphyrogénète était déposé.

CONSTANTIN IX (ou XI), fils de Romain II, le Jeune, succéda en 976 à Jean Zimiscès, fut proclamé empereur, avec son frère Basile II, qui exerça la principale autorité jusqu’en 1025, époque de sa mort. Constantin, qui ne s’était fait remarquer encore que par sa conduite déréglée, régna seul quelque temps, mais il vit bientôt le peuple se soulever contre lui à cause de ses excès, et mourut en 1028.

CONSTANTIN X (ou XII), surnommé Monomaque ou le Gladiateur, obtint le trône en 1042 avec la main de Zoé, veuve de Romain III (Argyre). Tout entier à ses débauches, il laissa s’élever près de lui la puissance des Turcs Seldjoucides et permit aux Petchenègues de s’établir en Servie (1053). Il m. en 1054.

CONSTANTIN XI (ou XIII), Ducas, fils d’un certain Andronic, succéda en 1059 à Isaac Comnène, qui l’avait adopté, et mourut en 1067, à 60 ans. Sous son règne les Scythes ravagèrent l’empire, et les Normands achevèrent la conquête de la Calabre.

CONSTANTIN XII (ou XIV), Dracosès, dernier empereur de Constantinople, né en 1403, fils de Manuel II Paléologue, succéda en 1448 à Jean Paléologue, son frère. En 1453, Mahomet II vint assiéger Constantinople avec une armée formidable : Constantin se défendit vaillamment, mais abandonné des princes de la chrétienté, il ne put résister. Il mourut en héros sur la brèche. Sa mort fut suivie de la prise et du pillage de Constantinople, où Mahomet fixa le siége de l’empire ottoman.

CONSTANTIN, usurpateur, fut fait, en 407, de simple soldat, empereur par les légions de la Grande Bretagne, et s’établit à Arles. Il soutint quelque temps sa dignité par des victoires. L’empereur Honorius le reconnut un moment pour collègue, mais bientôt il le fit assiéger dans Arles, le força de se rendre et le fit mettre à mort (411). Il ne compte pas dans la série des empereurs. Cependant on le désigne quelquefois sous le nom de Constantin III.

CONSTANTIN I-IV, rois d’Écosse. V. ÉCOSSE.

CONSTANTIN, pape, élu en 708, mort en 715, était Syrien de naissance. Il combattit le Monothélisme.

CONSTANTIN, antipape, compétiteur d’Étienne III, usurpa le St-Siége en 767, à la mort de Paul I, fut chassé en 769, et, après avoir eu les yeux crevés, fut enfermé dans un monastère, où il finit ses jours.

CONSTANTIN CÉPHALAS, compilateur du Xe siècle forma une Anthologie qui renferme beaucoup de pièces intéressantes ; ce recueil précieux, trouvé par Saumaise en 1616 à Heidelberg, a été réimpr. par Fr. Jacobs, Leipsick, 1813-17, 3 vol. in-8.

CONSTANTIN L’AFRICAIN, savant du XIe siècle, né à Carthage vers 1020, mort en 1087, voyagea jusque dans l’Inde, posséda toutes les sciences de son temps, fut accusé de magie à Carthage, vint à Salerne, fut secrétaire de Robert Guiscard, puis prit l’habit au Mont-Cassin et y rédigea une savante compilation de médecine (Bâle, 1539). Il est un des chefs de l’école de Salerne.

CONSTANTIN MANASSÈS, écrivain du XIIe s., vivait sous l’empereur Manuel Comnène. On a de lui un Abrégé d’histoire en vers grecs, trad. en latin par Leunclavius, Paris, 1655, et les Amours d’Aristandre et de Callithée, roman en vers politiques, dont on trouve des fragm. dans les Anecdota græca de Villoison, Venise, 1781, et à la suite du Nicetas Eugenianus, de Boissonade, 1819.

CONSTANTIN (Robert), helléniste, né à Caen, au commencement du XVIe s., mort en 1605, professa les belles lettres à Caen. On lui doit un Lexicon græco-latinum, encore estimé, Genève, 1566, 2 v. in-f.

CONSTANTIN PAULOWITZ, grand-duc de Russie, deuxième fils de Paul I, devait succéder à Alexandre, mais il céda le trône à son frère Nicolas et se contenta du titre de vice-roi de Pologne, qu’il possédait depuis 1816. Il fut chassé de Varsovie lors de l’insurrection de la Pologne, et mourut peu après du choléra en 1831. Ce prince passait pour avoir une rudesse sauvage.

CONSTANTINE, Cirta, Sittianorum Colonia, Constantina, v. d’Algérie, ch.-l. de la prov. et du dép. de Constantine, à 420 kil. E. S. E. d’Alger ; 46 000 h. Place très-forte, située sur un roc escarpé, dont l’Oued-el-Kebir ou Roummel fait une sorte de presqu'île qui n’est abordable que du côté de l’ouest ; 36 citernes. On y trouve un grand nombre de monuments romains et des ruines antiques très précieuses. — Cette ville, très importante dans l’antiquité, porta le nom de Cirta du temps des Numides (V. CIRTA) ; elle reçut du temps de Jules César le nom de Sittianorum civitas, à cause d’un certain Sittius, qui y conduisit une colonie ; elle prit ensuite le nom de Constantine en l’honneur de Constantin qui la rebâtit. Constantine fit longtemps partie de l’État de Tunis ; les Algériens s’en emparèrent en 1520. Elle passa sous la domination des Français en 1830 avec la régence d’Alger ; toutefois elle résista longtemps à nos armes : Clausel échoua devant elle en 1836, et elle ne put être prise qu’en 1837, après un siége meurtrier, où périt le général Damrémont. — La prov. de Constantine, la plus orientale de l’Algérie, est bornée au N. par la Méditerranée, à l’E. par l’État de Tunis, à l’O. par la prov. d’Alger ; elle compte env. 1 300 000 hab., la plupart arabes ou Berbères, et a pour ch.-l. Constantine ; autres villes : Bone, Bougie, La Calle, Philippeville, Djijelli, Sétif, Guelma. Riv. principales : le Mafrag, la Mansoura, la Serra, l’Oued-el-Kebir, etc. Cette prov. est formée de l’anc. Numidie. Ses habitants, très-belliqueux, se divisent en un grand nombre de tribus presque indépendantes. L’ancien bey de Constantine, Achmet-bey, n’obéissait que nominalement au dey d’Alger.

CONSTANTINOPLE, Constantinopolis, d’abord Byzantium, appelée par les Turcs Istamboul ou Stamboul, capit. de la Turquie d’Europe et de tout l’empire turc, sur le détroit de Constantinople, a 16 kil. de tour et 780 000 hab. (y compris les faubourgs). Épaisses murailles, vingt tours ; vaste port, formé par un golfe appelé la Corne d’or, et l’un des plus magnifiques du globe ; trois grands faubourgs : Galata (quartier des négociants), Péra (quartier des Européens), Cassim Pacha ; le Fanar est le quartier des Grecs. Bâtie en amphithéâtre, la ville offre de la mer une vue magnifique ; mais les rues sont étroites et sales, les maisons en bois, ce qui cause de fréquents incendies. Place de l’At-meidan ou Hippodrome ; nombreuses fontaines ; aqueducs dont quelques uns sont très-beaux ; bains en quantité ; bazars ; divers palais ou seraïs (parmi lesquels il faut remarquer le Sérail proprement dit, ou Palais impérial, dit Top--