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et trad. par Demeunier en 1785. A. Kippis a donné une Vie de Cook, trad. par Castera, 1788

COOK (détroit de), entre les deux îles de la Nouvelle-Zélande. Découvert par Cook en 1770.

COOLIS (prononcé Coulis), nom donné dans l’Inde aux indigènes de la basse classe, qui se mettent en service ou remplissent l’office de portefaix, d’hommes de peine. Les Anglais les engagent aussi pour travailler dans leurs colonies d Amérique.

COOPER (Ant. ASHLEY). V. SHAFTESBURY.

COOPER (sir Astley PASTON), célèbre chirurgien et anatomiste anglais, né en 1768 à Brooke (Norfolk), mort en 1841. Attaché à l’hôpital de Guy, à Londres, il se distingua également comme chirurgien et comme professeur, se fit une immense réputation par son habileté à opérer, comme par son enseignement, et acquit une fortune de plusieurs millions. Il a le premier pratiqué la ligature de l’artère carotide et tenté celle de l’aorte (1817). Il a laissé des Leçons sur les principes de la pratique de la chirurgie, ouvrage classique sur la matière, trad. par Chassaignac et Richefot, 1837. Cooper affectait de mépriser les livres et voulait tout tirer de ses propres observations.

COOPER (J. Fenimore), romancier américain, né en 1789 à Burlington (New-Jersey), mort en 1851, était fils d’un juge. Il entra dans la marine dès 1805, en qualité de midshipman, quitta le service en 1810 pour aller habiter la résidence de Cooperstown, créée par son père près de New York, et s’y livra pendant plusieurs années à la composition de ses romans. Il vint en Europe en 1826, déjà célèbre, visita l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne, la Suisse, la France ; et, après un assez long séjour sur le continent, retourna dans son habitation de Cooperstown, où il finit ses jours. Disciple et émule de Walter Scott, Fen. Cooper s’est distingué en peignant la nature vierge de l’Amérique et le caractère primitif des Indiens, en retraçant la vie maritime, ou en poétisant les événements de l’histoire nationale. Il brille par la parfaite fidélité des descriptions plus encore que par l’intérêt du récit. Le premier de ses romans qui ait fait sensation est l’Espion (1821), dont le sujet est tiré de la guerre de l’indépendance ; vinrent ensuite les Pionniers, le Pilote, le Dernier des Mohicans, la Prairie, les Puritains d’Amérique, le Corsaire rouge, l’Écumeur des mers, le Bravo, le Bourreau de Berne, les Lions de mer. Tous ces romans, dont quelques uns balancèrent la vogue de ceux de Walter Scott, furent traduits à mesure qu’ils paraissaient ; il a été donné en outre deux recueils des Œuvres traduites de Fen. Cooper, l’un par M. Defauconpret (chez Furne, 1838-45), l’autre par MM. B. Laroche et A. Moutémont (chez Didot, 1835 et ann. suiv.). Fen. Cooper a laissé une Histoire de la marine des États-Unis.

COPAIS (lac), auj. Topolias, lac de Béotie, au S. E. d’Orchomène, reçoit le Céphise. Il tire son nom du bourg de Copæ, situé sur la côte N. E. Ce lac semble avoir été plus grand autrefois et avoir couvert une partie de la Béotie. À l’extrémité orient., ses eaux se précipitent dans des réservoirs naturels situés au pied du mont Ptoüs, puis elles disparaissent dans ce massif, et ne reparaissent que de l’autre côté de la montagne. Des travaux très-anciens mirent ce lac en communication avec la mer. On a entrepris en 1856 de le dessécher.

COPENHAGUE, Kiœbenhaven en danois, Hafnia en latin mod., capit. du Danemark, dans l'île de Séeland, sur le bord du Sund ; 145 000 h. Évêché luthérien. Superbe port, bonne citadelle. On distingue 2 villes différentes : Copenhague proprement dite (qui comprend la Ville-Vieille et la Ville-Neuve ou Ville-Frédéric), et Christians-Haven, quartier séparé, bâti sur l'île d’Amager. C’est une des villes les mieux bâties de l’Europe. On y remarque les places Neuve-Royale, Amalienborg, Gammeltory ; les châteaux de Christiansborg, Amalienborg, Rosenborg, Charlottenborg, Frédériksborg ; le palais du prince Frédéric-Ferdinand (jadis palais Bernstorf) ; les églises Notre-Dame, du Sauveur, de la Trinité ; l’hôtel de ville, la grande caserne d’infanterie, etc. Nombreux établissements d’instruction publique : université, école polytechnique, grande école métropolitaine, école pour l’enseignement des hautes sciences militaires, académie de chirurgie ; plusieurs bibliothèques (entre autres celle du Roi, une des plus riches de l’Europe), galerie de tableaux, musées d’histoire naturelle et d’antiquités du Nord ; musée Thorwaldsen ; plusieurs acad. et sociétés savantes. Fabriques de toiles, draps, dentelles, bonneterie, cartes à jouer, papiers peints, étoffes, chapeaux, porcelaine ; raffineries de sucre, blanchisseries de cire, beaux chantiers de construction. — Fondée en 1043, Copenhague n’était d’abord qu’un hameau habité par des pêcheurs ; elle fut érigée en ville en 1284, et devint en 1443 la résidence de la cour. Elle a été dévastée par des incendies en 1728, 1795, etc. Les Suédois l’assiégèrent inutilement en 1658 ; les Anglais la bombardèrent en 1807, quoique en pleine paix : 2000 h. périrent dans ce bombardement.

COPERNIC (Nicolas), célèbre astronome, né en 1473 à Thorn, mort en 1543 ; visita l’Italie afin de consulter les astronomes les plus renommés ; se lia surtout avec Regiomontanus, enseigna quelque temps les mathématiques à Rome, puis revint se fixer dans sa patrie, et fut pourvu d’un canonicat à Frauenbourg. Copernic soumit à un nouvel examen tous les systèmes proposés jusqu’à lui par les astronomes, et s’arrêta au système qui fait tourner toutes les planètes autour du soleil d’occident en orient et qui donne à la terre deux mouvements, l’un de rotation sur elle-même, l’autre de circonvolution autour du soleil. Il en avait trouvé le germe dans quelques anciens, surtout chez Philolaüs, mais il se l’appropria réellement en l’appuyant d’une foule d’observations et de calculs. Craignant les contradictions, il ne publia ses idées qu’à la fin de sa vie ; il ne reçut le livre où elles étaient exposées que le jour même de sa mort. Ce livre est intitulé De Revolutionibus orbium cœlestium, Nuremberg, 1543 ; il était dédié au pape Paul III. La vie de Copernic a été écrite par Gassendi. Ses Œuvres complètes ont été publ. à Varsovie en 1859. Une statue lui a été élevée dans la même ville en 1829.

COPHÈS, riv. d’Asie, naissait en Arachosie et s’unissait au Choès pour se jeter dans l’Indus près de Taxila. On croit que c’est le fl. actuel de Kaboul.

COPIAPO, v. du Chili (Coquimbo), sur le Copiapo, à 9 kil. de son emb. dans l’Océan, à 400 kil. N. de Coquimbo ; 12 000 h. Riches mines d’argent. La v. fut presque anéantie par les tremblements de terre de 1819 et 1822.

COPPET, bourg de Suisse (Vaud), sur le lac de Genève, à 12 k. N. E. de Genève ; 550 h. Beau château, appartenant à la famille Necker, et où séjourna Mme de Staël, exilée de France (de 1808 à 1812) ; il appartient auj. au duc de Broglie.

COPROGLI-PACHA. V. KOPROLI.

COPTES, nom donné aux chrétiens qui habitent l’Égypte, la Nubie l’Abyssinie. Ils descendent des anc. Égyptiens. Leur nombre est auj. très-réduit. Presque tous sont marchands ou courtiers. La langue copte s’est éteinte au milieu du XVIIe siècle ; auj. ce peuple parle l’arabe ; cependant, on étudie encore la langue copte et elle sert pour les prières — Kopt semble être le même mot qu’Égypte, et il est certain que le copte, s’il n’est pas l’anc. langue égyptienne, en dérive directement. — Les Coptes professent la religion chrétienne, mais sont presque tous eutychéens ; ils ont conservé la circoncision. Leur patriarche, qui réside au Caire, prend le nom de patriarche d’Alexandrie et de Jérusalem; il nomme pour l’Abyssinie un vicaire général appelé abuna.

COPTOS, auj. Kept, v. de l’anc. Thébaïde par 26° 2′ lat. N., sur un canal, près du Nil. C’était le grand entrepôt du commerce de l’Inde avec l’Europe.