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COQUEREL (Athanase-Charles), pasteur protestant, né à Paris en 1795, m. en 1868 ; exerça d’abord son ministère en Hollande pendant douze ans, puis, à Paris, et fit depuis 1833 partie du Consistoire. Il se distingua parmi les pasteurs calvinistes par ses doctrines libérales, qui le firent vivement attaquer l’École méthodiste. Il a publié des Sermons divers (8 vol. 1819-52), une Christologie (1858), et des Méditations sur l’Ancien et le Nouveau Testament (1859). Après 1848, il siégea à l’Assemblée constituante et à l’Assemblée législative. — Son fils, Athanase Coquerel (1820-1875) s’est aussi fait un nom comme pasteur et comme publiciste.

COQUILLART (Guill.), poëte du XVIe siècle, né à Reims, en 1421, mort en 1510, était official de l’Église de Reims. Ses œuvres, rassemblées en 1532 par Galliot-Dupré, et longtemps oubliées, ont été rééditées en 1859 par M. Ch. d’Héricault.

COQUILLE (Guy), Conchylius, sieur de Romenay ; jurisconsulte et publiciste, né en 1523 à Decize en Nivernais, mort en 1603. Député du Nivernais aux états d’Orléans de 1560, puis à ceux de Blois en 1576 et 1588, il y rédigea le cahier du tiers état. De retour à Nevers, il y devint procureur fiscal. Guy Coquille a laissé des Institutes coutumières, un commentaire sur la coutume du Nivernais, plusieurs ouvrages politiques, Des causes des misères de la France, Des libertés de l’Église gallicane, et des Poésies latines. La ville de Decize lui a élevé une statue (1849) ; M. Dupin a écrit sa Vie.

COQUIMBO, v. du Chili, ch.-l. de la province de Coquimbo, à l’emb. du Coquimbo, sur une hauteur, par 73° 39′ long. O., 29° 54′ lat. S. ; 15 000 hab. Port commode, rues tirées au cordeau. — La prov. de Coquimbo a pour v. princ., outre Coquimbo, Copiapo, San-Francisco de la Selva, Huasco, et compte 210 000 h. Volcans, mines d’or, d’argent, de cuivre.

CORAN, Alcoran (c.-à-d. le livre), livre sacré des Musulmans, rédigé par Mahomet. Il est à la fois pour les Musulmans le recueil des dogmes et des préceptes de leur religion, et un code civil, criminel, politique et militaire. Mahomet déclare dans le Coran que ce livre est l’œuvre de Dieu lui-même, et qu’il lui a été transmis par l’ange Gabriel ; mais il est facile de voir que ce n’est qu’un mélange confus des doctrines chrétiennes et juives unies aux traditions orientales. Le Coran fut mis en ordre et publié par Aboubekr, successeur de Mahomet l’an 13e de l’hégire (634 de J.-C.), et 2 ans après la mort du législateur ; il est écrit dans le dialecte de l’Hedjaz, c.-à-d. dans l’arabe le plus pur ; il renferme néanmoins un grand nombre de passages obscurs. Il a été trad. en lat. par Bibliander, par Maracci, etc. ; en franç. par Du Ryer, 1734, Savary, 1783, et Kasimirsky, 1840.

CORAS (Jacques), mauvais poëte du temps de Boileau, né à Toulouse en 1630, mort en 1677, était ministre calviniste et se convertit. Il a composé Jonas ou Ninive pénitente, Josué, Samson, David, poëmes médiocres qu’il réunit en 1665 sous le titre d’Œuvres poétiques. Il avait aussi fait une Iphigénie, qui prétendait rivaliser avec celle de Racine.

CORATO, v. d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples (Terre de Bari), à 40 kil. O. de Bari ; 13 000 hab. Fondée au XIIe siècle, par un comte de Troni, seigneur normand de la suite de Robert Guiscard.

CORAY (Diamant) savant helléniste, né en 1748 à Smyrne, d’une famille de négociants, mort à Paris en 1833, consacra sa jeunesse au commerce, vint en 1782 étudier la médecine à Montpellier, et se fixa à Paris depuis 1788. Il travailla à la régénération de la Grèce et publia dans ce but un grand nombre d’écrits littéraires et politiques. Ses principales publications sont les Caractères de Théophraste, gr.-fr., 1709 ; le Traité des airs, des eaux et des lieux d’Hippocrate, 1800 ; les Éthiopiques d’Héliodore, 1804 ; la Géographie de Strabon (avec Laporte-Dutheil), 1805-1819 ; une Bibliothèque grecque en 26 v. in-8, 1807-1826 ; qui comprend Isocrate, Plutarque, Strabon, la Politique et la Morale d’Aristote, Élien, quelques écrits de Platon, de Xénophon, etc. Il a en outre écrit plusieurs pamphlets politiques adressés à ses compatriotes, et s’est surtout efforcé de réformer la langue vulgaire. Comme philologue, on admire sa sagacité, mais on lui reproche trop de hardiesse.

CORBACH, capit. de la pté de Waldeck, sur l’Itter, à 40 kil. O. de Cassel ; 1700 hab. Château d’Eisenberg ; monument à la mémoire du prince de Waldeck, maréchal au service de Hollande. En 1760 les Français défirent les Hanovriens aux env.

CORBEIL, ch.-l. d’arr. (Seine-et-Oise), sur la Seine, au confluent de la Seine et de l’Essonne, à 31 k. S. de Paris et à 45 k. S. E. de Versailles ; 5221 h. Trib. de 1re inst. ; soc. d’agriculture, bibliothèque ; filatures de coton, moulins à farine, etc. Chemin de fer. — Corbeil, fondée vers le IXe s., fut souvent la résidence des Capétiens. Elle eut des comtes jusqu’à Louis le Gros. Assiégée en vain en 1418 par le duc de Bourgogne, puis, en 1562, par les Calvinistes ; le duc de Parme s’en empara pour les Ligueurs en 1590, mais elle revint la même année à Henri IV. S. Louis y conclut en 1258 avec Jacques d’Aragon un traité par lequel il renonçait à la souveraineté de Barcelone et du Roussillon, moyennant l’abandon des prétentions de Jacques sur Narbonne, Nîmes, Alby, Cahors, Arles et Marseille.

CORBIE, ch.-l. de cant. (Somme), à 15 kil. E. d’Amiens ; 3000 hab. Station du chemin de fer du Nord. Filatures de laine, moulins à tan. Source minérale. Ancienne abbaye de Bénédictins, fondée en 660. Ville jadis forte et plus nombreuse ; les Espagnols s’en emparèrent en 1636, mais ne la gardèrent qu’un instant. Louis XIV la fit démanteler en 1673.

CORBIE (NOUV.). V. CORVEY.

CORBIÈRE (PIERRE de), antipape, natif de Corberia, dans l’Abruzze, était un religieux de l’ordre de St-François. Il fut élu en 1328, sous le nom de Nicolas V, par l’autorité de Louis de Bavière, roi des Romains, et fut opposé à Jean XXII. Chassé de Rome l’année suivante, il se retira à Pise, où il fut contraint d’abdiquer ; il fut mené à Avignon, où il demanda pardon au pape Jean XXII, la corde au cou. Il mourut deux ou trois ans après.

CORBIÈRES (les), chaîne de montagne du midi de la France (Aude et Pyrén. orient.), se divise en C. occid., qui rejoignent les Cévennes, et C. orient., qui séparent le bassin de l’Aude de celui du Tet.

CORBIGNY, ch.-l. de cant. (Nièvre), à 29 kil. S. de Clamecy ; 1970 hab. Draps, tanneries, bois de chauffage. Monastère célèbre, fondé au VIIIe siècle ; maison royale où résida Charles le Chauve.

Ville de Belgique. V. PHILIPPEVILLE.

CORBIN (Jacques), écrivain obscur, critiqué par Boileau dans l’Art poétique, né dans le Berry vers 1580, mort en 1653, fut conseiller du roi sous Louis XIII. Il a composé plusieurs poëmes : les Triomphes de Jésus, la Vie de sainte Geneviève ; la Sainte-Franciade, poëme en 12 chants sur S. François, et a composé des ouvrages d’hist. et de droit. — Son fils, cité aussi par Boileau, réussit comme avocat.

CORBINEAU (J. B. Juvénal, comte), général de cavalerie, né à Marchiennes (Nord), en 1776, mort à Paris en 1848, prit part à toutes les campagnes de la République et de l’Empire. Il se distingua surtout à la bat. d’Ocana (1809), s’empara de Grenade, dont il fut nommé gouverneur (1810), sauva la grande armée au passage de la Bérésina (1812) en découvrant un gué, remplaça dans son commandement Vandamme fait prisonnier à Culm, et assura la retraite de l’armée en enfonçant le corps du général Kleist (1813), reprit Reims sur les Russes le 6 mars 1814, et réussit, en défendant cette ville ouverte, à retarder la marche de l’ennemi. Général de division et aide de camp de l’Empereur en 1814, il fut après les Cent-Jours mis en disponibilité, et ne reprit du service qu’en 1830. Louis-Philippe le nomma pair de France en 1835. — Il avait à l’armée deux frères, Constant