Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/478

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l'Ouvèze, à 18 kil. N. E. d'Avignon ; 3322 hab. Patrie de Joseph Saurin.

COURTILZ DE SANDRAS (G.), né à Montargis en 1644, mort en 1712, capitaine au régiment de Champagne, quitta le service en 1788, se rendit en Hollande pour y faire imprimer des ouvrages, qui pour la plupart ne sont que des romans historiques ou des pamphlets, rentra en France en 1702, fut mis à la Bastille pour des publications scandaleuses et y resta 9 ans. Parmi ses nombreux écrits, on remarque une Histoire de la guerre de Hollande (1672-77), La Haye, 1689, et les Mémoires de M. d'Artagnan, 1700, où Alex. Dumas paraît avoir puisé les matériaux des Mousquetaires.

COURTOIS (Jacques), dit le Bourguignon, peintre de batailles, né en 1621 dans la Franche-Comté (qui faisait partie des États de Bourgogne), passa en Italie la plus grande partie de sa vie et s'y lia avec le Guide et l'Albane. Il suivit pendant trois ans une armée afin d'étudier les marches, les siéges, les campements : aussi ses tableaux sont-ils d'une vérité frappante. Ayant eu des chagrins domestiques, Courtois entra chez les Jésuites à 37 ans ; il mourut à Rome dans une maison de leur ordre, en 1676. On estime surtout parmi ses ouvrages la Bataille d'Arbèles, Moïse en prière pendant le combat des Amalécites, un Choc de cavalerie au passage d'un pont. — Son frère, Guillaume, 1628-1679, eut aussi du mérite, quoiqu'il lui soit inférieur, surtout par le coloris. Le Louvre a de lui Josué arrêtant le soleil. Sa manière se rapproche de celle de P. de Cortone, dont il avait reçu les conseils.

COURTOIS (Edme), conventionnel, né à Arcis-sur-Aube en 1756, mort en 1816, fut envoyé à la Convention par le dép. de l'Aube ; s'y lia avec Danton, se signala par son animosité contre le clergé, fut après le 9 thermidor chargé de l'examen des papiers trouvés chez Robespierre, et fit sur ce sujet, le 16 nivôse en III (janvier 1795), un rapport remarquable, qui est un des documents historiques les plus importants sur la Révolution. Il fut ensuite membre du Conseil des Anciens, puis du Tribunat ; il cessa toute fonction politique sous l'Empire. Plusieurs mois avant sa mort, la police fit enlever de force ses papiers politiques.

COURTOIS (Bernard), chimiste, né à Dijon en 1777, mort en 1838, était fils d'un salpêtrier. Après avoir étudié la chimie, il se livra surtout à l'industrie, et établit en 1804 une nitrière artificielle (fabrique de salpêtre). En traitant les eaux-mères des soudes qu'il employait dans ses fabrications, il y découvrit, en 1812, un corps nouveau qu'il isola, mais dont il laissa l'étude à d'autres. Ce corps, qui a pris depuis une si grande importante dans l'industrie et dans la médecine, est celui auquel Gay-Lussac donna le nom d’iode. Ruiné par la paix, qui ouvrit la France aux salpêtres étrangers. Courtois luttait contre la misère, lorsque l'Académie des Sciences, sur la proposition de Thénard, lui décerna un prix de 6000 francs pour sa découverte.

COURTOMER, ch.-l. de cant. (Orne), près de la Sarthe, à 29 kil. N. E. d’Alençon ; 800 hab.

COURTRAY, Cortoriacum, v. forte de Belgique (Flandre occid.), ch.-l. d'arr., sur la Lys, à 44 kil. S. de Bruges ; 21 000 hab. Joli hôtel de ville gothique, églises St-Martin et Notre-Dame, bourse. Toile renommée, linge de table, dentelles dites fausses valenciennes, étoffes de coton ; huile, etc. — Ville très-ancienne. S. Éloi y prêcha la foi vers 650. Ses env. furent témoins de deux cél. batailles : l'une, dite des Éperons, en 1302 (les Français y furent défaits par les Flamands commandés par Jean, comte de Namur, et par Guillaume de Juliers : on recueillit sur le champ de bataille plus de 4000 éperons dorés qui avaient appartenu aux chevaliers français tués dans le combat); — l'autre, en 1793 (les Français y défirent les Anglais, et entrèrent vainqueurs dans Courtray). Prise et reprise par les Français et les Espagnols, cette ville fut attribuée à la France par le traité d'Aix-la-Chapelle (1648), et rendue à l'Espagne par le traité de Nimègue (1678). Reconquise en 1794, elle devint le ch.-l. d'une sous-préf. du dép. de la Lyss. Elle a été donnée aux Pays-Bas en 1814.

COURVILLE, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), sur l'Eure, à 18 kil. O. de Chartres ; 1400 hab. Station du chemin de fer. Près de là est le château gothique de Villebon, où mourut Sully.

COUSERANS. V. CONSERANS.

COUSIN (Jean), le Michel-Ange français, né vers 1500 près de Sens, mort en 1590, est regardé par quelques-uns comme le fondateur de l'école française. Il excella à la fois dans la peinture sur verre, la peinture à l'huile et la sculpture, et jouit d'une grande considération sous François I, Henri II et Charles IX. On estime surtout son grand tableau du Jugement universel. Il mêlait souvent dans ses compositions la mythologie païenne aux traditions chrétiennes. Il a laissé : la Vraie science de la pourtraicture, l'Art de desseigner, et le Livre de perspective, traités encore estimés. On voit au Louvre ses bustes de François I, Ph. Chabot, etc.

COUSIN (Louis), dit le Président Cousin, érudit, né en 1627 à Paris, mort en 1707, fut président à la cour des monnaies, puis censeur, et fut reçu en 1697 à l'Académie française. On a de lui : Hist. de Constantinople depuis Justin, 1672, 8 vol. in-4, trad. des principaux auteurs byzantins ; Histoire de l'Église, 1675, 4 vol. in-4, traduite d'Eusèbe, Socrate, Sozomène, etc.; Histoire romaine par Xiphilin, Zonaras et Zosime, 1678 ; Histoire de l'empire d'Occident, 1683, trad. d'Eginhard, Luitprand, Witikind, etc. Il a, par ses publications, éclairé plusieurs des parties obscures de l'histoire.

COUSIN-DESPRÉAUX (Louis), né à Dieppe en 1743, mort en 1818, a publié les Leçons de la Nature (1802 et 1827, 4 vol. in-12), ouvrage de théologie naturelle, imité de Sturm, où il montre partout l'action de la Providence. Il est aussi auteur d'une Histoire de la Grèce, en 16 vol. in-12 (1780-89).

COUSIN D'AVALLON (Ch.), compilateur, né en 1769, à Avallon (Yonne), mort dans la misère, en 1840, mit à la mode les recueils d'anecdotes et bons mots connus sous la désignation d’Ana (Voltairiana, Roussæana, Molierana, etc.), écrivit des histoires de Kléber, Desaix, Pichegru, Moreau, Bonaparte, etc ; coopéra au Dic. historique de Prudhomme et composa des romans ainsi que des ouvr. de circonstance.

COUSIN JACQUES. V. BEFFROY.

COUSSAC-BONNEVAL, vge de la Haute-Vienne, à 9 kil. E. de St-Yrieix; 3013 hab. Usines pour l'exploitation du kaolin et des mines de fer qui sont aux environs. Patrie de Bonneval.

COUSSEY, ch.-l. de cant. (Vosges), à 7 kil. N. de Neuchâteau ; 700 hab.

COUSTANT (dom Pierre), Bénédictin, né en 1654 à Compiègne, m. en 1721, passa presque toute sa vie à l'abbaye de St-Germain-des-Prés, livré à l'étude la plus assidue. Il donna, dans l'édition bénédictine de S. Augustin, les Sermons et les Opuscules, distinguant avec sagacité les écrits authentiques des écrits apocryphes, publia les Œuvres de S. Hilaire (1693, in-f.), une des éditions les plus parfaites qu'on doive aux Bénédictins, et commença la recueil des Lettres des papes, 1721.

COUSTOU (Nicolas), statuaire français, né à Lyon en 1658, mort à Paris en 1733, décora Paris, Versailles et Marly de plusieurs morceaux précieux. Ses chefs-d'œuvre sont Commode représenté en Hercule, à Versailles, le Berger chasseur, la Seine et la Marne, aux Tuileries. — Son frère, Guillaume, se rendit aussi célèbre par le nombre et la beauté de ses ouvrages, dont les principaux sont l'Océan et la Méditerranée, la Seine et la Fontaine d'Arcueil, les 2 Chevaux indomptés des Champs-Élysées. — Le fils de celui-ci, nommé aussi Guillaume, a fait le tombeau du Dauphin, père de Louis XVI, la statue de S. Roch (dans