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l'église de ce nom), et un Vulcain recevant les ordres de Vénus pour forger les armes d'Énée.

COUTANCES, Constantia, de l'ancien Cotentin, ch.-l. d'arr. (Manche), à 28 kil. S. O. de St-Lô, sur la Soulle; 8062 hab. Évêché, trib., lycée. Belle cathédrale gothique du XIIe siècle, anc. aqueduc (qu'on croit être du XIIIe s.), salle de spectacle, jardin botanique. Coutils, siamoises, dentelles; commerce de grains, volatilles, chevaux, bestiaux. Près de là naquirent l'abbé de St-Pierre et le consul Lebrun.

COUTHON (Georges), né à Orcet en Auvergne (Puy-de-Dôme), en 1756, était avocat à Clermont lorsqu'éclata la Révolution. Député à l'Assemblée législative et à la Convention, il y professa les doctrines les plus violentes. Ami de Robespierre et de St-Just, membre du Comité du Salut public, il appuya toutes les mesures sanguinaires. Envoyé à Lyon après la prise de cette ville, il y établit le règne de la Terreur, et fit démolir les édifices les plus remarquables. La chute de Robespierre entraîna la sienne : Fréron l'accusa de vouloir se faire roi; quelque dérisoire que fût cette accusation, il fut condamné et périt sur l'échafaud le 10 thermidor (1794). Couthon était paralysé des jambes.

COUTO (Diégo de), historien portugais, né à Lisbonne en 1542, mort à Goa en 1616, continua l'ouvrage de Barros sur l’Histoire des Indes, Lisb., 1602-1616, ce qui lui valut le titre d'historiographe et la garde des archives de Goa. On a encore de lui une Vie de Paulo de Lima, et une Réfutation de la Relation d’Éthiopie de L. de Urreta.

COUTRAS, Corterate, ch.-l. de cant. (Gironde), à 16 k. N. de Libourne; 3172 hab. Station du chemin de fer de Bordeaux. Grand commerce de grains pour l'approvisionnement de Bordeaux. Château qu'habitèrent Catherine de Médicis, Henri IV, Marguerite, etc. Henri IV battit à Coutras les Ligueurs commandés par le duc de Joyeuse, en 1587.

COUTURE (Guill.), architecte, né à Rouen en 1732, mort à Paris en 1799, fut reçu en 1775 à l'Académie d'architecture et chargé en 1777 de continuer les travaux de l'église de la Madeleine, commencés par Contant d'Ivry : il éleva la colonnade que l'on admire auj.; mais les événements de la Révolution l'empêchèrent d'achever son œuvre.

COUTURES (J. PARRAIN, baron DES), gentilhomme normand, né à Avranches, mort en 1702, a trad. Lucrèce, 1685, et donné la Morale d'Épicure et la Morale universelle, 1687.

COVARRUVIAS (Diégo), né à Tolède en 1512, professa le droit canon à Salamanque avec une telle réputation qu'on le surnomma le Barthole espagnol, fut nommé par Philippe II à l'évêché de Ciudad-Rodrigo, se rendit au concile de Trente, fut choisi avec Buoncompagno (depuis Grégoire XIII) pour dresser le décret de réformation, et fut, à son retour, nommé évêque de Ségovie. Il mourut en 1577, à 66 ans, président du conseil de Castille.

COVE, v. d'Irlande (Cork), sur la côte S. de l'île de Great-Cove, à 16 kil. S. E. de Cork, dont elle est le port; 7000 hab. Vaste havre, station navale, beaux quais; bains de mer.

COVENANT, c.-à-d. alliance. On désigne spécialement ainsi en anglais une alliance que conclurent en 1858 les Réformés d’Écosse de toute classe pour défendre leur nouvelle religion contre les Catholiques, et particulièrement contre le roi d'Espagne Philippe II, qui armait l’Invincible Armada; ceux qui signèrent le Covenant ou qui en adoptèrent les principes sont connus sous le nom de Presbytériens et de Puritains. En 1638, lorsque Charles I voulut introduire dans les églises d’Écosse la nouvelle liturgie établie par l'évêque Laud, les Presbytériens renouvelèrent le Covenant, et ils formèrent avec le Parlement, en 1643, une alliance qui précipita la chute du roi. Cet acte fut aboli en 1661, après la restaurat. des Stuarts.

COVENTRY, v. d'Angleterre (Warwick), à 16 k. N. de Warwick, sur la Coven, près des canaux d'Oxford et de Coventry; 35 000 hab. Évêché anglican. Églises remarquables. Horlogerie; fabriques de draps, lainages, soieries, rubans, bonneterie, etc. En 1459, pendant la guerre des Deux-Roses, on y tint un parlement contre les chefs de la faction d'York; ce parlement est connu sous le nom de Parliamentum diabolicum. Marie Stuart, reine d’Écosse, fut quelque temps retenue prisonnière dans cette ville. On y voyait autrefois un grand monastère.

COVILHAM (P. de), gentilhomme portugais, fut envoyé en 1487, avec Alph. de Payva, par le roi Jean II à la recherche du Prêtre-Jean (V. ce nom), que l'on supposait en Abyssinie, visita l'Arabie, l'Inde (Calicut, Cananor, Goa), puis les côtes orientales de l'Afrique, pénétra enfin en Abyssinie et y fut bien accueilli du Négus, mais se vit contraint à rester dans ce pays et y finit ses jours : il vivait encore en 1525. Pendant ses voyages il avait acquis la certitude de la possibilité de doubler la pointe de l'Afrique et de parvenir dans l'Inde par cette route : il prépara par là l'expédition de Gama.

COWES, nom de deux petites v. de l'île de Wight, presque contiguës; on les distingue par les noms de West-Cowes et East-Cowes. West-Cowes, la plus importante, est sur la côte septent. de l'île, à 14 k. S. O. de Portsmouth; 4500 h. Port très-commode. Bains de mer. Henri VIII y avait construit un château qui est auj. détruit.

COWLEY (Abraham), poëte anglais, né à Londres en 1618, mort en 1667, fit des vers dès son enfance et publia un premier recueil à 15 ans (les Fleurs poétiques). Pendant la guerre civile, il s'attacha au parti de Charles I, suivit la reine en France, lui servit de secrétaire, et fut chargé de plusieurs missions secrètes, mais il fut mal récompensé de son zèle au retour de Charles II. Cowley a été regardé jusqu'à Milton comme le premier poëte de sa nation. Il brille surtout par l'esprit, mais on trouve chez lui bien des traces du mauvais goût qui régnait alors. On a de lui des Odes pindariques, des poésies d'amour, des satires, des comédies, un poëme épique, la Davidéide, des mélanges, des poésies latines, entre autres un poëme sur les Plantes, en 6 chants. On estime surtout ses odes. Ses œuvres ont été plusieurs fois imprimées, notamment en 1668, en 1700 (par Sprat), in-fol., et en 1802, Londres, 3 vol. in-8. Cependant elles sont peu lues aujourd'hui. Johnson a écrit la Vie de Cowley.

COWPER (W.), poëte anglais, né en 1731 dans le comté d'Hertford, mort en 1800, ne commença à faire des vers qu'à 40 ans. Il était sujet à des accès de mélancolie : c'est dans les intervalles lucides que lui laissait la maladie qu'il composait. On a de lui des hymnes mystiques imités de Mme Guyon, plusieurs petits poëmes, la Tâche, la Retraite, le Sofa, Jean Gilpin, et une trad. envers blancs de l’Iliade et de l’Odyssée (1791, 2 vol. in-4), estimée pour sa fidélité. R. Southey a donné une belle éd. de ses Œuvres, avec sa biographie, 1854. V. COOPER.

COX (sir Richard), historien irlandais, né en 1650, mort en 1733. Protestant zélé, il fut nommé par Guillaume III gouverneur du comté de Cork et lord chancelier d'Irlande; mais il perdit ses emplois à la mort de la reine Anne (1714). On a de lui une Histoire d'Irlande, 1689-1700, qui fut mise à l’Index.

COXE (W.), né à Londres en 1747, mort en 1828, accompagna sur le continent, comme précepteur, plusieurs jeunes gens de grande famille, obtint à son retour des bénéfices avantageux dans l'église anglicane et publia, outre la relation de ses voyages en Suisse, en Pologne, en Russie, etc., des ouvrages historiques estimés : une Histoire de la maison d'Autriche (1807, trad. par F. Henry, 1810) et une Hist. des Bourbons d'Espagne (1813). Il a aussi édité les Mémoires de R. et H. Walpole et ceux de Marlborough.

COYPEL (Noël), peintre français, né à Paris en 1628, mort en 1707, fit un grand nombre de tableaux pour les maisons royales. Membre de l'Académie de