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bientôt le ministère de la justice pour siéger comme député à la Convention, où l'avaient appelé les électeurs de Paris. Rival de Robespierre, il exerça dans l'assemblée un ascendant qui fut très-grand d'abord, mais, s'étant momentanément retiré dans son pays pour y prendre du repos, il trouva à son retour sa popularité abaissée. Danton avait fait répandre le sang par système et non par cruauté : aussitôt qu'il pensa que la terreur n'était plus nécessaire, il conseilla la modération; mais ses sentiments modérés le perdirent : arrêté par l'ordre de Robespierre, il fut condamné sans pouvoir achever sa défense ; il monta avec courage sur l'échafaud le 5 avril 1794. Danton n'était pas inaccessible aux bons sentiments : plusieurs fois les malheureux, et ses rivaux même, lorsqu'ils s'adressèrent à l'homme privé, trouvèrent en lui un protecteur : il sauva Barnave, A. Duport, Barthélemy, etc. M. Alex. de St-Albin a laissé une Vie de Danton, restée manuscrite.

DANTZICK, Danzig en allemand, Gedanum et Dantiscum en lat. moderne, v. et port des États prussiens (Prusse), ch.-l. de la régence de Dantzick, sur la r. g. de la Vistule, près de son emb., à 380 k. N. E. de Berlin; 66 000 hab. Tribunaux, consulats. Fortifications importantes. Belle situation, beaux édifices, établissements scientifiques nombreux, Institut royal de navigation, observatoire, etc. Ville industrielle et commerçante, passementerie d'or et d'argent, maroquins; raffinerie de sucre, bière, eau-de-vie de Dantzick, etc. Chemins de fer pour Berlin et Kœnigsberg. Patrie de Fahrenheit, de Hevel, etc. — Dantzick florissait dès l'an 997, et était la capitale de la Pomérélie. En 1295 elle passa avec cette prov. sous la domination polonaise; mais en 1308 Vladislas IV céda le tout à l'Ordre Teutonique. Les Chevaliers l'agrandirent en 1311, et la fortifièrent en 1314. En 1454, elle fut reconquise par les Polonais; ayant refusé en 1575 de reconnaître Étienne Bathori, elle eut à soutenir la guerre contre ce monarque, qui s'en empara en 1577. Stanislas s'y réfugia en 1734 et y soutint un siége. La Prusse se la fit céder en 1793. En 1807, le maréchal Lefebvre s'empara de cette place et reçut en récompense le titre de duc de Dantzick. Par la paix de Tilsitt, conclue la même année, Dantzick fut déclarée ville libre, sous la protection de la Prusse et de la Saxe, mais conserva garnison française. Les alliés la reprirent en 1813 après un long siége soutenu par Rapp; elle fut rendue à la Prusse. — Dantzick était entrée dès 1310 dans la Hanse et elle en avait été une des principales villes; lors de la dissolution de la ligue, elle resta unie aux trois villes de Lubeck, Hambourg et Brême (jusqu'à ces derniers temps on a nommé ces quatre cités les villes anséatiques). — La régence de D., entre celles de Marienwerder, de Kœnigsberg, de Poméranie et la Baltique, compte 380 000 hab.

DANUBE, Donau en allemand, Danubius ou Ister en latin; grand fleuve de l'Europe, naît dans le grand-duché de Bade, à Donaueschingen, par 6° 10' long. E., 47° 58' lat. N., traverse le Wurtemberg, la Bavière, l'Autriche, la Hongrie, sépare la Hongrie de la Servie, puis la Valachie, la Moldavie et la Bessarabie de la Bulgarie, et tombe dans la mer Noire par plusieurs embouchures, dont les principales sont celles de Kilia, de Sulina et de St-George; cours, 2790 kil. Les principaux lieux qu'il arrose sont Sigmaringen, Ulm, Ratisbonne, Passau, Lintz, Vienne, Presbourg, Gran, Pesth et Bude, Petervaradin, Belgrade, Sémendrie, Widdin, Nicopoli, Silistrie, Brahilov, Galatz, Ismaïl. Ses principaux affluents sont : 1° à droite, l'Iller, le Lech, l'Inn, la Traun, l'Ens, la Trasen, la Leitha, le Raab, la Drave avec la Mur, la Save, la Morava, l'Isker; 2° à gauche, la Brenz, la Wemitz, l'Altmühl, la Nab, la Regen, l'Ilz, la March ou Morava (différente de celle qui aboutit à la r. dr.), le Gran, la Theiss, l'Aluta, l'Ardjich, le Séreth et le Pruth. Ce fleuve forma longtemps la limite de l'empire romain (sauf pendant le temps qui vit la Dacie Trajane unie à l'empire). Le Danube est très-rapide (7 kil. par heure). Sur ses bords, depuis la Hongrie, s'étendent de vastes marais ; il a peu de ponts, et la navigation y est difficile. Elle est en outre entravée par les obstacles de toute nature qu'apportent les gouvernements des pays que traverse le fleuve. Cependant le traité conclu en 1856, après la guerre d'Orient, a déclaré libre la navigation du Danube.

DANUBE (cercle du), un des quatre cercles du Wurtemberg, au S. de celui de l'Iaxt et au N. du lac de Constance; 400 000 h.; ch.-l., Ulm. — Cercle du BAS-D., cercle de Bavière, limitrophe de l'Autriche à l'E. et au S., de la Bohême au N. et N. E. ; 335 200 h. ; ch.-l., Passau. — Cercle du HAUT-D., cercle de la Bavière, bordé à l'O. par le Wurtemberg; au S. O. parle Tyrol et le lac de Constance; 510 000 h.; ch.-l., Augsbourg.

DANUBE (cercles EN DEÇÀ et AU DELÀ DU), deux des quatre grandes divisions de la Hongrie. Les mots au delà et en deçà supposent ici que le point de vue est pris de la partie orientale de la Hongrie. Le cercle au delà du Danube, le plus voisin de l'Autriche, a 11 comitats (Wieselburg, Œdenburg, Eisenburg, Raab, Komorn, Szalad, Szumegh, Veszprim, Stuhlweissenbourg, Baranya, Tolna), et env. 2 000 000 d'h. Le cercle en deçà du Danube a 13 comitats (Presbourg, Neutra, Trencsin, Thurotz, Arva, Lipto, Sohl, Bars, Hont, Neograd, Gran, Pesth, Bacs) et 2 610 000 hab. — Depuis 1849, ces divisions ont été abandonnées. V. HONGRIE.

DANUS, IDANUS, fleuve de Gaule, auj. l’Ain.

DANVILLE, géographe. V. ANVILLE (D').

DAOUALAGHIRI, montagne d'Asie, sur les limites du Népaul, par 29° 4' lat. N. et 79° 31' long, E., est un des plus hauts sommets de l'Himalaya ; il a 8600m ou même selon quelques-uns 9556m d'élévation.

DAOULAS, ch.-l. de c. (Finistère), sur l'Océan, à 31 kil. E. de Brest; 580 hab.

DAOULETABAD, v. de l'Indoustan, dans le Dekkan, à 13 kil. N. O. d'Aurengabad, faisait partie de l'Aurengabad et a été, sous les Mongols, la capitale d'une principauté puissante. Citadelle.

DAOURIE, vaste région de l'Asie centrale, vers le N. E., entre le Saghalien et le lac Baïkal. Elle est très-haute, très-froide; les monts qui la couvrent font partie du Grand-Altaï; elles renferment des mines d'argent, de plomb, de cuivre et de fer. La plupart des habitants sont de race tongouse. Cette contrée est partagée entre la Russie et la Chine : la partie russe a pour capitale Nertchinsk et est comprise dans le gouvernement d'Irkourtsk; la partie chinoise est enclavée dans la Mantchourie.

DAPHNÉ, fille du fleuve Ladon ou du Pénée, fut aimée d'Apollon pendant son exil sur la terre. Ce dieu, poursuivant la nymphe, l'atteignit sur les bords du Pénée. Daphné implora le secours de son père, qui, pour la sauver, la métamorphosa en laurier (en grec daphné). Apollon, désolé, voulut que le laurier lui fût consacré.

DAPHNÉ, vge délicieux, sur l'Oronte, au S. O. d'Antioche, dont il formait comme la faubourg. Les riches y avaient des maisons de campagne. On y célébrait tous les ans, dans un bois de lauriers qui était voisin, les fêtes d'Apollon Daphnéen.

DAPHNIS, berger de Sicile, célébré par Virgile et Ovide, était fils de Mercure et d'une nymphe. Il apprit du dieu Pan à chanter et à jouer de la flûte, et fut protégé des Muses, qui lui inspirèrent l'amour de la poésie et lui en accordèrent le don. Il est le premier, dit-on, qui ait excellé dans la pastorale.

DAQUIN, organiste. V. AQUIN (D').

DARAB GHERD, v. de Perse (Fars), à 176 kil. S. E. de Chiraz; de 15 à 20 000 hab. Tabac, pétrole liquide. Ville grande, mais à peu près en ruines. Elle fut, dit-on, fondée par Darius (Darab) Nothus.

DARADUS, fleuve d'Afrique, se jetait, suivant Ptolémée, dans l'Océan Atlantique, au N. du cap Ar-