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ture française (posthume, 1853), l’Éloge de P. Pujet et celui du Poussin, une Introduction à l'étude de la Mythologie. On a aussi de lui de savantes recherches sur Jupiter, 1833, Vulcain, 1837, Neptune, 1839. Il avait été admis en 1816 à l'Acad. des inscriptions.

DAVID (Pierre Jean), dit D. d'Angers, né en 1792, à Angers, mort en 1856, vint jeune à Paris, étudia sous Roland, remporta le grand prix et fut envoyé a Rome ; exécuta, peu après son retour, la statue du Grand Condé, qui figure dans la cour d'honneur de Versailles ; fut élu en 1826 membre de l'Institut, et nommé, la même année, professeur à l’École de Peinture et de Sculpture. Il a produit une foule d'ouvrages de genres divers, monuments, tombeaux, statues, bustes, médaillons, bas-reliefs, qui tous sont empreints d'un talent vrai et énergique. Préférant le réel à l'idéal, il s'attacha surtout à la fidèle représentation des personnages illustres. On lui doit : le nouveau Fronton du Panthéon ; les Tombeaux des généraux Foy et Gobert, au Père-Lachaise ; le Monument de Fénelon, à Cambray ; le Mausolée de Marco Botzaris, à Missolonghi ; Philopémen blessé, aux Tuileries ; les statues de Corneille, à Rouen, de Racine, à la Ferté-Milon, d’Ambroise Paré, à Laval, de Larrey, au Val-de-Grâce, de Bichat, à l'École de Médecine, de Bernardin de St-Pierre et Delavigne, au Havre, de Cuvier, au Jardin des Plantes, de Talma, au Théâtre-Français; les bustes de La Fayette et Washington, dans la salle du congrès des États-Unis; de Gœthe, à Dresde, de Visconti, à l'Institut ; de Grégoire, Sieyès, Barrère, Lamennais, etc. Ardent démocrate, il fut élu en 1848 représentant du peuple par le département de Maine-et-Loire. Il quitta la France en 1852, et se dirigea vers la Grèce ; mais sentant ses forces décliner, il rentra dans sa patrie, où il ne tarda pas à succomber. M. Halévy a lu à l'Institut en 1857 une Notice sur sa vie et ses ouvrages.

DAVIES (John), critique anglais, né à Londres en 1679, mort en 1732, fut ministre à Fen-Ditton près de Cambridge, puis chanoine d'Ely, et devint en 1717 chef du Collége de la Reine à Cambridge. On a de lui des éditions estimées de César et de Maxime de Tyr, 1706 ; mais il est surtout connu par ses travaux sur les ouvrages philosophiques de Cicéron : on lui doit les Tusculanes, Cambridge, 1709 ; De Finibus, 1715 ; De natura Deorum, 1718 ; les Académiques, 1725 ; De Legibus, 1727, avec d'excell. commentaires. On lui reproche d'être trop hardi dans ses corrections.

DAVILA (Henri Catherin), historien, né en 1576 près de Padoue, d'une famille originaire d'Avila en Espagne, et qui avait fourni plusieurs connétables au royaume de Chypre, fut amené de bonne heure en France, où son père jouissait de la faveur de Henri III et de Catherine de Médicis (en souvenir de quoi il reçut les noms de Henri et Catherin) ; fut d'abord page, puis prit du service sous Henri IV pendant la guerre civile, et se distingua à Honfleur et devant Amiens (1597). A la paix, il retourna à Padoue, qu'il fut obligé de quitter en 1606 à la suite d'un duel, et alla se fixer a Venise, où il reprit les armes et rendit de grands services à la république. Il périt assassiné près de Vérone en 1631. Depuis son retour de France, Davila n'avait cessé de travailler à une Histoire des guerres civiles de France depuis la mort de Henri II (1559) jusqu'à la paix de Vervins (1598); il la publia en 1630 à Venise en italien (il en a paru des éditions bien préférables, à Paris, 1644, et à Venise, 1733). Cet ouvrage est universellement estimé pour l'exactitude des faits et pour le mérite du style. On reproche cependant à l'auteur quelque partialité pour Catherine de Médicis. L’Histoire de Davila a été trad. par J. Baudouin, 1642, et par l'abbé Mallet, 1757.

DAVIS (John), navigateur anglais, fit, en 1585 et années suivantes, plusieurs voyages dans le but de chercher un passage aux Indes orientales par le N. O. de l'Europe ; visita les côtes du Groënland, découvrit le détroit qui porte son nom et l'île de Cumberland, mais ne put trouver le passage cherché. Il fit ensuite plusieurs voyages pour la Compagnie des Indes orientales, et fut tué, en 1605, près de Patani, sur la Côte de Malacca, par des pirates japonais. La relation de ses voyages, écrite par lui-même, se trouve dans le t. III du recueil d'Hackluyt, celle de ses voyages aux Indes, dans les tomes I et III de Purchas et dans Harris.

DAVIS (détroit, ou mieux canal de), bras de mer de l'Amérique du N., par lequel la mer de Baffln est unie à l'Océan Atlantique, est situé entre le Groënland au N. E. et la terre de Cumberland au S. O., par 52°-68° 20' long. O., 63°-67° lat. N.

DAVOS, bourg de Suisse (Grisons), à 20 kil. S. E. de Coire ; 1500 hab. Ch.-l. de la haute juridiction de Davos dans la Ligue des Dix Droitures.

DAVOUT (L. Nic.), prince d'Eckmühl, maréchal de France, né en 1770 à Annoux (Yonne), fut élève à l'école de Brienne en même temps que Napoléon, servit comme chef de bataillon sous Dumouriez à l'armée du Nord, fit, en qualité de général de brigade, les campagnes de 1793, 94 et 95 aux armées de la Moselle et du Rhin, où il se signala par sa bravoure et son audace ; fit ensuite partie de l'expédition d’Égypte et contribua puissamment à la victoire d'Aboukir ; fut nommé général de division à son retour en France, et en 1804 maréchal de l'Empire ; prit la part la plus glorieuse aux victoires d'Ulm, d'Austerlitz (1805), gagna lui-même celle d'Auerstædt (1806), contribua puissamment à celle d'Eckmülh (1809) et reçut en récompense les titres de duc d'Auerstædt, de prince d'Eckmülh ; fut peu après nommé gouv. de la Pologne ; montra un grand dévouement dans la campagne de Russie et battit Bagration à Mohilev (1812); défendit Hambourg en 1813 avec un talent, un courage et une persévérance qui mirent le comble à sa gloire. Il se retira dans ses terres au retour des Bourbons ; accepta de Napoléon pendant les Cent-Jours le portefeuille de la guerre, et reçut le commandement général de l'armée sous les murs de Paris après la bataille de Waterloo ; mais il se vit bientôt forcé de signer une capitulation (3 juillet 1815). Il ne parut à la cour de Louis XVIII qu'en 1818, fut nommé pair de France en 1819, et mourut en 1823.

DAVY (sir Humphry), chimiste anglais, né en 1778 à Penzance, dans le Cornouailles, mort à Genève en 1829. D'abord placé chez un pharmacien, il fit de bonne heure quelques découvertes, fut appelé à Londres où il fit avec succès des leçons de chimie à l'institution royale créée par Rumford, et fut ensuite chargé d'enseigner l'application de la chimie à l'agriculture. Il devint en 1803 membre de la Société royale, et en 1820 président de cette société. On lui doit plusieurs découvertes importantes, entre autres celles du protoxyde d'azote ou gaz hilarant, de la vraie nature du chlore, qu'on regardait à tort comme un composé, de la formation des acides sans oxygène, enfin celle de la décomposition des terres par la pile galvanique : c'est à l'aide de ce nouveau et si puissant moyen d'analyse qu'il put isoler le potassium, le sodium, le calcium, le magnésium. On lui doit aussi des recherches sur l'emploi comme force mécanique des gaz amenés à l'état liquide, sur le doublage des vaisseaux, et enfin l'invention d'une lampe de sûreté pour les mineurs qui porte son nom (1817). On a de lui des mémoires sur des sujets scientifiques, des Éléments de philosophie chimique, 1812 (trad. par Van Mans, 1813); des Éléments de chimie agricole, 1813 (trad. par Bulos, 1819), et un traité de la pêche à la ligne, intitulé Salmonia. Son frère, J. Davy, a publié en 1858 à Londres ses Opuscules. L'Institut de France lui décerna un grand prix en 1807, au fort de la guerre, et le nomma en 1817 associé étranger. Cuvier prononça son Éloge à l'Institut.

DAWALAGHIRI. V. DAOUALAGHIRI.

DAX ou ACQS, Aquæ Tarbellicæ, ch.-l. d'arr. (Landes), sur l'Adour, à 55 k. S. O. de Mont-de-Marsan : 9856 hab. Trib. de 1re inst., collège. Murs flanqués