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les Cent Jours; fut néanmoins rappelé à la pairie en 1819.

DEJEAN (P. F. Aug., comte), lieutenant général et entomologiste, né en 1780 à Amiens, m. en 1845, était fils du précédent. Général de brigade à 30 ans, il fut dès 1813 aide de camp de Napoléon, prit une part glorieuse aux bat. de Ligny et de Waterloo, fut exilé par les Bourbons de 1815 à 1818, et ne reprit d'activité qu'en 1830. En même temps il se plaçait parmi nos premiers entomologistes par une collection d'insectes la plus complète que l'on connaisse, dont il a publié le Catalogue, 1821-33, et par d'importantes publications : Species général des coléoptères, 1825-1839, 7 vol. in-8; Iconographie et histoire naturelle des coléoptères d'Europe, avec Boisduval et Aube, 1829 et suiv.

DÉJOCÈS, d'abord juge, puis roi des Mèdes (de 733 à 630 selon les uns, de 710 à 657 selon d'autres). Il fonda Ecbatane, et réunit en un seul peuple toutes les tribus de la Médie.

DÉJOTARUS, roi de Galatie, avait été dépouillé de ses États par Mithridate et rétabli par les Romains; embrassa le parti de Pompée; fut dépouillé de ses États par César, qui les lui rendit bientôt; fut dans la suite accusé d'avoir conspiré contre le dictateur, mais défendu par Cicéron et acquitté; mourut vers l'an 42 av. J.-C.

DEKEN (Agathe), née en 1741 à Amsterdam, m. en 1804, a publié en société avec Elizabeth Bekker des romans hollandais qui eurent une grande vogue, entre autres Sara Burgerhart, 1782; Histoire de Wilhem Leevenp, 1784-1785. Agathe Deken et Elizabeth Bekker sont regardées comme avant créé le roman hollandais.

DEKKAN (roy. de). V. DÉCAN.

DELABORDE, DELACHAMBRE, etc. V. LABORDE, etc.

DELACROIX (Eugène), peintre français, né à Charenton-St-Maurice (Seine) en 1798, m. en 1863; était fils d'un conventionnel; fut élève de Guérin, mais abandonna bientôt la tradition académique, sacrifia le dessin à la couleur, et, suivant un mouvement semblable à celui qui s'accomplissait alors dans la poésie, produisit une foule d'œuvres fort admirées des uns, fort critiquées des autres, qui firent de lui le chef de l'école romantique dans la peinture, et dont les incontestables mérites lui ouvrirent, après bien des résistances, les portes de l'Institut (1857). Les principales sont Dante et Virgile, Marino Faliero, le Christ au Jardin des Oliviers, Justinien, Méphistophélès et Faust, la Mort de Sardanapale, le Combat du giaour et du pacha, la Liberté guidant les peuples sur les barricades, la Mort de l’Évêque de Liége, la Bataille de Nancy, les Femmes d'Alger, le Prisonnier du Chillon, la Bataille de Taillebourg, Médée, Hamlet et Horatio, la Prise de Constantinople par les Croisés, la Mort de Marc Aurèle, le plafond de la Galerie d'Apollon, au Louvre, des peintures décoratives pour la Chambre des Députés, le palais du Sénat et diverses églises, etc. Quelles que soient les objections que soulèvent, pour le dessin, plusieurs des toiles d'E. Delacroix, on est aujourd'hui d'accord pour y reconnaître une composition dramatique, un pinceau vigoureux, une rare puissance de coloris.

DELAFORGE (L.), médecin de Saumur, ami de Descartes, a donné un Traité estimé de l'âme et de son union avec le corps, d'après les principes de Descartes, en latin, 1666.

DELAHAYE, graveur-géographe, né en 1725 à Paris, mort en 1802, élève de Delisle, grava les cartes de d'Anville et de Robert de Vaugondy. On le regarde comme le créateur de la gravure topographique.

DELAISTRE (Franç. Nic.), statuaire, né a Paris en 1746, m. en 1822, a exécuté des œuvres qui le placent à côté des Pajou, des Cartelier, entr'autres : L’Amour et Psyché, Phocion, Joseph Bonaparte, les Quatre évangélistes, et plusieurs bas-reliefs pour le Panthéon et la Colonne Vendôme.

DELAMALLE (Gaspard Gilbert), avocat, né en 1752, m. en 1834; fut sous l'Empire conseiller de l'université et conseiller d'État; a laissé un Essai d'institutions oratoires, 1816.

DELAMALLE (DUREAU-). V. DUREAU.

DELAMARCHE (Ch. Fr.), géographe, né en 1740, mort en 1811, acquit en 1786 le fonds de Robert de Vaugondy, et fit aux traités classiques de géographie des améliorations qui rendirent longtemps ses ouvrages populaires. On estime surtout son Traité de la sphère et de l'usage des globes, 1790.

DELAMARCHE (Olivier). V. LA MARCHE.

DELAMBRE (J. B. Joseph), astronome, né en 1749 à Amiens, mort en 1822; fut d'abord professeur de belles lettres, et ne commença à étudier l'astronomie qu'à l'âge de 36 ans; débuta par la construction des tables d'Uranus (planète récemment découverte par Herschell), et publia plusieurs Mémoires qui firent faire de grands progrès à la science ; fut nommé (1792) membre et plus tard secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, et fut chargé avec Méchain de la mesure de la méridienne de France; entra au Bureau des Longitudes (1795); fut nommé (1802) inspecteur général des études; succéda (1807) à Lalande dans la chaire d'astronomie au Collége de France; devint (1808) membre du conseil de l'Université, d'où il se vit écarté en 1815. Ses principaux ouvrages sont : Base du système métrique, 1810; Abrégé d'astronomie, 1813; Traité complet d'astronomie théorique et pratique, 1814; Histoire de l'astronomie, en 3 parties (ancienne, moderne, et du moyen âge), 1817-1827, 5 vol. in-4.

DELANDINE (Ant. François), littérateur, né à Lyon en 1756, m. en 1820; fut membre de l'Assemblée constituante, et s'y montra fort opposé aux républicains ; fut incarcéré sous la Terreur. On a de lui : Biblioth. des histor. de Lyon, 1787; et une édition augmentée du Dictionnaire de Chaudon, 13 vol. in-8, Lyon, 1804.

DELANNEAU. V. LANNEAU.

DELAROCHE (Paul), peintre d'histoire, né à Paris en 1797, mort en 1856, était fils d'un expert en tableaux et eut Gros pour maître. Il ne commença à être remarqué qu'au salon de 1824, où parurent S. Vincent de Paul prêchant pour les enfants trouvés et Jeanne d'Arc dans sa prison. Il exposa, dans les années suivantes : la Mort d’Elizabeth, Miss Mac-donald secourant le Prétendant, les Enfants d’Édouard, le plus populaire de ses tableaux, Richelieu trainant ses prisonniers sur le Rhône, Mazarin mourant, Strafford marchant au supplice, Charles Ier insulté par des soldats, Cromwell regardant le cadavre de Charles Ier, le Supplice de Jane Gray, l’Assassinat du duc de Guise. A partir de 1837, il cessa d'exposer, mais n'en continua pas moins à travailler sans relâche : il termina en 1841, après quatre années d'assiduité, l’Hémicycle de l'École des beaux-arts, admirable peinture à fresque, qui rassemble les plus grands artistes de toutes les époques (on y compte 75 figures). Parmi les autres fruits de sa retraite, on remarque Bonaparte franchissant les Alpes, Napoléon à Ste-Hèlène, Marie-Antoinette après sa condamnation, la Cenci marchant au supplice, le Dernier adieu des Girondins, et plusieurs sujets religieux : Moïse exposé sur le Nil, le Christ à Gethsemani, le Christ sur la croix, le Christ espoir des affligés, l’Ensevelissement du Christ, la Vierge au pied de la croix, la Vierge chez les saintes femmes, la Vierge en contemplation devant la couronne d'épines, une Jeune martyre. Paul Delaroche a peint en outre, pour le musée de Versailles, le Baptême de Clovis, le Sacre de Pépin, le Passage des Alpes par Charlemagne et son Couronnement à Rome, et a exécuté un grand nombre de portraits, parmi lesquels on admire ceux de MM. Guizot, Salvandy, Rémusat et Thiers. Il fut admis en 1832 à l'Institut et nommé, peu après, professeur à l’École des beaux-arts. Il avait épousé une fille d'Horace Vernet, dont