Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/525

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DENYS, roi de Portugal, né à Lisbonne en 1261, mort en 1325, succéda en 1179 à son père Alph. III, et mérita les beaux noms de Père de la patrie, de Roi libéral, de Roi laboureur, par les chartes qu'il octroya à ses sujets, chartes qui protégeaient le peuple contre les seigneurs et encourageaient les arts et l'agriculture. Il fit avec avantage la guerre contre la Castille et l'Aragon, pour défendre les droits des infants de Lara. En 1310 il embrassa avec chaleur la cause des Templiers, soutenant leur innocence. Quand l'ordre eut été détruit, il en recueillit les débris et les admit dans un ordre nouveau, qu'il créa en Portugal sous le nom d'Ordre du Christ (V. ce mot). Denys fonda en 1291 la 1re université du Portugal, celle de Coïmbre, et créa la marine du pays.

DENYS le Flamand, peintre. V. CALVART.

DÉOLS ou BOURG-DIEU, bourg du dép. de l'Indre, sur l'Indre, à 2 kil. N. E. de Châteauroux; 2355 hab. Jadis ch.-l. de principauté. On attribue la fondation de cette v., jadis plus importante, à Léocade, préfet de la Gaule Lyonnaise sous les premiers empereurs, dont on voit encore le tombeau. Anc. abbaye de Bénédictins, sécularisée en 1613.

DEOULINA ou DIVILINO, bourg de Russie (Moscou), à 62 kil. N. de Moscou. Il y fut signé, en 1618, entre la Russie et la Pologne, un traité par lequel le prince Wladislas, fils de Sigismond III, roi de Pologne, renonçait à la couronne de Russie.

DEPARCIEUX (Ant.), mathématicien, né près de Nîmes en 1703, mort en 1768, se fit d'abord remarquer par son habileté à exécuter les cadrans solaires et devint membre de l'Académie des sciences. Il est surtout connu par un Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine (1746), où il donna des Tables de mortalité qui ont longtemps servi de base aux placements viagers. — Son neveu, Ant. D., 1753-99, a donné un traité estimé des Annuités, 1781, et a laissé des mémoires sur les Moyens d'élever l'eau et sur les Globes aérostatiques.

DEPPING (G. Bernard), historien, né à Munster en 1784, mort en 1853, vint de bonne heure se fixer en France, et consacra toute sa vie à des recherches historiques. On lui doit une Histoire des expéditions maritimes des Normands au Xe siècle, couronnée en 1820 par l'Académie des inscriptions, une Histoire de la Normandie depuis Guillaume le Conquérant, une Hist. des Juifs au moyen âge, enfin une Hist. du commerce entre le Levant et l'Europe, couronnée en 1828. Il a publié dans la collection des Documents de l'Hist. de France le Livre des Métiers d'Est. Boyleaux et la Correspondance administrative sous Louis XIV.

DEPTFORD, v. d'Angleterre (Kent), au confluent de la Tamise et de la Ravensbourne, à 9 k. S. E. de Londres, dont elle touche même deux quartiers, Greenwich et Southwark; 25 000 hab. Chantier royal de construction où Pierre le Grand travailla comme ouvrier en 1698; hospices pour les maîtres d'équipage, les pilotes et leurs veuves.

DE PURE (Michel), abbé, né à Lyon on 1634, mort en 1680, était un faible prédicateur, et n'est guère connu que par le ridicule dont Boileau l'a couvert, pour se venger d'un pamphlet que cet abbé avait fait contre lui. Il a traduit Quintilien, 1663, l’Hist. des Indes de Maffei, 1665, la Vie de Léon X, de Paul Jove, a donné lui-même la Vie du maréchal de Gassion, 1673, et a risqué au théâtre quelques pièces médiocres.

DÉPUTÉS. V. CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

DER ou DEIR. V. DEIR.

DERBEND ou DERBENT, l’Albana des anciens, le Demir-Kapou des Turcs, v. de la Russie d'Asie (Pays du Caucase); jadis ch.-l. du Daghestan, près de la côte O. de la mer Caspienne, à 300 k. N. E. de Tiflis; 10 000 h. Murs flanqués de tours, citadelle. Aspect oriental, bazars, belle mosquée. Soie, safran, bon vin. Non loin de là, on voit les débris d'une grande muraille qui, dit-on à tort, allait de la mer Noire à la mer Caspienne, et que coupait un défilé célèbre, le défilé de Derbend (Albaniæ pylæ), fermé par des portes de fer. — Suivant les traditions, Alexandre serait le fondateur de Derbend. Chosroès le Grand la fortifia; les Arabes s'en emparèrent au VIIe siècle. Haroun-al-Raschid y séjourna plusieurs fois. Les Russes l'ont prise aux Persans en 1722, rendue en 1735, et reprise en 1795; ils la possèdent depuis.

DERBY, v, d'Angleterre, ch.-l. de comté, sur la Derwent, à 178 k. N. O. de Londres; 44 000 hab. Arsenal; magasin à poudre; fabrique de tissus; orfèvrerie; station. — Le comté, entre ceux de Chester, Stafford, Leicester, Nottingham et York, a 88 kil. sur 35, et 300 000 hab. Surface inégale, montagnes, étangs; sol assez fertile dans les parties basses. Plomb, fer, houille, spath, pierre à chaux, marbre; usines à fer, toiles, soieries, lainages. Antiquités romaines et Saxonnes. Ce pays, anciennement habité par les Coritani, fut compris sous les Saxons dans le roy. de Mercie.

DERCÉTO, grande divinité des Syriens, adorée dans Ascalon et Joppé, était fille de Vénus. On la représentait sous la figure d'un homme dont la partie inférieure se terminait en queue de poisson. On pense que Dercéto était la mère de Sémiramis, que cette reine divinisa. Elle avait un temple célèbre à Hiérapolis, à l'O. de l'Euphrate.

DERCYLLIDAS, général lacédémonien, dirigea, de 399 à 397 av. J.-C., une expédition en Asie-Mineure pour défendre contre le grand roi les colonies grecques de cette contrée, défit les Perses en plusieurs rencontres, prit sur eux en un seul jour 3 v., Arisbé, Hamaxite et Colones en Troade, fit signer à Tissapherne un traité qui garantissait la paix des colonies et éleva un mur entre la Thrace et la Chersonèse.

DERHAM (Will.), né en 1657 à Stowton près de Worcester, mort en 1735, fut recteur ou curé d'Upminster près de Londres, puis chapelain du prince de Galles et chanoine de Windsor. Chargé en 1711 et 1712 des sermons pour la fondation de Boyle, il prononça à cette occasion sur la théologie naturelle 16 discours qui donnèrent naissance à deux ouvrages fort estimés : Physico-Theology, 1713, et Astro-Theology, 1714. Il y ajouta plus tard la Christo-Theology, 1730, où il expose les preuves du Christianisme. Derham était à la fois versé dans la théologie et dans la physique, l'astronomie, et toutes les sciences naturelles ; il était membre de la Société royale; il fut très-lié avec Ray et publia les ouvrages posthumes de ce savant. Sa Théologie astronomique a été trad. par Bellanger, 1726, et E. Bertrand, 1760; sa Théologie physique a été trad. en 1730.

DERJAVINE (Gabriel), poète russe, né en 1743 à Kasan, mort en 1816, fut successivement militaire et magistrat, devint ministre de la justice en 1801, et se retira des affaires en 1803, pour cultiver les lettres. On a de lui des poésies lyriques, parmi lesquelles on remarque l’Hymne à Dieu (1775), trad. dans presque toutes les langues de l'Europe, et que l'empereur de Chine même fit traduire, et l’Ode sur l'expulsion des Français (1813); des compositions dramatiques et des écrits en prose. Ses Mémoires ont paru à Moscou en 1860. Ses ouvrages dénotent un esprit fécond et original. Ils ont été trad. en français en 1861.

DERNEH, Darnis, v. d'Afrique, dans l'État de Tripoli, sur la Méditerranée, à 890 kil. E. de Tripoli et à 225 kil. E. N. E. de Bengazy. Aux env., grande fertilité. Cette v. est souvent ravagée par les invasions de Bédouins et infestée par la peste, qui a réduit la population de 5000 à 1000 hab. L'amiral Gantheaume y débarqua en 1799.

DEROSNE (Ch.), industriel, né à Paris en 1780, mort en 1846, exerça d'abord la pharmacie et s'associa avec Cadet-Gassicourt, fut des premiers en France à fabriquer le sucre de betterave (1811), obtint le noir animal par la fabrication des os, reconnut la propriété décolorante du charbon et l'appliqua à la purification des sirops de sucre (1813), et fonda en 1825 à Chaillot, avec Cail, une usine pour la construction des