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tance politique de chacun d'eux). — La Diète helvétique ou Assemblée fédérale date du XVe siècle : dissoute en 1797 par l'invasion française, elle fut rétablie en 1803 par Napoléon, et confirmée par le congrès de Vienne. Elle se rassemble tous les ans pendant un mois; longtemps elle se réunit alternativement dans un des cinq cantons directeurs (Fribourg, Soleure, Bâle, Zurich et Lucerne) ; depuis 1848, c'est à Berne qu'elle se tient constamment. Elle se compose de 24 députés; elle est chargée de toutes les affaires extérieures et de tout ce qui peut être d'un intérêt général. — En Pologne la diète se composait généralement de la noblesse polonaise, et n'était réunie que sur l'invitation du souverain et pour lui donner son avis sur les mesures qu'il voulait prendre. Elle avait le droit d'élire le roi de Pologne ; elle prenait alors le titre de diète d'élection. Ses décisions devaient être prises à l'unanimité. Les diètes se tenaient en plein champ, à Wola près de Varsovie ; tous les membres y assistaient à cheval.

DIETZ, Theodissa, v. des États prussiens, à 9 k. N. E. de Nassau; 3000 hab. Pépinière d'arbres à fruits. Elle a donné son nom à la branche des Nassau qui obtint le stathoudérat en Hollande et qui occupe encore auj. le trône des Pays-Bas.

DIEU ou D'YEU (île), Ogia insula, île de France, dans l'Atlantique, sur la côte du dép. de la Vendée, entre Belle-île et La Rochelle, à l9k. du continent; 13 k. sur 4; 2600 hab. Ce n'est qu'un vaste rocher granitique, défendu par un fort et des batteries. Elle ne renferme qu'un petit bourg. Ses hab. sont tous pêcheurs. Son nom semble venir de celui du dieu Hésus. Le comte d'Artois (Charles X), voulant débarquer en Vendée, y vint avec les Anglais en 1795, mais il n'exécuta pas son projet.

DIEUDONNÉ, nom francisé de deux papes : l'un, Deus-Dedit (615-618), est le 1er qui ait scellé ses bulles en plomb; l'autre, Adeodatus (672-676), est le 1er qui ait daté par les années de son pontificat.

DIEU-LE-FIT, ch.-l. de cant. (Drôme), à 29 k. E. de Montélimar; 4135 hab. Église calviniste. Eaux thermales. Poteries, draps, lainages; fileries et moulineries de soie.

DIEULOUARD, bourg du dép. de la Meurthe, à 21 kil. N. O. de Nancy; 1390 hab. Station.

DIEUX. Les Païens les divisaient en Grands dieux (Dii majorum gentium) et Dieux subalternes (Dii minorum gentium). Les premiers, au nombre de 12, étaient Jupiter, Neptune, Mars, Mercure, Apollon, Vulcain, Vesta, Junon, Minerve, Cérès, Diane, Vénus. Les autres étaient innombrables.

DIEUZE, Decem Pagi, ch.-l. de c (Meurthe-et-Moselle), à 15 k. E. de Château-Salins, sur la Seille et le canal des Salines; 3965 hab. Collége. Grande saline exploitée depuis le XIe s. qui produit 500 000 quintaux de sel par an. Fabrique de soude et de produits chimiques. — Ville très-ancienne : sous les Romains c'était déjà un poste militaire important.

DIGBA, ville d'Assyrie, auj. Corna.

DIGBY (Éverard), gentilhomme anglais, zélé catholique, né en 1581, prit une part très-active à la conspiration des Poudres (1605), dont le but était de faire sauter le Parlement le jour où le roi (Jacques I) y viendrait : arrêté les armes à la main dans le Staffordshire, où il préparait un soulèvement, il fut pendu le 30 janv. 1606. ainsi que ses complices.

DIGBY (Kenelm), fils du précédent, célèbre par son esprit et sa science, né en 1603, mort en 1665, jouit de la faveur de Charles I et s'attacha à ce prince pendant la guerre civile. Il fut emprisonné par ordre du Parlement; ayant obtenu sa liberté, il vint en France et fut chargé par Charles I de plusieurs missions. Cependant il se rallia à Cromwell et resta sans emploi à la Restauration. Après la fin tragique de son père, on l'avait fait élever dans la religion protestante, mais il l'abandonna pour le Catholicisme, et même écrivit en faveur de sa nouvelle foi. On a de lui un traité De la nature des corps, un autre De la nature et des opérations de l'âme (1644), des Institutiones peripateticæ, 1651. Il partageait en physique les erreurs de son temps et crut aux rêveries de l'alchimie; il prétendait guérir les blessures par une poudre sympathique ; il écrivit en 1658 un Discours sur la guérison des plaies et la poudre de sympathie. Il a légué 238 mss. à la bibliothèque Bodleienne.

DIGBY (John), comte de Bristol, de la même famille, né en 1580, m. à Paris en 1653, était membre du conseil de Jacques I. Il fut envoyé en Allemagne en 1620 pour intercéder auprès de Ferdinand II en faveur de l'électeur palatin; à Madrid en 1622 pour préparer le mariage du prince Charles avec l'infante d'Espagne. Cette négociation, qu'il avait menée à bien, échoua par les fautes de Buckingham, qui lui imputa tous ses torts et le fit emprisonner à son retour. Il n'en prit pas moins parti pour Charles I, et fut contraint à s'exiler pendant les troubles de la révolution, après avoir perdu toute sa fortune.

DIGBY (George), comte de Bristol, fils du préc., né en 1612, mort en 1676, avait d'abord figuré parmi les adversaires de Charles I. Attaqué par ceux de son parti pour avoir refusé de voter le bill d’attainder, il passa dans le parti opposé et devint un des royalistes les plus fougueux. Il porta une funeste atteinte à la cause royale, qu'il croyait servir, en conseillant à Charles I l'arrestation de six membres du Parlement accusés de haute trahison. Après avoir porté les armes pour la défense de Charles I, il appuya, sous son successeur, le projet de rétablir la religion catholique et se rendit par là si odieux qu'il fut obligé de prendre la fuite.

DIGESTE, recueil de lois. V. ce mot au Dict. univ des Sciences, des Lettres et des Arts.

DIGNE, Dinia, ch.-l. du dép. des Basses-Alpes, à 764 kil. S. E. de Paris; 5500 h. Évêché, cour d'assises, tribunal, collége communal. Vieux murs, flanqués de tours; cathédrale, hôtel de la préfecture, statue de Gassendi (né près de là), bibliothèque publique. Commerce de fruits secs, etc. Ville très-anc., saccagée pendant les guerres de religion en 1562 et en 1591, dévastée par la peste en 1629. A 2 k. de là, établissement d'eaux thermales sulfureuses.

DIGOIN, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à l9 kil. O. de Charolles, sur la Loire, au lieu où le canal du Centre s'unit à la Loire; 3090 h. Hôpital. Faïence, sel.

DIJON, Divio, ch.-l. du dép. de la Côte-d'Or, sur l'Ouche, à 271 k. S. E. de Paris; 304 par Troyes; 323 par Auxerre; 315 par chemin de fer; 37 074 hab. Évêché, cour d'appel, cour d'assises, tribunaux de 1re inst. et de commerce; académie universitaire, facultés de sciences et de lettres, écoles de droit, de médecine, lycée; société académique; bibliothèque publique, riches archives de la Bourgogne; jardin botanique, etc. Rues larges et bien pavées, beau Parc, attenant à la ville, promenades du Cours fleuri, des Marronniers et de l’Arquebuse; château fort, bâti par Louis XI et qui servit souvent de prison d'État. Quelques beaux édifices, notamment la cathédrale, dont la flèche a 100m, et l'anc. Palais des États de Bourgogne, belle place Royale, quartier St-Bernard, au milieu duquel s'élève la statue du saint (né à Fontaine-lès-Dijon). Quelques monuments antiques. Chemin de fer. Commerce actif : vins, grains, moutarde renommée, etc. À Dijon sont nés Bossuet, Crébillon, Longepierre, Piron, Rameau, Bouhier, De Brosses, La Monnoye, Cazotte, Guyton de Morveau, Clément, Maret, Brifaut. — Dijon doit son origine à un camp retranché établi par César. Son nom lui vint d'un temple que l'empereur Aurélien y avait élevé aux dieux (Divis). Elle ne prit quelque importance qu'au IVe siècle. Aux env., Clovis vainquit le roi burgunde Gondebaud en 500. Dijon fut entièrement détruite en 1137 par un incendie. Rebâtie 20 ans après, elle devint bientôt la capitale du duché de Bourgogne. En 1477, après la réunion du duché à la couronne, elle resta la capitale de la Bourgogne et le siége des états de la prov. ainsi que d'un célèbre parlement.