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mées dans Epistolæ cynicæ et trad. en français en 1545 par L. Dupuis.

DIOGÈNE le Babylonien, philosophe du IIIe s. av. J.-C., natif de Séleucie, était stoïcien. Envoyé en en ambassade à Rome par les Athéniens, avec Carnéade et Critolaüs, il y ouvrit une école.

DIOGÈNE LAËRCE, Laertius, natif de Laërte en Cilicie, vivait l'an 190 de J.-C., et appartenait, à ce qu'on croit, à la secte épicurienne. On a de lui, sous ce titre, De vitis, dogmatibus et apophthegmatibus clarorum philosophorum, un ouvrage en 10 livres, fort précieux pour l'histoire de la philosophie. Il est à regretter que l'auteur manque de critique ; il s'attache plus aux anecdotes qu'aux vues scientifiques, vise au bel esprit et mêle des épigrammes en vers de sa façon aux récits historiques. Les éditions les plus estimées de Diogène Laërce sont celles de Meibomius, grec-lat., avec notes de Ménage, Casaubon, etc., Amsterdam, 1692, 2 vol. in-4; celle de Hübner, Leipsick, 1828, toute grecque, et celle qui fait partie de la Biblioth. græca de MM. Didot, collationnée sur de nouveaux mss. par G. Cobet, Paris, 1852. Gassendi a donné à part le Xe livre (Épicure), avec un commentaire. Tout l'ouvrage a été trad. en français par Gilles Boileau, 1668 ; par un anonyme, en 1758, et par M. Zévort dans la Bibliothèque Charpentier, 1846. Klipper a donné une dissertation De Diogenis Laertii vita, scriptis, etc., Nordhausen, 1831.

DIOIS (pays de), Diensis tractus, petite prov. de l'anc. France, comprise auj. dans le dép. de la Drôme, faisait partie du Bas-Dauphiné, et était située entre le Valentinois et le Gapençais ; 40 k. sur 30 ; ch.-l., Die ; autres places, Aoust, Luc, Saillans, etc. Le Diois était jadis habité par les Vocontii et les Tricastini, peuple de la Viennaise; ce fut dès le Xe s. un comté vassal des comtes de Toulouse, marquis de Provence : en 1189, ceux-ci le donnèrent en fief à Aymar II de Poitiers, qui le réunit au comté de Valentinois. Il fut vendu à Charles VI en 1404. Les évêques de Die avaient depuis 1178, par don de l'empereur Frédéric I, le domaine direct de cette ville.

DIOLIBA, DJOLIBA, riv. d'Afrique. V. NIGER.

DIOMÈDE, roi fabuleux des Bistones, peuple de Thrace, est célèbre par sa cruauté : il nourrissait ses chevaux de chair humaine. Hercule le vainquit et le fit dévorer lui-même par ses chevaux.

DIOMÈDE, héros grec, fils de Tydée et roi d'Étolie, se distingua parmi les plus braves au siége de Troie, livra des combats singuliers à Hector, à Énée, accompagna Ulysse à Lemnos, où il réussit à se saisir des flèches de Philoctète, s'empara des chevaux de Rhésus, s'enferma dans le cheval de bois pour pénétrer dans Troie et y enleva le palladium. Conduit par Pallas, il combattit les dieux eux-mêmes : il blessa Mars et Vénus qui venaient secourir Énée. Au retour de Troie, trahi par son épouse Égialée, il s'éloigna de sa patrie, et alla se fixer en Italie, où il fonda Argos-Hippium, Venusie, Canusium, Bénévent, etc. Homère l'a surtout célébré dans le Ve chant de l’Iliade.

DIOMÈDE, grammairien latin du Ve siècle, auteur d'un traité De Oratione et partibus oratoriis, publié par Putschius dans ses Grammatici veteres, 1605.

DIOMÈDE (Champs de), plaines de l'Apulie orientale ou Daunie, entre l'Aufide et le Cerbale : c'est là que se livra en 216 av. J.-C. la bat. dite de Cannes.

Iles de DIOMÈDE, auj. îles Tremiti, îles de l'Adriatique, sur la côte du roy. fondé par Diomède dans la Daunie, vis-à-vis de l'emb. du Tiferne.

DION de Syracuse, disciple et ami de Platon, était gendre de Denys l'Ancien. Il jouit de la confiance de ce prince, fut exilé par son fils Denys le Jeune, jaloux de ses vertus et de son crédit, rentra dans Syracuse à la tête des mécontents, 357 av. J.-C., et y fut revêtu de l'autorité souveraine. Il périt en 354, assassiné par l'Athénien Calippe, qu'il avait comble de bienfaits. Sa Vie a été écrite par Plutarque et par Cornélius Népos.

DIOMÈDE CHRYSOSTÔME, c.-à-dire Bouche d'or, ainsi surnommé à cause de son éloquence, rhéteur grec, né à Pruse en Bithynie vers l'an 30 de J.-C., mort vers 116, se fit admirer à Rome et dans tout l'empire sous Néron et ses successeurs. Consulté en Syrie par Vespasien, qui venait d'être proclamé empereur, il l'engagea, mais vainement, à rétablir la république. Impliqué sous Domitien dans une conspiration, il se réfugia dans le pays des Gètes où il resta longtemps ignoré. A la nouvelle de la mort de Domitien, l'armée romaine campée sur les bords du Danube était sur le point de se révolter : Dion, qui se trouvait dans le camp, déguisé en mendiant, se fait aussitôt connaître, harangue les troupes et fait proclamer Nerva. Il jouit de la faveur de ce prince et de Trajan. Il reste de lui 80 discours, parmi lesquels on remarque 4 Discours sur la royauté, qui sont un panégyrique détourné de Trajan. Cet écrivain est en général élégant et ingénieux ; cependant on trouve chez lui des traces du faux goût qui plus tard caractérisa les sophistes. Ses écrits ont été publiés par P. Morel, gr.-lat., Paris, 1604 ; Reiske, Leipsik, 1784 ; Emperius, Brunsw., 1844. Bréquigny a traduit trois de ses discours dans ses Vies des orateurs grecs, 1751-52.

DION CASSIUS, historien grec, né à Nicée vers l'an 155, était fils de Cassius Apronianus (consul en 191), et descendait par sa mère de Dion Chrysostôme. Il occupa les plus hauts emplois, fut sénateur sous Commode, préteur sous Pertinax, consul sous Alexandre Sévère (229), gouverneur en Asie-Mineure et en Afrique. Il renonça aux affaires vers 235 et se retira à Nicée pour s'y livrer à l'étude. Il avait composé entre autres écrits une Histoire romaine depuis l'arrivée d'Énée en Italie jusqu'à l'année de son consulat, en 80 livres. Il ne nous en reste que 19 (XXXVI° à LIV°), et quelques fragments. On supplée au reste par l’Abrégé de Xiphilin. M. Morelli a retrouvé quelques fragments des livres LV° et LVI° (Bassano, 1798). Dion Cassius est en général exact ; on lui reproche cependant sa partialité contre quelques-uns des plus grands hommes de Rome, notamment contre Pompée, Brutus, Cicéron, Sénèque. Les meilleures éd. de Dion Cassius sont celles de Rob. Tienne, Paris, 1548, in-f.; de Reimar, gr.-lat., Hambourg, 1750-52, 2 vol. in-f.; de F. G. Sturzius, Leipsick, 1825-1843, 9 vol. in-8 (avec de nouveaux fragments); de Bekker, Leipsick, 1849, 2 vol. in-8. Il a été trad. en lat. par Xylander, Bâle, 1558, in-fol., et en français par Cl. d'Éroziers, Paris, 1542, in-fol. M. Ét. Gros en avait entrepris en 1845 une nouvelle édition, avec trad. française ; cette édition, interrompue par sa mort (1856), a été continuée par Boissée, 1863-66.

DIONÉ, mère de Vénus, fille de l'Océan et de Téthys, fut aimée de Jupiter. C'est d'elle que Vénus tire le surnom de Dionée, que lui donnent les poëtes.

DIONIS (Pierre), chirurgien et anatomiste, né à Paris en 1673, mort en 1718, fut médecin de la reine Marie-Thérèse (femme de Louis XIV), du Dauphin et de plusieurs princes du sang. Il professa l'anatomie et la chirurgie au Jardin des Plantes. On a de lui : Anatomie de l'homme suivant la circulation du sang, 1690, ouvrage traduit en plusieurs langues et même en chinois ; Cours de chirurgie, 1707 ; Traité des accouchements, 1718.

DIONIS DU SÉJOUR (Ach. Pierre), géomètre, parent éloigné du préc., né à Paris en 1734, mort en 1794, était conseiller au parlement et devint en 1765 membre de l'Académie des sciences. Il appliqua avec succès l'analyse aux phénomènes célestes, surtout aux éclipses. On a de lui : Traité des courbes algébriques (avec Goudin), 1756 ; Recherches sur le gnomonique et les rétrogradations des planètes, 1761 ; Traité des mouvements apparents des corps célestes, 1774 ; Essai sur les comètes, 1775 ; Essai sur les disparitions périodiques de l'anneau de Saturne, 1776, etc.

DIONYSIAQUES, fêtes de Bacchus (qui se nommait en grec Dionysos). Ces fêtes se célébraient tous les ans, avec une grande magnificence, à Athènes. On y faisait des processions où l'on portait d'immenses