Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/546

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tre, bel arc de triomphe. Les Français y ont établi un camp retranché en 1839.

DJINNS, esprits malfaisants dans l'antique religion des Arabes et des Persans, sont des êtres d'une nature éthérée ou ignée. S'étant révoltés contre Dieu ou ayant refusé de reconnaître la suprématie d'Adam, ils furent maudits, chassés du ciel et relégués à l'extrémité du monde. On leur attribue tout le mal qui arrive sur la terre. Les Perses modernes en font des génies femelles et les disent maudits par Salomon.

DJIRDJEH ou GIRGEH, v. de Hte-Égypte, sur la r. g. du Nil, à 420 kil. S. E. du Caire; 12 000 hab. Jadis capit. de la Hte-Égypte, auj. ch.-l. de dép. Évêché copte. Aux env., ruines de Ptolémaïs.

DJIRGENTI. V. GIRGENTI.

DJIZEH, v. de la Moyenne Égypte, ch.-l. de dép., sur la r. g. du Nil, presque vis-à-vis du Caire, entre les grandes Pyramides à l'O. S. O., et les ruines de Memphis au S. Cette ville est regardée comme la plus agréable de l’Égypte.

DJOCJOKARTA, v. forte de l'île de Java, ch.-l. d'un État de même nom soumis aux Hollandais, à 400 kil. E. S. E. de Batavia et à 22 kil. de la mer; 100 000 hab. Palais avec fossé; murailles, artillerie. Résidence du prince javanais. L’État de Dj., qui compte plus de 600 000 hab., relève de la Compagnie hollandaise depuis 1755.

DJOHORE, v. de la presqu'île de Malacca, à 200 k. S. E. de Malacca et près de Singapour, est la capit. d'un petit État de même nom, Gutta-percha. — L’État de Djohore, puissant jadis, est auj. faible et dépeuplé. Il dépend des Anglais. Aux XVIe et XVIIe siècles, il avait dépendu des Portugais, qui y fondèrent en 1511 la ville actuelle. — On donne aussi le nom de Djohore à un archipel voisin, qui dépend du sultan de Djohore.

DJOLIBA ou NIGER. V. NIGER.

DJOM, nom de l'Hercule égyptien.

DJOMNAH, le Jomanes des anciens, riv. de l'Hindoustan, sort du mont Yamounavatari, sur le versant S. de l'Himalaya, par 76° long. E., 30° 38' lat. N.; traverse les prov. de Delhi, Agra, Allahabad, et y baigne les trois villes du même nom; reçoit le Tchambal, le Betouah, la Kiane, et joint le Gange sous les murs d'Allahabad. Cours, 1350 kil.

DJONKSEILON ou SALANGA, île de l'Océan indien, sur la côte S. O. de la péninsule de Malacca, dépend de l'empire birman et compte env. 15 000 hab. Importante par sa position et ses mines d'étain; très-florissante avant l'invasion des Birmans en 1810, elle a beaucoup déchu depuis.

DJORDJAN, Syringis, v. de Perse (Mazanderan), près de l'emb. du fleuve Djordjan dans la mer Caspienne. On y cultive les lettres.

DJORHAT, v. de l'Inde Transgangétique anglaise, à 300 kil. N. E. de Calcutta, dans l'anc. roy. d'Assam, dont elle a été la capit. Thé, caoutchouc.

DJOUANPOUR, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), ch.-l. de district, dans l'anc. Allahabad, à 65 kil. N. O. de Bénarès, sur le Goumy. Beau pont, belles ruines. Le district fournit beauc. de canne à sucre.

DJOUBOULPOUR, v. forte de l'Inde Anglaise (Calcutta), à 200 kil. N. E. de Nagpour. Résidence d'un gouverneur, cour de justice. Manuf. de tapis.

DJOUNYR, v. de l'Inde anglaise (Bombay), ch.-l. de district, dans l'ancien Aureng-abad, à 132 k. E. de Bombay. Ruines d'édifices turcs taillés dans le roc. — Le district, à l'E. de la chaîne des Ghattes occid., a pour ch.-l. Pouna.

DJOWAR, v. de l'Inde anglaise (Bombay), ch.-l. de district, dans l'ancien Aurengabad, par 71° 20' long. E., 19° 55' lat. N. — Le district est borné au N. par le Guzzerat, et à l'O. par la mer d'Oman.

DLUGOSZ (Jean), dit aussi Longinus, historien polonais, né à Brzeznic en 1415, d'une famille noble, fut précepteur des enfants de Casimir IV, remplit diverses missions diplomatiques en Prusse, en Hongrie et an Bohême, fut nomme au retour d'un voyage en Palestine archevêque de Lemberg, et mourut à Cracovie en 1480, avant d'avoir été consacré. On a de lui : Historia Polonica usque ad annum 1480, Leipsick, 1711, 2 vol. in-fol.

DMITRI, DIMITRI, ou DÉMÉTRIUS, nom de plusieurs souverains russes : Dm. I, fils d'Alexandre Newsky, régna de 1276 à 1294 à Vladimir avec le titre de grand-prince, eut à combattre son propre frère, André, avec lequel il finit par se réconcilier, vit ses États désolés par les Tartares de la Horde d'Or et, désespérant de leur résister, se fit moine. — Dm. II, de Tver, grand-prince de Vladimir, 1323-26, ne régna que sous le bon plaisir des Tartares et fut mis à mort par Usbek, leur khan, pour avoir tué Iourié, l'assassin de son père et son compétiteur. — Dm. III, de Souzdal, régna à Moscou de 1359 à 1362, mais fut contraint de céder le trône à son cousin Dmitri, fils d'Ivan II, qui suit. — Dm. IV, surn. Donskoy, né en 1349, régna à Moscou de 1362 à 1389, se fit céder la couronne par Dmitri III, en épousant sa fille, fit la guerre aux princes de Tver et de Riazan, qui lui disputaient le trône, fortifia Moscou (1367), construisit le Kremlin, et battit les Tartares en 1380 à Koulikof, près des bords du Don (d'où son surnom de Donskoy); mais deux ans après, il vit sa capitale prise et pillée et fut forcé de payer tribut.

Un dernier prince du nom de Dmitri, fils puîné d'Ivan IV, et dernier rejeton de la race de Rurik, né en 1581, était en bas âge quand son père mourut : seul frère de Fédor, qui avait succédé à Ivan sous la tutelle de Boris Godounov, il était destiné au trône; mais il fut mystérieusement assassiné en 1591 : on accusa de ce meurtre Godounov, à qui sa mort assurait le trône. La disparition du jeune Dmitri fournit à plusieurs imposteurs l'occasion de se faire passer pour l'héritier du trône. Le plus remarquable parut en Pologne en 1603 : il disait avoir été soustrait à l'attentat commis par Godounov, dont un enfant substitué avait seul été victime. Il se vit promptement entouré d'une nombreuse armée, battit Godounov, qui mourut peu après d'apoplexie, et fut universellement reconnu pour czar en 1605; mais il indisposa ses sujets par son mépris pour leurs usages et sa prédilection pour les Polonais, et périt l'année suivante, victime d'une conspiration ourdie par Chouisky. On l'a identifié, mais à tort, avec un certain Grégoire Otrepiev, moine apostat, qui à la même époque avait soulevé les Cosaques contre Boris Godounov. — Les faux Dmitri ne cessèrent de paraître qu'après l'établissement définitif de la maison Romanov (1613). M. Mérimée a écrit leur histoire.

DMITRIEFF (Ivan Ivanovitch), poëte russe, né en 1760 dans le gouvt de Simbirsk, mort en 1837, servit d'abord dans l'armée et parvint jusqu'au rang de colonel, remplit sous Paul Ier les fonctions de procureur général, et fut, sous Alexandre, ministre de la justice. Il occupé comme fabuliste la première place après Krylof, comme notre Florian après Lafontaine. Ses œuvres ont paru à St-Pétersbourg, en 1823.

DMITROV, v. de Russie (Moscou), à 65 k. N. de Moscou; 3200 hab. Fondée en 1154 par le grand-duc Iourie Vladimirovitch ; elle a plusieurs fois servi d'apanage à des princes russes.

DNIEPER ou DNIEPR, Danapris ou Borysthenes, fleuve de la Russie d'Europe, sort du gouvt de Smolensk, arrose les gouvernements de Mohilev, Minsk, Tchernigov, Pultawa, Iékatérinoslav, Kherson, et tombe dans la mer Noire par une large emb. entre Otchakov et Kinbourn, après un cours d'env. 1600 k. Ses principaux affluents sont : la Bérézina et le Pripetz à droite; la Desna et le Psioul à gauche. Son cours est rapide et embarrassé par des blocs de granit et des bancs de craie qui donnent naissance à plusieurs cataractes. Le Dniepr n'a qu'un pont, celui de Kiev; encore s'enlève-t-il l'hiver. Ses eaux sont très-poissonneuses. Ce fleuve communique par des canaux avec le Niémen, la Vistule et la Dwina.

DNIESTER ou DNIESTR, Danaster ou Tyras, fleuve