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tonie fastidieuse. Outre ses poésies légères, on estime son poëme de la Déclamation et le Mois de Mai. Sa tragédie de Régulus et sa comédie de la Feinte par amour eurent quelque succès, ainsi que les Preneurs ou le Tartufe littéraire, dirigée contre les philosophes, surtout contre d'Alembert. Il fut, ainsi que Cubières, étroitement lié avec Fanny de Beauharnais, et fit quelques romans en commun avec elle. Ses Œuvres furent publiées en 20 vol., de 1764 à 1780. Sautreau de Marsy en a donné un choix en 3 v. in-12, 1786.

DORAT-CUBIÈRES. V. CUBIÈRES.

DORAT (le), ch.-l. de c. (H.-Vienne), sur la Sèvre, à 11 kil. N. de Bellac; 2625 hab. Église curieuse du Xe siècle, avec crypte. Fabrique de poids et mesures métriques, de baromètres, etc.

DORCHESTER, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Dorset, près de la Frome, à 124 k. O. S. O. de Londres; 5000 h. Établissements de bienfaisance; prison à la Howard. Serges, ale renommée. Ruines romaines. — V. du comté d'Oxford, à 13 k. S. E. d'Oxford; 1000 h. Anc. évêché, transféré à Lincoln.

DORDOGNE, Duranius, riv. de France, formée de la Dore et de la Dogne, naît au mont Dore (Puy-de-Dôme), passe à Beaulieu, Souillac, Domme, Bergerac, Ste-Foix, Castillon, Libourne, Bourg; reçoit la Vezère grossie de la Corrèze, l'Isle grossie de la Dronne, puis la Cère, joint la Garonne au Bec-d'Ambez après un cours de 460 k., et forme avec elle la Gironde qui se jette dans l'Océan.

DORDOGNE (dép. de la), dép. de France, entre ceux de la Charente-Inf. et de la Gironde, à l'O.; de la H.-Vienne, de la Corrèze et du Lot, à l'E. ; 124 kil. sur 110; 9414 k. carrés; 501 687 h. ; ch.-l. Périgueux. Il est formé de l'anc. Périgord et d'une partie de l'Agénais, de l'Angoumois et du Limousin. Mont. et quelques belles vallées. Excellent fer, cuivre, plomb, manganèse, houille; marbre, albâtre, grès, etc.; eaux minérales. Landes, quelques forêts à. l'O. et au S.; beaucoup de grains et de châtaignes; truffes renommées, champignons; vins, eaux-de-vie, etc. Gros bétail, mulets, ânes, porcs excellents; étangs poissonneux; menu gibier délicat. Forges, tanneries; distilleries; fabriques de papiers. — Ce dép. se divise en 5 arr. (Périgueux, Sarlat, Nontron, Bergerac, Riberac), 47 cantons et 583 communes; il dépend de la 14e division militaire, ressortit à la cour de Bordeaux, et forme le diocèse de Périgueux.

DORDRECHT ou DORT, v. de Hollande (Hollande mérid.), dans une île du Waal, bras de la Meuse, à 15 k. S.E. de Rotterdam; 22 000 h. Port spacieux, belle cathédrale, hôtel de ville, bourse, école d'artillerie et de génie ; société dite Diversa sed Una. Moulins à huile, raffineries de sucre et de sel; chantiers de construction; commerce de bois. — Dordrecht fut fondée en 994 : c'est la plus anc. ville de la Hollande. Elle fut séparée de la côte par une terrible inondation en 1421. L'indépendance des sept Provinces-Unies y fut proclamée en 1572. Il s'y tint en 1618 et 1619 un fameux synode calviniste, qui condamna les opinions d'Arminius et de Barnevelt, et établit la doctrine qui fait encore auj. la base de l'église réformée en Hollande. Patrie des deux De Witt, de Vossius (Denys), de Paul Merula, etc.

DORE (mont), mons Duranius, la partie la plus élevée de la chaîne des monts d'Auvergne, s'étend du Puy-de-Dôme aux monts de la Margeride, à 32 k. S. O. de Clermont. Le mont principal, le mont Dore, a 1886m; les autres, tous de nature volcanique sont le Sancy (1936m), le Ferrand, la Croix-Morand, le Cadadogne. Affreuses aspérités, aspect imposant. On fait au mont Dore des fromages estimés. C'est de ce mont que descendent les sources qui fournissent les eaux thermales carbo-chlorurées dites Eaux du Mt-Dore. V. DORE-LES-BAINS.

DORE-LES-BAINS ou DORE L'ÉGLISE, bourg du dép. du Puy-de-Dôme, à 40 kil. S. O. de Clermont-Ferrand, dans une vallée du mont Dore; 1900 hab. Fromages de lait de chèvre. Eaux minérales fort recherchées: 8 sources chaudes, 2 froides. Restes d'un Panthéon romain.

DORE (LA), riv. de France, passe à Ambert et se jette dans l'Allier, après un cours de 80 kil. — Ruisseau qui sort du mont Dore, forme la belle cascade de la Dore, et se joint à la Dogne pour former la Dordogne.

DORIA, une des familles les plus anciennes et les plus illustres de Gênes. Oberto D. gagna en 1284 la bataille navale de la Meloria, qui mit fin à la longue rivalité entre Gênes et Pise, en anéantissant la marine de cette dernière république. — Lamba D., amiral des Génois dans la guerre contre les Vénitiens en 1298, défit, devant l'île Curzola, l'amiral vénitien André Dandolo et imposa une paix glorieuse. — Paganino D. s'empara de Ténédos en 1350 et commanda en 1352 la marine génoise, dans un combat livré à Pisani, amiral des Vénitiens, en vue de Constantinople : la victoire resta aux Génois; mais elle leur coûta si cher que le commandement fut ôté à Doria. Il lui fut rendu en 1354 : cette fois il battit complètement Pisani à Porto-Longo, et le fit prisonnier avec toute sa flotte. Ce brillant succès mit fin à la guerre; Venise accepta les conditions de paix que lui imposa Gênes. — Lucien D. prit quelques places aux Vénitiens, et leur livra en 1379, en vue de Pola, une bataille où il fut tué, mais dont le succès resta à sa flotte. — Pierre D., qui lui succéda, prit Chiozza en 1379, mais fut assiégé dans cette place par Vettor Pisani, et tué d'un boulet de canon. Sa flotte fut obligée de se rendre (1380).

DORIA (André), restaurateur de la liberté génoise, un des plus grands généraux et des meilleurs marins de son siècle, naquit à Oneille en 1468 et mourut en 1560. Voyant sa patrie en proie aux factions, il s'éloigna et s'engagea successivement au service du pape Innocent VIII, de Ferdinand l'Ancien, roi de Naples, et d'Alphonse II, son fils. Lors de l'invasion du royaume de Naples par Charles VIII, Doria resta fidèle à Alphonse tant qu'il y eut espoir de salut ; mais il s'attacha quelque temps après à Jean de la Rovère, qui tenait pour Charles VIII à Naples, et lutta glorieusement contre Gonzalve de Cordoue. Ayant ensuite quitté le service de terre pour celui de mer, il arma huit galères à ses frais, attaqua les Maures et les Turcs qui infestaient alors la Méditerranée, et les défit partout où il les rencontra, notamment à Pianosa en 1519. L'Italie étant devenue à cette époque le théâtre d'une nouvelle guerre entre la France et l'Autriche, Doria embrassa d'abord le parti de la France : il fut nommé par François I au commandement des galères françaises, et battit la flotte de Charles-Quint sur les cotes de Provence, 1524; mais, s'apercevant qu'il était l'objet de la jalousie des ministres français, et que François I tardait à ratifier les promesses qu'il avait faites en faveur de Gênes, il se tourna vers Charles-Quint, 1528, en stipulant la restauration de la liberté de Gênes, et chassa les Français de cette ville à l'aide de la flotte impériale. Il mit un terme aux querelles des factions dans Gênes, changea la forme du gouvernement et fit décréter que les doges, qui auparavant étaient perpétuels, seraient élus pour deux ans seulement; quant à lui, il refusa la dignité de doge, continua à servir l'empereur, battit plusieurs fois les Turcs et lutta avec avantage contre le fameux Barberousse. Dans sa patrie, quelques conjurations éclatèrent contre lui (V. FIESQUE), et il ternit sa gloire par sa cruauté envers ses ennemis. Néanmoins, Gênes, ne se souvenant que de ses services, lui érigea une statue avec cette inscription : Au père de la patrie. Sa Vie a été écrite par Lorenzo Capelloni, Venise, 1560.

DORIDE, Doris, nom commun : 1° à un petit territoire situé entre la Phocide, la Locride, la Thessalie : ce pays, appelé auparavant Dryopide, est le berceau des Doriens ; 2° à une contrée de l'Asie-Mineure, située à l'angle S. O. de la Carie, ainsi nommée parce que des colonies doriennes y florissaient. La lre de ces deux contrées était appelée Tétrapole, à cause de ses