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gent pendant la minorité de David Bruce, repoussa le prétendant Baliol, que protégeaient les Anglais et périt à la bataille d'Halidon-hill, 1333. — Un autre Archibald fut envoyé par la régente d’Écosse avec 10 000 hommes pour secourir Charles VII contre les Anglais en 1421, les défit entièrement dans la sanglante bataille de Baugé, où périrent le duc de Clarence et le marquis de Somerset, l'un frère, l'autre oncle du roi d'Angleterre, et fut, en récompense, créé lieutenant général du royaume de France et duc de Touraine. Il fut tué en 1425, en combattant Bedford. — Deux autres D. périrent de manière tragique pour s'être mis à la tête des nobles insurgés pendant la minorité de Jacques II : le père fut massacré au château d’Édimbourg; le fils fut poignardé quelques années après par Jacques II lui-même, 1452 ; ce qui n'empêcha pas un autre membre de cette famille de se révolter contre Jacques III et de faire pendre son favori Cochrane.

DOUGLAS (Gavin), poëte écossais, né à Brechin en 1474, mort de la peste en 1522, était fils d'Archibald Douglas, comte d'Angus, et fut évêque de Dunkeld. Il composa vers 1511 une traduction en vers de l’Énéide, que l'on regarde comme un chef-d'œuvre pour le temps ; elle parut pour la 1re fois en 1553 à Londres.

DOUGLAS (John), littérateur et théologien écossais, né en 1721, mort en 1807, fut évêque de Carlisle (1785), puis de Salisbury (1792). Il se fit connaître comme critique, défendit Milton contre les attaques de Lauder, et réfuta les objections de Hume contre les miracles. Il coopéra à la rédaction des Voyages de Cook.

Le nom de Douglas a aussi été porté au XVIIIe s. par deux chirurgiens écossais, qui étaient frères : ils étaient surtout habiles pour la taille de la pierre. John a laissé une Lithotomia estimée, qui a été trad. en français; James, mort en 1742, a laissé plusieurs ouvrages d'anatomie.

DOULAINCOURT, ch.-l. de cant. (H.-Marne), à 35 kil. S. E. de Vassy; 1100 hab.

DOULEVANT-LE-CHÂTEAU, ch.l. de cant. (Hte-Marne), à 18 kil. S. de Vassy; 750 hab. Usines.

DOULLENS, Donicum, ch.-l. d'arr. (Somme), sur l'Authie, à 30 kil. N. d'Amiens; 3912 hab. Vieilles murailles; bonne citadelle, qui a servi de prison d'État et qui, depuis 1856, est une maison de force et de détention. Huile de graines grasses; filature de coton. — Doullens dépendait jadis du comté de Ponthieu; donnée à Louis VIII en 1225, elle fut cédée à la maison de Bourgogne par le traité d'Arras, 1435, mais elle revint à la France en 1477. Les Protestants s'en emparèrent en 1572 : mais le maréchal de Cossé la reprit l'année suiv. Henri IV y éprouva en 1595 un échec, à la suite duquel les Espagnols la prirent, mais elle fut rendue par le traité de Vervins, 1598.

DOUR, v. de Belgique (Hainaut), à 14 k. S. O. de Mons; 7000 hab. Houille, fers; blanchisserie.

DOURANIS, tribu d'Afghans, répandue dans les provinces de Kandahar, Hérat, Ferrah, au nombre d'environ 500 000. C'est de cette tribu que sont sortis les souverains récents du Kaboul.

DOURDAN, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), sur l'Orge, à 22 k. S. E. de Rambouillet; 2546 hab. Vieux château fort, qui a servi de maison de détention jusqu'à l'érection de celle de Poissy. Commerce de grains et de laines. Dourdan était la capitale du Hurepoix.

DOURGNE, ch.-l. de c. (Tarn), à 13 k. S. O. de Castres, au pied de la Montagne-Noire ; 1900 h. Carrières de marbre statuaire gris et blanc.

DOURLACH, Durlacum, Turris ad Lacum (la tour du lac), v. du grand-duché de Bade (Rhin-moyen), ch.-l. de bailliage, à 6 k. S. E. de Carlsruhe; 5000 h. C'était jadis le ch.-l. du margraviat de Bade-Dourtech. Prise en 1644 par le duc de Weimar et en 1648 par le duc d'Enghien. Station de chemin de fer.

DOURO, Durius, riv. d'Espagne et de Portugal, naît en Espagne, au pic d'Urbion, à 4 k. S. E. du bourg de Mansilia, dans la prov. de Soria; arrose cette prov., sépare celles de Burgos et de Ségovie, traverse celles de Valladolid et de Zamora, forme la frontière entre l'Espagne et le Portugal jusqu'à sa réunion avec l'Agueda; traverse alors le Portugal de l'E. à l'O. et se jette dans l'Océan un peu au-dessous d'Oporto, après un cours de 710 k. Il reçoit entre autres riv. la Pisuerga, le Sabor, le Tormès, l'Agueda et la Tavora. Les v. princ. qu'il arrose sont Soria, Aranda, Toro, Zamora, Miranda et Oporto. Son cours est rapide et plein de tourbillons.

DOUSA (Janus) ou Jean VAN DER DOES, seigneur de Noordwyk, eu Hollande, né en 1545, mort en 1604, fut à la fois magistrat, guerrier et littérateur. En 1572, il fut envoyé en Angleterre pour engager la reine Élisabeth à se déclarer en faveur des Hollandais contre les Espagnols; en 1574, il soutint avec fermeté les assauts que ceux-ci livrèrent à la ville de Leyde, les força à lever le siége, et contribua par ses services civils et militaires à l'affranchissement de sa patrie. Il fonda l'université de Leyde, en fut le premier curateur et conserva ce poste 29 ans. Nommé en 1574 conservateur des archives hollandaises, il puisa dans les titres originaux les matériaux d'un important ouvrage historique, les Annales de la Hollande depuis l'an 898 jusqu'en 1218, qu'il rédigea en latin, et sous deux formes : elles parurent en 1599 en vers élégiaques, et deux ans après en prose. Il avait eu pour collaborateur son fils aîné Jean Dousa (1571-96). Outre ces Annales, on a de Dousa des Élégies, des Satires, des Épigrammes en vers latins, et des Commentaires sur Horace, Catulle, Tibulle, Pétrone, Plaute. etc. — On connaît aussi George D., son 2e fils, né en 1574, qui publia l'ouvrage de G. Codinus sur les Origines de Constantinople, qui visita lui-même cette capitale et publia son voyage en 1599 (D. itinere suo) ; et François D., son 4e fils, né en 1577, à qui l'on doit Lucilii reliquiæ, Leyde, 1597, et un recueil des Lettres et Discours de Scaliger.

DOUVAINE, ch.-l. de cant. (Hte-Savoie), arr. de Thonon, près du lac de Genève;, 1150 h.

DOUVRES, Dubris des anc., Dover en anglais, v. d'Angleterre (Kent), à 110 k. E. S. E. de Londres, sur la Manche, en face de Calais; 16 000 h. Beaucoup d'ouvrages de fortification. Port où entrent les navires de 40 à 50 tonneaux; c'est un des Cinq-Ports (V. CINQ-PORTS). Le passage de Douvres à Calais est de tous les passages d'Angleterre en France le plus usité. Bains de mer. Chemin de fer pour Londres; télégraphe électrique sous-marin. — Anc. station romaine. Le château fort de Douvres, construit sur un rocher escarpé, résista en 1216 aux attaques du prince Louis de France (Louis VIII),

DOUVRES-LA-DÉLIVRANDE, ch.-l. de c. (Calvados), à 12 k. N. de Caen; 6500 h. Dentelles.

DOUZE TABLES (lois des), code publié à Rome par les décemvirs en 451 et 450 av. J.-C., et ainsi nommé parce qu'il était gravé sur douze tables d'airain. On n'en publia d'abord que dix ; mais comme elles étaient incomplètes, on en ajouta deux autres l'année suivante (V. DÉCEMVIRS). Ce code régit les Romains jusqu'au temps d'Auguste. Il était fort obscur pour les Romains dès le temps de Cicéron. On ne le connaît que par des fragments épars. Ces fragments ont été recueillis dans les Tabulæ chronologicæ de Haubold, Leips., 1790. Ant. Bouchaud en a donné un excellent Commentaire, Paris, 1787 et 1803.

DOUZY, Duziacum, bourg du dép. des Ardennes, arr. et à 10 k. E. S. E. de Sedan; 1500 hab. Les rois mérovingiens et carlovingiens y eurent un palais. Il s'y tint en 871 un concile où fut condamné Hincmar.

DOVER, v. et port d'Angleterre. V. DOUVRES.

DOVER, v. des États-Unis, ch.-l, de l'État du Delaware, à 125 k. N. E. de Washington; 4500 h. Grand commerce de farine. — Il y a plusieurs autres villes de ce nom dans l'Amérique du Nord ; mais elles sont peu importantes, à l'exception de celle du New-Hampshire, ch.-l. du comté de Strafford, à 100 k. N. de Boston; 9000 hab. Chemin de fer.