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1676, mort en 1744, s'occupa surtout d'éducation. Il imagina, pour faciliter l'art d'apprendre à lire, d'imiter les procédés de l'imprimerie et de donner aux enfants des lettres détachées qu'on leur faisait assembler, comme en jouant, pour en former des mots : c'est ce qu'il appela le bureau typographique. Cette invention eut un grand succès. On a de lui la Bibliothèque des enfants, ou les premiers éléments des lettres, 1733, ouvrage composé pour l'application de sa méthode. Il voulut aussi l'appliquer à la musique et publia l’Art de la musique enseigné et pratiqué par la méthode du bureau typographique, 1753.

DUMAS (Ch. L.), médecin, né à Lyon en 1765, mort en 1813, étudia à Montpellier, fut employé à l'Hôtel-Dieu de Lyon, où il rendit de grands services pendant le siège de la ville (1793), puis à l'armée des Alpes (1794), fut nommé en 1795 professeur d'anatomie et de physiologie à Montpellier, devint successivement doyen de la faculté de médecine, recteur de l'Académie de Montpellier, et correspondant de l'Institut. Ses principaux ouvrages sont : Principes de physiologie, 1800-6, où il développe la doctrine du principe vital de Barthez, et Doctrine des maladies chroniques, 1812, où il expose une théorie nouvelle sur la formation de ces maladies.

DUMAS (Alexandre DAVY), général de division, né à Jérémie (St-Domingue) en 1762, mort à Villers-Cotterets en 1807, était un homme de couleur, fils du marquis de la Pailleterie, riche colon, et d'une Africaine. Il servit avec distinction sous Dumouriez, et conquit tous ses grades par des actions d'éclat. En 1798, il défendit seul, à Brixen, le passage d'un pont d'où dépendait le succès de la journée, ce qui le fit surnommer l’Horatius Coclés du Tyrol. Pendant l'expédition d’Égypte, il comprima, à la tête de quelques braves, une insurrection dont le général Dupuy venait d'être victime au Caire; mais une maladie le força bientôt à se retirer. Il est père du célèbre Alexandre Dumas, né en 1803.

DUMAS (le comte Matthieu), général et administrateur, né à Montpellier en 1753, mort en 1837, entra dès l'âge de 15 ans dans la carrière des armes, combattit en Amérique comme aide de camp de Rochambeau, prit une glorieuse part aux campagnes de la République et de l'Empire et fut fait général de division en 1805. Il fit partie de l'Assemblée législative et du Conseil des Anciens, fut ministre de la guerre à Naples, négociateur à Vienne en 1809, et intendant général de la Grande-Armée de Russie en 1812. Sous la Restauration, il fut nommé conseiller d'État et président du comité de la guerre. Après 1830, il fut élevé à la pairie. On a de lui un Précis des événements militaires de 1799 à 1807, en 19 vol. in-8, 1817-26, ouvrage capital, une trad. de l’Histoire des guerres de la Péninsule de W. Napier, avec d'importantes rectifications, et des Souvenirs (1839).

DUMBARTON, le Dumbritonium des Romains, la Balclutha d'Ossian, v. d’Écosse, ch.-l. d'un comté de son nom, à 80 k. O. d’Édimbourg; 5000 h. Port franc. Verreries, filatures, tanneries. Vieux château fort, bâti sur une hauteur de 200m et qui a été habité par Robert Bruce, Marie-Stuart, Charles I et Cromwell. Patrie, de Smollet. Archibald II, comte d'Argyle, y fut pris et mis à mort en 1685. — Le comté, entre ceux de Perth, Stirling, Lanark, Renfrew, la Clyde et la mer, a 75 kil. de long sur 9 de large et 50 000 hab. Il est traversé par le Grand-Canal et offre plusieurs lacs dont le principal est le Lomond.

DUMÉRIL (Constant), zoologiste, né en 1774 à Amiens, mort en 1860, fut nommé en 1801 chef des travaux anatomiques à l’École de Médecine de Paris, obtint en 1801, à la Faculté, la chaire d'anatomie, qu'il échangea plus tard contre celles de physiologie et de pathologie, y joignit, après la mort de Lacépède, la chaire d'ichthyologie et d'erpétologie du Muséum et remplit ses diverses fonctions avec zèle presque jusqu'à la fin de sa longue vie. Il avait été nommé en 1816 membre de l'Académie des sciences et fut de l'Académie de médecine dès sa fondation. Disciple de Cuvier, Duméril étendit le champ de l'anatomie comparée. Ses principaux ouvrages sont : Traité élémentaire d'Histoire naturelle (1804), ouvrage classique ; Zoologie analytique (1806) : Erpétologie générale ou Histoire naturelle des Reptiles (1835-39, 5 vol. in-8) : c'est son principal titre.

DUMERSAN (Marion), vaudevilliste et numismate, d'une famille noble de Bretagne, né en 1780, mort en 1849. Il était attaché au Cabinet des médailles, et fut nommé en 1842 conservateur adjoint de cet établissement. Faisant marcher de front la littérature légère et l'érudition, il composa, soit seul, soit avec Désaugiers, Chazet, Bouilly, Merle, Carmouche, Francis, Scribe, et surtout avec Brazier, une foule de pièces (plus de 200), la plupart pétillantes d'esprit et de gaieté, qui furent représentées avec succès sur les petits théâtres (V. BRAZIER), et parmi lesquelles on remarque les Saltimbanques (1838). En même temps il publiait de savants ouvrages qui le placent au rang de nos meilleurs numismates : Éléments de numismatique, 1834; Hist. du cabinet des médailles, 1838; Notice des monuments exposés dans le cabinet des médailles antiques, 1828 et 1840, etc. Il donna en 1845 un recueil de Chansons nation. et popul., avec l'histoire de la chanson.

DUMESNIL (Mlle), célèbre actrice, née à Paris en 1713, morte en 1803, débuta au Théâtre Français en 1737, remplit dans la tragédie, avec un succès toujours croissant, les rôles de reines et de princesses et fut la rivale de Mlles Lecouvreur et Clairon. Elle excellait surtout dans les rôles de Mérope, de Clytemnestre, d’Athalie et d’Agrippine. Elle n'était pas douée d'un extérieur avantageux; elle manquait même quelquefois de grâce et de noblesse dans ses attitudes et dans ses gestes; mais quand elle s'animait, sa voix devenait terrible, l'expression de ses yeux était foudroyante, ou bien elle arrachait des larmes, excitant ainsi au plus haut point dans l'âme du spectateur la terreur ou la pitié. Elle quitta le théâtre en 1775. On a publié sous son nom, en 1800 et 1823, des Mémoires rédigés sur ses notes, qui renferment des conseils utiles sur la déclamation.

DUMFRIES, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de son nom, à 114 k. S. O. d’Édimbourg; 12 000 hab. Port sur le Nith, près de son emb. dans le golfe de Solway. Quelques édifices, obélisque élevé en 1780 en l'honneur de Charles, duc de Queensberry. Tanneries, brasseries, bonneteries, chapeaux, etc. — Le comté, formé de la province romaine de Valentia, est situé dans la partie S. de l’Écosse, entre ceux de Peebles, Selkirk, Roxburgh à l'E., Ayr et Kirkcudbright à l'O.; il a 80 kil. de long et 80 000 hab. Pays montagneux; plomb, houille, pierre calcaire.

DUMNONII, anc. peuple de l'île de Bretagne (Bretagne 2e), au S. O., dans les comtés actuels de Cornouailles et de Devon. — Le cap Lizard, situé à la pointe S. O. de leur pays, s'appelait Dumnonium prom.

DUMNORIX, chef éduen de haute naissance, frère de Divitiac et gendre d'Orgétorix, roi des Helvètes, avait un commandement dans l'armée de César. Suivant à regret le général romain, il cherchait à soulever ses soldats contre lui : César, ayant découvert ses menées, le fit mettre à mort, l'an 54 av. J.-C.

DUMONT (Jean), publiciste français, né vers 1660, mort à Vienne en 1726, suivit d'abord la profession des armes, puis voyagea dans presque toutes les contrées de l'Europe et finit par se fixer en Autriche. Les renseignements qu'il avait recueillis dans ses voyages lui fournirent le sujet de plusieurs ouvrages qui eurent un grand succès et lui valurent l'estime de l'empereur d'Allemagne, qui le nomma son historiographe et lui donna le titre de baron de Carlscroon. Les plus importants de ses ouvrages sont : Mémoires politiques pour servir à l'intelligence de la paix de Ryswyck, l699; Recueil des traités d'alliance, de paix et de commerce depuis la paix de Munster, 1710; Corps universel diplomatique, ou Recueil des