Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/582

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comté de Durham, à 418 k. N. E. de Londres, sur la Wear ; 20 000 hab. Évêché, université ecclésiastique, fondée en 1832 par l’évêque de Durham, belle cathédrale gothique du XIe siècle, renfermant le tombeau de Bède le Vénérable. Air très-salubre. Durham passe pour avoir été bâtie 70 ans avant la conquête romaine. — Le comté, au N. de l’Angleterre, sur la mer du Nord, entre ceux d’York au S., de Northumberland au N., a 71 kil. sur 44, et 412 000 h. Riche et fertile, surtout au S. Chevaux, bétail estimé ; race de taureaux renommée. Mines de houille, de fer et de plomb. Industrie métallurgique très-active.

DURIA, nom anc. de la Doire. V. ce nom.

DURIS, de Samos, historien grec, né vers 340 av. J.-C., m. vers 270, s’empara de la tyrannie à Samos et fut chassé en 301. Il avait composé plusieurs ouvrages, qui sont perdus. Il reste seulement quelques fragments de ses Macédoniques, qui commençaient à l’année qui suivit la bat. de Leuctres (370) et allaient jusqu’à la mort de Lysimaque ou de Séleucus. On l’accusait de manquer de critique. Les fragments de Duris ont été recueillis par J. G. Hullemann, Utrecht, 1841, et par C. Muller, 1848, dans les Historic. græc. fragmenta de la collection Didot.

DURIUS, fleuve d’Hispanie, auj. le Douro.

DURLACH. V. DOURLACH.

DUROC (Michel), duc de Frioul, grand maréchal du palais de Napoléon, né à Pont-à-Mousson (Lorraine) en 1772, mort en 1813. Aide de camp du général Bonaparte dès 1796, il se distingua en Italie, surtout au passage de l’Isonzo, où il fut blessé grièvement (1797), et en Égypte à Jaffa, Aboukir et St-Jean-d’Acre. Revenu en France avec Bonaparte, il fut employé par lui, après le 18 brumaire, dans différentes négociations délicates auprès des cours étrangères ; s’en acquitta au gré de son maître, et obtint de lui par là une entière confiance. Lors de la formation de la nouvelle cour, en 1805, il fut créé grand maréchal du palais, spécialement chargé de veiller à la sûreté de la personne impériale. Il commanda une division de grenadiers à Austerlitz, contribua au succès des batailles de Wagram et d’Essling, et mourut atteint d’un boulet de canon à Wurtschen (22 mai 1813). Napoléon pleura longtemps sa perte ; en 1815, au moment de s’embarquer à bord du Bellérophon, il demanda qu’il lui fût permis de vivre en Angleterre sous le nom de colonel Duroc. Les restes du grand maréchal ont été portés aux Invalides sous L.-Philippe et déposés à côté de ceux de l’empereur.

DUROCASSES, v. de Gaule, auj. Dreux.

DUROCATALAUNUM, auj. Châlons-sur-Marne.

DUROCORTORUM, v. de la Gaule, auj. Reims.

DU ROURE (maison de), noble maison du Viennois, qui au XIIe siècle s’établit dans le Gévaudan et le Vivarais, a donné naissance à plusieurs branches ; une d’entre elles s’est perpétuée en Italie sous le nom de della Rovere (mais il ne faut pas la confondre avec la célèbre maison de Rovere, originaire de Savone, d’où sortirent les papes Sixte IV et Jules II). En France, les branches principales de cette famille sont celles des barons de Beaumont, des marquis de Grisac et des sires de Brison. À cette dernière appartient :

DU ROURE (Joachim de BEAUVOIR), dit le Brave Brison, né en 1577, mort en 1628. Il servit d’abord en Savoie, sous Lesdiguières ; puis, ayant abandonné le Catholicisme, se mit à la tête des Huguenots du Vivarais, s’empara de Privas (1620), favorisa par son activité les opérations des réformés de Nîmes et de Montpellier, et tint en échec pendant six ans les troupes de Lesdiguières. Il fit enfin sa paix avec le connétable, et fut nommé maréchal de camp (1626) ; mais, devenu par là suspect à ses coreligionnaires, il fut assassiné par eux près de Privas.

DUROVERNUM, v. de Bretagne, auj. Cantorbéry.

DURRENBERG, mont. de l’archiduché d’Autriche, à 3 kil. S. O. de Hallein, a 544m de haut. Elle est très-riche en sel gemme ; on en tire annuellement 300 000 quintaux.

DURRENSTEIN. V. DIERNSTEIN.

DURTAL, ch.-l. de cant. (Maine-et-Loire), sur le Loir, à 17 kil. N. O. de Baugé ; 1600 hab. Papeterie, briqueterie, tuileries. Bâti en 1040, érigé en comté en 1564 par le comte d’Anjou Foulques de Nerra.

DU RYER (André), orientaliste, né à Marcigny en Bourgogne vers 1580, fut agent diplomatique à Constantinople et consul de France à Alexandrie en Égypte. Il publia en 1630 une grammaire Turque, en latin ; traduisit en français Gulistan ou l’Empire des Roses, de Saadi, 1634, l’Alcoran, 1647, et laissa en ms. un Dictionnaire turc-latin (à la Bibl. impér.).

DURYER (Pierre), fécond écrivain, né à Paris en 1605, mort vers 1658, fut secrétaire de César, duc de Vendôme, puis historiographe de France, et fut reçu en 1646 à l’Académie française. Il passa la plus grande partie de sa vie dans la misère, et travailla pour les libraires à bas prix. On a de lui un grand nombre de tragédies, dont la moins mauvaise est Scévole, 1647, et des traductions d’Hérodote, Tite-Live, Polybe, Ovide, Cicéron, Sénèque, Quinte-Curce, Strada, de Thou, etc., dont la plupart ne sont que des réimpressions ; la plus estimée est celle de Cicéron, qui est originale et presque complète.

DUSART (Corneille), peintre hollandais, né en 1665 à Harlem, mort en 1704, élève d’Adrien Van Ostade, a peint des scènes de la vie rurale, où il approche de son maître par l’énergie, la couleur et le ton. Ses fleurs sont très-estimées. Ses eaux-fortes sont aussi recherchées que ses tableaux.

DUSOMMERARD (Alex.), antiquaire, né à Bar-sur-Aube en 1779, mort à Paris en 1842, était conseiller à la Cour des comptes. Plein d’admiration pour l’architecture du moyen âge, il conçut de bonne heure le projet de conserver le souvenir d’un art dont les traces disparaissaient tous les jours : il alla dans ce but s’établir dans l’hôtel de Cluny (rue des Mathurins), palais gothique que George d’Amboise, avait fait construire à la fin du XVe s., et y créa un musée d’antiquités nationales qui, à sa mort, fut acquis par l’État. On lui doit des Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes, 1834 ; et les Arts au moyen âge (510 pl. in-fol. et 5 vol. de texte, 1842-1846), ouvrage capital, auquel il travailla jusqu’à sa mort, et qui prouve autant de goût que d’érudition.

DUSSAULT (Jean Joseph), critique, né à Paris en 1769, mort en 1824, avait étudié à Ste-Barbe. Il fut un des fondateurs du Journal des Débats, et y rendit compte pendant 30 ans, avec goût et convenance, des ouvrages littéraires. On a réuni ses articles sous le titre d’Annales littéraires, 5 vol., 1818-24. Il fut nommé sous Louis XVIII conservateur de la Bibliothèque Ste-Geneviève. Il avait commencé, pour la collection Lemaire, une édition de Quintilien qui a été achevée par MM. Defrenne et Bouillet.

DUSSAULX (Jean), littérateur, né à Chartres en 1728, mort en 1799, était petit-neveu de Nicolle. Il fit la campagne de Hanovre en qualité de commissaire des guerres, puis se livra aux lettres, se fit connaître avantageusement en 1770 par une traduction de Juvénal, fut admis en 1776 à l’Académie des inscriptions, devint secrétaire du duc d’Orléans, et fut député à l’Assemblée législative et à la Convention où il se signala par sa modération. Outre la traduction de Juvénal, Dussaulx a publié un traité estimé De la Passion du Jeu, 1779, et a donné à l’Acad. plusieurs Mémoires, dont un sur Horace.

DUSSEK (J. Ladislas), compositeur et pianiste, né en 1762 à Czaslau en Bohême, mort en 1812, était fils d’un habile organiste. Il composa dès l’âge de 13 ans une messe solennelle, séjourna successivement à la Haye près du stathouder, à Hambourg, où il se perfectionna sous Emmanuel Bach, enfin à Paris, qu’il quitta lors de la Révolution pour se réfugier en Angleterre, mais où il revint dès 1800 et où finit ses jours. On a de lui 70 morceaux pour le piano (sonates, symphonies, concertos, duos, fantaisies), une excellente Méthode de piano, des ora-