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étudia d'abord la médecine et vint en 1801 s'établir en Suisse. On lui doit plusieurs ouvrages utiles au voyageur géologue : Guide pour faire le voyage de Suisse de la manière la plus utile et la plus agréable, Zurich, 1793 et 1810 ; Description des peuples montagnards de la Suisse, 1798-1802 ; Sur la structure de la terre au sein des Alpes, 1808 ; Idées sur l’organisation du globe et sur ses révolutions, 1811.

ÉBELMEN (J. Joseph), chimiste, né en 1814 à Baume-les-Dames (Doubs), mort en 1852. Élève distingué de l’École des Mines, il devint professeur dans cet établissement et fut nommé en 1845 administrateur de la manufacture de porcelaine de Sèvres. Il fit connaître en 1847 une nouvelle méthode d'une grande simplicité pour obtenir des combinaisons cristallisées par la voie sèche, en fit l'application la plus heureuse à la reproduction des espèces minérales et obtint ainsi artificiellement plusieurs pierres précieuses: le spinelle, l'émeraude, le peridot, le corindon. M. Chevreul a publié : Travaux scientifiques d'Ébelmen, avec une notice sur ce savant, 1855.

ÉBERHARD, duc de Frioul (846-868), épousa Gisèle, fille de l'empereur Lothaire. Il défendit son duché contre les invasions des Slaves et en fit un des fiefs les plus importants de l'Italie. Il laissa 4 fils ; le 2e, nommé Bérenger, lui succéda dans le duché de Frioul et devint par la suite roi d'Italie et empereur.

ÉBERHARD, ducs de Wurtemberg. V. Wurtemberg.

ÉBERHARD (J. Aug.), philosophe allemand, né à Halberstadt en 1739, m. en l809, fut d'abord pasteur d'une petite paroisse auprès de Berlin. S'étant aliéné ses coreligionnaires par des écrits qu'ils regardaient comme peu orthodoxes, il quitta le ministère et accepta une chaire de philosophie à Halle. Il avait adopté les doctrines de Leibnitz. On a de lui : Nouvelle Apologie de Socrate, 1772, où il examine la doctrine reçue sur le salut des Païens; Théorie des facultés de penser et de sentir, mémoire couronné, 1776; Morale de la Raison, 1781 ; Théorie des Belles-Lettres, 1783; Histoire de la philosophie, 1787; Dictionnaire des synonymes allemands, 1795-1802, ouvrage estimé et souvent réimprimé; Esprit du christianisme primitif, 1807, et quelques écrits polémiques dans lesquels il combat Kant et Fichte. Il passe pour un des meilleurs écrivains de son temps. Il était membre de l'Académie de Berlin.

EBERSBERG, bourg des États autrichiens (archiduché d'Autriche), à 23 k. N. O. de Steyer, sur la Traun. Masséna y battit les Autrichiens le 3 mai 1809.

EBERSDORF, v. de la principauté de Reuss-Lobenstein-Ebersdorf, à 3 k. N. de Lobenstein; 1200 h.

EBERSDORF (Kaiser's), v. des États autrichiens (archiduché d'Autriche), à 9 k. S. E. de Vienne; 1100 h. Beau château impérial.

EBERT (Fréd. Adolphe), bibliographe, né en 1791 à Taucha, près de Leipsick, mort en 1834 à Wolfenbuttel, fut successivement bibliothécaire à Leipsick (1806), à Wolfenbuttel (1822) et à Dresde (1825). Il a élevé par ses écrits la bibliographie à la hauteur d'une science; le principal est intitulé : Dictionnaire bibliographique général, Leipsick, 1821-1830, 2 vol. in-4. Il a aussi publié quelques écrits historiques; Bat. de Leipsick, 1815; Hist. de la guerre des Russes et des Allemands contre les Français, 1816.

ÉBION, chef des Ébionites. V. ÉBIONITES.

ÉBIONITES, hérétiques du 1er siècle de notre ère, qui, selon S. Épiphane, eurent pour chef un Juif nommé Ébion, disciple de Cérinthe. Suivant Origène et Eusèbe, il n'aurait pas existé de personnage du nom d'Ébion, et le nom d'Ébionites dériverait d'un mot hébreu qui signifie pauvre. Quoi qu'il en soit, ces hérétiques, qui diffèrent peu des Nazaréens, niaient la divinité de J.-C., tout en le reconnaissant pour le Messie, rejetaient les écrits des apôtres, et n'admettaient que l'Évangile de S. Matthieu, qu'ils avaient altéré. Aux préceptes de la religion chrétienne, ils mêlaient les pratiques du mosaïsme : les premiers Ébionites eurent une morale sévère, mais, dans la suite, ils se livrèrent à des excès infâmes. C'est contre Ébion et Cérinthe que S. Jean composa son Évangile.

EBLANA, v. d'Hibernie, auj. Dublin.

ÉBLÉ (J. B.), général d'artillerie, né en 1758 à Rohrhach (Moselle), servit avec gloire en Hollande, et eut une grande part à la conquête de ce pays, accompagna Championnet en Italie et contribua puissamment à la prise de Naples (1799), fut un instant ministre de la guerre de Jérôme, roi de Westphalie (1808), sauva l'Empereur et les débris de l'armée dans la campagne de Russie en construisant avec une promptitude surprenante un pont de bois sur la Bérésina, mais succomba peu après à l'excès des fatigues (1812). il venait d'être nommé commandant en chef de l'artillerie de la grande armée. Éblé avait été créé successivement baron, puis comte de l'Empire. — Son neveu, M. Charles Eblé, né en 1799, a suivi avec honneur la même carrière. Nommé en 1854 général de brigade, il a commandé pendant plusieurs années l'École polytechnique.

EBN, mot arabe qui veut dire fils. V. BEN et IBN.

EBOLI, Eburi, v. du roy. de Naples (Principauté Citer.), à 26 kil. S. E. de Salerne; 5000 hab.

EBOLI (la princesse D'), maîtresse du roi Philippe II. V. PEREZ.

EBORA, v. d'Hispanie (Lusitanie), auj. Evora.

EBORACUM, auj. York, v. de Bretagne romaine, dans la Flavie Césarienne, capit. des Brigantes et de toute la prov. Septime-Sévère et Constance-Chlore y moururent; Constantin y fut procl. auguste (306).

ÈBRE, l'Iberus des anciens, Ebro en espagnol, fl. d'Espagne, naît à Fontibre dans la prov. de Santander, à 5 kil. O. de Reynosa; arrose la Vieille-Castille, la Navarre, l'Aragon, la Catalogne, passe à Miranda et près de Logrono et de Tudela, arrose à Saragosse, Mequinenza, Mombayo, Tortose, au-dessous d'Amposta, où un canal conduit une partie de ses eaux au port des Alfaques ; reçoit à gauche l'Aragon, le Gallego, la Sègre, à droite le Xalon, le Guadalope, et tombe dans la Méditerranée. Son cours, d'env. 500 k., se dirige en général au S. E.

ÉBREUIL, ch.-l. de c. (Allier), à 9 kil. O. de Gannat, sur la Sioule; 1345 hab. Les rois Carlovingiens y avaient un palais. Belle église romaine, restes d'une an.c abbaye.

EBRODUNUM, nom anc. dEmbrun et dYverdun

EBROICUM, v. de Gaule, auj. Évreux.

ÉBROIN, maire du palais sous Clotaire III, fut élu en 659 et se rendit odieux par sa cruauté. Après la mort de Clotaire (670), il mit sur le trône Thierry III; mais la haine qu'on avait pour le ministre rejaillit sur le roi : on donna la couronne à Childéric II, et Ébroin fut enfermé dans le monastère de Luxeuil. Il s'échappa de sa prison à la mort de Childéric (673), forma un parti, fit assassiner Leudesic, que Thierry, remonté sur le trône, avait créé maire du palais, et eut l'audace de supposer un fils de Clotaire III, qu'il fit couronner sous le nom de Clovis III; il saccagea les provinces qui refusaient de reconnaître ce fantôme de roi et força Thierry à lui rendre la charge de maire du palais. L'Aquitaine se détacha dès lors de la France, et l'Austrasie, refusant de le reconnaître, se nomma deux maires du palais; il les vainquit à Leucofao. Peu après (681), il fut tué par Hermanfroi, seigneur qu'il avait dépouillé de ses biens. Ébroin eut pour antagoniste et pour ennemi S. Léger ; s'étant rendu maître de sa personne, il lui fit crever les yeux, puis le fit décapiter.

EBUDES, nom latin des îles Hébrides.

EBURA, v. de Lusitanie, auj. Evora.

EBURONES, peuple de la Belgique anc, entre les Ménapiens à l'O. et les Sicambres à l'E., occupait à peu près le Liégeois actuel. Ayant égorgé en pleine paix une légion romaine, ils furent exterminés par César : les Tongres occupèrent depuis leur territoire.

EBUROVICES, nom anc. de la ville d'Évreux.

EBUROVICES (AULERCI). V. AULERQUES.

EBUSCUS, une des îles Baléares, auj. Iviça.