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275 quintaux. Soc. des sciences utiles, biblioth., établissements d'instruction, anc. université (créée en 1389, supprimée en 1816). Industrie active, tissus, tanneries, distilleries et brasseries ; boutons de métal, moulins à poudre, à papier, à huile, etc. — Erfurt était une v. importante dès le VIIIe siècle. S. Boniface y fonda un évêché en 741. Au temps de Charlemagne, c'était une des cités les plus commerçantes de l'Allemagne. Pendant les XIVe, XVe et XVIe siècles, cette ville, protégée par les électeurs de Saxe, fut l'entrepôt du commerce entre la Haute et la Basse-Allemagne. En 1648, elle fut cédée à l'archevêque électeur de Mayence. En 1759, elle fut occupée par les Prussiens. En 1803, elle fut cédée à la Prusse : de 1806 à 1813 elle fut au pouvoir des Français. Il s'y tint en 1808 un célèbre congrès connu sous le nom d’entrevue d'Erfurt, où assistèrent les empereurs Napoléon et Alexandre et les souverains de l'Allemagne, à l'exception du roi de Prusse et de l'empereur d'Autriche. En 1813, Erfurt fut prise par les Prussiens, auxquels les traités de 1815 en assurèrent la possession. En 1850, il s'y tint une assemblée qui entreprit, mais sans résultat, de réviser la constitution fédérale. — Le gouvt d'Erfurt a sa partie principale située entre le Hanovre, le duché de Brunswick et le gouvt de Merseburg, et possède deux enclaves dans les duchés de Saxe et de Brunswick ; il compte 325 000 hab.

ÉRIC (d’Ehrenreich, riche en honneur), nom de plusieurs rois de Suède et de Danemark.

I. Suède.

La Suède compte 14 princes de ce nom ; l'histoire des 8 premiers, qui régnèrent du VIIIe au Xe siècle, est fabuleuse ou incertaine. Avec l’Art de vérifier les dates, nous ne mentionnerons ces princes qu'à partir d'Éric IX : ils régnèrent dans les IXe et Xe siècles.

ÉRIC IX (S.), élu en 1150, était fils d'un seigneur puissant nommé Iwar. Il réunit la Suède et la Gothie, qui avaient été jusque-là séparées, conquit la Finlande, essaya d'introduire le Christianisme en Suède, créa plusieurs institutions sages et donna un code à ses sujets. Il fut tué en 1161 à Upsal, par Magnus Éricson, prince danois, qui avait fait une invasion dans ses États. On l'honore le 18 mai.

ÉRIC X, Canutson, petit-fils de S. Éric, et fils de Canut Ericson, régna de 1210 à 1216. Il est le 1er qui ait été couronné solennellement roi de Suède.

ÉRIC XI, le Bègue, parvint au trône en 1222, après Jean I, le dernier des Swerker, et mourut en 1250. Il ne laissa point d'enfants, et la couronne de Suède passa dans la maison des Folkungar.

ÉRIC XII fut mis par les Suédois révoltés à la place de son père Magnus II, puis partagea le trône avec lui, de 1344 à 1350, mais ce partage fit naître une guerre entre le père et le fils; celui-ci m. empoisonné, dit-on, par sa propre mère, Blanche de Namur (1359).

ÉRIC XIII (IXe en Danemark), né en 1382. était fils de Wratislas, duc de Poméranie, et de Marie, nièce de la fameuse Marguerite de Waldemar, dite la Sémiramis du Nord. Nommé en 1397 par cette dernière princesse héritier des couronnes de Danemark, de Suède et de Norwége, il régna quelque temps conjointement avec elle. A la mort de Marguerite (1412), il resta seul maître du trône ; mais dénué de talents, lâche et cruel à la fois, il échoua dans une guerre qu'il avait entreprise contre le Holstein et fut déposé en 1439 ; il mourut dix ans après, dans la Poméranie, où il s'était retiré.

ÉRIC XIV, fils de Gustave Wasa, né en 1533, succéda à son père en 1560. Il épousa Catherine Mansdoter, fille d'un simple caporal, ce qui indisposa tous les grands du royaume. Quelques revers qu'il essuya dans une guerre contre le Danemark, et le choix qu'il fit pour favori d'un homme vil et cruel, Jœran Pehrson, portèrent le mécontentement à son comble. Ses deux frères, Jean et Charles, dont les jours étaient menacés, se révoltèrent contre lui, et il fut forcé en 1568 de résigner sa couronne entre les mains du premier. Il fut jeté dans un cachot, et périt en 1577, assassiné par des émissaires de son frère Jean. Ce prince était sujet à des attaques de folie.

II. Danemark.

ÉRIC III, le Bon, 1095-1103, fit avec succès la guerre aux Vandales, renonça au droit de faire la guerre sans le consentement des États, et se fit chérir du peuple par sa bonté. Il se rendit cependant coupable d'un meurtre : il allait, en expiation, à Jérusalem, lorsqu'il mourut, en 1103, dans l'île de Chypre.

ÉRIC IV, 1134-1137, battit les pirates de l'île de Rugen, et périt assassiné au retour de cette expédition.

ÉRIC V, l'Agneau, 1137-1147, mourut à Odensée, dans un monastère où il s'était retiré. — Les règnes d'Éric VI (1241-50), VII (1259-86), VIII (1286-1320), n'offrent rien de remarquable. Éric VI fut mis à mort par son frère Abel, qui le remplaça sur le trône. Éric VII fut également assassiné en 1286. Éric VIII, son fils, eut une minorité orageuse sous la tutelle de sa mère Agnès de Brandebourg, et mourut en 1319, laissant le royaume en proie aux dissensions. — Éric IX est le même que Éric XIII, roi de Suède.

ERICHTHONIUS, roi d'Athènes, régna de 1573 à 1556 av. J.-C.; il avait les jambes contrefaites, ce qui le fit passer pour fils de Vulcain. On lui attribue l'invention des chars. — Roi de Troie, fils de Dardanus et frère d'Ilus, régnait vers 1416 av. J.-C. Il fut père de Tros.

ERICUSA ou ERICODES, auj. Alicuri, une des îles Éoliennes, la plus occidentale. V. LIPARI.

ÉRIDAN, un des noms du Pô chez les anciens.

ÉRIÉ, grand lac de l'Amérique du Nord, entre 76° 30-80° 40' long. O., 41° 50'-43° lat. N., sépare le haut Canada des États-Unis. Il est de forme ovale et a 450 kil. sur 100. A l'O. il communique par l'intermédiaire de la rivière Détroit avec le lac Huron, à l'E. avec le lac Ontario par le Niagara ; un canal de 500 kil., construit de 1823 à 1825, l'unit au fleuve Hudson. Le lac Érié reçoit une infinité de rivières, dont les principales sont le Huron, le Black-River, la Rocky et la Guyahoga. Il renferme aussi plusieurs îles peu importantes. Ses principaux ports, situés sur la Côte S., sont Buffalo, Érié, Cleveland, Sandusky. La navigation de ce lac est peu sûre : il y règne de violentes tempêtes. Une flotte anglaise y fut défaite et prise par les Américains le 10 sept. 1813.

ÉRIÉ, v. des États-Unis (Pensylvanie), ch.-l. de comté, sur la côte mérid. du lac qui en prend son nom, à 180 kil. de Pittburg ; 6000 hab. Port, batteries et blochkaus ; chemin de fer, canal. Cette ville fut fondée en 1794.

ÉRIGÈNE (SCOT), V. SCOT ÉRIGÈNE.

ERIGON, auj. Vistritza, riv. de l'anc. Macédoine, coule de l'O. au S. E., arrose l'Émathie et se jette dans l'Axius, après un cours d'env. 60 kil.

ÉRIGONE, fille de l'Athénien Icarius, qui avait introduit dans ses États le culte de Bacchus, fut aimée du dieu, qui, pour la séduire, se transforma en grappe de raisin. Apprenant la mort de son père, qui avait été massacré par des bergers ivres, elle se pendit de désespoir. Jupiter, pour récompenser sa piété filiale, la plaça dans la constellation de la Vierge.

ÉRIN, ancien nom de l’Irlande.

ÉRINNE, jeune femme poëte, compatriote, disciple et amie de Sapho, mourut dès l'âge de 18 ans. On a d'elle quelques fragments, dont le principal est le début d'une Ode à la Force (dans les Carmina novem poetarum fæminarum, Anvers, I568, et les Poetæ lyrici de Bergk, 1843).

ÉRINNYS, une des Furies. V. FURIES.

ÉRIPIHYLE, femme du devin Amphiaraüs, trahit son époux qui s'était caché pour ne pas aller à la guerre de Thèbes, où son art lui avait appris qu'il devait périr. Un collier et un voile qu'elle reçut de Polynice furent le prix de cette trahison. Alcméon, fils d'Amphiaraüs, chargé par celui-ci du soin de sa vengeance, immola sa mère. Ce meurtre, que Sophocle avait mis sur la scène dans une pièce auj. perdue,