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rie des sections coniques, et composa plusieurs ouvrages qui ne nous sont point parvenus. Cependant son traité des Phénomènes se retrouve presque tout entier dans le poëme d’Aratus. Ideler (1830) et Letronne (1841) ont écrit sur les travaux d’Eudoxe.

EUDOXE de Cyzique, navigateur du IIe siècle av J.-C., soupçonna que l’Afrique était entourée par l’Océan, et proposa au roi d’Égypte. Ptolémée Évergète II, d’en faire le tour. Selon les uns, il exécuta ce voyage ; selon une version plus probable, adoptée par Strabon, ce projet ne reçut pas d’exécution.

EUDOXIE, Ælia Eudoxia, femme d’Arcadius, empereur d’Orient, était fille du comte franc Bauton, général de Théodose. Elle aida le ministre Eutrope à se défaire de son rival Rufin, puis se défit de ce ministre pour être elle-même maîtresse absolue. Elle persécuta S. Jean Chrysostôme et l’envoya dans l’exil où il succomba. Elle était montée sur le trône en 395 et m. en 404, d’une fausse couche.

EUDOXIE, Athenais Eudoxia, femme de Théodose II, empereur d’Orient, était fille de Leontius, philosophe d’Athènes, et se nommait d’abord Athenaïs. Elle fut placée sur le trône, en 421, par Pulchérie, sœur de Théodose, qui avait remarqué sa beauté et son esprit, et fut d’abord aimée avec passion ; mais dans la suite, son mari, la croyant à tort infidèle, l’exila en Palestine. Elle mourut à Jérusalem en 460. Elle avait mis en vers les huit premiers livres de l’Ancien Testament. On a d’elle un poëme en 3 livres sur le martyre de S. Cyprien ; on lui attribue, mais avec peu de fondement, un Centon d’Homère (dans la Bibliothèque des Pères) : c’est une vie de J.-C. faite avec des vers de l’Iliade et de l’Odyssée.

EUDOXIE, Licinia Eudoxia, femme de Valentinien III, empereur d’Occident, et fille d’Athénaïs Eudoxie, fut forcée, après le massacre de son époux, d’épouser Maxime, meurtrier de ce prince. Pour se venger, elle appela en Italie Genséric, roi des Vandales, qui saccagea Rome (455), mais qui l’emmena elle-même en Afrique. Elle ne recouvra sa liberté que sept ans après.

EUDOXIE MACREMBOLITISSA, femme de Constantin Ducas, empereur d’Orient (1059), resta maîtresse de l’empire à la mort de ce prince (1067) ; épousa Romain Diogène qu’elle fit empereur, et fut, après la mort de ce dernier, reléguée dans un couvent par Michel Ducas, l’un des fils issus de son premier mariage, qui venait d’être placé sur le trône (1071). On a d’elle, sous le titre d’Ionia (champ de violettes). un précieux recueil polygraphique publié par Villoison (Anecdota græca), Venise, 1781, 2 vol. in-4.

EUGANEI, peuple de la Haute-Italie, sur les confins de la Rhétie, près de la Vénétie, habitait les bords du Haut-Adige, occupés depuis par les Vénètes et les Cénomans. Leur nom s’est conservé dans celui des monts Euganéens, au S. O. de Padoue.

EUGÈNE, Eugenius, rhéteur et grammairien, professait la rhétorique à Vienne (en Dauphiné), lorsque, après le meurtre de Valentinien II, il fut salué empereur par le comte gaulois Arbogaste, dont il était le secrétaire. Vaincu et pris par Théodose près d’Aquilée, il fut décapité en 394.

EUGÈNE (S.), évêque de Carthage en 481, fut persécuté sous les rois vandales Hunéric et Thrasimond, et mourut l’an 505 dans un monastère du Languedoc. On a de lui une Exhortation aux fidèles de Carthage ; Evpositio fides catholicæ ; Apologeticus pro fide ; Altercatio cum Arianis, ouvrage dont il ne reste que des fragments. On l’hon. le 13 juillet.

EUGÈNE I (S.), pape de 854 à 827, natif de Rome, fut élu du vivant de Martin I, que l’empereur Constantin II avait déposé, et tenta inutilement de ramener les Monothélites. On le fête le 27 août.

EUGÈNE II, romain, pape de 814 à 827, au temps de Louis le Débonnaire, tint un concile à Rome pour la réforme du clergé. Sa charité lui mérita le titre de Père des pauvres. On lui attribue l’institution de l’épreuve par l’eau froide.

EUGÈNE III, pape de 1145 à 1153, né à Pise, avait été moine à Clairvaux. Forcé de s’éloigner de Rome, où dominait Arnaud de Brescia, il erra en Italie, en Allemagne, en France, et ne put rentrer que momentanément à Rome. Pendant son séjour en France, il tint à Paris un concile pour examiner les erreurs de Gilbert de la Porée et visita Clairvaux (1146). Il convoqua la 2e croisade.

EUGÈNE IV, pape de 1431 à 1447, Vénitien de naissance, était neveu de Grégoire XII. Il eut de longs démêlés avec le concile de Bâle, qui prétendait s’élever au-dessus de lui, fut déposé par ce concile, qui lui opposa Félix V, prononça la dissolution de cette assemblée factieuse, convoqua un autre concile à Ferrare, puis à Florence (1438 et 39), et réalisa un moment l’union des Grecs et des Latins ; malheureusement cette union dura trop peu. Eugène IV protégea les lettres et les sciences : Rome lui doit un gymnase pour l’enseignement gratuit des sciences humaines.

EUGÈNE (Eugène de SAVOIE-CARIGNAN, appelé vulgairement le Prince), généralissime des armées impériales, né à Paris en 1663, mort an 1736, était fils d’Eugène Maurice, duc de Savoie-Carignan et comte de Soissons, et d’Olympe Mancini, nièce de Mazarin. Louis XIV n’ayant pas voulu l’employer, il entra comme volontaire au service de l’Autriche, (1683), obtint bientôt un régiment, se distingua dans une foule d’actions, fut nommé feld-maréchal en 1687 et feld-maréchal général en 1693. Chargé en 1697 du commandement de l’armée impériale, il gagna sur les Turcs la bataille décisive de Zenta, qui fut suivie de la paix de Carlowitz. Lors de la guerre de la succession à la monarchie d’Espagne, il n’hésita pas à combattre contre la France. En Italie, dans la campagne de 1701, il repoussa Catinat, battit Villeroi à Chiari et s’empara de presque tout le Mantouan. En Allemagne, en 1704, il remporta avec Marlborough la mémorable victoire de Hochstett sur les Français et les Bavarois. De retour en Italie en 1705, il fut repoussé par le duc de Vendôme à la journée de Cassano, mais dans les deux années suivantes, il fit rentrer tout le Milanais et la Lomhardie sous l’obéissance de l’empereur. En 1708, sur les bords de l’Escaut, il mit les Français en déroute à Oudenarde : en 1709 il les vainquit encore à Malplaquet ; mais en 1712 il fut à son tour battu par Villars à la bataille décisive de Denain. Plénipotentiaire au congrès de Rastadt, il négocia avec beaucoup d’habileté. Il remporta sur les Turcs à Peterwaradin (1716) et à Belgrade (1717) deux grandes victoires, qui les forcèrent une seconde fois à demander la paix (traité de Passarowitz, 1718). La paix avec la France ayant été rompue en 1733 au sujet de la succession au trône de Pologne, Eugène reprit le commandement ; mais il ne montra pas cette fois les mêmes talents ; après avoir laissé prendre Philisbourg, il se hâta de signer la paix et se retira à Vienne. Ce général dut ses succès à d’heureuses inspirations, a la rapidité de son coup d’œil et à sa prodigieuse activité plutôt qu’à une méthode positive et sûre. Il a laissé quelques écrits politiques. L’Histoire du prince Eugène a été écrite par Dumont et Rousset, 1729, par Mauvillon, 1740, par Ferrari (en latin), 1747, et par Zamarsky, Vienne, 1858. Il a été publié à Paris en 1810 une Vie du prince Eugène par lui-même, qui a pour auteur le prince de Ligne : ce n’est qu’une mystification.

EUGÈNE DE BEAUHARNAIS. V. BEAUHARNAIS,

EUGÉNIE (Ste), abbesse d’Hohenbourg en Alsace de 720 à 735, était fille d’un duc d’Alsace et sœur de Ste Odile. Elle est hon. le 16 sept.

EUGUBIUM, Eugubio ou Gubbio, petite v. de l’État de l’Église, dans l’Ombrie. On y découvrit en 1444 sept tables d’airain chargées d’inscriptions fort anciennes en langues étrusque, ombrienne et latine ; elles sont connues sous le nom de Tables Eugubines. Elles ont été récemment publ. par Husschke, Leip., 1859, avec lexique et commentaires. Elles ont été