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sinoé, sœur de Ptolémée Philadelphe, cette ville passa sous la domination des Romains. Guy de Lusignan y fut couronné roi de Chypre et de Jérusalem en 1191. Les Génois la prirent en 1372. Les Vénitiens la possédèrent de 1489 à 1671 : à cette époque, les Turcs s'en emparèrent après un siège meurtrier. En 1735, un tremblement de terre acheva sa ruine.

FAMARS, Fanum Martis, vge du dép. du Nord, à 6 kil. S. de Valenciennes ; 300 hab. — Les Français y établirent en 1793 un camp fortifié pour la défense de Valenciennes. Antiquités romaines.

FAMÈNE. V. MARCHE-EN-FAMÈNE.

FAMIEH, Apamea, v. de Syrie (Damas), sur le bord S. E. du lac de Famieh et sur la r. dr. de l'Aasi, à 40 kil N. O. de Hama : 2000 hab. Fondée par Séleucus Nicator qui lui donna le nom de sa femme Apamée, elle devint dans la suite la capitale de la Syrie 2e.

FAMILLE (Pacte de), traité signé le 15 août 1761, à l'instigation du duc de Choiseul, entre les rois de France, d'Espagne et le duc de Parme, et ainsi nommé parce que tous les contractants appartenaient à la famille des Bourbons, avait pour but de prévenir, par l'union des forces françaises, espagnoles et italiennes, la supériorité de la marine anglaise. Ce traité n'eut pas tous les résultats qu'on en espérait : le roi des Deux-Siciles refusa d'y accéder. Du reste, les événements de 1789 le rompirent.

FAMINE (Pacte de), nom sous lequel on a flétri l'odieux monopole des grains qui se fit de 1765 à 1789, au profit de plusieurs financiers qui étaient parvenus a abuser des intentions de Louis XV. C'est à ces accapareurs qu'on attribua les cruelles famines qui ont désolé la France à différentes époques, notamment dans les années 1767-69, 1775-78, 1788-89. En 1768, un commis, nommé Rinville, trahit le secret des monopoleurs, et tout allait être découvert lorsque ce malheureux fut arrêté et mis à la Bastille. Les événements de 1789 mirent fin à cet abominable trafic.

FANAGORIE, Phanagoria, v. forte de Russie, dans l'île de Taman, à l'embouch. du Kouban dans la mer Noire. Antiquités, restes d'une naumachie.

FANARIOTES, race de Grecs établis dans l'empire ottoman, qui presque tous remplissaient auprès des sultans et des pachas les fonctions de drogmans ou d'interprètes et de secrétaires intimes. Ils descendaient des Grecs qui restèrent à Constantinople après la prise de cette ville par les Turcs en 1453, et furent ainsi nommés du quartier qui leur avait été assigné à Constantinople, le Phanar (fanal). L'influence des Fanariotes fut très-grande aux XVIIe et XVIIIe siècles ; ils ont été en possession de fournir des hospodars à la Valachie de 1707 à 1821. L'insurrection grecque de 1821 mit un terme à leur crédit.

FANJEAUX, Fanum Jovis, ch.-l. de c. (Aude), à 16 kil. S. E. de Castelnaudary, sur une montagne ; 1800 hab. Belle perspective. C'était jadis une ville forte : ses remparts furent détruits en 1229 ; le prince de Galles la brûla en 1355.

FANO, Fanum Fortunæ, v. du territoire romain, a 11 kil. S. E. de Pesaro ; 9000 hab. Évêché, belle cathédrale ; bibliothèque ; superbe théâtre antique, arc de triomphe élevé à Auguste. Soiries, pêche. — Cette ville dut son nom à un temple élevé à la Fortune par les Romains en mémoire de la défaite d'Asdrubal (207 av. J.-C.). Totila la détruisit en 545 ; Bélisaire la releva. Patrie de Clément VIII.

FANO, île de l'Adriatique, à 26 kil. N. O. de Corfou : 500 h. D'Anville en fait l'île de Calypso.

FANSHAWE (Richard), poète et homme d'État anglais, né en 1607 à Ware-Park (Hertford), mort à Madrid en 1666, fut envoyé en ambassade par Charles I et Charles II à la cour d'Espagne et à celle de Portugal et négocia un traité de paix entre l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal, 1665. Il a traduit en vers anglais les Odes d'Horace ; le Pastor fido de Guarini, 1646 ; la Lusiade du Camoëns, 1655.

FANTI (État de), contrée de la Guinée supérieure, sur la côte d'Or ; 220 kil. sur 60 ; Mankasim en est la capitale. Cet État est tributaire de l'Achanti.

FANTIN-DESODOARDS (Ant.), écrivain né en 1738 à Pont-de-Beauvoisin en Dauphiné, m. à Paris en 1820, était vicaire général d'Embrun en 1789. Il adopta les principes de la Révolution et renonça à l'état ecclésiastique. On a de lui : Histoire philosophique de la Révolution françAise, Paris, 1796 et 1817 ; Histoire des révolutions de l'Inde au XVIIIe siècle, 1796-1797; Abrégé chronologique de l'histoire de France, continuant l'ouvrage du président Hénault jusqu'à la rentrée de Louis XVIII en France, 1820.

FANUM FORTUNÆ (c.-à-d. temple de la fortune), auj. Fano, v. de l'Ombrie, entre les embouch. du Pisaure et du Métaure. V. FANO.

FANUM JOVIS, ville de Gaule, auj. Fanjeaux.

FANUM MARTIS, nom commun à trois villes de la Gaule : la 1re (auj. Corseult), dans la Lyonnaise 3e; — la 2e (auj. Montmartin), dans la Lyonnaise 2e; — la 3e (auj. Famars), dans la Belgique 2e.

FANUM VOLTUMNÆ, auj. Viterbe ? v. d'Étrurie, au N. O. de Faléries, était ainsi nommée d'un temple où les chefs de la Confédération étrusque se réunissaient pour délibérer, sous les auspices de Voltumna, déesse du bon conseil.

FAOU (le), le Hêtre, ch.-l. de c. (Finist.), au fond de la rade de Brest, à 19 k. N. O. de Châteaulin ; 1600 h.

FAOUET (le), c.-à-d. Bois de hêtres, ch.-l. de c. (Morbihan), sur l'Elle, à 45 kil. O. de Napoléonville ; 2200 h. Dans l'église on remarque un jubé sculpté en bois, chef-d'œuvre du genre.

FAQUIRS. V. FAKIRS.

FARDELLA (Michel Ange), savant sicilien, né à Trapani en 1650, mort en 1718, entra dans l'ordre de St-François, se livra spécialement à la physique et aux mathématiques, et occupa successivement la chaire de philosophie à Modène, celles d'astronomie et de philosophie à Padoue. Il embrassa la philosophie de Descartes, dont il avait puisé les principes, pendant un voyage qu'il fit à Paris (1678), dans la conversation d'Arnauld, de Malebranche et de Lamy. Ses principaux ouvrages sont : Universæ philosophiæ systema, Venise, 1691, in-12; Universæ usualis mathematicæ theoria, 1691 ; Logica, 1696 : il y soutient avec Malebranche que l'existence des corps ne peut être prouvée que par la révélation.

FAREHAM, v. et port d'Angleterre (Hampshire), à 9 kil. N. O. de Portsmouth, à l'extrémité N. O. de la rade de Portsmouth ; 6000 hab. Chantiers de construction ; commerce de houille ; bains de mer.

FAREL (Guill.), réformateur, né à Gap en 1489, mort en 1565, étudia à Paris, prêcha avec ferveur dans le Dauphiné et en Suisse, s'établit à Genève en 1532, y devint ministre, et y attira Calvin, avec lequel il opéra la réforme dans cette ville ; mais il ne tarda pas à se brouiller avec Calvin, à l'occasion de disputes sur la Cène. Il fut banni de Genève en 1538 pour son rigorisme excessif et se retira à Neufchâtel, où il mourut. On a de lui quelques ouvrages théologiques, écrits en français : le Glaive de l'esprit, la Sainte Cène du Seigneur, etc.

FARET, poëte médiocre, né vers 1596 à Bourg en Bresse, mort en 1646, était secrétaire du comte d'Harcourt. Il fut un des premiers membres de l'Académie Française, et fut lié avec Vaugelas, St-Amand, etc. Il a laissé des poésies qui parurent dans les recueils du temps, et quelques ouvrages en prose, notamment les Vertus du prince, l'Honnête homme ou l'Art de plaire à la cour, et une traduction d’Eutrope ; mais il n'est guère connu aujourd'hui que par ces vers de Boileau :

Ainsi tel autrefois qu'on vit, avec Faret,
Charbonner de ses vers les murs d'un cabaret, etc.

FARFADETS, espèce de lutins. V. FARFADET au Dict. univ. des Sciences, des Lettres et des Arts.

FARGEAU ou FERGEUX (S.), Ferrutius, prêtre gaulois, martyrisé à Besançon vers 212, avec le diacre