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pare les bassins de la Meuse et de la Moselle de celui de la Saône. Leur nom vient de ce que ces montagnes forment une sorte d’arc de cercle ; la concavité de l'arc est tournée vers le S.

FAUCOGNEY, ch.-l. de c. (Hte-Saône), à 40 k. N. de Lure; 1270 hab. Jadis fortifié. Minerai de fer, pierres à rasoir, toiles, kirschenwasser.

FAUCON-BLANC (ordre du), ou de la Vigilance, ordre institué en 1732 par Ernest-Auguste de Saxe-Weimar pour les services militaires. La décoration est une croix d'or octogone, étoilée, émaillée de vert et chargée d'un faucon blanc armé et becqué d'or. La devise est : Vigilando ascendimus.

FAUJAS DE SAINT-FOND, un des fondateurs de la géologie, né en 1750 à Montélimart, mort à Paris en 1819, professeur et administrateur au Musée d'histoire naturelle, a fait plusieurs découvertes précieuses, notamment en ce qui concerne les produits volcaniques, et a publié : Recherches sur les volcans éteints du Vivarais et du Vélay, 1768; Histoire naturelle du Dauphiné, 1782; Voyage en Angleterre, en Écosse et aux îles Hébrides, 1797; Minéralogie des Volcans; Essai de Géologie, 1803-9, 2 vol. in-8. Il découvrit la mine de fer de La Voulte (Ardèche), et celle de pouzzolane de Chenavary en Vélay.

FAULHABER (J.), mathématicien, né à Ulm en 1580, mort en 1635, enseigna les mathématiques à Ulm. Il se plaisait à proposer aux savants des problèmes qu'il croyait insolubles : Descartes, alors simple officier au service de l'Allemagne, en résolut plusieurs en se jouant, au grand étonnement du professeur. On a de lui, entre autres écrits, un Recueil de Récréations mathématiques, en allemand, Ulm, 1613.

FAULHORN, mont. des Alpes bernoises, à 50 k. S. E. de Berne, entre la vallée de Grindelwald et le lac de Brienz, a 2753m de haut. Une auberge est située à 30m du sommet; c'est l'édifice le plus haut placé de l'Europe.

FAULQUEMONT, ville d'Alsace-Lorraine, sur la Nied, à 3G kil. E. de Metz; 1500 hab. Station. Anc. marquisat lorrain, créé en 1629.

FAUNA ou FATUA, déesse latine, sœur et femme de Faunus, avait le don de prédire.

FAUNES, Fauni, divinités champêtres, issues de Faunus. On les représente avec des cornes et des pieds de chèvre. Ils se distinguent des Satyres en ce que leurs occupations se rapprochaient davantage de l'agriculture; ils étaient moins hideux et avaient moins de brutalité. Ils accompagnent Faunus.

FAUNUS, dieu des champs et des bergers, fils de Picus, régna, dit-on, sur le Latium vers 1300 av. J.-C., accueillit dans ses États Évandre, venu d'Arcadie, et répandit en Italie le culte des dieux et l'agriculture. Après sa mort, ses sujets, charmés de son gouvernement, le placèrent au rang des dieux champêtres. On lui attribuait le don des oracles. On lui donnait une forme analogue à celle des Satyres. Il avait pour femme Fauna, et pour compagnons les Faunes. — Le Faunus des Latins répond au Pan des Grecs.

FAUQUEMBERGUE, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 20 kil. S. O. de St-Omer; 1000 hab. Patrie de Monsigny. Grand marché de grains et de bestiaux.

FAURE (Ch.), 1er supérieur général des Chanoines réguliers de la Congrégation de France, né en 1694 à Luciennes près St-Germain-en-Laye, mort en 1644, travailla avec zèle, de concert avec le cardinal de La Rochefoucauld, à la réforme des congrégations religieuses. Il a laissé pour plusieurs ordres des Constitutions, toutes remplies de l'esprit de Dieu.

FAURE (L. Joseph, comte), jurisconsulte, né au Havre en 1760, mort en 1837, fut successivement juge à Paris en 1791, substitut près du tribunal criminel de la Seine, membre du Conseil des Cinq-Cents, puis du Tribunat, et enfin conseiller d'État (1807). Il est un des principaux auteurs du code Napoléon : en 1806, il fit au Corps législatif un rapport sur le Code de procédure, et en 1810 sur le Code pénal.

FAURIEL (Claude), littérateur, né en 1772 à St-Étienne, mort en 1844, servit quelques années dans sa jeunesse, devint secrétaire du général Dugommier, puis fut attaché au cabinet du ministre Fouché ; mais il abandonna bientôt la carrière administrative pour les lettres et vint se fixer à Paris, où il se lia avec les savants les plus distingués de la Société d'Auteuil, notamment avec Cabanis, qui lui adressa sa fameuse Lettre sur les Causes premières. Fauriel qui possédait un grand nombre de langues avait déjà traduit quelques ouvrages étrangers, lorsqu'il publia en 1824 les Chants populaires de la Grèce moderne, qui contribuèrent à exciter une vive sympathie pour la cause des Grecs. Nommé en 1831 professeur de littérature étrangère à la Faculté de Paris, il remplit avec éclat cette chaire qui avait été créée pour lui. Il donna en 1833 l’Origine des épopées chevaleresques, en 1836 une Histoire de la Gaule méridionale sous les conquérants germains, qui le fit admettre la même année à l'Académie des inscriptions ; édita en 1837 l’Histoire de la croisade contre les Albigeois, en vers provençaux (dans les Documents inédits sur l'histoire de France), et laissa en mourant une Histoire de la poésie provençale, qui a été publiée en 1846, 3 vol. in-8, et des travaux analogues sur les littératures italienne et espagnole, notamment des Études sur Dante, publiées en 1854. Ses écrits se font remarquer par la finesse des aperçus et la nouveauté des découvertes, non moins que par l'érudition. M. Guigniaut a lu en 1861 à l'Académie des inscriptions une Notice sur Fauriel.

FAUST (Jean), fameux magicien et nécromancien. On le fait naître à la fin du XVe siècle, dans la Souabe, le Wurtemberg ou le Brandebourg, étudier d'abord à Ingolstadt, puis à Wittemberg en Saxe, et on lui donne toutes les connaissances cultivées de son temps, théologie, jurisprudence, philosophie, astronomie; il s'attacha surtout aux sciences occultes, telles que l'astrologie, la chiromancie, la démonologie. Un oncle riche lui ayant légué sa fortune, il en profita pour se livrer à tous les genres d'excès; quand son patrimoine fut épuisé, il fit, selon la légende, un pacte avec le diable, qui lui apparut caché sous le nom et la forme de Méphistophelès, petit moine gris, et il s'engagea par ce pacte à lui livrer son corps et son âme à la condition que le démon le servirait pendant 24 ans. En effet, pendant 24 années, Faust réussit dans tout ce qu'il entreprit; mais au bout de ce temps il disparut. C'est vers 1550 qu'on place cet événement. On donne pour amante à Faust l'innocenté Marguerite, qu'il avait séduite, et pour compagnon un fidèle serviteur, Wagner. Il a pu exister un véritable Faust, mais le personnage vulgairement désigné sous ce nom a fini par n'être plus qu'un type qui représente à la fois l'avidité, la témérité et le danger de la science. La vie de J. Faust a été écrite plusieurs fois, notamment par George Wiedman, Hambourg, 1593, et trad. en français sous le titre d’Histoire prodigieuse et lamentable de J. Faust, grand magicien et enchanteur, par Palma Cayet, Paris, 1674. Heuman a composé une curieuse dissertation sur Faust, Wittemberg, 1683. Gœthe, en Allemagne, Marlowe, en Angleterre, ont mis sur la scène la légende de Faust. — Quelques-uns ont pensé que Faust n'est autre que Jean Fust de Mayence, un des inventeurs de l'imprimerie, dont la vie aurait été défigurée par les contes populaires.

FAUSTA (Flavia Maximiana), fille de Maximien Hercule, et femme de Constantin, s'éprit d'une passion criminelle pour Crispus, fils de l'empereur, mais d'un autre lit. Irritée des refus du jeune prince, elle l'accusa devant Constantin d'avoir voulu attenter à sa pudeur; celui-ci, trop crédule, fit aussitôt mettre son fils à mort; mais ayant ensuite découvert la vérité, il fit étouffer Fausta dans un bain chaud, 327.

FAUSTE, Faustus, abbé de Lérins, né vers 400 dans la Grande-Bretagne, mort vers 490, était ami de Sidoine Apollinaire. Il fut fait évêque de Riez en 460. Il combattit la prédestination et écrivit un