Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/668

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FERRIÈRES (Ch. Élie, marquis de), membre de l'Assemblée constituante, né à Poitiers en 1741, mort en 1804, a laissé, entre autres ouvrages, des Mémoires pour servir à l'histoire de l'Assemblée constituante et de la révolution de 1789, an VII (1799), ouvrage remarquable par l'impartialité, réimprimés par les frères Baudouin dans la Collection, des Mémoires relatifs à la révolution, française, 1821.

FERROL (le), v. d'Espagne (Galice), à 20 k. N. E. de La Corogne, sur la baie du Ferrol ; 15 000 h. Place forte; port superbe sur l'Atlantique; forts, caserne, arsenal, chantiers de construction, corderie, laminoir; toiles à voiles, etc. Cette ville n'était qu'un bourg avant 1752. Les Anglais l'assiégèrent vainement en 1799; les Français le prirent en 1809 et 1823.

FERRONNIÈRE (LA BELLE), une des maîtresses de François I, était une bourgeoise de Paris et reçut son nom soit de la profession de son mari, qui aurait été ferronnier ou marchand de fer, soit simplement du nom de ce mari, qui s'appelait Ferron. Cet homme feignit, dit-on, d'autoriser les désordres de sa femme, et imagina un odieux moyen de se défaire à la fois d'elle et de son amant. En effet, la belle Ferronnière en mourut bientôt et François I ne guérit jamais. — Cette femme a donné son nom à une parure consistant en une bandelette qui entoure la tête et qui ferme sur le front avec un camée ou une pierre précieuse.

FERRY (Nicolas), nain célèbre. V. BÉBÉ.

FERRY DE ST-CONSTANT (J. L.), littérateur, né en 1765 à Fano (États romains), mort en 1830, vint de bonne heure en France, fut avant 1789 secrétaire de l'ambassadeur français en Hollande, devint en 1807 proviseur du collège d'Angers, et fut envoyé à Rome en 1811, pour y organiser l'instruction publique et y fonder un lycée. En 1814, il se retira à Fano, sa patrie. On a de lui : De l'éloquence des orateurs anciens et modernes, Paris, 1789; les Rudiments de la traduction, 1808 et 1811.

FERSEN (AXEL, comte de), feld-maréchal suédois, d'une famille illustre de Livonie, se distingua dans les diètes de la Suède par son éloquence et son désintéressement et fut trois fois élu président du corps de la noblesse. Il se montra toujours opposé au parti de la cour; en 1756, il fit condamner à mort le comte de Brahé, ainsi que plusieurs autres seigneurs qui voulaient faire une révolution en faveur du roi. Il perdit toute influence sous Gustave III. — Son fils, nommé aussi Axel de Fersen, vint de bonne heure en France, y commanda le régiment Royal-Suédois, fit la campagne d'Amérique, puis revint en France, se montra dévoué à Louis XVI, favorisa le voyage de Varennes, et secourut la famille royale pendant sa détention au Temple. De retour dans sa patrie, il fut en crédit auprès de Charles XIII, qui le nomma chancelier de l'Université d'Upsal; mais, injustement soupçonné par le peuple d'avoir contribué à la mort du duc d'Augustembourg, prince royal, il fut tué dans une émeute à Stockholm.

FERTÉ (la). V. LA FERTÉ.

FÉRUSSAC (François d'AUDEBARD, baron de), né en 1786 au Chartron (Tarn-et-Garonne), mort en 1836, lieutenant-colonel d'état-major, était fils de J. B. Louis de Férussac, officier d'artillerie et géologue distingué, né en 1745, mort en 1815, auteur d'une Histoire naturelle des Mollusques, Paris, 1819-32, 4 vol. in-4, à laquelle il avait consacré 30 années de travail. François de F. compléta ce grand ouvrage et publia lui-même, de 1823 à 1831, le Bulletin universel des sciences et de l'industrie, journal périodique qui contribua à répandre le goût des sciences. Il fut quelque temps député après 1830.

FERVERS, génies immatériels, émanés d'Ormuzd, qui, dans la religion de Zoroastre, sont les types ou modèles des êtres. Chaque individu a son Ferver, type antérieur, pur, chaste, brillant, et qui survit à l'être qui le représente sur la terre.

FÉRYD-EDDIN-ATTHAR, poëte persan, né en 1149 à Nichapour dans le Khoraçan, quitta un commerce lucratif pour embrasser la doctrine des sofis, se fit derviche, et se livra à tous les excès du mysticisme. Il fut massacré vers 1222 par les Mogols, qui avaient envahi son pays. On a de lui plusieurs poëmes moraux et mystiques, dont les plus célèbres sont le Pend-Nâmeh ou le Livre des Conseils, édité et trad. par M. de Sacy, 1819, et le Mantic-Uttaïr ou le Langage des Oiseaux, poëme de philosophie religieuse, publié en persan par M. Garcin de Tassy et analysé par lui dans sa Poésie philosophique chez les Persans, 1857.

FÉRYDOUN, roi fabuleux de la Perse, petit-fils de Djemchid, délivra les peuples iraniens du joug de l'usurpateur Zohak, et gouverna avec sagesse. Le Zend-Avesta lui donne un règne de 500 ans. Le Chah-Nâmeh raconte son histoire. Ses successeurs furent les derniers Pichdadiens. On a longtemps cru voir dans Férydoun l'Arbacès des Grecs : depuis, quelques savants ont combattu cette opinion.

FÉSA, Pasargade, v. de Perse (Fars), à 136 k. S. E. de Chiraz, dans un défilé; 25 000 hab. Tissus de soie, de coton, de laine. Culture de tabac

FESCENNINS (vers), chants satiriques et licencieux en usage à Rome, surtout dans les noces, tiraient leur nom de Fescennia, petite ville d'Étrurie (au N. de Faléries), d'où ils avaient été importés.

FESCH (Joseph), cardinal, archevêque de Lyon, né à Ajaccio en 1763, mort en 1839, était oncle maternel de Napoléon. Il fut nommé archevêque de Lyon en 1802, cardinal en 1803, puis envoyé comme ambassadeur à la cour de Rome. En 1805, il fut élevé aux dignités de grand aumônier de l'Empire, de comte et de sénateur. Il ne craignit pas, en 1810, de s'opposer aux volontés de Napoléon à l'égard de Pie VII. Tombé en disgrâce, il se retira dans son diocèse, où il resta jusqu'en 1814. Après l'abdication de l'Empereur, il alla vivre à Rome où il passa ses derniers jours dans l'étude des lettres et des arts, sans vouloir jamais consentir à se démettre de son archevêché. Il avait formé une riche collection de tableaux : il en a légué 1200 à la ville d'Ajaccio.

FESTUS (Sext. Pomp.), écrivain latin, qui vivait vers le commencement du IVe siècle de J.-C., abrégea le traité De Verborum significatione de Verrius Flaccus, et fut lui-même abrégé par Paul Diacre. Il ne reste, outre l'abrégé de Paul Diacre, que des fragments de Festus lui-même, trouvés dans les mss. de Pomponius Lætus et publ. à Rome par F. Orsinus, 1581. Le tout a été réimpr. par Dacier, Paris, 1681, ad usum Delphini; par Lindemann, Leips., 1832; Egger, Paris, 1838, et C. O. Muller, Leips., 1839, et a été trad. en franç. par A. Savagner, 1846, dans la collection Panckoucke.

FÉSULES, Fæsulæ, auj. Fiesole, v. de l'Étrurie anc., à 5 k. N. E. de Florence et près de l'Apennin, devint colonie romaine sous Sylla, et fut en 63 av. J.-C. le centre des tentatives de Mallius en faveur de Catilina. Stilicon y battit Radagaise en 406.

FÊTES, jours consacrés au repos, à l'accomplissement des devoirs religieux ou à des souvenirs publics ou domestiques. Pour la division et l'énumération des fêtes, V. notre Dict. univ. des Sciences. V. en outre, dans celui-ci, le nom de chaque fête.

FÊTE-DIEU, ou FÊTE DU SAINT-SACREMENT, festum Corporis Christi, fête religieuse qui a pour but d'honorer la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'eucharistie, est célébrée le jeudi qui suit la Trinité. En France, la célébration, en est renvoyée au dimanche suivant. Cette fête fut instituée le 8 sept. 1246 par le pape Urbain IV. Ce ne fut néanmoins qu'en 1312 que la bulle d'Urbain IV fut confirmée au concile de Vienne et que la célébration de la Fête-Dieu devint générale. Cette fête était autrefois accompagnée de processions publiques où l'hostie sainte était portée en grande pompe à travers les rues; depuis 1830, ces processions né se font plus à Paris et dans quelques autres grandes villes.

FETH-ALI-SCHAH ou BABA KHAN, roi de Perse,