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in-8; Doctrina veteris ecclesiæ de suprema regum potestate, 1765, in-fol., traduit en français, 1766.

FIGUEROA (Franç. de), poëte espagnol, que ses contemporains surnommaient le Divin, né à Alcala de Hénarès en 1540, mort en 1620, eut une grande célébrité de son temps et fut membre des académies de Naples, de Rome, de Bologne et de Sienne. Il a composé plusieurs comédies, dont la meilleure est intitulée : Amor y Fortuna. Ses Œuvres ont été imprimées à Lisbonne en 1626.

FIGUIÈRES, en esp. Figueras, v. d'Espagne (Barcelone), à 37 kil. N. E. de Girone et à 58 kil. S. de Perpignan ; 8400 hab. Citadelle importante, dite San-Fernando, à 600m de la frontière française. Arsenal, magasin à poudre, casernes, etc. Grande place entourée d'arcades. Les Français se sont emparés plusieurs fois de la citadelle, notamment en 1285, 1675, 1794, 1808 et 1823.

FIGULUS. V. NIGIDIUS.

FILADELFIA, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Calabre Ult. 2e), à 19 kil. S. de Nicastro; 3200 hab. A 4 kil. au N. O. se trouve l’Osteria di Cicerone, construite sur l'emplacement du Fundus Sicæ, qui faisait partie de l'anc. Hipponium, et où Cicéron se réfugia pour se soustraire aux recherches de Clodius.

FILANGIERI (Gaëtan), publiciste, né à Naples en 1752, d'une famille noble et ancienne, fut destiné à l'état militaire; mais il préféra l'étude du droit, et se distingua de bonne heure au barreau. Il occupa depuis 1777 plusieurs emplois à la cour et fut appelé en 1787 au conseil suprême des finances. Une application trop assidue et des malheurs domestiques abrégèrent sa vie, et il mourut à l'âge de 36 ans, en 1788. Filangieri s'est fait un nom européen par l'ouvrage intitulé : Science de la législation, où il traite des règles générales de la législation et des moyens de perfectionner les lois existantes, 1780-88, 7 vol. in-8. L'ouvrage est malheureusement resté inachevé; dans ce qui en a paru, l'auteur expose les règles générales de la législation, puis il les applique à la politique, à l'économie sociale, à l'éducation, à l'instruction publique, à la religion. Malgré son mérite, c'est un livre fait trop vite et par un homme trop jeune. Il y règne un esprit hardi, qui l'a fait mettre à l’Index à Rome. Il a été traduit par Gallois, 1789-91, 7 vol. in-8, et annoté par Benj. Constant, 1821, 6 vol. in-8.

FILASSIER (J. J.), compilateur, né en Flandre vers 1736, mort en 1806. Enthousiaste des écrits de J. J. Rousseau, il fit plusieurs ouvrages dans le but de contribuer au perfectionnement de l'éducation, entre autres : Dictionnaire historique d'éducation, Paris, 1771, 2 vol. in-8 (recueil d'anecdotes instructives, souvent réimprimé) ; Éraste, ou l'Ami de la jeunesse, 1773 (abrégé encyclopédique en forme de dialogues). Filassier était aussi un agronome distingué : on lui doit la Culture de la grosse asperge, 1783, et un Dictionnaire du Jardinier, 1790; il fut membre de l'Assemblée législative.

FILICAIA (Vincent de), poëte lyrique italien, né en 1642 à Florence, mort en 1707. Retiré à la campagne, il cultiva longtemps la poésie en silence, sans songer à rien publier ; mais plusieurs odes qu'il composa lors de la délivrance de Vienne et de la défaite des Turcs par Sobieski (1683) ayant été connues, il jouit bientôt d'une réputation européenne, et se vit recherché par les princes. Le grand-duc de Toscane le nomma sénateur et lui donna le gouvt de la ville de Volterra ; la reine Christine le combla de bienfaits. Le recueil de ses poésies parut en 1684, in-4, et a été publié d'une manière plus complète par son fils, Scipion F., Florence, 1707. Il en a paru en 1762 une éd. en 2 vol., dont le 1er contenant des poésies toscanes, odes ou canzone, sonnets, et l'autre des vers latins. Outre ses odes sur l'expulsion des Turcs, on admire ses sonnets sur l'Italie et sur la Providence.

FILICURI, Phænicussa ou Phœnicodes, une des îles Lipari, à l'E. de Lipari, a 10 kil. sur 7 et 800 h.

FILLEAU DE LA CHAISE (Jean), né à Poitiers vers 1630, mort à Paris en 1693, fut chargé d'écrire l’Histoire de S. Louis, avec les pièces recueillies par Tillemoni. Cet ouvrage parut en 15 livres, Paris, 1688, in-4, et eut un grand succès. On a encore de lui des Discours sur les pensées de Pascal, 1672. — F. de St-Martin, son frère cadet, mort vers 1695, a donné une traduction du Don Quichotte, 1677. 4 v. in-12, qui a été souvent réimprimée.

FILLES-DIEU, religieuses hospitalières, avaient d'abord été appelées Sœur de St-Gervais, parce qu'elles avaient été, en l'an 1300, chargées du service de l'hôpital de ce nom. Elles portaient une robe blanche avec un manteau noir ; elles avaient leurs principales maisons à Paris, à Orléans, à Beauvais, à Abbeville.

FILLMORE, capitale des Mormons, Voy. UTAH.

FILMER (sir Robert), publiciste anglais, né en 1604, dans le comté de Kent, mort en 1647, soutint la cause royaliste et publia dans ce but : Anarchie d'une monarchie limitée ou mixte, 1646, et Patriarcha, où il fait dériver la politique de l'autorité paternelle. Il fut réfuté par Locke et Algernon Sidney.

FIMBRIA, fougueux partisan de Marius, égorgea sur son bûcher le grand pontife Mucius Scévola. Envoyé en Asie comme lieutenant du consul Valérius Flaccus (86 av. J.-C), il souleva l'armée contre ce général, et le fit périr pour se mettre à sa place. Il remporta plusieurs avantages sur Mithridate, et parcourut l'Asie, exerçant ses vengeances sur les partisans de Sylla; mais bientôt, poursuivi lui-même par ce général, il fut réduit à se donner la mort (84).

FINAL, Finale en italien, ville du Piémont, avec un petit port sur le golfe de Gênes, à 53 kil. S. O. de Gênes; 6000 hab. Trois forts. Aux env., grottes curieuses. Anc. ch.-l. d'un marquisat que l'empereur Charles VI vendit en 1713 à la ville de Gênes.

FINAL, v. du Modénais, sur le Panaro, à 9 kil. N. E. de Modène; 6000 hab. Soiries, toiles; riz.

FINGAL, guerrier écossais, père d'Ossian (V. OSSIAN). — On appelle Grotte de Fingal une grotte de l'île de Staffa, formée de colonnes basaltiques.

FINIGUERRA (Tomaso ou Maso), sculpteur et orfèvre de Florence, inventa, l'an 1452, l'art d'imprimer des estampes avec des planches de cuivre gravées en creux. On estime surtout son estampe du Couronnement de la Vierge, qui est au Louvre. Cet artiste excellait aussi dans l'art de nieller.

FINISTÈRE (cap), Finis terræ, Artabrum prom., promontoire d'Espagne (Galice), à l'angle N. O. de la Péninsule, était regardé par les anciens comme le point où le monde finissait à l'Occident. Ce cap a donné son nom à deux bat. navales entre les flottes de France et d'Angleterre, livrées en 1748 et 1805, et toutes deux fatales à la France.

FINISTÈRE (cap), Bolerium prom., Land's End en anglais, cap d'Angleterre, au S. O. du Cornouailles.

FINISTÈRE (dép. du), le plus occidental des dép. de la France, se trouve à la fois sur la Manche et sur l'Océan Atlantique, et est borné à l'E. par les dép. du Morbihan et des Côtes-du-Nord : 111 kil. sur 84; 6934 kil. carrés; 627 304 hab.; ch.-l., Quimper. Il prend son nom de sa position à l'extrémité occidentale de la terre de France. Il est formé de la partie la plus occidentale de la Bretagne et comprend les îles d'Ouessant et de Sein. Côtes découpées, beaucoup de baies, anses et bons ports. Monts Arrées et montagnes Noires; climat humide; mines de plomb argentifère (à Poullauen et Huelgoat) ; houille, grès, gneiss, schistes, bonnes pierres à aiguiser les faux; 4 sortes de marbres, terre à bruyères, mais fertile (grains, légumes, grands choux, fruits à cidre, tabac) ; pâturages excellents, quelques forêts. Bons chevaux (2 races), bétail (petite race), moutons, porcs, etc. Industrie active : exploitation des mines; toiles diverses, corderies, papier, tabac, etc. — Le dép. du Finistère se subdivise en 5 arr. (Quimper, Brest, Morlaix, Châteaulin, Quimperlé), 43 cant., 281 comm,.; il dépend de la 16e div. militaire, de la cour imp. de Rennes, et a un évêché à Quimper.