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qui lui était disputée par le prince de Conti. Il poussa avec vigueur la guerre contre Charles XII, et il ne tint pas à lui que ce prince ne fût arrêté lors de la visite imprudente qu'il vint faire à Dresde au roi Auguste. Après la bat. de Pultawa, il essaya vainement d'assurer la Livonie à la Saxe, et de décider le roi de Prusse à déclarer la guerre à la Suède.

FLENSBORG, v. murée du Danemark (Sleswig), à 19 k. N. de Sleswig, sur le Flensborg-fiord; 14 000 h. Port sûr et profond, étroit d'entrée; chemin de fer. Hôtel de ville, théâtre, bourse, école de navigation. Toile à voiles, tabac, savon, papier, bleu de Prusse; fonderie de cuivre; raffinerie de sucre, eau-de-vie de grains, teintureries; chantiers de construction. Commerce actif, armements pour la pêche au Groënland.

FLERS, ch.-l. de c. (Orne), à 21 kil. N. de Domfront; 4895 hab. Toiles, coutils, basins.

FLESSELLES (Jacques de), prévôt des marchands de Paris, né en 1721, fut une des premières victimes de la Révolution. Accusé d'entretenir des relations avec la cour et de tromper le peuple en l'abusant par de fausses promesses d'armes et de munitions, il fut tué d'un coup de pistolet à l'hôtel de ville, le 14 juillet 1789, jour de la prise de la Bastille. Sa tête fut coupée et promenée dans les rues au bout d'une pique.

FLESSINGUE, Vlissengen en hollandais, v. forte du roy. de Hollande (Zélande), dans l'île de Walcheren, à 6 kil. S. O. de Middelburg, à l'emb. du Hondt (bras de l'Escaut); 8000 hab. Excellent port militaire et marchand ; chantiers de construction ; bassin pour 50 vaisseaux; siège d'une amirauté, etc. Patrie de Ruyter. — Flessingue est la 1re ville qui, en 1572, se déclara contre les Espagnols. En 1585 le prince d'Orange l'engagea à la reine Élisabeth en garantie d'un prêt fait à la Hollande : les Anglais la gardèrent jusqu'en 1616. Réunie à la France de 1807 à 1814, elle fut bombardée par les Anglais en 1809 : c'est alors que fut détruit son superbe hôtel de ville.

FLETCHER (Richard), prêtre anglican, fut chargé en 1587 d'accompagner Marie Stuart à l'échafaud, et montra contre cette malheureuse reine une animosité fanatique. Lorsque la tête eut été tranchée, il s'écria : « Périssent ainsi tous les ennemis d’Élisabeth ! » Il fut fait, en récompense de son zèle, évêque de Bristol, puis de Londres. Cependant il mourut disgracié, en 1596. Ce prêtre s'était marié deux fois.

FLETCHER (John), auteur dramatique, fils du précédent, né en 1576, dans le comté de Northampton, fut destiné au barreau, mais renonça à cette carrière pour les lettres, se lia avec le poète Beaumont, et donna en société avec lui plus de 50 pièces, tragédies et comédies. Il survécut à son ami, mort en 1615, et fit seul quelques nouvelles pièces. Il mourut de la peste en 1625. Autant qu'il est possible de distinguer les ouvrages des deux amis, on estime davantage les comédies de Fletcher; elles brillent par l'esprit, la vivacité et la fidélité des peintures de mœurs. Les meilleures sont : le Fat, le Capitaine, le Voyage des amants, l'Ennemi des femmes. Contemporains de Shakespeare, Beaumont et Fletcher eurent de leur temps plus de vogue que ce grand poète. L'édition la plus complète de leurs œuvres est celle de Dyce, Londres, 1844, 11 vol. in-8. Elles ont été traduites dans les Chefs-d'œuvre des théâtres étrangers, 18l3 et séparément par E. Lafond, 1864.

FLETCHER DE SALTOUN (André), patriote écossais, né à Saltoun en 1653, mort à Londres en 1716. Membre du parlement d'Écosse, il se montra orateur énergique, républicain zélé, combattit successivement le gouvernement de Charles II, de Jacques II et de Guillaume III, entra dans la conspiration de Monmouth, et s'opposa toujours à la réunion de l'Écosse et de l'Angleterre. Il a laissé quelques écrits politiques qui ont été réunis à Glasgow, 1749.

FLEURANCE ou FLEURANGES, ch.-l. de c. (Gers), à 11 kil. S. de Lectoure; 2900 hab. Jolie ville. Commerce en grains, eau-de-vie, plumes d'oie, etc. — Anc. seigneurie qui a donné son nom à un membre de la maison de La Mark. V. MARK (Robert III de la).

FLEURIEU (Ch. P. CLARET, comte de), ministre de la marine sous Louis XVI, membre de l'Institut, né à Lyon en 1738, m. en 1810, entra dès l'âge de 13 ans au service de mer et montra de bonne heure une habileté et une instruction surprenantes : en 1763, il fabriqua, de concert avec Ferdinand Berthoud, la première horloge marine qu'on eût encore vue. Nommé en 1776 directeur général des ports et arsenaux, il dirigea les opérations navales de la guerre d'Amérique et fournit les plans des voyages de découverte entrepris par La Pérouse et le chevalier d'Entrecasteaux. Appelé en 1790 au ministère de la marine, il donna sa démission l'année suivante, et fut nommé gouverneur du jeune Dauphin (Louis XVII). Il devint membre du Conseil des Anciens en 1797 ; fut exclu de cette assemblée le 18 fructidor, et appelé par Bonaparte au conseil d'État après le 18 brumaire, On a de lui : Découvertes des Français dans le S. E. de la Nouv.-Guinée en 1768 et 1769, Paris, 1790; Le Neptune Américo-septentrional, 1780; LeNeptune des mers du Nord, 1794. On lui doit aussi la rédaction du Voyage autour du monde fait pendant les années 1790 et 1792, par Étienne Marchand, an VI (1798). Ses ouvrages sont précieux par l'exactitude des détails et la perfection des cartes hydrographiques. — On a donné son nom à une baie de la Terre de Diémen, sur la côte orientale, découverte en 1802 par Baudin; — et à une île située à l'extrémité N. O. de la Terre de Van Diémen, découverte en 1798 par Flinders, puis explorée par Freycinet.

FLEURUS, v. de Belgique (Hainaut), dans une vaste plaine, près de la Sambre (r. g.), à 11 kil. N. E. de Charleroi; 4000 h. Station. Cailloux roulés de quartz hyalin dits diamants de Fleurus. — Cette v. a donné son nom à 4 batailles mémorables : la 1re en 1622, entre l'armée espagnole sous les ordres de Gonzalès de Cordoue, général de la ligue catholique, et les troupes de l'Union protestante commandées par le bâtard de Mansfeld : les deux partis s'attribuèrent l'avantage; — la 2e en 1690 : le maréchal de Luxembourg y défit G. Frédéric, prince de Waldeck, l'un des plus habiles généraux de la ligue d'Augsbourg; — la 3e livrée le 26 juin 1794 (8 messidor an II). le général Jourdan y défit les Impériaux sous les ordres du prince de Cobourg; c'est la plus importante; elle donna la Belgique à la France; c'est à cette bataille qu'on fit pour la lre fois usage de l'aérostat; — la 4e, plus communément appelée bataille de Ligny, eut lieu le 16 juin 1815 : Napoléon y défit complètement le général prussien Blücher.

FLEURY, Floriacum, nom commun à un grand nombre de bourgs et villages de France. Les plus connus sont : 1° un vge du dép. de l'Aude, à 16 k. N. E. de Narbonne ; 1305 h. Anc. baronnie érigée en 1736 en duché-pairie pour un neveu du cardinal de Fleury ; — 2° Fleury-sur-Andelle (Eure), ch.-l. de c., à 15 k. N. des Andelys; 1400 hab. Église toute moderne. Filatures, tissage mécanique, imprim. sur indiennes ; — 3° Fleury-sur-Loire ou Saint-Benoît-sur-Loire, bourg du Loiret, à 36 kil. N. O. de Gien; 1640 h. Anc. monastère de Bénédictins, où se conservaient les reliques de S. Benoît; il n'en reste que l'église, qui renferme le tombeau de Philippe I. La bibliothèque était une des plus riches de France.

FLEURY (l'abbé Claude), sous-précepteur des enfants de France, né à Paris en 1640, mort en 1723, embrassa l'état ecclésiastique en 1667 après avoir été pendant 9 ans avocat au parlement; fut nommé en 1672 précepteur des princes de Conti, et devint en 1689 sous-précepteur des ducs de Bourgogne, d'Anjou et de Berry, petits-fils de Louis XIV, dont Fénelon était le précepteur, et fut nommé en 1717 confesseur de Louis XV. Il avait reçu en 1706, comme récompense de ses soins, le prieuré d'Argenteuil, et avait été admis à l'Acad. française en 1696. Fleury est surtout connu par ses ouvrages : les principaux sont