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se fixer à Metz en 1556, et fut nommé par ses concitoyens médecin de la ville. C'est à lui en grande partie que l'on doit la réhabilitation de la médecine hippocratique et la chute des doctrines arabistes. Les plus importants de ses ouvrages sont : Œconomia hippocratis, alphabeti serie distincta, Francfort, 1588, in-f., savant commentaire sur les mots obscurs d'Hippocrate; Hippocratis opera omnia, Francfort, 1595, in-fol. : c'est une des premières et des meilleures éditions d'Hippocrate ; elle est accompagnée pour la 1re fois d'une excellente traduction latine.

FOGARACH, v. de Transylvanie, à 49 kil. N. O. de Cronstadt, sur l'Aluta; 5000 hab. Évêché grec-uni. Beau pont. Vieux château fort.

FOGELBERG, sculpteur suédois, né à Gothenbourg en 1787, mort à Trieste en 1854, vécut presque toujours à Rome. Ses œuvres se distinguent par la majesté ou par la grâce. On remarque surtout ses statues d’Odin, de Thor, de Balder, au musée de Stockholm; un Birger Iarl et Charles Jean XIV (Bernardotte), qui ornent deux places de Stockholm ; un Apollon et une Vénus.

FOGGIA, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples, ch.-l. de la Capitanate, sur le Cervaro, à 133 k. N. E. de Naples; 20 900 h. Évêché. Palais de l'intendance, collégiale, bibliothèque. — Foggia fut fondée au IXe siècle près de l'anc. Arpi. Manfredi battit près de cette ville le pape Innocent V, mais il y fut défait à son tour par Charles d'Anjou (1266). Foggia ayant pris parti pour Conradin, Charles la détruisit; elle fut rebâtie peu de temps après. Elle souffrit beaucoup du tremblement de terre de 1781.

FOGGINI (P. Franç.), bibliothécaire du Vatican, né à Florence en 1713, mort en 1783, jouit de la faveur des papes Benoît XIV et Pie VI, et publia un grand nombre de savants ouvrages, les uns sur la théologie, les autres sur les antiquités et la littérature. On lui doit la publication du fameux ms. de Virgile conservé à Florence dans la bibliothèque des Médicis et regardé comme le plus ancien (il parut à Florence en 1741, in-4), et d'un important travail sur le calendrier romain : Verrii Flacci fastorum anni romani reliquiæ, ex marmorearum tabularum fragmentis Prænestæ effossis, Berne, 1779, in-fol.

FOGLIETTA (Uberto), historien génois, né en 1518, mort en 1581, publia en 1559 sur sa patrie un livre qui le fit exiler : della Republica di Genova, passa la plus grande partie de sa vie à Rome auprès du cardinal Hippolyte d'Este, et publia dans cette ville : Historia Genuensium; Clarorum Ligurum Elogia ; De Causis magnitudinis Turcarum imperii; De Linguæ latinæ usu et præstantia, et plusieurs opuscules qui devaient faire partie d'une histoire générale de son temps. Il passe pour un des meilleurs écrivains latins modernes.

FOGO ou ILE DU FEU, une des îles du Cap-Vert, par 26° 40' long. O., 14° 50' lat. N. : 27 kil. sur 23; 9700 hab. ; ch.-l., St-Philippe. Vaste volcan, haut de 2964m et presque continuellement en éruption.

FOHI ou FOUHI, 1er empereur et 1er législateur de la Chine. On place son avénement vers l'an 2950 ou même 3300 avant notre ère. On ne sait rien de bien précis sur son règne ; on lui attribue l'institution du mariage, l'invention de la pêche, de la chasse, de la musique, de l'écriture, du calendrier, de l'usage du fer, etc. Il reconnut un Dieu suprême et lui rendit un culte. — Il ne faut pas le confondre avec Fo, réformateur de la religion en Chine.

FOIX, Fuxum, v. de France, ch.-l. du dép. de l'Ariége, sur l'Ariége, à 722 k. S. de Paris: 5507 h. Trib. de 1re inst., collège, école normale, biblioth., société d'agriculture et des arts. Chemin de fer. Martinets à cuivre et à fer, forges à la catalane, etc. Sur un rocher escarpé qui domine la ville, on voit les ruines de trois tours gothiques, servant auj. de prison. Quelques auteurs ont prétendu que Foix a été fondée par les Phocéens qui lui auraient donné le nom de Phocée, d'où serait dérivé par corruption le nom de Foix; mais cette ville ne paraît pas remonter au delà du IIe siècle de J.-C. Elle fut assiégée en 1210 par les Albigeois et en 1272 par Philippe le Hardi.

FOIX (Gouvt de), un des grands gouvts de la France avant la Révolution, était situé entre le Languedoc et le Roussillon, et se composait de la province de Foix, plus le Donnezan et la cosuzeraineté du roi de France sur l'Andorre; ch.-l., Foix. Il fait auj. partie du dép. de l'Ariége.

FOIX (Province, jadis comté de), partie du pays des Volces Tectosages sous les Romains ; se divisait en haut et en bas pays de Foix, et avait pour places principales : dans le haut-pays, Foix, Tarascon, Ax ; dans le bas-pays, Pamiers, Saverdun, Lezat, Mas-d'Azil. — Le comté de Foix, après avoir fait partie de l'empire romain, du roy. des Visigoths, de la monarchie mérovingienne, du duché d'Aquitaine, de l'empire carlovingien, et enfin du comté de Carcassonne, fut détaché de ce dernier comté au XIe siècle, forma d'abord une seigneurie, et fut érigé en comté en 1050 en faveur de Roger I, fils de Bernard de Foix et petit-fils de Roger I, comte de Carcassonne; il fut uni en 1290 à la vicomté de Béarn. En 1398, Isabelle, héritière du comté de Foix, le porta dans la maison de Grailly, par son mariage avec Archambault de Grailly. En 1479, Éléonore, reine de Navarre, qui avait épousé Gaston IV, comte de Foix, mourut, en choisissant pour son successeur son petit-fils François Phœbus; mais celui-ci mourut fort jeune, et sa sœur Catherine, en épousant Jean, sire d'Albret, fit passer dans cette maison le comté de Foix, ainsi que la couronne de Navarre. De ce moment, les destinées de ce comté se confondent avec celles de la Navarre. H. Castillon a donné l’Histoire du comté de Foix, Paris, 1852.

FOIX (Raymond-Roger, comte de), fils de Roger-Bernard I, lui succéda en 1188, accompagna Philippe-Auguste à la Terre-Sainte en 1191; se signala au siège d'Ascalon et à la prise de St-Jean-d'Acre, et revint avec le roi lorsque Richard Cœur de Lion eut pris le commandement de l'armée des Croisés. S'étant déclaré en faveur des Albigeois, le comte de Foix fut battu en plusieurs rencontres, et dépouillé de ses États, qui cependant lui furent rendus par le concile de Latran. Il mourut en 1223.

FOIX (Roger-Bernard III, comte de), 1265-1302, eut des démêlés avec Philippe le Hardi et Pierre d'Aragon, qui le tinrent quelque temps en captivité. Il se distingua comme poëte et comme troubadour.

FOIX (Gaston III, comte de), vicomte de Béarn, né en 1331, mort en 1391, fut surnommé Phœbus, soit à cause de sa beauté, soit parce que, semblable au dieu Phœbus, il avait une blonde chevelure; ou enfin parce qu'il avait pris un soleil pour emblème. Il succéda à son père Gaston II, à l'âge de douze ans, et s'illustra par sa valeur et sa magnificence; mais on lui reproche un caractère violent et on l'accuse d'avoir causé la mort de son propre fils : ce jeune prince, accusé d'avoir voulu empoisonner son père à l'instigation de Charles le Mauvais, fut emprisonné et cruellement maltraité par Gaston; il se laissa mourir de faim dans sa prison (1382). La vie de Gaston se passa dans des guerres continuelles ; il fit ses premières armes en 1345 contre les Anglais, alla en 1356 en Prusse pour combattre les Infidèles dans les rangs des Chevaliers Teutoniques; contribua en 1358, pendant la Jacquerie, à la délivrance de la cour de Meaux, et combattit la comte d'Armagnac, qui manifestait des prétentions sur le Béarn (1372), ainsi que le duc de Berri, qui lui avait enlevé le titre de lieutenant du Languedoc (1375). On a de lui un livre sur la chasse intitulé : Miroir de Phébus, des déduiz de la chasse des bestes sauvaiges et des oyseaux de proye, en prose, imprimé à Poitiers, 1560, in-f, C'est du style emphatique et embrouillé de cet ouvrage qu'est, dit-on, venue l'expression faire du Phébus. Une statue a été érigée dans Pau à Gaston de Foix. — Le surnom de Phœbus a été, après Gas-