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social où toutes les passions humaines, bonnes ou mauvaises, trouveraient une place légitime et une satisfaction qui tournât au profit général ; où toutes les aptitudes fussent appliquées, où ce fût un droit et un attrait pour tous, et non plus un devoir pénible, de concourir au bien-être universel; et pour cette fin, il voulait associer les hommes en capital, travail et talent par groupes, par séries, puis par phalanges, au moyen de l’attraction passionnée, dont il fait la loi de l'humanité. Malgré le peu d'attention qu'avaient obtenu ses théories, il continua à les développer dans le Traité de l'association domestique agricole (1822), le Nouveau Monde industriel (1829), et la Fausse Industrie (1835). Il créa en 1832, avec le concours de quelques disciples, le Phalanstère, journal qui prit en 1836 le titre de la Phalange. Sa doctrine, assez peu facile à saisir dans ses ouvrages, a été résumée et éclaircie par V. Considérant, l'un de ses disciples, dans un livre intitulé : Destinée sociale. Mme Gatti de Gamond a publié en 1838 Fourier et son système. Ses disciples tentèrent, mais sans succès, l'application de sa doctrine dans un Phalanstère qu'ils fondèrent à Condé-sur-Vesgre.

FOURMONT (Étienne), orientaliste, né en 1683 à Herblay (Seine-et-Oise), mort en 1745 à Paris, possédait presque toutes les langues de l'Europe et de l'Asie. Il fut nommé en 1715 professeur d'arabe au Collège de France, et devint en même temps associé de l'Académie des inscriptions. Il est un des premiers Français qui aient fait une étude sérieuse du chinois : il fit connaître dès 1719 les 214 clefs ou caractères élémentaires de l'écriture chinoise, et donna en 1742 la Grammatica sinica, fruit de vingt ans de travail. Il avait entrepris un dictionnaire chinois et un grand nombre d'autres ouvrages qui n'ont pas paru. Il eut pour élèves de Guignes et Deshauterayes. Et. Fourmont avait publié dès 1706 les Racines latines mises en vers français, à l'imitation des Racines grecques de Lancelot. — Son frère, Michel Fourmont, né en 1690, mort en 1746, enseigna le syriaque et l'éthiopien au Collége de France, fut admis à l'Académie des inscriptions en 1724, fut envoyé en Orient par Louis XV en 1728, et en rapporta plusieurs manuscrits grecs, ainsi que des inscriptions, dont l'authenticité est quelquefois douteuse.

FOURNEL (J. Franç.), né à Paris en 1746, m. en 1820, avocat au barreau de Paris, est connu par d'utiles ouvrages sur la jurisprudence : Traité du voisinage, 1799 et 1812 ; Hist. des avocats au parlement et au barreau de Paris depuis S. Louis, 1813 ; Hist. du barreau de Paris dans le cours de la Révolution, 1816 ; Lois rurales de la France, 1819. Il a publié aussi un ouvrage intéressant sur les antiquités nationales, intitulé : État de la Gaule à l'époque de la conquête des Francs, 1805.

FOURNELS, ch.-l. de c. (Lozère), à 41 kil. N. O. de Marvejols ; 600 hab.

FOURNIER (P. Simon), graveur et fondeur de caractères, né à Paris en 1712, mort en 1768, se fit d'abord connaître par d'assez bonnes vignettes en bois, se mit ensuite à graver sur acier des lettres de fonte, grosses et moyennes, et les premiers corps de caractères, et publia sur son art plusieurs écrits remarquables : Traité historique et critique sur l'origine de l'imprimerie, 1763 ; Manuel typographique, 1764 ; Traité historique, pratique et critique sur l'origine et les progrès des caractères de fonte pour l'impression de la musique, 1765.

FOURRIER. V. FOURIER.

FOURS, ch.-l. de c. (Nièvre), à 52 k. S. E. de Nevers ; 1507 h. Fabriques de porcelaine.

FOURVIÈRES, Forum vetus. V. LYON.

FOUS (fête des), fête qui avait pour objet d'honorer l'âne qui porta Jésus lors de son entrée à Jérusalem, était répandue dans toute la France au moyen âge et se célébrait le jour de la Circoncision (1er janvier). On chantait un office ridicule, puis on faisait une procession solennelle et l'on se livrait à toutes sortes d'extravagances. On essaya en vain dès le XIIe siècle de supprimer la fête des Fous ; elle ne disparut que vers le XVIe siècle.

FOUSSERET (Le), ch.-l. de C, (H.-Garonne), à 34k. S. O. de Muret ; 2000 h. Patrie de l'abbé Sicard.

FOUTA-DIALO, un des États peuls de la Nigritie occid., dans la région montagneuse d'où sortent la Gambie, le Sénégal, le Falémé, le Rio-Grande, a 600 k. de l'E. à l'O., 36 du S. au N., et a pour ville principale Timbou. Les habitants sont Mahométans.

FOUTA-TORO, un des États peuls de la Nigritie occid., à l'O. de Bondou, s'étend le long de la r. g. du Sénégal, de Bakel à Daganâ (15-18° long, O.). Le roi réside dans l’Ile-à-morfil. Il a pour cap. Kiélogn.

FOU-TCHEOU, v. de Chine, ch.-l. de la prov. de Fou-kian, près dé l'emb. du Si-ho ; env. 500 000 h. Pont de plus de 100 arches sur le Tchang, affluent du Si-ho. Établissements d'instruction publique ; industrie variée, commerce actif, surtout en thé noir. Bon port, ouvert aux Européens en 1842.

FOWLER (Thomas), pharmacien et médecin anglais, né à York en 1735, m. en 1801, contribua à répandre l'usage de l'arsenic comme médicament, et le fit entrer dans ses gouttes fébrifuges, connues aussi sous le nom de liqueur de Fowler.

FOX (Rich.), évêque anglais, né en 1466 à Ropesley (Lincoln), mort en 1528, jouit d'une haute faveur auprès de Henri VIII, fut employé par ce prince dans toutes ses négociations et dans les affaires les plus délicates, fut fait conseiller privé, garde des sceaux, principal secrétaire d'État, et obtint successivement les évêchés d'Exeter et de Winchester. Éclipsé par Wolsey sous Henri VIII, il se retira dans son diocèse. L'Université d'Oxford lui doit la fondation du collége dit Corpus Christi, l'un des premiers où l'on ait enseigné le grec.

FOX (John), théologien anglais, né en 1517 à Boston (Lincoln), mort en 1587, fut inquiété à cause de son zèle pour la doctrine de Luther, fut forcé de se retirer à Bâle, où il se fit correcteur d'imprimerie, et ne rentra dans sa patrie qu'après la mort de la reine Marie. Le duc de Norfolk, que Fox avait élevé, devint son protecteur et lui procura une prébende ; mais il ne put être élevé aux dignités de l'église anglicane, parce qu'il était non-conformiste. On a de lui, entre autres écrits, Actes et monuments de l'Église ou Martyrologe (appelé par les Catholiques la Légende dorée de Fox), Londres, 1563, 1634 et 1850 : c'est l'histoire de tous les sectaires qui ont combattu l'église romaine depuis le Xe s. Sa vie, écrite par Samuel Fox, son fils, se trouve en tête de ce livre.

FOX (George), fondateur de la secte des Quakers, né en 1624 à Drayton (Leicester), mort en 1690, était fils d'un pauvre tisserand, et exerça d'abord lui-même l'état de cordonnier. Élevé dans la secte des Presbytériens, il s'exalta au point de se croire inspiré, et prétendit avoir reçu du ciel la mission de ramener les hommes à la simplicité du Christianisme primitif. Il commença à prêcher en 1647, parcourut l'Angleterre, l’Écosse, la Hollande, l’Amérique anglaise, fit partout de nombreux prosélytes, et subit des persécutions qu'il supporta avec une résignation admirable. Fox rejetait tout culte extérieur et toute hiérarchie, prêchait contre la guerre, les procès, les dîmes ; refusait de découvrir sa tête ou de fléchir le genou devant aucune puissance humaine et de faire aucun serment. Les plus célèbres de ses disciples sont W. Penn et Sarolay. Il a laissé sa propre biographie sous le titre de Fox's Journal.

FOX (Ch. Jacq.), un des plus grands orateurs de l'Angleterre, né à Londres en 1748, mort en 1806, était fils de Henri Fox (lord Holland), secrétaire d'État sous George II, qui l'initia de bonne heure aux affaires. Élu député en 1768, avant même qu'il eût atteint l'âge légal de 20 ans, il défendit d'abord les ministres pour complaire à son père, et fut nommé l'un des lords de l'amirauté, puis de la trésorerie. Mais, s'étant lié avec Burke, il entra dans l'opposi-