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Charles XII amena une paix définitive qui fut toute à l'avantage du Danemark (1720). Frédéric fonda plusieurs colonies, établit une mission à Tranquebar, fonda plusieurs institutions utiles, notamment la maison des orphelins, l'école militaire de Copenhague, et 240 écoles pour l'instruction des classes pauvres.

FRÉDÉRIC V, roi de Danemark et de Norvége, né en 1723, mort en 1766, succéda en 1746 à son père Christian VI, et eut un règne pacifique. Il peupla le Jutland de colonies allemandes et françaises, fit l'acquisition de Ste-Croix aux Antilles et des îles Nicobar dans l'Inde, développa le commerce, encouragea les sciences, établit une académie de peinture à Copenhague, et prépara l'affranchissement des paysans, que compléta Christian VII, son fils et son successeur.

FRÉDÉRIC VI, roi de Danemark, né en 1768, mort en 1839, fut associé dès 1784 à son père Christian VII, qui était tombé en enfance; mais ne prit le titre de roi qu'en 1808. Il eut d'abord à réparer les maux que les Anglais avaient faits à Copenhague sous le règne de son père en bombardant cette ville (1807); il battit les Suédois qui voulaient s'emparer de la Norvége, et les obligea à demander la paix, qui fut signée à Jonkœping en 1809. Il s'allia avec la France, et lui resta longtemps fidèle : aussi en 1814, se vit-il enlever la Norvége, qui fut donnée à la Suède. Il reçut néanmoins en échange la Poméranie suédoise, l'île de Rugen et le Lauenbourg. Frédéric ne s'occupa plus que de l'administration intérieure de son royaume : il établit en 1834 des États provinciaux, et favorisa de tout son pouvoir les arts, les sciences, l'agriculture et le commerce. Il eut pour successeur son cousin Christian VIII.

Suède.

FRÉDÉRIC I, roi de Suède, né en 1676, mort en 1751, était landgrave de Hesse-Cassel lorsqu'il épousa, en 1715, Ulrique-É1éonore, sœur de Charles XII, roi de Suède, et héritière du trône. Ulrique, ayant succédé à son frère en 1719, ne tarda pas à se démettre de son autorité en faveur de son époux, et celui-ci fut proclamé roi en 1720. Il conclut la paix avec le Danemark, auquel il céda le duché de Slesvig, et signa avec la Russie en 1721 le traité de Nystadt, qui enlevait à la Suède la Livonie, l'Esthonie, l'Ingrie et la Carélie. Depuis, il ne s'occupa plus qu'à réparer les maux qu'avait soufferts la Suède pendant les guerres de Charles XII. Il rétablit les finances, l'agriculture et le commerce, protégea les sciences et fonda une académie à Stockholm.

Palatinat.

Le Palatinat comte cinq princes du nom de Frédéric : I (1449-1476), II (1544-1554), III (1557-1576), IV (1583-1610), V (1610-1632). Le seul qui ait joué un rôle important est Frédéric V, qui épousa en 1618 Élisabeth, fille de Jacques I, roi d'Angleterre. A la sollicitation de cette princesse, il se mit à la tête du parti protestant en Allemagne, et accepta la couronne de Bohême que lui offrirent en 1619 les habitants de ce pays, révoltés contre l'empereur Ferdinand II; ce prince s'était rendu odieux aux dissidents de la Bohême en violant leurs privilèges. Frédéric V entra à Prague, mais il en fut chassé dès l'année suivante par l'armée impériale, fut mis au ban de l'empire et se vit dépouillé de ses États héréditaires, qui furent donnés à la Bavière. Il mourut en 1632. Il avait eu 13 enfants, dont le plus connu est Charles-Louis, qui recouvra le Palatinat en 1648.

Sicile et Naples.

FRÉDÉRIC I D'ARAGON, roi de Sicile de 1296 à 1337, avait d'abord été chargé du gouvernement de l'île par son frère Jacques lorsque celui-ci alla en 1291 prendre possession du royaume d'Aragon. Jacques ayant cédé la Sicile à Charles II d'Anjou, déjà maître de Naples, le pape ordonna en 1296 à Frédéric de la lui livrer; mais ce jeune prince refusa d'obéir, et les Siciliens le proclamèrent roi en 1296. Après avoir lutté avec avantage contre les forces réunies de la France, de Naples et de l'Aragon, il obtint la paix en 1302, à condition qu'il épouserait Éléonore, 3e fille de Charles II, et qu'il renoncerait au titre de roi de Sicile pour prendre celui de roi de Trinacrie.

FRÉDÉRIC II D'ARAGON, le Simple, roi de Sicile, petit-fils du préc., succéda en 1355 à Louis, son frère aîné, et régna jusqu'en 1377. Il perdit en 1356 Messine et Palerme, que lui enleva Jeanne, reine de Naples, et ne recouvra ces deux villes que 9 ans après. Il fit la paix avec Jeanne en 1372, et lui paya tribut.

FRÉDÉRIC D'ARAGON, roi des Deux-Siciles, succéda en 1496 à son neveu Ferdinand II. A peine était-il assis sur le trône qu'il se vit enlever son royaume par les armes de Louis XII et par la perfidie de Ferdinand, roi d'Aragon et de Castille son parent, qui, après avoir feint de le secourir, s'entendit avec Louis XII pour partager ses États. Il se réfugia en France, et Louis XII lui donna en dédommagement le duché d'Anjou avec 30 000 ducats.

FRÉDÉRIC-AUGUSTE, rois de Saxe. V. AUGUSTE.

FREDERICIA, v. du Danemark (Jutland), sur le petit Belt, dont elle commande l'entrée, à 60 kil. N. E. de Ribe; 4500 h. Place forte, bâtie en 1650 sous Fréd. III, prise et brûlée par les Suédois en 1651 ; bombardée en 1849 par les Allemands, qui furent battus peu après sous ses murs par les Danois (6 juillet).

FREDERIKSBORG, dép. de la province danoise des Iles, occupe le N. E. de l'île de Sélande. Il tire son nom du château royal de Frederiksborg, situé à 18 kil. N. N. O. de Copenhague, et construit au milieu d'un petit lac. Fondé par Frédéric II, il fut achevé par Christian IV en 1624; plusieurs rois ont été couronnés dans son église.

FREDERIKSHALD OU FREDERIKSHALL, auparavant Halden, v. de Norvège (Aggerhuus), à 25 kil. S. E. de Christiania, sur le golfe de Swinesund et près des frontières de la Suède; 5000 hab. Port (bon jadis), château fort. Les Suédois y soutinrent un siége en 1665 ; Charles XII fut tué devant cette place en l'assiégeant à son tour en 1718 : un monument a été élevé en 1860 sur le lieu où il fut frappé.

FREDERICKSHAMN, v. de la Russie d'Europe (Finlande), à 100 kil S. O. de Viborg; 2700 hab. Port, école de cadets. Exportation de goudron et de bois de construction. — Cette ville nommée d'abord Wekhalax reçut son nom actuel de Frédéric I, qui la fortifia et lui accorda des privilèges. Elle fut prise par les Russes en 1712. Il y fut signé en 1809 un traité par lequel la Suède cédait à la Russie la Finlande et les îles d'Aland.

FREDERICKSHAVN, v. et port du Danemark (Jutland), sur le Cattégat, à 60 k. N. E. d'Aalborg. Phare. On s'y embarque ordinairement pour la Norvége.

FREDERIKSTADT, ville de la prov. du Sleswig, sur l'Eider, à 33 kil. S. O. de Slesvig; 5000 hab. Fondée en 1621 par des Hollandais de la secte d'Arminius, forcés d'émigrer.

FREDERIKTOWN ou SAINT-ANN, v. et port du Nouv. Brunswick (Possession anglaise dans l'Amérique du N.), et capit. de la province, sur le St-Jean. par 69° 5' long. O., 45° 55' lat. N.; 5000 hab.

FREETOWN, c.-à-d. ville libre, v. de la Guinée septent., sur la Sierra-Leone, près de son embouch. dans l'Océan, par 14° 22' long. O., 8° 32' lat. N.; ch.-l. de la colonie anglaise de Sierra-Leone; 10 000 h. Église, théâtre, casernes; écoles mutuelles pour les nègres. Fondée par la Société africaine de Londres pour l’émancipation des Noirs.

FRÉGELLES, Fregellæ, auj. Ceprano près de Pontecorvo; v. du Latium, chez les Volsques, à l'O. d'Anagnia, fut soumise par les Romains dans la guerre contre les Volsques (495-376 av. J.-C.); se révolta, mais fut reprise en 329 et 314; reçut une colonie romaine en 329, et fut détruite de fond en comble par Opimius en 125 av. J.-C., après une insurrection en faveur de la cause italique.

FREGOSO (au pluriel FREGOSI), riche et puissante famille de marchands génois, qui, après que la noblesse eut été écartée du gouvernement, acquit un