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française; mais cette compagnie l'exclut de son sein 23 ans après, l'accusant d'avoir profité du travail commun pour composer le dictionnaire qui porte son nom. Il se vengea en écrivant contre l'Académie des factums et des libelles en verset en prose, et lui intenta même un procès. Il n'a paru du vivant de Furetière qu'un spécimen de son dictionnaire, sous le titre d’Essai d'un Dictionnaire universel, 1684; ce n'est qu'en 1690 qu'il fut publié en entier. La 1re éd. parut à Rotterdam; la dernière a été publiée par Brutel de La Rivière et Basnage de Beauval, Amsterdam, 1725, 4 vol. in-fol. Réimprimé plus tard à Trévoux, le Dictionnaire de Furetière cessa de porter son nom, et ne fut plus désigné que sous le titre de Dictionnaire de Trévoux. Furetière est encore auteur du Roman bourgeois, 1666 (réimpr. en 1855 par Ed. Fournier et C. Asselineau) ; de Fables et de quelques autres écrits en prose et en vers. Il avait été avant son procès lié avec Boileau, Racine et La Fontaine; il eut quelque part à la parodie de Chapelain décoiffé (qui se trouve dans les OEuvres du satirique) et à la comédie des Plaideurs de Racine.

FURGAULT (Nic.), helléniste, né en 1706 à St-Urbain près de Joinville (Hte-Marne), m. en 1795, professa longtemps avec distinction la grammaire et les humanités au collége Mazarin. On a de lui : Nouvel abrégé de la grammaire grecque, Paris, 1746, ouvrage qui resta longtemps classique; Dictionnaire géographique, historique et mythologique portatif, 1776; Dictionnaire d'antiquités grecques et romaines, 1768; les Principaux idiotismes grecs, 1784; les Ellipses de la langue latine, 1789.

FURGOLE (J. B.), avocat au parlement de Toulouse, né en 1690 à Castel-Ferrus dans l'anc. Armagnac, mort en 1761, a laissé quelques ouvrages estimés : Traité des Testaments; Traité des donations; Traité de la seigneurie féodale, 1767. Ses OEuvres ont été imprimées à Paris, 1775-76, 8 vol. in-8.

FURIES (du latin furere, être en colère), divinités infernales, filles de la Nuit et de l'Achéron, étaient chargées de punir les crimes des hommes dans les Enfers, et quelquefois même sur la terre. On en compte ordinairement trois, Tisiphone, Alecto et Mégère. On les représente avec un air terrible, les cheveux entrelacés de serpents, tenant une torche d'une main et de l'autre un poignard. On les nommait aussi par antiphrase Euménides. Primitivement les Grecs ne reconnaissaient qu'une Furie; ils la désignaient sous le nom d’Erinnys (vengeresse).

FURIUS, nom d'une famille patricienne de Rome, qui a fourni à la république un grand nombre de magistrats. Le plus célèbre est le dictateur Camille (M. Furius Camillus).

FURIUS BIBACULUS (M.), mauvais poëte latin du 1er siècle av. J.-C., natif de Crémone, avait composé un poëme De Bello gallico où se trouvait ce vers :

Jupiter hibernas cana nive conspuit Alpes,

qu'Horace, dans ses Satires (II, 5, 41), parodie ainsi :

Furius hibernas cana nive conspuet Alpes.

FURLANETTO, lexicographe. V. FORCELLINI.

FURNEAUX, groupe d'îles de l'Océanie, au N. E. de la Terre de Diémen, par 40° lat. S. et 145° 35' long. E. Déc. en 1773 par le capitaine anglais Furneaux.

FURNES, Veuren en flamand, v. de Belgique (Flandre occid.), à 42 kil. S. O. de Bruges, près de la mer et à l'emb. de plusieurs canaux; 5000 bah. Toiles, houblon, beurre. — Détruite par les Flamands au IXe siècle, souvent prise par les Français, notamment en 1297 après la bat. de Furnes, où Robert, comte d'Artois, tailla en pièces l'armée flamande, et en 1744, par le prince de Clermont.

FURST (Walter), un des fondateurs de la liberté helvétique, né près d'Altorf (Uri), mort en 1317. V. TELL et MELCHTAL.

FÜRSTENBERG (comté de), anc. État immédiat de l'empire d'Allemagne, dans le cercle de Souabe, était composé d'abord du village de Fürstenberg (dans le grand-duché actuel de Bade, à 53 kil. N. O. de Constance), et de la seigneurie de Hausen dans la Forêt-Noire; en 1530 il s'agrandit des seigneuries d'Heiligenberg, Stüglingen, Mœskirch, etc. Le comté devint en 1664 une principauté, qui en 1806 fut médiatisée et placée sous la souveraineté des États voisins, Wurtemberg, Bade, Hohenzollern-Sigmaringen. La principauté contient env. 100 000 hab. — La maison de Fürstenberg prétend descendre des Agilolfings par Éga, maire de Dagobert I. Elle s'est divisée et subdivisée en plusieurs branches; auj. il n'existe que deux lignes, les princes de Fürstenberg, qui ont conservé les anciennes possessions de la famille en Souabe (plus Pürglitz en Bohême), et les landgraves de Fürstenberg (seigneurs de Weitra en B.-Autriche). — C'est dans une cour du château actuel des princes de Fürstenberg, à Donaueschingen, que naît le Danube.

FÜRSTENBERG (Ferdinand de), évêque de Paderborn, né en 1626 à Bilstein en Westphalie, mort en 1683, fut protégé par le nonce Chigi, qui, devenu pape sous le nom d'Alexandre VII, l'appela à Rome, et le nomma successivement camérier secret, évêque de Paderborn (1661), de Munster (1678), et enfin vicaire général du St-Siége pour les pays du Nord. Il employa sa fortune et son crédit à encourager les lettres et les arts et à soutenir les jeunes gens que leur pauvreté eût empêchés de cultiver d'heureuses dispositions pour les sciences : Pierre Frank, Nicolas Heinsius, le P. Larue, Commire, reçurent ses bienfaits. On a de lui : Monumenta Paderbornensia ex historia romana, francica et saxonica eruta, Paderborn, 1669; Poemata, Paris, 1684, et Rome, 1656 (dans les Poemata septem illustrium virorum).

FÜRSTENBERG (François ÉGON de), prince-évêque de Strasbourg, né en 1626, était l'un des principaux ministres de l'électeur de Cologne, et rendit en cette qualité de nombreux services à Louis XIV. Il devint évêque de Metz en 1658, prince-évêque de Strasbourg en 1663, et se montra toujours très-favorable à la France. Il mourut en 1682 à Cologne, six mois à après que Strasbourg eut ouvert ses portes aux Français. — Guillaume Égon de Fürstenberg, frère du précédent, cardinal, né en 1629, était également dévoué à la France. Il succéda à son frère dans l'évêché de Metz en 1663, et dans celui de Strasbourg en 1682; il fut créé cardinal la même année. La diète de Ratisbonne l'ayant déclaré ennemi de l'empire, il se retira en France. Il mourut en 1704 à Paris, à l'abbaye de St-Germain-des-Prés, que le roi lui avait donnée et dont il restaura le palais abbatial. On a par reconnaissance donné son nom à une rue qui aboutit à l'Abbaye. — Fréd. Guill. Franç. de F., 1729-1810, fut ministre de l'électeur de Cologne, qui le chargea d'administrer la principauté de Münster : il fit bénir son administration. C'est lui qui fonda l'Université catholique de Münster.

FURTH, v. de Bavière (Franconie moy.) , au confluent de la Regnitz et de la Pegnitz, à 6 kil. O. N. O. de Nuremberg; 16 000 hab. (dont 2600 Juifs et 500 Catholiques). Trib. du cercle. Industrie active et variée : cire à cacheter, cartes à jouer, horlogerie, miroirs, lunettes, ouvrages en laque, bois, os et corne; joaillerie, fonderie en or, cuivre, etc. Commerce d'expédition, affaires de banque, etc. Grande foire à la St-Michel. Cette ville appartenait autrefois au burgraviat de Nuremberg, avec lequel elle fut donnée à la Bavière par le traité de Presbourg, 1805. Il s'y livra en 1632 une bat. entre Wallenstein et Gustave-Adolphe.

FURY-ET-HÉCLA (Détroit de), dans les terres arctiques de l'Amérique, par 82°-88° long. O., 69°-70° 12' lat. N., sépare l'île Cockburn de la presqu'île Melville. Découvert en 1821 par le capitaine Parry, qui lui donna le nom des bâtiments de l'expédition.

FUSARO, Acherusia palus, petit lac de l'Italie mérid. à 19 kil. O. S. O. de Naples. Ses bords étaient jadis un lieu de sépulture, ce qui le fit assimiler au