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après l'affaire de Bunker's-Hill, contraint à se rembarquer pour l'Angleterre. Il y mourut en 1787.

GAGNIER (Jean), orientaliste, né à Paris vers 1670, m. en 1740, était Génovéfain. Il sortit de son couvent, se retira en Angleterre, où il embrassa la religion réformée, s'y maria, et enseigna les langues orientales à Oxford. On a de lui une trad. latine de l’Histoire juive de Joseph-Ben-Gorion, Oxford, 1706; une Vie de Mahomet, en latin, d'après Aboul-féda et Jannab, 1723, ouvrage estimé; une trad. latine d'une partie de la Géographie d'Aboulféda, 1726-27.

GAGUIN (Robert), historien, né à Collines en Artois vers 1440, mort en 1502, fut professeur de théologie, puis supérieur des Mathurins (1473), et remplit diverses missions sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII. On a de lui plusieurs ouvrages précieux : une Chronique intitulée Compendium supra Francorum gestis, qui va jusqu'en 1491, Paris, 1497, qu'il continua ensuite jusqu'en 1499 ; une trad. de la Chronique de Turpin, 1527; une prosodie (Ars metrificandi), des Lettres, des Discours, en latin, et une poétique latine, Ars metrica, 1477.

GAIATH-ED-DYN, surnom de plusieurs princes seldjoucides. V. KONIEH (sultanie de), et MAS'OUD.

GAIL (J. B.), laborieux helléniste, né à Paris en 1755, mort en 1829, fut professeur de grec au Collége de France, conservateur des manuscrits grecs et latins de la Bibliothèque impériale, et entra en 1809 à l'Académie des inscriptions, il a contribué à relever l'étude du grec en France lors du rétablissement des études ; cependant la solidité de son érudition a été mise en doute, et ses travaux philologiques obtinrent peu d'autorité. Il a donné des éd. et trad. de Théocrite, 1792, in-8 ; d’Anacréon, 1793, in-8; d’Homère, 1801, 7 vol. in-8; de Xénophon, 1797-1815, 10 v. in-4; de Thucydide, 1807, 10 vol. in-8; une Grammaire grecque, 1798, ouvrage qui fut longtemps classique, et un recueil intitulé le Philologue, en 24 vol. in-8, 1817-28, où il reproduisit une foule de mémoires et opuscules philosophiques publiés à diverses époques. — Sa femme, née Sophie Garre, 1776-1819, s'est fait remarquer par son talent pour la musique. On lui doit les opéras des Deux Jaloux, 1813, et de la Sérénade, et un grand nombre de romances qui eurent la vogue. — Son fils, Franç. G., 1795-1845, professeur d'histoire, a donné des recherches estimées sur le Culte de Bacchus, 1821, et une éd. des Geographi græci minores, 1827-31.

GAILLAC, ch.-l. d'arr. (Tarn), à 23 k. O. d'Alby; 6000 h. Trib., collége. Chapeaux, eau-de-vie, teintureries, futailles, construction de bateaux; vins blancs. Patrie de Vaissette et de Portal; le général d'Hautpoul est né aux environs. — Gaillac existait au VIIIe siècle; Raimond, comte de Toulouse, y fonda en 960 une abbaye de Bénédictins, autour de laquelle se forma la ville. Gaillac était le siège de la juridiction royale du pays des Albigeois.

GAILLARD (Gabriel Henri), littérateur, né en 1726 à Ostel (Aisne), mort en 1806, abandonna la carrière du barreau pour les lettres et publia plusieurs bons ouvrages, qui le firent admettre en 1760 à l'Académie des inscriptions et en 1771 à l'Académie Française. On a de lui : Rhétorique française à l'usage des demoiselles, 1745; Poétique française à l'usage des dames, 1749; Histoire de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, 1757; Hist. de François Ier, 1766-69, 7 vol. in-12; Hist. de Charlemagne, 1782, 4 vol. in-12; Hist. de la rivalité de la France et de l'Angleterre, 1771-74-77, 11 vol. in-12 : c'est son meilleur ouvrage ; Hist. de la rivalité de la France et de l’Espagne, 1801 et l807, 8 vol. in-12. Il a en outre rédigé la plus grande partie du Dictionnaire historique de l'Encyclopédie méthodique, et a composé des Éloges de Descartes, de Corneille, Charles V, Henri IV, et une Vie de Malesherbe, dont il avait été l'ami. Gaillard est un écrivain judicieux ; son style est clair et souvent élégant. Dans ses ouvrages historiques, il a le plus souvent préféré l'ordre des matières (histoire militaire, ecclésiastique, civile, littéraire) à l'ordre chronologique, qui eût montré plus fidèlement la marche et l'enchaînement des événements. Du reste, il recherche la vérité avec ardeur et sagacité.

GAILLON, Castrum Gallionis, ch.-l. de c. (Eure), à 14 kil. S. E. de Louviers; 1200 hab. Anc. résidence royale. Maison centrale de détention. Cette prison occupe l'emplacement du château que le cardinal Georges d'Amboise fit construire de 1502 à 1509. Le beau portique de ce château, qui décore auj. la cour de l’École des beaux-arts à Paris, est dû à Pierre Fain, architecte rouennais. Il ne reste des anc. constructions que le porche d'entrée flanqué de 4 tours, le beffroi de l'horloge, une tour de la chapelle, et les oubliettes. Aux env. était une Chartreuse, fondée par le cardinal de Bourbon; elle fut brûlée en 1764.

GAÏNAS, général goth au service d'Arcadius, empereur d'Orient, fit assassiner le ministre Rufin, à l'instigation de Stilicon (395) ; se fit nommer commandant de la milice romaine, suscita une révolte pour perdre Eutrope, à qui il devait tout, obtint la mort de ce nouveau ministre (399), et domina quelque temps le faible Arcadius. Déclaré à la fin ennemi de l’État, il prit ouvertement les armes, mais il fut battu en Thrace, fut contraint de reculer jusqu'au delà du Danube, et périt de la main des Huns, chez qui il avait cherché un asile, 400.

GAINSBOROUGH, v. et port d'Angleterre (Lincoln), à 25 kil. N. O. de Lincoln sur le Trent; 8000 hab. Cette ville doit son nom à un chef saxon dont Alfred le Grand épousa la fille en 869. Le roi Suénon y fut assassiné en 1013; le général royaliste Cavendish y fut tué dans un combat contre Cromwell.

GAINSBOROUGH (Thomas), peintre anglais, né en 1727 dans le comté de Suffolk, mort en 1788, réussit dans le portrait, mais plus encore dans le paysage. Ses tableaux sont recherchés pour la finesse du coloris et l'agrément des figures.

GAIS, vge de Suisse (Appenzell), à 5 k. N. E. d'Appenzell ; 2600 hab. École normale. Source d'eau minérale. Les Suisses y battirent les Autrichiens en 1405.

GAISFORD (Thomas), helléniste anglais, né en 1780, mort en 1855, professa la littérature grecque à Oxford, et devint en 1847 curateur de la Bibliothèque bodléienne. Il a donné d'excellentes éditions qui lui ont mérité le titre de correspondant de l'Institut : Poetæ minores græci, 1814-21; Stobée, 1822; Hérodote, 1825; Suidas, 1834 ; Parœmiographi græci, 18S4; l’Etymologicum magnum et Théodoret, 1854.

GAIUS, jurisconsulte. V. CAIUS.

GALAAD (pays de), auj. Dschalad, pays montagneux de l'anc. Palestine, à l'E. des monts qui bornent le bassin du Bas-Jourdain, était compris dans les tribus de Ruben, de Gad et de Manassé, ou dans les contrées appelées depuis Pérée et Batanée. Il renfermait Jabès-Galaad et Ramoth-Galaad.

GALAM, capit. d'un État de même nom, en Sénégambie, entre le Sénégal et la Falémé, à 700 kil. E de St-Louis. Établissement français. Galam est le centre du commerce des contrées environnantes : gomme, ivoire, poudre d'or.

GALAN, ch.-l. de c. (Hte-Pyrénées), à 26 kil. E de Tarbes; 1000 hab. Commerce de mules.

GALANTHA, v. de Hongrie (Presbourg), à 46 k. E. de Presbourg; 2000 h. Aux princes d'Esterhazy.

GALAPAGOS (îles), c.-à-d. Iles des Tortues, groupe d'îles du Grand-Océan Equinoxial, s'étend à l'O. des côtes du Pérou, entre 90° 24' et 94° 22' long. O., et entre 1° 43' lat. N. et 1° 25' lat S. La plus grande est Albemarle : ensuite viennent Chatam, Norfolk, Bindlœs, Cowley, etc. On y trouve des tortues de mer délicieuses, mais les tortues de terre sont funestes à la santé. Du reste, ces îles sont stériles et désertes. Cédées en 1855 par la république de l’Équateur aux États-Unis. — On donne aussi le nom de Galapagos à des îlots situés au N. du banc de Bahama.

GALATA, faubourg de Constantinople, au S. de