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Pera. Plusieurs mosquées ; arsenal de Top-hané. Tour du Christ, élevée par les Génois en 1446, et qui sert à avertir les habitants eu cas d'incendie. Galata appartint quelque temps aux Génois. C'est auj. le quartier des négociants européens.

GALATÉE, Néréide, fille de Nérée et de Doris, fut aimée de Polyphème et d'Acis, et préféra ce dernier au difforme Cyclope. Polyphème, irrité de cette préférence, lança un rocher sur Acis et l'écrasa.

GALATÉE, fille d'un roi de la Celtique, s'éprit d'Hercule qui était venu dans ce pays, et en eut un fils nommé Galatès. Selon Diodore de Sicile, c'est cette Galatée qui aurait donné son nom aux Gaulois.

GALATES, habitants de la Galatie.

GALATIE, Galatia, Gallo-Græcia, sandjakats d’Angourieh et de Kiangari ; anc. contrée de l'Asie-Mineure, bornée au N. par la Bithynie et la Paphlagonie, à l'O. par la Phrygie, à l'E. par le Pont, au S. par la Cappadoce, était arrosée par l'Halys et le Sangarius, et devait son nom aux Galates (ou Gallo-Grecs), mélange de Gaulois et de Grecs qui envahirent l'Asie en 278 av. J.-C. Nicomède I, roi de Bithynie, qu'ils avaient secouru contre Antiochus I, roi de Syrie, leur céda un vaste territoire. Les Galates l'agrandirent encore par leurs conquêtes dans l'Asie-Mineure; mais après qu'Antiochus le Grand, dont ils étaient devenus les auxiliaires, eut été vaincu à Magnésie (190), ils furent eux-mêmes attaqués et surpris par le consul romain Manlius Vulso, 189-180, puis définitivement incorporés à l'empire par Auguste (25 av. J.-C.). On distinguait dans la nation des Galates trois peuplades : les Trocmes à l'E., les Tolistoboïes au S. O., les Tectosages au N. O. Ancyre était leur capitale. Sous les derniers empereurs la Galatie fut divisée en Galatie 1re (Galatia prima ou Proconsularis), ch.-l., Ancyre; et Galatie 2e (Galatia secunda ou Salutaris), ch.-l., Pessinonte. Les Galates, tant qu'ils furent indépendants, étaient régis par des tétrarques, ainsi nommés parce qu'il y avait quatre chefs dans chacune des trois peuplades dont la nation se composait. Ils formaient une sorte d'aristocratie militaire élective. Ils vendaient leurs services à tous les princes voisins. Ils conservèrent leurs mœurs et leur langue jusqu'au IVe siècle de notre ère.

GALATZ, Axiopolis, v. de Moldavie, sur la r. g. du Danube, à 65 kil. O. d'Isman ; 10 000 hab. Port franc, où entrent de gros bâtiments ; bateaux à vapeur pour Vienne, Widdin, Orsowa, Silistrie, Varna, Constantinople et Trébisonde. Entrepôt du commerce de la Valachie et de la Moldavie avec Constantinople. Bataille entre les Russes et les Turcs en 1789 : ces derniers y furent défaits et la ville fut prise. Des préliminaires de paix y furent signés en 1791.

GALBA (Sergius ou Servius Sulpitius), préteur en Lusitanie l'an 161 av. J.-C, ayant été vaincu, se vengea des vainqueurs en feignant de traiter avec eux et en les faisant massacrer par trahison : il alluma par cette perfidie la guerre de Viriathe. Accusé à Rome pour cette conduite déloyale, il parvint à se soustraire à la condamnation par son éloquence pathétique, et fut même dans la suite nommé consul (144 av. J.-C.). Cicéron cite Galba comme le meilleur orateur de son temps.

GALBA (Servius Sulpitius), empereur romain, né près de Terracine, l'an 4 av. J.-C. Après avoir été consul sous Tibère, l'an 30 de J.-C., il commanda les armées de Germanie ; fut, sous Claude, gouverneur de l'Afrique, puis, sous Néron, gouverneur de l'Espagne Tarraconaise. Redoutant l'influence que Galba s'était acquise par ses vertus, Néron allait l'immoler à son inquiète jalousie, quand celui-ci le prévint en se révoltant, 68. Proclamé empereur en Espagne, il fut peu après reconnu de tout l'empire. Sa sévérité et son avance le rendirent bientôt odieux aux prétoriens, auxquels il avait refusé le donativum. Othon, qui n'avait pu se faire choisir par Galba pour son successeur, profita de ces dispositions du peuple à son égard pour le faire assassiner, ainsi que Pison, son fils adoptif, et se fit proclamer à sa place. Galba n'avait régné que huit mois. C'était un prince doué de grandes qualités : on a dit de lui qu'on l'aurait toujours cru digne de l'empire s'il n'eût jamais été empereur. Plutarque a écrit sa Vie.

GALE (Théophile), théologien anglais non-conformiste, né en 1628 dans le comté de Devon, mort à Londres en 1678, est auteur d'un ouvrage singulier intitulé : la Cour des païens (the Court of the Gentiles), Oxford, 1669-77, où il veut prouver que les sages du paganisme ont emprunté des Écritures saintes non-seulement leur théologie, mais même leur philosophie. On a encore de lui : Philosophia universalis, 1676, et quelques autres ouvrages.

GALE (Thomas), savant anglais, né dans le comté d'York en 1636, mort en 1702, doyen d'York, fut professeur de grec à l'Université de Cambridge et membre de la Société royale de Londres. On lui doit : Opuscula mythologica, ethica et physica (fragm. de Paléphate, Ocellus, Héraclite, Théophraste, etc.), Cambridge, 1671, Historiæ poeticæ scriptores antiqui (Apollodore, Conon, Parthénius, Antoninus Liberalis, etc.), 1675, Rhetores selecti, 1676 ; Iamblichus de mysteriis, grec et latin, 1678 ; Historiæ anglicanæ scriptores quinque, 1687, in-fol. ; Historiæ britannicæ saxonicæ, anglo-danicæ scriptores XV, 1691. Il avait préparé une édition de l’Iter britannicum d'Antonin, qui a été publiée par Roger Gale, son fils, Londres, 1709.

GALEAS. V. VISCONTI et SFORZA.

GALÈRE, C. Galerius Valerius Maximianus, empereur romain, né en Dacie, fut d'abord berger, ensuite soldat, et par son courage devint général. Dioclétien l'adopta, lui fit épouser sa fille et le nomma césar avec Constance Chlore, l'an 292. Envoyé contre Narsès, roi des Perses, en 296, il fut d'abord battu par ce général ; mais ensuite il le vainquit à son tour, et le contraignit à demander la paix. En 305, il força par ses menaces Dioclétien et Maximien d'abdiquer, et devint, avec Constance Chlore, maître de l'empire. Il se réserva l'Orient et l'Italie. Constance étant mort au bout d'un an, Galère eut pour collègue Constantin, fils de ce prince, auquel il ne voulut conférer que le titre de césar, mais qui se fit proclamer auguste par les soldats. Maxence ayant pris la pourpre dans l'Italie, Galère marcha contre lui ; mais il fut vaincu. Peu après, il fut attaqué d'un ulcère épouvantable, et mourut à Sardique en Dacie, l'an 311. Animé d'une haine implacable contre les Chrétiens, Galère arracha en 304 à Dioclétien l'édit de persécution qui ensanglanta la fin de ce règne; il les persécuta lui-même cruellement.

GALESUS, auj. Galeso, petite riv. de l'anc. Calabre (Terre d'Otrante), qui se jette dans le golfe de Tarente après 20 k. de cours, a été célébrée par Virgile (Géorg., IV, 126), et par Horace (Od., II, VI. 10).

GALETTI (J. G. Aug.), historien allemand, né à Altenbourg en 1750, mort en 1828, fut professeur au gymnase de Gotha, puis conseiller aulique et historiographe du duc de Saxe-Gotha. On lui doit : Histoire du duché de Gotha, Gotha, 1781 ; Hist. de la Thuringe, 1782-85; Hist. d'Allemagne, 1785-95; Hist. d'Espagne et de Portugal, 1809-10 ; Hist. de la civilisation des trois derniers siècles, 1814.

GALGACUS, chef des Calédoniens, résista longtemps aux Romains commandés par Agricola. Acculé à l'extrémité du pays, il succomba enfin, avec presque tous les siens, dans une grande bataille, livrée en 84 de J.-C., au lieu appelé auj. Stone-Haven. Tacite met dans la bouche de Galgacus un discours admirable que ce chef adresse à ses troupes au moment du dernier combat.

GALGALA, auj. Gilgal, v. de la tribu de Benjamin, à l'E. de Jéricho, où les Israélites s'arrêtèrent après avoir passé le Jourdain et où Saül fut salué roi

GALIANI (l'abbé Ferd.), né en 1728, à Chieti (Abruzze-Citérieure), mort en 1787, s'est distingué comme littérateur, antiquaire et surtout comme éco-