Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/730

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coutume de porter à la main droite ; suivant d'autres, ses descendants prirent leur nom de la v. de Galitz.

GALITZIN (Wasili), dit le Grand, seigneur russe, né en 1633, devint en 1680 ministre du czar Fédor Alexiovitz, et lui persuada d'abolir les titres de noblesse afin de n'avancer que le mérite. Tout-puissant sous la régente Sophie, dont il était l'amant, il comprima une révolte des Strélitz (1682), conclut en 1686 la paix de la Pologne, envoya une ambassade en France, mit un terme aux incursions des Tartares de la Crimée (1688), et prépara la civilisation de son peuple. Accusé en 1689 d'avoir conspiré avec la régente contre la vie du jeune prince Pierre (Pierre I), il fut envoyé en exil. Il mourut en 1713 dans un couvent de Moscou. — La famille Galitzin a fourni sous les règnes suivants des généraux et des administrateurs distingués, entre autres : le prince Michel G., gouverneur de la Finlande en 1703, feld-maréchal en 1724, qui prit part aux négociations qui amenèrent la paix de Nystadt; — Alexandre G., qui battit les Turcs à Choczim en 1769, et fut nommé par Catherine II maréchal et gouverneur de Moscou; — le prince Dimitri G., ambassadeur en France (1765), puis en Hollande, qui fut lié avec les hommes les plus illustres de l'époque; il publia plusieurs ouvrages scientifiques, entre autres une Description de la Tauride, en russe (trad. en franç. en 1788), et donna en Hollande une édition complète des œuvres d'Helvétius. Il mourut à Brunswick en 1803. — La famille Kourakin tient à cette maison, comme issue d'un frère de Michel Ivanovitch, tige de la famille des Galitzin.

GALL (S.), né en Irlande dans le VIe siècle, fut disciple de S. Colomban, qu'il accompagna en France en 585; se retira plus tard en Suisse, y fonda, à 8 k. du lac de Constance, le célèbre monastère qui prit son nom (V. ST-GALL), et mourut en 646. Il avait été nommé évêque de Constance, mais il refusa cette dignité. On le fête le 16 oct. — Un autre S. Gall, évêque de Clermont, né vers 489, mort en 554, se fit remarquer, par son savoir et sa piété, du roi d'Austrasie Thierry Ier, qui l'appela à sa cour. On l'hon. le 1er juillet. Sa Vie a été écrite par Grégoire de Tours, qui était son neveu.

GALL (Franç. Jos.), fondateur de la cranioscopie, né en 1758 à Tiefenbrunn près de Pforzheim (grand-duché de Bade), mort en 1828 à Montrouge près Paris, était fils d'un marchand. Il se fit recevoir médecin à Vienne en 1785, exerça quelque temps dans cette ville, y jeta les fondements de la doctrine à laquelle son nom est attaché, et commença, en 1796, à l'exposer dans des cours particuliers. Inquiété à Vienne pour ses opinions, il vint à Paris en 1807, et y reçut un si bon accueil qu'il se fit naturaliser français (1819). Il fit pendant longtemps à l'Athénée des cours publics qui popularisèrent sa doctrine. Il prétendait que les instincts, les facultés et les qualités intellectuelles ou morales sont attachés chacun à quelque partie du cerveau, et il chercha à découvrir le siége ou l'organe de chaque faculté, pensant que toutes sont reproduites par la forme extérieure du crâne. Les facultés fondamentales qu'il admettait sont au nombre de 27 ; 1° instinct de la reproduction ; 2° amour de la progéniture; 3° attachement; 4° courage ou instinct de la défense; 5° penchant à la destruction et au meurtre; 6° ruse; 7° instinct de la propriété et penchant au vol; 8° orgueil; 9° vanité; 10° circonscription; 11° mémoire des choses; 12° sens des localités; 13° mémoire des personnes; 14° mémoire verbale; 15° sens du langage; 16° sens de rapport des couleurs et talent de la peinture; 17° sens des rapports musicaux ou talent de la musique ; 18° sens du rapport des nombres ou talent mathématique; 19° sens de la mécanique et talent de l'architecture; 20° sagacité comparative; 21° esprit métaphysique; 22° esprit caustique ou de saillie; 23° talent poétique; 24° bienveillance et sentiment du juste; 25° mimique; 26° sentiment religieux; 27° fermeté. Il assigne aux facultés animales et grossières les parties postérieures et latérales de la tête, aux facultés intellectuelles la partie antérieure, aux qualités morales le sommet. La doctrine de Gall, connue auj. sous le nom de Phrénologie, a trouvé de nombreux partisans et d'ardents contradicteurs ; on l'a attaquée avec l'arme du ridicule et avec celle de la raison; les métaphysiciens et les théologiens l'ont accusée de conduire au matérialisme et au fatalisme; d'ailleurs, ses partisans ne sont pas d'accord sur l'emplacement des organes, sur leur nombre, sur la classification des facultés (V. SPURZHEIM). Quoi qu'il en soit, on ne peut contester que Gall ait avancé l'anatomie et la physiologie du cerveau. Son ouvrage fondamental est le suivant: Anatomie et physiologie du système nerveux en général et du cerveau en particulier, avec des observations sur la possibilité de reconnaître les dispositions intellectuelles et morales par la configuration de la tête, 1810-20, 4 vol in-4 et in-fol., et 1822-25, 6 vol. in-8, avec un atlas de 100 planches in-fol. Parmi les nombreux écrits où cette doctrine est combattue, on remarque ceux de M. Lélut, membre de l'Institut : Qu'est-ce que la Phrénologie? 1835; Rejet de l'organologie phrénologique, 1843; et le livre de M. Ad. Garnier intitulé : la Psychologie et la Phrénologie comparées, 1839.

GALLAIS (J. Pierre), écrivain politique, né en 1766 à Doué près de Saumur, mort en 1820, était entré jeune chez les Bénédictins. Il combattit la Révolution dans des brochures hardies, concourut à la rédaction de la Quotidienne, puis du Journal de Paris, et fut nommé en 1800 professeur d'éloquence et de philosophie à l'Académie de législation. 11 fut un des premiers à attaquer Napoléon en 1814. L'empereur Alexandre le choisit pour son correspondant littéraire. Outre plusieurs écrits de circonstance, on lui doit l’Histoire du 18 brumaire, et une suite à l’Histoire de France d'Anquetil jusqu'en 1815.

GALLAND (Ant.), orientaliste, né en 1646 à Rollot près de Montdidier, mort en 1715, accompagna en 1670 Nointel, ambassadeur a Constantinople ; fit depuis deux autres voyages en Orient, pendant lesquels il se perfectionna dans l'étude du grec et de l'arabe, et exécuta, avec le titre d’antiquaire du roi, un grand nombre de recherches archéologiques ; fut admis en 1701 à l'Académie des inscriptions, et devint en 1709 professeur d'arabe au Collége de France. Il est surtout connu par les Mille et une Nuits, charmant recueil de contes qu'il traduisit de l'arabe, 1704-8, 12 vol. in-12. On a encore de lui : Paroles remarquables, bons mots et maximes des Orientaux, 1694, Contes et fables de Pidpaï et Lokman, 1724, et une foule de dissertations sur des médailles grecques ou romaines et sur divers points d'archéologie.

GALLAND (André), oratorien, né à Venise en 1709 de parents français, mort en 1779, employa la plus grande partie de sa vie à publier une précieuse collection des Pères : Bibliotheca græco-latina veterum patrum antiquorumque scriptorum Ecclesiæ, Venise, 1765-81, 14 vol. in-fol. On y trouve 380 écrivains des sept premiers siècles.

GALLAPAGOS. V. GALAPAGOS.

GALLARATE, v. de Lombardie, à 35 kil. N. O. de Milan; 3900 hab. Fondée, dit-on, par une légion romaine nommée Gallerita. Fortifiée et florissante au Xe siècle; ses fortifications ont été détruites au XIIIe.

GALLAS, peuple nomade de l'Afrique, répandu sur les confins de l'Abyssinie méridionale, domine depuis le XVIe siècle dans les États de Gondar, Ankober, Amhara, Angot, etc. Ils sont féroces et belliqueux; ils se distinguent des autres nègres par une teinte moins foncée et par leurs cheveux, qui sont longs et non crépus.

GALLAS (Mathias), feld-maréchal d'Autriche, né en 1589 dans le comté de Trente, mort à Vienne en 1647, servit sous Wallenstein, refusa d'entrer dans les projets ambitieux de ce général contre l'empereur Ferdinand II, et les dénonça à ce prince dont il se concilia ainsi la faveur. Général en chef de