Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/732

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

somptif de la couronne d'Angleterre. V. ÉDOUARD et GALLES (principauté de).

GALLES (île du PRINCE DE). V. PRINCE.

GALLET, chansonnier, né à Paris vers 1700, était épicier droguiste. D'un caractère jovial, il vécut dans l'intimité de Piron, Collé, Panard, et fit de société avec eux plusieurs pièces fort gaies, ainsi que plusieurs parodies, qui eurent du succès; mais il négligea ses affaires, fit banqueroute, et mourut dans la misère, 1757. — Un autre Gallet, joueur fameux du XVIIe siècle, est mentionné dans les satires de Régnier (sat. XIV), et dans celles de Boileau (sat. VIII). Il perdit toute sa fortune d'un coup de dé.

GALLICANE (Église), c.-à-d. église des Gaules et de France. cette église, tout en étant sincèrement attachée à la foi catholique et au St-Siége, réclame certaines franchises, connues sous le nom de libertés gallicanes, qu'elle fait remonter aux premiers temps : elle insiste particulièrement sur la distinction des 2 puissances, spirituelle et temporelle, ainsi que sur leur indépendance; elle met l'infaillibilité, non dans le pape seul, mais dans le corps épiscopal tout entier uni à son chef; elle proclame l'autorité suprême des conciles généraux et celle des saints canons dans le gouvt de l'Église. Ces doctrines ont été longtemps enseignées dans les écoles théologiques et en particulier à la Sorbonne; elles ont été résumées dans la déclaration du clergé de France en 1682, rédigée par Bossuet. Cette déclaration porte en substance : « Que l’Église doit être régie par les canons, que saint Pierre et ses successeurs n'ont reçu de puissance que sur les choses spirituelles; que les règles et les constitutions admises dans le royaume doivent être maintenues, et les bornes posées par nos pères demeurer inébranlables; que les décrets et jugements du pape ne sont irréformables qu'autant que le consentement de l’Église est intervenu, etc. » Les libertés gallicanes ont eu pour principaux défenseurs Hincmar, Gerson, Bossuet, l'abbé Fleury, le cardinal de La Luzerne, Bausset, Frayssinous, Guillon, Boyer, Affre, etc.

GALLICIE. V. GALICIE.

GALLIEN, P. Licinius Egnatius Gallienus, empereur romain, fils de Valérien, né en 232, fut associé par son père à l'empire dès 253. Son père ayant été fait prisonnier par Sapor en 260, il ne fit rien pour le tirer de captivité, et s'empressa de se faire reconnaître empereur. Il commit toutes sortes de cruautés, se plongea dans les excès du luxe et de la débauche, et ne dut la conservation de son trône et de ses provinces qu'au courage d'Odenat, roi de Palmyre, un de ses alliés. Sous son règne les Barbares envahirent les Gaules, la Grèce et l'Orient; et trente de ses généraux, connus sous le nom des Trente Tyrans, prirent la pourpre. Il venait de réduire Ingenuus en Illyrie et Posthumus en Gaule, et il assiégeait Auréolus dans Milan, lorsqu'il fut tué par un de ses officiers, en 268.

GALLIFET (Joseph de), écrivain mystique, né en 1663 à Aix, mort vers 1745, était provincial des Jésuites de Lyon, lorsqu'il fit vœu, dans une maladie, de se consacrer tout entier à la gloire du Sacré-Cœur de Jésus. Dès qu'il fut rétabli, il publia un traité sur ce sujet, qui parut en latin à Rome, avec un mémoire de la mère Alacoque, 1726, et qu'il traduisit sous ce titre : De l'excellence de la dévotion au Cœur adorable de Jésus, Paris, 1733 ; il travailla jusqu'à la fin de sa vie à établir cette nouvelle dévotion, qui fut admise en France en 1765 à la demande du clergé.

GALLION (Jun.), frère de Sénèque, se nommait d'abord Annæus Novatus, et reçut le nom de Gallion de son père adoptif. Il était proconsul d'Achaïe lorsque les Juifs lui amenèrent S. Paul pour le faire condamner; mais il ne voulut point intervenir dans ces disputes. Enveloppé dans la disgrâce de son frère, il se perça de son épée.

GALLIPOLI, Callipolis, v. forte de la Turquie d'Europe (Roumélie), ch.-l. de livah, sur le bord occidental du canal des Dardanelles, dit aussi Détroit de Gallipoli, à 140 k. S. d'Andrinople; 18 000 hab. Évêché grec. Deux bons ports; la ville est défendue par 14 châteaux forts. Fabriques de maroquins. C'est la 1re ville que les Turcs aient eue en Europe : ils la prirent en 1356. — Le livah de Gallipoli, situé le long de la mer de Marmara, a une longueur de 460 kil. et une largeur de 150, et compte 600 000 h. Il correspond au S. de l'anc. Thrace et à la Macédoine orientale. — On donne le nom de Presqu'île de Gallipoli à la presqu'île sur laquelle est située Gallipoli : c'est l'anc. Chersonèse de Thrace.

GALLIPOLI, Callipolis, v. de l'anc. roy. de NapIes (Terre d'Otrante), à 44 k. E. d'Otrante, sur une île du golfe de Tarente unie à la côte par un pont; 10 000 h. Place forte, château fort; port commode, mais d'entrée difficile. Évêché, cathédrale.

GALLO-GRÈCE. V. GALATIE.

GALLOIS (l'abbé Jean), savant universel, né à Paris en 1632, mort en 1707, était versé dans l'étude de toutes les langues et de toutes les sciences. Chargé après la mort de Denis de Sallo de continuer le Journal des Savants, il le rédigea pendant huit années, 1666-74, traitant de toutes les matières, sciences et lettres, avec exactitude et profondeur. Il était en même temps garde de la Bibliothèque du roi, et professeur de langue grecque au Collége de France. Il fut élu membre de l'Académie française en 1673, et de celle des sciences, en 1668.

GALLOPAGOS. V. GALAPAGOS.

GALLOWAY, district d’Écosse, au S. E., comprend le comte de Wigton avec l'intendance de Kirkcudbright et a pour lieu principal New-Galloway, ville de 4000 âmes, sur la riv. de Ken, à 40 k. S. E. d'Ayr. Ce bourg fut longtemps indépendant et résista souvent aux rois d’Écosse.

GALLOWAY, ville d’Écosse. — Ne pas confondre avec GALWAY.

GALLS ou GAELS, peuple qui a donné son nom à la Gaule et au pays de Galles. V. GAULOIS, GALLES.

GALLUS (Cornelius), poëte et guerrier romain, de l'ordre des chevaliers, né à Forum Julii (Fréjus) l'an 69 av. J.-C., rendit d'importants services à Octave dans la guerre d'Alexandrie, et fut créé par lui gouverneur d’Égypte. Il abusa tellement de son pouvoir, qu'il fut rappelé et condamné à l'amende et à l'exil; il se donna la mort, l'an 26 av. J.-C., à l'âge de 43 ans. Il était lié avec Virgile, qui lui adressa sa Xe églogue. Il avait composé 4 livres d'élégies qui ne nous sont pas parvenues; on a cependant sous son nom 6 élégies, mais elles paraissent être d'un poëte du VIe siècle, nommé Maximien. On les trouve ordinairement à la suite des poésies de Catulle, Tibulle et Properce ; Pezay les a traduites. Ces élégies ont aussi été trad. par L. Puget, à la suite de Properce, dans la collection Nisard. On a quelquefois attribué le Ciris à Corn. Gallus.

GALLUS (C. Vibius Trebonianus), général en Mésie, fit périr par trahison l'empereur Decius, dans une expédition contre les Goths, et se fit proclamer empereur, en 251. Il eut d'abord pour collègue Hostilien, fils de Decius, mais il ne tarda pas à le faire périr pour s'associer son propre fils, Volusien. Il traita avec les Goths, et persécuta les Chrétiens. Il allait combattre Émilien, qui avait usurpé, lorsqu'il fut tué en Ombrie, par ses propres soldats, 253.

GALLUS (Flav. Constantinus), neveu de Constantin et frère de Julien, fut créé césar en 351 par Constance II, et chargé du gouvernement de l'Orient. Il remporta plusieurs avantages sur les Perses ; mais il fit le plus cruel abus de son pouvoir, et mit à mort plusieurs des principaux habitants de la Syrie et d'Antioche. Rappelé par l'empereur, il fut jugé, condamné, et eut la tête tranchée en 354.

GALLUS (SULPITIUS). V. SULPITIUS.

GALNA, v. de l'Inde anglaise. V. GAULNA.

GALSUINTE ou GALSWINTHE, fille d'Athanagilde, roi des Visigoths, et sœur aînée de Brunehaut, née