Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/734

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eussent été ensevelies avec lui si M. Armand Séguier ne les eût recueillies ou retrouvées.

GAMBIE, fleuve d’Afrique, naît par 13° 38' long. O., 10° 37' lat. N., dans l’État de Fouta-Toro, sous le nom de Diman ; coule de l’E. à l’O. ; baigne le Bondou, le Saloum, le Badibou, le Barra, reçoit entre autres riv. la Cazamance, le Cacheo, baigne les comptoirs de Bathurst et d’Albreda, et tombe dans l’Océan par plusieurs embouchures, que jadis on prenait pour autant de fleuves différents, après un cours d’env. 1700 kil. Il communique par un bras avec le Sénégal. — La contrée arrosée par le Sénégal et la Gambie a reçu le nom de Sénégambie.

GAMBIER (James), amiral anglais, 1756-1833, issu d’une famille chassée de France par la révocation de l’Édit de Nantes, bombarda Copenhague en 1807, détruisit la flotte française avec des brûlots à l’Ile-d’Aix, 1809, et fut fait en récompense chevalier du Bain et baron. Il a laissé son nom à un archipel du grand Océan, par 23° lat. S., 137° long. O., découvert en 1797 par le capitaine Wilson, et placé depuis 1844 sous le protectorat de la France.

GAMÉLIES, fêtes en l’honneur de Junon, protectrice des mariages (gamos en grec), faisaient donner chez les Grecs le nom de Gamélion au mois dans lequel on les célébrait, mois qui répond à janvier.

GAN, v. du dép. des B.-Pyrénées, sur la Nées, à 8 kil. S. O. de Pau ; 3000 hab. Vin estimé.

GAND, Gent en flamand, Gandavum en latin moderne, v. de Belgique, ch.-l. de la Flandre orientale, au confluent de l’Escaut avec la Lys et autres rivières, à 49 kil. N. O. de Bruxelles: 120 000 hab. Place forte. Évêché ; cour d’appel des deux Flandres, université libre, fondée en 1806 ; collége royal, académie de dessin, sculpture, peinture et architecture ; sociétés savantes, bibliothèque, musée, etc. La ville est située sur 36 petites îles jointes par 300 ponts ; elle a 17 kil. de tour, et renferme dans son enceinte des jardins et des terres labourables. On y remarque un magnifique bassin, terminé en 1828 et pouvant contenir 400 bâtiments ; l’hôtel de ville, commencé en 1481 ; le beffroi, élevé en 1183 ; le béguinage, vaste bâtiment formant tout un quartier ; le palais de l’université ; la citadelle, bâtie de 1822 à 1830 ; la cathédrale de St-Bavon, commencée au XIIIe siècle, surmontée d’une tour haute de 90m, et qui possède des tableaux de Van Dyck et de Van Eyck, et une crypte du Xe siècle ; le palais épiscopal, les églises St-Michel, St-Nicolas et St-Jacques, riches en œuvres d’art ; les restes de l’abbaye de St-Pierre, autrefois la plus riche des Pays-Bas ; le théâtre. Chemins de fer pour Bruges, Ostende, Anvers, etc. Fabriques de toiles, filatures de coton, imprimeries sur toiles, etc. Commerce actif, surtout pour les toiles de Flandre et les produits du sol. Patrie de Charles-Quint, de Daniel Heinsius et de Philippe Lænsberg, astronome. — L’origine de Gand est fort incertaine : suivant les Belges, elle remonte au VIIe s. ; elle fut fortifiée en 1053 par le comte Baudouin, et devint bientôt une des plus riches villes de la Flandre ; elle se mit plusieurs fois à la tête des révoltes flamandes, surtout de celles qui eurent lieu en 1336 contre le comte de Flandre, Louis de Nevers, sous la conduite de Jacques Arteveld ; contre Louis II de Mâle (1379-83), sous la conduite de Philippe Arteveld, et contre Charles-Quint en 1358 : c’est pour aller réduire les Gantois que ce dernier obtint du trop généreux François I de traverser la France. En 1576 y fut signée la fameuse Pacification de Gand, par laquelle les provinces du nord et du midi des Pays-Bas s’unirent contre les Espagnols. Gand fut prise en 1678 par Louis XIV, en 1745 par Lowendahl, en 1792 et 1795 par les armées de la République. Elle devint sous l’Empire le ch.-l. du dép. de l’Escaut. Louis XVIII s’y retira pendant les Cent-Jours (1815), et y publia un journal officiel, le Moniteur de Gand. En 1815, l’Angleterre et les États-Unis y signèrent un traité de paix.

GANDERSHEIM, v. du Brunswick, sur la Gande, à 39 kil. N. de Gœttingue ; 2400 hab. Anc. abbaye, fondée en 856. Elle devint dans la suite abbaye laïque impériale et eut un chapitre de Dames.

GANDIE, GANDIA, v. et port d’Espagne (Valence), sur la Méditerranée, à 59 k. S. de Valence ; 6050 h. On recueille aux env. les meilleurs melons d’Espagne. Anc. duché, donné aux Borgia en 1485 par Ferdinand le Catholique, appartenant auj. à la famille d’Ossuna ; anc. université, fondée en 1547, et supprimée en 1772. Beau palais des ducs de Gandie.

GANDIE (Franç. BORGIA, duc de). V. BORGIA.

GANDJAM, riv. de l’Hindoustan septentr., sort des monts des Circars et se jette dans le golfe de Bengale au-dessous de la ville de Gandjam. — Cette ville, située par 19° 22' lat. N., 82° 58' long. E., est le ch.-l. d’un district de l’Inde anglaise (Madras), formé de la partie septent. de l’anc. État de Cicacole, qui compte 600 000 hab. Commerce très-actif, surtout en toiles de coton.

GANDJOUR. V. DANDJOUR.

GANDOUANA, anc. prov. de l’Hindoustan, entre 17° et 25° lat. N., 75° et 83° long, E, au S. de Malwa, au N. des prov. d’Haïderabad et d Orissa : 890 kil. sur 800 ; 4 000 000 d’hab. Le Gandouana se divise en 2 parties: 1° roy. de Nagpour (vassal des Anglais sous un prince mahratte) ; 2° district de Gandouana ou de Djabbalpour (aux Anglais et dans la présidence de Calcutta). Capit. anc. Gharrâ (auj. presque inhabitée) ; princ. villes actuelles : Nagpour. Djabbalpour. Pays généralement montueux et boisé.

GANEÇA, dieu indien, fils de Bhavani, est le dieu de la sagesse chez les Hindous. On le représente avec une tête d’éléphant, symbole de discernement et de sagacité, avec un gros ventre, des jambes courtes, et monté sur un rat, que les Indiens considèrent comme un animal prévoyant. Ganeça, qu’on a comparé à Janus, préside à l’année et à toutes les cérémonies religieuses, à la paix, aux routes et au commencement de toute entreprise. On lui attribue l’invention des mathématiques et de l’astronomie.

GANELON, personnage félon, à la trahison duquel les chroniques et les poëmes chevaleresques attribuent la défaite de Roland, était un seigneur du Beaujolais. Charlemagne le vainquit sur la montagne de Torvéon ; Louis le Débonnaire fit raser son château d’Avenas (Beaujolais). Selon une tradition, il aurait été exécuté à Laon.

GANGA, divinité des Hindous, n’est que la personnification du Gange.

GANGANELLI. V. CLÉMENT XIV.

GANGE, Ganges en latin, grand fleuve de l’Hindoustan, naît dans les monts Himalaya, au Thibet, sous le nom de Bagirathi, par 76° 40 long. E., 31° 4' lat. N., à plus de 4000m de hauteur, et prend le nom de Gange dans le Gherouâl, après avoir reçu l’Alakananda à Devapraïaga (divin confluent) ; traverse les prov. de Delhi, Agrah, Aoude, Allahabad, Bahar, Bengale, passant par Farrakhabad, Allahabad, Hirzapour, Bénarès, Ghazipour, Patna, Radjamahala ; et après avoir suivi la direction du S. O., puis celles du S. et de l’E., se dirige au S. E. en formant un énorme delta, dans lequel il se divise en plusieurs branches, dont la plus forte est l’Hougly, qui passe par Calcutta et à Chandernagor. Cours total, env. 3000 kil. Affluents : à droite le Calinaddy, le Djemnah ; à gauche le Ramganga, le Gogra, le Gandak, le Bagmatty, le Kouey, le Mahanada, la Tistah. Le Bramapoutre, qui vient du N. E., reçoit d’abord une des branches nombreuses du Gange, et, s’unissant lui-même à ce fleuve, se jette avec lui dans l’Océan par une même embouchure. Le Gange a dans la dernière partie de son cours une largeur de 4 à 5 kil. ; profond de 10m dans les 800 derniers k. de son cours, il est navigable sur une étendue de 2000 kil. Tous les ans il sort de son lit et inonde ses bords : en avril et en juillet, ses eaux, s’étendent sur un espace de plus de 100 lieues. La barre s’y fait